Psycho-Criminologie

Psycho-Criminologie

psychologie et criminologie

illustration : Benoit PEYRUCQ / AFP

 

Vendredi soir, il était 20 heures passé quand Nordahl Lelandais a avoué, suite aux questions posées par son avocat, avoir tué Maëlys de Araujo.  

 

Nordahl Lelandais a reconnu avoir donné "volontairement la mort à Maëlys". Les mots sont de l'accusé lui-même alors interrogé par son avocat. "On peut oublier le mot d'accident ?", questionne Me Alain Jukubowicz qui lui demande de ne plus "ergoter", de ne plus "tourner autour du pot" et "de prendre conscience de la gravité des faits" commis dans la nuit du 26 au 27 août 2017. "Oui". "C'est clair. J'ai donné volontairement la mort à Maëlys", répond l'accusé.

Pourtant, jusqu'ici, Nordahl Lelandais évoquait encore des "coups volontaires" mais sans intention de donner la mort. Il maintenait jusqu'alors que Maëlys avait ouvert la portière puis qu'elle était montée de son plein gré dans son véhicule pour "aller voir" ses chiens. La présidente de la cour d'assises de l'Isère, puis ses assesseurs, et enfin les avocats des parties civiles l'avaient bombardé de questions, lui faisant remarquer que des coups donnés par un homme, adulte, ancien militaire, sur une fillette de 28 kilos, ne pouvaient avoir qu'un objectif : tuer.

La victime, Maëlys de Araujo

 

Reste le téléphone portable. Nordahl Lelandais a-t-il fait subir des sévices sexuels à Maëlys de Araujo comme les parties civiles en sont convaincues ? L'accusé, qui a admis la semaine dernière des penchants "pédophiles", n'est pas renvoyé pour des faits de viol, l'instruction n'ayant pas permis d'obtenir des éléments matériels.

"Je ne sais pas si c'est un revirement, je ne sais pas si Nordahl Lelandais est au clair avec ces faits", réagissait vendredi soir Me Fabien Rajon, l'avocat de la mère et de la sœur de Maëlys. "On a tout fait pour jouer les pompiers de service. Je rappelle qu'une heure avant, il était incapable de reconnaître ces faits-là."

S’il reconnaissait le viol, ce n’est pas la perpétuité qu’il encourt, c’est la perpétuité réelle. S’il reconnaissait le viol en plus de ce qu’il a déjà reconnu, la cour d'assises a la possibilité de motiver spécialement sa décision en lui retirant la possibilité de libération conditionnelle au-delà de la période de sûreté.

Faute d'éléments matériels pour caractériser le viol, l'espoir repose sur les experts psychiatres et psychologues qui vont témoigner ces lundi et mardi. "La vraie question qui se pose c'est la dangerosité de Nordahl Lelandais", martèle Me Rajon. "L'enjeu, c'est l'enjeu de la peine." L'avocat prévient d'ailleurs qu'il "insistera à ce sujet" "pour que le verdict soit à la hauteur de l'espérance de mes clients".

 

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Source : BFM Justice

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