Les faits

  Smajo Džurlić, alias Smail Tulja est un Yougoslave monténégrin, reconnu coupable du meurtre de Mary Beal disparue à New York, en 1990. Décapitée et démembrée, son corps avait été retrouvé trois semaines après sa disparition. Smail Tulja est également soupçonné d'être le tueur de Mons, dont le modus operandi serait très proche, sans que cela ait pu jusqu'ici être formellement démontré.

  L'enfance

  On sait très peu de choses de l'enfance de Smajo Džurlić sinon qu'il est issu d'une fratrie qui compte plusieurs sœurs. Il serait né vers 1940 en pleine Seconde Guerre mondiale, dans une bourgade du Montenegro, appelée Plav qui dépendait autrefois de l'Albanie. La commune est située dans les montagnes, surnommées "Les montagnes maudites", et comptait en 1948, 1850 habitants.

  L'avant meurtres

  C'est avec son épouse Remzija Tulja qu'il s'envole pour les États-Unis à la fin des années 80 où il devient chauffeur de taxi. Sa tournée se déroule pour l'essentiel dans le quartier du Bronx. 

  Le meurtre

  Le 15 septembre 1990 à Brooklyn, New York, Mary Beal, 61 ans, une traductrice qui tenait également un bureau immobilier disparait. Elle parle six langues, est veuve, et propriétaire de six chiens qu'elle a sauvé de la mort. Ses voisins s'inquiètent de ne pas la voir et de constater que ses chiens sont laissés sans surveillance dans son bureau du Bronx. Son corps sera retrouvé trois semaines plus tard dans deux sacs-poubelle. Les policiers ont un haut-le-cœur en constatant que la femme a été décapitée et démembrée. Le médecin légiste de Brooklyn remarque les marques faites sur les os et en déduit que celles-ci sont dues à une scie électrique utilisée pour démembrer le corps. Mary Beal a pu être identifié en comparant ses restes à une ancienne radiographie de la cheville.

  L'enquête s'oriente rapidement vers Smail Tulja, grâce à des messages que sa femme a laissés sur le répondeur de Mary Beal, mais aussi à cause de taches de sang retrouvées dans l'appartement de celle-ci. Le passé violent de Smail Tulja les conforte dans leur idée que l'homme est bien l'assassin. 

  Il parvient à leur échapper peu de temps après le meurtre, en s'envolant pour Bruxelles, et se réfugie chez une de ses sœurs. Il en profite pour changer de nom, devenant Smail Tulja. Repéré, en 1991, il disparait à nouveau.

  Suspicion de meurtres

  On retrouve sa trace dans la région d'Arlon et de Virton, en 1997. C'est d'ailleurs entre 1996 et 1997 qu'a lieu une série de meurtres étranges dans la région de Mons. Les victimes partagent avec Mary Beal la similarité d'être elles aussi démembrées et jetées dans des sacs qui sont éparpillés à travers toute la ville. 

  - Le 22 mars 1997, un policier à cheval découvre neufs sacs poubelle à Cuesmes dans un fossé en contrebas de l'avenue Emile Vandervelde. Des morceaux de corps sans tête ont été semblent-ils découpés à l'aide d'une scie à métaux. Les sacs comptaient trois corps.
  - Le 24 mars 1997, un dixième sac est retrouvé.
  - Le 12 avril 1997, deux sacs de plus sont découverts
  - Le 18 avril 1997, trois nouveaux sacs sont mis à jour
  - Le 18 juillet 1997, la police met la main sur un bassin humain mais cette fois-ci en France, à Château-L'Abbaye.
  - Novembre 1997, un crâne est retrouvé dans un verger de la ville d'Hyon
  - En avril 1998, ce sont les dents et les vertèbres cervicales de la victime dont le crâne a été retrouvé à Hyon qui sont récupérés.
  - En mars 2002, un fémur est retrouvé dans un jardin à Jolimetz, dans le nord de la France.

  Ces découvertes macabres frappent d'autant plus que les endroits où sont retrouvés les morceaux de corps ne sont pas choisis au hasard et portent des noms troublants :  Rue du Dépôt, Rue Émile Jambe, rue de la Trouille, le Chemin de l'Inquiétude ou les berges de la rivière La Haine...

  Les restes qui ont pu être analysés ont permis de mettre des noms sur les femmes assassinées :

  - Nathalie Godart, 21 ans, disparue en mars 1997
  - Jacqueline Leclercq, 33 ans, veuve, dépressive qui venait de perdre la garde de ses quatre enfants, disparue en décembre 1996
  - Martine Bohn, 43 ans, prostituée française disparue en juillet 1996 (tronc repêché dans la rivière Haine et restes retrouvés à Cuesmes)

  - Carmelina Russo, 46 ans, dépressive, disparue en janvier 1996 (dont le bassin fut retrouvé en France)
  - Begonia Valencia, 38 ans, disparue chez elle à Frameries durant l'été 1997 (son crâne fut retrouvé à Hyon)

  Le profil établi par les autorités les amène alors à penser que l'assassin est un homme âgé entre 35/40 ans, (Tulja en avait 50 ans à l'époque) célibataire, doté d'une grande intelligence et vivant dans la région. Détestant les femmes, il chercherait ses victimes parmi les femmes faibles et perdues.

  En Albanie le même scénario s'opère et deux femmes sont retrouvées tuées en 2006 de la même façon que les précédentes. La femme de Smail Tulja fait partie vraisemblablement de ces dernières puisqu'elle a mystérieusement disparu à la même époque.

  Procès

  Le FBI, le NYPD (New York Police Department) et la police Albanaise parviennent à faire arrêter Smail Tulja en 2007 alors qu'il se trouve au Monténégro. Le pays qui a déclaré son indépendance en 2006 ne peut extrader l'assassin malgré les demandes des États-Unis, car entre les deux pays, il n'existe pas de traité d'extradition.
  Le procès du tribunal de Podgorica mené par le juge Dragica Vukovic condamne d'abord Smail Tulja à six mois de prison pour détention de munitions illégales retrouvées chez lui lors de la perquisition, puis à 12 ans, pour le meurtre de Mary Beal en juin 2010.
  Le procès a été long, il a duré près de deux ans (début le 19 mars 2008). Au début de son procès, Tulja prendra la parole et affirmera : « C'est la plus grosse erreur que le F.B.I n'ait jamais faite ». Il niera jusqu'au bout toute implication dans le meurtre de Mary Beal malgré les témoignages et les preuves accablantes.

  Après le procès

  Malgré les suspicions concernant les autres assassinats et le même modus operandi, rien n'a pu être retenu contre Smail Tujla à ce sujet par manque de preuves (même si un chauffeur de taxi de Mons à dit avoir reconnu Smail Tujla). 
  La cellule de police, Corpus, qui s'occupait des meurtres de Mons a été défaite et les recherches ont cessées alors qu'une dizaine de disparitions courent toujours.