Patrick Nogueira, 21 ans, avait fui au Brésil juste après ce quadruple meurtre qui avait secoué l'Espagne, commis le 17 août 2016 dans la petite ville de Pioz, près de Guadalajara.

Il était retourné en Espagne en Octobre 2016 et s'était livré  à la police après que les restes des victimes eurent été découverts dans des sacs en plastique à leur domicile.

L'oncle et la tante, originaires de l'État de Paraiba dans le nord-est du Brésil, avaient été dépecés.

Celui qu'on surnomme « le dépeceur de Pioz » avait avoué mais ses avocats avaient plaidé un « trouble mental provisoire » et mis en avant ses aveux pour tenter d'atténuer la peine.

Les neuf jurés ont estimé pour leur part que le meurtrier « avait planifié son geste et qu'il était conscient des conséquences » de ses actes. « Il savait distinguer entre le bien et le mal », ont-ils ajouté.

Le tribunal statuera sur la peine ultérieurement.  

Le parquet a requis contre lui la peine maximale en Espagne, qui peut signifier la réclusion à perpétuité et l'obligerait dans tous les cas à passer au moins 25 ans derrière les barreaux.

A l'ouverture de son procès le 24 octobre à Guadalajara (centre de l'Espagne), à 60 kilomètres de Madrid, Patrick Nogueira avait affirmé être incapable de se contrôler.

« J'aurais aimé éviter que tout cela arrive [...] Je n'ai pas choisi de fonctionner comme je fonctionne », avait-il déclaré. « Mes émotions, ma manière de me comporter, ma manière de réagir ne sont pas comme celles des autres ».

Le jeune meurtrier avait raconté ses meurtres sur WhatsApp à son meilleur ami. Il lui a raconté minute par minute ce qu'il avait fait :

PN : – Je suis arrivé avec deux pizzas, j’ai discuté un peu…

MH : – Qui t’as poignardé en premier? La femme?

PN : – Oui, la femme. Puis la grande fillette… Et après le tout petit.

MH : – Et maintenant, tu fais quoi?

PN : – Maintenant, je suis seul. J’attends le quatrième. J’attends pour le tuer.

MH : – Hahahaha!

PN : – J’ai douté de moi un moment. J’ai cru que j’allais gerber. Mais non. Je suis un malade.

MH : – Reste concentré. N’échoue pas. Bonne chance !

La conversation s’interrompt avant de reprendre 9 minutes plus tard. Patrick Nogueira envoie des selfies à son ami qui l'encourage. Il est torse nu et affiche un large sourire devant le cadavre d’un homme qu’il vient vraisemblablement de poignarder. Il s’agit de son oncle Marcos Campos, âgé de 39 ans.
Cette conversation date du 17 août 2016. Marvin Henriques, l'autre interlocuteur est accusé quant à lui  de complicité d’assassinat.

Un mois plus tard, à Pioz, des policiers pénètrent dans une maison de briques rouges. C’est une riveraine qui les a appelés. Elle s’inquiétait de l’odeur pestilentielle qui en émanait. 

Six gros sacs poubelles enfermés à l'aide de ruban adhésif gris sont retrouvés.

Dans le premier, les officiers de police judiciaire découvrent deux jambes de femme coupées au dessus du tronc. Le haut du corps, lui, se trouve dans le deuxième sac. Dans le troisième et le quatrième sont rassemblés les restes d’un homme entièrement dépecé. Quant au cinquième et au sixième, c’est encore pire : ils contiennent les cadavres d’une fillette et d’un bébé encore dans sa couche…

Les victimes :  Marcos Campos et sa femme Janaina Santos Américo ainsi que leurs deux enfants Maria-Carolina, 5 ans et David, 18 mois, ont été massacrés et démembrés à tour de rôle.

Avant d’être assassinée, cette petite famille d’immigrés brésiliens avait accueilli pendant 3 mois leur neveu, Patrick Nogueira. 

Patrick débarque en Espagne en 2016 pour tenter sa chance comme footballeur professionnel. Mais dans le petit club régional de la Juventud de Torrejon, ses entraîneurs se rendent vite compte qu’il ne brille ni par son talent ni par sa force de travail. La plupart du temps, Patrick  squatte donc chez sa tante et son oncle où il est nourri, logé, blanchi sans même participer aux tâches ménagères.

Au bout d’un temps, agacés par son attitude, sa tante et son oncle le prient donc de partir pour qu’il se trouve son propre logement. La police pense que c’est pour cette “raison” qu’il s’est vengé en massacrant tous ses proches.