Psycho-Criminologie

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Publié le par Criminologie
Publié dans : #inceste, #traumatisme infantile, #Articles de recherche, #Aude Fiévret, #PDF, #Loi, #viol sur un mineur

 

Extrait de l'article d'Aude Fiévet

DÉFINITION : Le mot inceste recouvre à l’heure actuelle plusieurs notions, ce qui brouille la compréhension.
       Initialement, il s’agit de mariage entre parents de sang, frère /sœur (Pharaons d’Egypte ancienne), oncle/ nièce ou cousins germains (dispenses accordées par l’Église catholique, pour réaliser le mariage). L’interdit de l’inceste est universel, mais la limite entre mariages permis et interdits varie dans le temps et selon les sociétés (épouser sa cousine = un excellent mariage chez les Berbères, par exemple). L’inceste qui nous préoccupe ici est différent.
     Il s’agit d’une relation sexuelle entre un enfant et un membre de la famille ou de l’entourage familiale de l’enfant.
       Le membre de la famille peut être  un ascendant, parents, grands-parents, beaux-parents, tuteurs, etc ou un collatéral : oncles, tantes, frères, soeurs, cousin(e)s, etc.
     Le membre de l’entourage familial est une personne proche ayant une relation de confiance et/ou d’autorité et que l’enfant aura côtoyée un certain temps, un ami de la famille, voisin, autre enfant, prêtre, enseignant, éducateur, etc.
       L’inceste existe lorsqu’une conduite à caractère sexuel est imposée à l’enfant, à son insu, qu’il soit consentant ou pas, qu’il en ait conscience ou pas, qu’elle ait lieu une ou plusieurs fois, de façon cachée ou pas.

       L'abus sexuel n’implique pas obligatoirement une pénétration. Il peut s’agir de toute autre contrainte : verbale, physique, ou psychologique de nature à trahir la confiance et l’innocence de l’enfant : baisers, attouchements, exhibitionnisme, insinuations sexuelles répétées, usage de matériel pornographique, simulation de rapports sexuels, etc. Toute conduite dont le caractère intrusif est ressentie à plus ou moins long terme par la victime comme une violente atteinte à ses limites et à son intégrité personnelle, entrainant une durable blessure psychique aux effets dévastateurs
    Le terme d'inceste n'est mentionné dans aucun des deux codes (pénal ou civil- régissant la justice française.
   Ou plutôt, il ne l'est plus. Il a disparu du code pénal après la révolution de 1789. La loi française lui a substitué la reconnaissance, comme circonstance aggravante, du fait qu'une agression sexuelle, une atteinte sexuelle ou un viol sur un mineur soit commis par un parent ou tuteur (ascendant légitime naturel ou adoptif ou toute personne ayant autorité sur la victime), (extrait du site AREVI). L'ONU et la communauté Européenne demandent à la France, sans résultat jusqu’à présent, de réintroduire ce terme d’inceste dans sa loi.

QUELQUES CHIFFRES 
20% des femmes et 7 % des hommes subissent une pression sexuelle avant l'âge de 18 ans, 45% des violences sexuelles concernent les enfants de moins de 9 ans, certaines agressions ayant lieu sur des bébés du plus jeune âge.
La prévalence chez les femmes se situe, tout compte fait, à mi-chemin entre celles du diabète et de l'asthme. L!es agresseurs appartiennent absolument à toutes les couches de la société, et non pas seulement au "quart-monde".
 
- 98% des agresseurs sexuels sont des hommes, âgés de moins de 18 ans pour 19% d'entre eux.
- 48% des agresseurs font plusieurs victimes au cours de leur vie et sur l'ensemble des viols  (312), agressions et atteintes sexuels (entre 1200 et 1300) recensés en 2004 dans le fichier JUDEX, environ 11% était le fait du frère de la victime, 7% du concubin de la mère, et 8% du beau-père de l'enfant abusé (source : rapport de la mission parlementaire : faut-il ériger l'inceste en infraction spécifique ?).
- 50% des victimes d'incestes appartiendraient à des familles touchées par l'alcoolisme.

- 72% des auteurs signalés de violences sexuelles sur mineurs sont de la famille de l'enfant. Cependant, 74% des Français pensent que les agressions sont le faits d'étrangers à la famille de l'enfant agressé.
     L'autorité familiale suffit pour que l'enfant accepte et subisse, sans rien dire, sans se rebeller. Il ne sait pas qu'on a pas le droit de lui infliger de telles atrocités. Les agresseurs emprisonnés (à peine 10%) bénéficient de plus de droits que les victimes : présomption d'innocence, soins gratuits, réhabilitation...

La loi

Dans 72% des cas d'agressions sexuelles, il ne s'agit en conséquence pas de pédophilie, mais bien d'inceste. Or la France n'a pas encore introduit, contrairement aux demandes pressantes de l'ONU et de l'Union Européenne, le terme d'inceste dans la loi.
90% des agresseurs sexuels d'enfants sont en liberté, car :
- 70% des victimes ne portent pas plainte
- 10% seulement des plaintes donnent lieu à une procédure judiciaire

    La loi prohibe les actes sexuels posés par les adultes sur les mineurs, et l'appartenance à la famille est une circonstance aggravante en raison du caractère beaucoup plus handicapant, des conséquences psychologiques et  physiques, les conséquences psychologiques peuvent être identiques, qu’il s’agisse d’actes délictueux ou d’actes criminels.  En clair, qu’il y ait pénétration (de quelque forme qu’elle soit, fellation, pénétration anale ou vaginale par n’importe quel objet = viol), ou qu’il n’y en ait pas (masturbation de la victime par l’agresseur et/ou masturbation de l’agresseur imposée à la victime par l’agresseur = attouchements >).

    La loi qui prohibe les actes sexuels commis sur mineurs doit être appliquée même au sein des familles = ne pas agir devant un soupçon de maltraitance sexuelle, ce n'est pas respecter l'intimité des familles.  Ne pas agir, c’est tout simplement, aux termes de la loi, de la complicité, plus ou moins consciente, avec l’agresseur délictueux ou criminel. En fait
la non-assistance à personne en danger est un délit et dès qu’il existe un soupçon de maltraitance en particulier sur un mineur, un signalement doit être effectué : soit administratif (Département), soit au Procureur de la République (mineur = personne vulnérable, condition aggravante).
    Les médecins généralistes ne signalent aux autorités que 2.5% de ces cas de maltraitance, or la loi leur en fait désormais obligation, après une période où les signalements étaient considérés comme la rupture du secret professionnel donc souvent punis par l’ordre des Médecins.
 

 

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