Procès : Peter Madsen fixé sur sa peine ce mercredi

C'est aujourd'hui, mercredi 25 avril 2018, qu'a lieu le procès de l'entrepreneur Peter Madsen, un danois de 47 ans, accusé du meurtre de la journaliste suédoise Kim Wall, venue l'interviewer sur son sous-marin, l'été dernier.
Le tribunal mené par une juge professionnelle, et deux jurés doit rendre sa décision pour 13h (11h GMT).
Le procureur Jakob Buch-Jepsen a requis contre lui, la prison à vie.
 
Peter Madsen, autodidacte, inventeur, est poursuivi pour meurtre avec préméditation, sévices sexuels aggravés et atteinte à l'intégrité d'un cadavre. L'inventeur a dénié ce dernier fait.
Cela fait onze jours que l'audience a débutée démontrant le visage dangereux de l'interpellé. La Cour a pu notamment visionner les vidéos dont Peter Madsen était un amateur. Des séquences trash montrant des femmes égorgées, empalées, pendues ou décapitées, ce qui alimentait ses fantasmes sexuels sadiques. "Ce n'est pas sexuel', s'est défendu celui-ci. "Je regarde ces vidéos pour pleurer et éprouver des émotions".

Si le procureur dresse un portrait très noir de l'auteur du crime qui aurait décapité la journaliste, la défense, elle, plaide l'accident. Des témoins seraient venus au tribunal parler d'un homme "gentil, sympathique, passionné, à l'écoute".
Les psychiatres qui l'ont expertisé ont relevé quant à eux que Peter Madsen était au contraire ce que l'on pourrait appeler un "pervers polymorphe" présentant des traits psychotiques et qu'ils ont qualifié de "danger pour autrui" en indiquant que si la Cour relâchait Madsen, nul doute qu'il recommencerait à tuer.
Peter Madsen lui-même se serait qualifié de "psychopathe affectueux".
Pour son avocate, Betina Hald Engmark, il n'y aurait pas de preuves réelles démontrant la culpabilité de son client dans la mort de Kim Wall, et ce,même si l'autopsie avance l'hypothèse d'un étouffement, puis d'un égorgement, les deux précédés de sévices sexuels.
Des traces de sang appartenant à Kim Wall ont été relevées sur la combinaison de l'entrepreneur et sont compatibles avec des violences ante mortem. Quatorze blessures ont d'ailleurs été identifiées sur les parties génitales de la journaliste suédoise tuée sur le sous-marin, le Nautilus lors d'une sortie en mer.
Pour sa défense, Peter Madsen qui a changé plusieurs fois de version a expliqué avoir débarqué la journaliste à Copenhague après qu'elle ait reçu un panneau d'écoutille sur la tête, ce qui expliquerait le sang retrouvé sur sa combinaison. Puis, il a fait savoir, dans une autre version qu'elle aurait succombé à des gaz toxiques dus à une dépressurisation subite de l'habitacle. Apeuré, il l'aurait ensuite décapité, démembré et lesté son corps pour le faire disparaitre.

Le parquet, ainsi que le permet le droit pénal danois, a requis une peine alternative permettant aux autorités de garder Peter Madsen en cellule tant qu'il sera jugé dangereux. Ce qui peut l'amener à la prison ferme à vie.

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