Il porte le surnom du bassin, lieu dans lequel il a commis une quarantaine de viols, la Sambre.
Dino Scala a été mis en examen après trente ans d'actes illicites commis en toute impunité. Son arrestation qui a eu lieu lundi 26 février 2018 a mis la commune de Pont-sur-Sambre (2 550 habitants, près de Mauberge), dont il est l'une des figures, dans l'effroi.
En effet, rien ne laissait penser que cet homme de 57 ans, marié et père de trois enfants pouvait être celui que les polices française et belge recherchaient depuis une trentaine d'années.
A ce jour, Dino Scala est mis en examen pour 19 infractions dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en 1996, précise son avocat, Maitre Jean-Benoit Moreau. Mais il n'est pas à exclure que certains faits puissent remonter bien plus loin, c'est-à-dire l'année 1988.
Un profil banal
Un homme ordinaire, bien inséré dans la vie sociale. C'est le cas de nombreux agresseurs sexuels.
Dino Scala travaillait en effet comme ouvrier sous-traitant de l'usine Jeumont Electric pour le nucléaire. Il a occupé les postes d'entraîneur puis de président du club de football de la ville.
"Ancien joueur de bon niveau, qui jouait en défense, ex-entraîneur et président du club de foot local, il avait dû démissionner à la suite de divergences avec d’autres dirigeants du même club", rapporte un "très proche" au quotidien.
"Une personne irréprochable, toujours serviable avec tout le monde" se souvient Pascal Bidois, éducateur. Le maire de Pont-sur-Sambre confirme en ajoutant "un bon père de famille, attentionné avec ses enfants, son épouse. Presque le gendre idéal."
"Le monsieur tout le monde". Des termes qui reviennent souvent quand les gens découvrent les méfaits de leur voisin, ami, parent...
Insoupçonnable, ordinaire.
Une caractéristique dans les affaires d'agressions sexuelles et de viols. "Les agresseurs sexuels peuvent être des gens très insérés dans la société, avec tous niveaux d'âges et de diplômes. La grande majorité des agresseurs n'ont pas de troubles mentaux", fait remarquer Gérard Rossinelli. "Cet homme n'est pas un malade mental, car il a des capacités d'organisation et de finalisation" observe à son tour Daniel Zagury, psychiatre et expert.
Lors de son audition, Dino Scala a expliqué qu'il répondait à des pulsions qu'il ne pouvait contrôler, propos qu'il faut prendre avec précaution, car il pourrait s'agir ici d'une stratégie de défense pour se dédouaner.
Le fait de ne pas avoir été pris pendant trente ans est source de plaisir pour le violeur qui a le sentiment de dominer et d'infliger une peur aux autres, comme le révèle Gabrielle Arena, psychiatre.
Ce qui est à noter dans le profil de Scala, c'est qu'il semble s'être à chaque fois attaqué à des victimes qu'il ne connaissait pas du tout (ce genre de viol représente 10% de ces délits). Il est aussi atypique par le nombre de victimes qui avoisinerait la quarantaine (2% des violeurs commettent plus de 5 viols) comme le fait remarquer Sophie Baron-Laforêt, psychiatre et présidente de l'association française de criminologie.
Le mécanisme qui semble s'être opéré chez lui est celui de l'addict. "En commettant son premier crime, le prédateur active dans son cerveau une mémoire traumatique", avance Muriel Samona. "Quand il est à nouveau envahi par les images de ce premier viol, il va avoir envie de rejouer la scène. Il passe à l'acte pour se soulager".
Dino Scala est un homme qui est divisé en deux personnalités qui co-existent. "Il vivait dans deux mondes différents jusqu'au passage à l'acte où l'un des deux mondes surgissait alors dans l'autre comme par effraction" explique Sophie Baron-Laforêt.
Modus Operandi
Les victimes ont toutes été attaquées de dos, très tôt le matin et de préférence quand il faisait encore sombre. Scala utilisait des gants et portait une cagoule pour masquer son visage. Il menaçait la plupart de ses victimes avec un couteau, leur attachait les mains et les pieds puis les frappait avant de les violer. Les victimes étaient choisies au hasard, mais se rendaient à leur lieu de travail ou à l'école à pied. Les agressions ont toutes eu lieu dans un rayon d'une trentaine de kilomètres autour de Pont-sur-Sambre.
L'arrestation
Le 5 février 2018, une jeune fille de 16 ans qui se rendait à l'école entre 7h/8h a subi une agression sexuelle à une dizaine de kilomètres de Maubeuge, à Erquelines (Belgique) exactement. La police, informée, a immédiatement exploité les images de vidéosurveillance disponibles et repéré le véhicule de l'agresseur. Il s'agissait d'une Peugeot 206 grise immatriculée en France. La PJ de Lille est alors informée. Celle-ci fait rapidement le lien avec la série de viols commise dans la région selon le même mode opératoire et match les infos obtenues de la description physique faite par la jeune fille et les traces retrouvées sur les lieux de plusieurs autres viols.
Lundi 26 février 2018, la police française interpelle alors Dino Scala à son domicile juste avant qu'il ne parte travailler, et le place en garde à vue.
Devant les enquêteurs, Scala a reconnu en partie les faits qui lui étaient reprochés. Il a admis la quarantaine de viols.
Parmi ses victimes : une infirmière, une agente de service, une professeure, beaucoup de lycéennes et Michèle Rémy, 60 ans aujourd'hui, qui a porté plainte en 2002. Employée de la mairie de Louvroil, près de Pont-sur-Sambre, elle a été agressée le vendredi 8 février "il m'a sauté sur le dos", raconte-t-elle à France-Info "il m'a coupé la respiration et m'a mis un couteau sous la gorge" "Tu fermes ta gueule sinon je te tue". Puis Scala lui aurait demandé de s'allonger, lui aurait attaché les mains, les pieds et l'aurait frappée à coups de poing, de gifles.
Michèle Rémy s'en est sortie grâce à l'arrivée impromptue d'une de ses collègues qui a hurlé, le faisant fuir. Selon elle, son agresseur était du coin "Je me suis toujours dit que c'était quelqu'un du coin. Il ne faisait pas ça du jour au lendemain, il repérait ses victimes".
La précédente agression enregistrée en France remontait à 2012.
Dino Scala n'avait pas de casier judiciaire, mais avait été arrêté en 2002 pour menaces de mort à l'encontre d'un voisin. A l'époque, la prise d'ADN n'était pas obligatoire et il n'avait eu droit qu'à une mention au TAJ (traitement d'antécédent judiciaire).
La loi qui changera quelques mois plus tard... trop tard pour les victimes malheureusement.
Dino Scalla risque quinze ans de prison pour viol sur mineur et sur majeur.
Mise à jour : Son procès a débuté vendredi 10 juin 2022 - Celui-ci se déroule devant les assises du Nord, à Douai. Cet ancien ouvrier et entraîneur local de football est accusé d'avoir commis, entre 1988 et 2018, des viols et plusieurs agressions et tentatives d'agressions sexuelles sur 56 victimes âgées de 13 à 48 ans. Comme l'a rappelé le Monde, il sera "jugé jusqu'au 1er juillet pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle". Durant ces trois semaines de procès, les témoignages et révélations vont s'enchaîner. Il encourt une peine de prison de 20 ans.
Le verdict sera rendu le 1er juillet prochain
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