Psycho-Criminologie

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Dennis Rader - BTK - l'étrangleur de Wichita - "psycho-criminologie.com"

 

Nombre de victimes :   10, mais peut-être plus
Type de victimes :  6 Jeune femmes et une famille de quatre personnes (2 hommes, 2 femmes)
de type hispanique - victimes de 9 à 62 ans

Période :  28/011974-1991
Surnom : BTK  
Nom :  Dennis Lynn Rader
Date de naissance : 9 mars 1945 
 Lieu de naissance :  Pittsburg
Date de décès : 
A :  
Sexualité : Hétérosexuel 
Mariage :  Paula Dietz 
Enfants : Brain et Kerri 
Parents : William E. Rader et Dorothea Cook
- 3 frères cadets ( Paul 1947, William 1949, Jeffery 1955 )
Niveau d'études :  B. A. en criminologie, diplômé en électronique
QI :  non connu
Taille : 1m80 
Poids :  82kg
Type de tueur : Organisé
Diagnostic :  Trouble de la personnalité narcissique, trouble obsessionnel 
Modus operandi :  BTK coupait les lignes téléphoniques, entrait par effraction dans la maison où il attendait sa victime pour la lier et la torturer avant de l'étrangler; BTK a également utilisé une arme à feu et un couteau dans certains cas; Il lui arrivait de déplacer  le véhicule de la victime à quelques pâtés de maisons 
Type d'armes utilisées :  cordes, pistolet, couteau
Totem :  Bijoux, photos et enregistrements de la scène du crime

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Dennis Rader, enfant "psycho-criminologie.com"
Dennis Rader, enfant

   Jeunesse

   Dennis Rader est l'aîné d'une fratrie de quatre garçons. Il voit le jour dans la ville de Pittsburg dans l'état du Texas mais grandit dans la capitale de l'aviation, à Wichita, où se trouvent les sièges des compagnies Boeing et Cessna. Son père William qui est dans la marine et sa mère, Dorothea forment un couple uni et aimé de tous. William est un peu sévère avec ses enfants, mais n'est pas brutal, ni méchant. Dorothea, elle, est une mère aimante avec sa progéniture.
   La famille Rader est descendante de luthériens et luthérienne elle-même. Toute la famille se rend chaque dimanche au temple pour assister au culte.

La ville de Wichita

    Dennis est un enfant comme les autres à un détail près, c'est qu'il semble rechercher les fessés de ses parents qui répugnent à lui en donner. Il faut dire que si William est sévère, le couple qu'il forme avec Dorothea est plutôt du genre laxiste. Dennis fait ce que bon lui semble. Ses parents n'ont pas le droit de pénétrer dans sa chambre et quand il ramène de mauvaises notes de l'école, eh bien, ce n'est pas grave. Il n'y a de la part de ses parents aucune réponse à ses insolences ni à ses provocations. L'enfant cherche une limite que ceux-ci ne sont apparemment pas décidés à lui donner. On l'excuse à chaque bêtise, on le flatte même. Bref, Dennis Rader grandit sans réel cadre et c'est pour lui un manque qui va l'amener à transgresser un peu plus chaque jour les limites.
   Il joue les apparences et devient un enfant d'une sagesse exemplaire, un élève moyen, un fils distant mais poli et un frère aimant. Mais à l'intérieur de lui, ses fantasmes commencent à se dessiner. Un jour, ses frères le surprenne en train de faire des croquis de femmes nues, bâillonnées et attachées. Sur le moment, les gamins ne comprennent pas ce qui est en train d'émerger dans la tête de leur frère et ils en rit. Mais Dennis a un autre secret. Il s'est forgé un second lui, un ami imaginaire qu'il appelle Rex et qui lui prodigue d'atroces conseils. Au fil des mois, puis des années, la présence de Rex se fait plus insistante. Il devient indispensable à Dennis, l'enfant solitaire renfermé sur lui-même qui ne communique qu'avec son double négatif, lui fait tuer un oisillon et le "force" à lui arracher les plumes une à une.

Dennis Rader

    Dennis grandit ainsi et il approche de l'adolescence. Rex est de plus en plus présent de jour comme de nuit. Le voilà qui s'en prend maintenant aux animaux, chiens ou chats errants qu'il capture. Après les avoir attachés, il les tourmente dans des granges désertes et les pend avec du fil de fer destiné à lier les balles de foin. Il regarde leur agonie qui fait naître en lui une jouissance sexuelle irrépressible. Mais si au début cela suffisait pour le calmer, bien vite il lui faut autre chose. Il se met alors à dérober les sous-vêtements de sa mère, puis il s'attache, se pend et se masturbe tout en se privant d'oxygène pour augmenter son plaisir. Il s'arrange pour se prendre en photo, clichés qu'il gardera toute sa vie et qui seront plus tard découverts par la police.
    Il devient ainsi un véritable spécialiste du bondage...
   Mais son bon côté ressurgit parfois, notamment quand à 15 ans, il sauve la vie d'un jeune boy scout de la noyade.
   Deux ans plus tard, il a finit ses études et sort diplômé de la Wichita Heights Valley Center High School.

   L'armée et le mariage


   1965.
   Dennis a 20 ans. Il s'engage dans l'USS Air Force en tant que mécanicien et va y servir durant quatre ans en Turquie, en Grèce, au Japon et en Corée du sud. Durant ses années, il parviendra à avoir le rang de sergent et remporter trois médailles.
   En 1966, son père meurt pendant que Dennis est en poste au Vietnam, ce qui va le marquer profondément. La même année, il va être le témoin de mariage de son meilleur ami, John Davis.
   En 1970, il part de l'armée tout en restant réserviste pour les deux années suivantes. Il trouve un travail de boucher pour l'enseigne de supermarché IGA où il reste un an puis travaille à l'usine Coleman, spécialisée dans le matériel de plein air et de camping qu'il quitte en juillet 1973.

Paula Rader - BTK - "psycho-criminologie.com"
Paula Rader

   Il se met alors en tête de se marier et jette son dévolu sur Paula E. Dietz qui exerce le métier de secrétaire dans un hôpital de Virginie et qui fait partie de la chorale luthérienne de l'église du Christ. Dennis Rader se montre lui aussi un fervent croyant et ne manque aucun office, ce qu'apprécie sa fiancée qu'il épouse le 22 mai 1971. Paula change alors de métier et devient comptable pour l'enseigne Snacks, à Wichita. Leur mariage est un évènement heureux pour leur deux familles. Dennis sourit devant l'objectif des appareils photos et est décidé de faire de sa femme une épouse comblée. Il reprend alors ses études dans l'optique d'avoir un meilleur job et d'augmenter leurs revenus par la suite. Il s'inscrit à l'université et obtient en 1973, un diplôme en électronique.
   Ses bons sentiments ne vont pas durer longtemps car, l'année suivante, Dennis Rader va plonger dans le crime.

   Les crimes

   Les fantasmes sont toujours là, tout comme Rex, ce double qui ne le quitte pas. Alors qu'il se promène, Dennis croise un chien et l'imagine pendu au bout d'une corde, puis c'est une femme qu'il s'imagine attacher nue, et être à sa merci. Son désir pervers monte chaque jour un peu plus en lui. Et ce n'est pas son travail chez ADT Security Systems qui va changer cela. A son travail, ses collègues le surnomme "Blue Book Man", parce qu'il a une mémoire étonnante sur tout ce qui a trait au règlement.

   A l'aube de l'année 1974, il décide de passer à l'acte, de faire un essai. Les simulacres avec les animaux ne le satisfont plus, il veut passer à la vitesse supérieure. Mais avant de tuer, il doit se préparer et mettre tout en scène. Il se met alors à la recherche d'un lieu adapté pour un crime. Il visualise celui-ci dans un champ, puis une clairière, voire sa chambre à coucher. Il se met alors en chasse et quand une femme lui plaît, il se met à la suivre, s'imagine ce qu'il va lui faire.

Le centre commercial Twin Lakes
Le centre commercial Twin Lakes

    Il arpente les centres commerciaux et la galerie marchande de Twin Lakes où il repère une fille et l'aborde. Elle accepte de le suivre et de prendre un verre avec lui avant de l'accompagner sur le parking. Mais saisie par un pressentiment, elle refuse de monter dans sa voiture et se débat avec force. Pris de panique, Dennis Rader la plante et disparait.
    C'est Paula, son épouse qui va bien malgré elle lui permettre de trouver ses premières proies. En ce mois de décembre 1973, il fait froid et elle n'aime pas conduire sur le verglas. Donc, Dennis l'emmène au travail tous les matins. C'est sur le chemin qu'il repère Julie Otero et ses enfants. Elle est hispanique, elle a les yeux noires, elle est son type de femme.
    Le 15 janvier, l'opération "Little Mex" comme il l'appelle est prête. Il a consigné toutes les phases de son plan dans un petit carnet qu'il a enfermé dans une chemise et caché dans un tiroir de son bureau. Cela fait trois semaines qu'il épie les gestes de Julie Otero et de sa famille. Ils n'ont plus aucun secret pour lui et il sait à quel moment il doit frapper.
    Ce matin-là, il embrasse sa femme Paula, quitte son domicile et s'installe tranquillement dans sa voiture. Il roule jusqu'au parking du centre commercial Dillon et se gare. Il vole un véhicule quelques allées plus loin puis emprunte la route qu'il connait maintenant bien...

La famille Otero - BTK - "psycho-criminologie.com"
La famille Otero

La famille Otero

    Janvier 1974.
   La famille Otero, très unie, s'apprête à vivre une journée d'horreur. Pourtant, tout avait si bien commencé.
   Originaires de Porto Rico, ils viennent de s'installer à Wichita neuf semaines plus tôt. Dans la famille, on trouve Joseph, le père âgé de 38 ans qui travaille comme technicien d’aviation ; Julie, la mère qui s'occupe de leurs cinq enfants : Charlie, 15 ans ; Danny 14 ans ; Carmen, 13 ans ; Josephine, 11 ans et Joseph Junior. Il est huit heures trente et il fait encore noir, l'air est glacial. Les trois aînés sont partis pour l'école. La mère prépare les sandwichs pour les plus petits pendant que Joseph boit son café. Le début de journée est tranquille. Pas pour longtemps...

    Dennis Rader est là, tapi dans l'ombre avec son kit d'intervention : deux pistolets, deux couteaux, un rouleau de bande adhésive, une bande d'isolation électrique et des sacs de plastique résistants. Dennis Rader porte des gants, et une lourde parka qui lui tient bien chaud et qui a l'avantage de dissimuler son kit d'intervention. Il gare sa voiture et marche jusqu'à leur maison, au 1834 Edgemoor. Il s'avance vers la clôture, l'enjambe, se dirige vers la ligne téléphonique, la sectionne et s'assure que la voiture du chef de la maison n'est plus là. Il se poste devant la porte de derrière qui s'ouvre brusquement devant lui. C'est Joseph, le benjamin de la famille qui va promener son petit chien. Dennis Rader sort alors son arme,  un Colt Woodman et le pointe sur le gamin lui ordonnant de rentrer. Là, il trouve le père qu'il pensait être partit. Il fait coucher tout le monde à terre et oblige les uns à attacher les autres.

Colt Woodman

    "J'ai fait attacher le père en premier, car il représentait pour moi la personne la plus dangereuse", racontera-t-il plus tard aux officiers de police.
   Il sort ensuite de la pièce, prend un sac plastique et revient pour le glisser autour de la tête de    Joseph Otero, le père avant de serrer son cou fortement avec une corde.
    "Quand ils ont vu ça, les autres sont devenus dingues. Ça c'est mis à gueuler de partout. Le père se débattait, il essayait de mordre le sac pour respirer... mais je tenais ferme"
BTK, passe un second sac autour de la tête du père de famille, puis un tee-shirt et serre encore plus fort.
   Joseph ne lutte plus et meurt.

la maison de la famille Otero

    Dennis Rader s'en prend ensuite à Julie, la mère dont il serre le cou jusqu'au l'évanouissement avant de la tuer. Puis, c'est au tour du petit Joseph... puis, de Joséphine. Il décide que ce sera elle son objectif principal et qu'il va la pendre. Alors qu'elle hurle, il la prend dans ses bras et l'emmène à la cave. Là, il la pend à un tuyau et lui met un bâillon blanc autour de la la bouche. Il la dénude à partir de la taille et descend sa culotte sur ses chevilles avant de se masturber devant elle. "J'étais terriblement excité. Après j'ai assouvi mes fantasmes... disons sexuels. Ça a été formidable, une des plus grosses excitations que j'ai jamais connues."
    Après ces crimes, BTK erre de pièce en pièce et fouille partout. Il s'empare de la montre du père, d'un poste de radio et ressort de là comme si de rien n'était. Il remonte dans la voiture volée et retrouve le parking où il a laissé son propre véhicule. En faisant l'inventaire de son kit d'intervention, il se rend compte qu'il a laissé un couteau chez les Otero et repart le chercher. Personne ne le voit rentrer et il n'a aucun mal à remettre la main sur son arme.
    De retour sur le parking, il prend des cachets de Tylénol (aspirine), pour son mal de tête et décide d'aller brûler tout ce qu'il reste de son matériel dans la forêt de Valley,  à Little Arc.
    Il rentre ensuite chez lui et se re-projette dans sa tête le film des évènements macabres pendant que de leur côté, Charly Otero et sa sœur Carmen rentrent chez eux après l'école...

Charlie Otero aujourd'hui

    Le 16 janvier, une cellule de crise est constituée. 75 officiers de police qui travaillent dix-huit heures par jours sont affectés à l'enquête. En à peine 15 jours, 1000 personnes sont interrogées. Le journal local, le "Wichita Eagle" met en place une ligne téléphonique pour recueillir des renseignements. Une prime de 5000 dollars est même offerte. Prime bientôt portée à 7500 dollars.
    A l'heure, où les forces de police sont à sa recherche, Dennis Rader est tranquillement chez lui à se repasser en cinémascope dans sa tête ses "exploits". Pour ne rien oublier, il prend même sa machine à écrire et commence à taper "La mort, un jour glacial de janvier"...
    Et Paula, sa femme ? Se doute-t-elle de quelque chose ? Non, de rien. Elle, elle est en train de penser au bébé qu'ils vont avoir. Un garçon.
Pour Paula, à cet instant, la vie est encore belle...

   Kathryn Bright

   4 avril 1974.
   Dennis Rader a trouvé sa nouvelle victime. Il était quelques jours plus tôt dans sa voiture pour se rendre à un déjeuner avec sa femme quand il passe devant la maison de Kathryn Bright, 21 ans. Elle a les cheveux longs et blonds, elle porte un jean. Elle lui plaît. Le lendemain du déjeuner, il se met à la suivre et reste des heures garé devant son domicile à attendre qu'elle apparaisse. Elle vit seule chez elle, c'est parfait pour Dennis Rader.
   Ce soir-là, il emmène une nouvelle arme, un Magnum 357 et pénètre dans son domicile en brisant un carreau. Il cache les morceaux dans un coin et attend qu'elle arrive. Mais le temps passe et elle ne rentre pas. Il commence à perdre patience d'autant qu'il doit retrouver Paula et il ne veut pas être en retard.
    Il est sur le point de partir quand il entend du bruit provenant de la porte d'entrée. Il sort du placard dans lequel il s'était enfermé et voit alors qu'elle est accompagnée. Kathryn a en effet ramené son jeune frère de 19 ans chez elle. Kevin habite dans le Valley Center mais à cause de la neige, il a décidé de rester dormir chez sa sœur.
   BTK les braque de son pistolet et leur fait croire qu'il est là pour les voler "Donnez-moi 100 dollars et un véhicule et je m'en vais". Mais Kathryn refuse. Dennis s'énerve et oblige Kevin à l'attacher avec un bandana. Une fois fait, BTK prend le jeune homme et l'emmène avec lui dans une pièce voisine. Là, il l'attache avec des bas et met la radio, montant le son. Il ordonne à Kevin de se coucher au sol et lui place un coussin sur la nuque avant de lui lier les pieds au lit. Mais Kevin parvient à se libérer et se met à se battre avec Dennis Rader qui lui tire une balle en pleine tête. Affolée, Kathryn se met à hurler dans la pièce voisine. Rader revient alors vers elle à toute vitesse, et avec un bas, lui serre le cou. Aussi incroyable que cela paraisse, Kevin s'est relevé malgré sa blessure à la tête et se jette de nouveau sur Rader. Les deux hommes s'affrontent jusqu'à ce que Dennis Rader lui tire dessus. Cette fois il pense que c'est la bonne.

Blessures de Kevin et de Kathryn

   Il est tard à présent et il va être en retard à son rendez-vous avec Paula, chose qu'il ne peut admettre. Il n'a pas le temps d'assouvir ses fantasmes, d'autant qu'il y a maintenant du sang partout. Il prend alors son couteau et se met à poignarder Kathryn onze fois. Mais alors qu'il est sur le point de partir, il se rend compte que Kevin est toujours vivant et cherche à prendre la tangente malgré les deux balles qu'il a dans la tête. Paniqué, et parce qu'il est  maintenant en retard, Dennis Rader fuit la maison.
   Il est 13h45.
   Kevin Bright, sort en titubant et parcourt quelques dizaines de mètres. Des riverains l'aperçoivent et viennent lui porter secours. Malgré ses blessures, il leur dit ce qui vient de se passer chez sa sœur. 
   Il part ensuite avec l'ambulance pour l’hôpital.
   Il est 14h08 quand l'officier Dennis Landon arrive sur les lieux, au 3210 de la 170ème rue. Il trouve Kathlyn à l'intérieur de la maison, elle est encore vivante mais à l'agonie. Elle va mourir à l’hôpital alors que son frère parvient, lui, à reprendre assez de forces pour faire une description de leur agresseur.
  De retour chez lui, après avoir récupéré sa voiture sur le parking de l'université, Dennis Rader se change et met ses vêtements ensanglantés dans la machine à laver. Il lave son poignard, puis se change avant de se rendre chez ses parents où il retrouve sa femme Paula...

Carte dessinée par Dennis Rader

 

    Dennis Rader, persuadé que les policiers ne vont pas mettre la main sur lui, continue à écrire ce qu'il appelle ses mémoires. Cela fait maintenant six mois qu'il a commis ses premiers meurtres.
Le 18 octobre 1974, la Une du Wichita Eagle est consacré au tueur insaisissable. "Du nouveau dans l'enquête " titre celle-ci. A l'intérieur, Dennis trouve un reportage qui raconte avec forces et détails que trois suspects sont en garde à vue. Il sent alors monter en lui une terrible rage.
   Le 22 octobre, il prend son téléphone et demande à parler au reporter qui a écrit l'article :
"Écoutez moi bien. Je ne répèterais pas les choses deux fois. Je sais qui a tué vraiment la famille Otero. J'ai placé une lettre entre les pages d'un manuel de mécanique dans le bâtiment principal de la bibliothèque publique de la ville. Trouvez-la et vous découvrirez la vérité".
    Le reporter, d'abord perplexe, appelle finalement l'inspecteur Bernie Drowatsky qui se rend à la bibliothèque. Il ne lui faut pas longtemps pour trouver la lettre tapée à la machine. Elle est truffée de fautes d'orthographes. A l'intérieur sont décrits les lieux des assassinats, les vêtements des victimes et les cordages utilisés. Dans la deuxième partie de la lettre, Rader parle de Rex "Je ne peux pas arrêter le monstre qui me ronge le cerveau. Il me fait souffrir".
    Pour la police, il ne fait aucun doute que c'est bien le tueur qui a écrit cette lettre.
Nous sommes le 31 octobre, c'est Halloween. La police laisse à son attention une annonce dans le journal "BTK, il existe de l'aide pour vous. Téléphonez au 684 63 21, avant 10 heures du matin".
Mais ou Rader ne la voit pas ou il décide de ne pas répondre... peut-être est-ce parce qu'il pense que la paternité qui va arriver va enfin lui permettre de mettre fin aux fantasmes qui le hante...

   Shirley Vian Redford

   Deux ans sont passés. Le chef de la police, Hanson, a pris sa retraite. Il a été remplacé par le lieutenant LaMuynon. Tout le monde pense que l'affaire BTK est derrière eux. Les journalistes aussi qui traitent depuis longtemps d'autres sujets. Mais pour les tueurs en série, le temps ne s'écoule pas de la même manière que le reste des mortels. Ils se nourrissent de leurs fantasmes et tant que ceux-ci sont satisfaits, eh bien, ils sont capables de se réfréner.
   Un évènement nouveau dans la vie peut aussi expliquer la fin des meurtres. Dans le cas de Dennis Rader, il s'agit de la naissance de son fils. La paternité lui a apporté un certain réconfort, du moins jusqu'à ce jour du 17 mars 1977, jour de la Saint Patrick. Jour choisi par BTK pour repasser à l'acte.
Cette fois, il compte s'en prendre à deux femmes qui habitent dans le bloc 1200 de South Greenwood. Malheureusement pour lui, lorsqu'il frappe à leur porte, il n'obtient aucune réponse. Il pense à rentrer chez elles par effraction, mais comme ce jour-là, il est bien habillé (une veste en tweed), il ne veut pas l'abimer ni la déchirer et donc renonce. Il va donc passer à un autre plan qu'il a baptisé "Black Out".
   C'est au début de l'année qu'il a eu l'idée de ce plan. Dans un bar de la ville, il croise Shirley Vian,  jeune femme brune de 30 ans qu'il se met ensuite à suivre jusqu'à son domicile et il la classe dans ses proies potentielles.
   Après l'échec de "l'opération verte" de la Saint-Patrick, il pense immédiatement à elle.

La police emmenant le corps de Shirley Vian - BTK - "psycho-criminologie.com"
La police emmenant le corps de Shirley VIan

    Trois petits coups à la porte et son attaché-case à la main, Dennis Rader se tient devant le seuil de la porte. A peine a-t-il frappé qu'on lui ouvre. Il découvre alors une maison sale, mal entretenue et qui sent mauvais. Dans le salon, trois enfants regardent la télé. Il les met en joug et leur demande de baisser les stores. Shirley ne porte qu'une chemise de nuit bleue et un peignoir rose. Elle est malade, c'est pour cela que ça sent le vomi à l'intérieur. Il lui dit qu'il en veut à son argent et qu'il ne lui fera pas de mal, mais qu'avant de partir, il devra l'attacher et la bâillonner devant les autres.
   Bud, l'aîné des garçons, se met alors à toiser Dennis Rader et lui dis qu'il va appeler la police. Rader attrape alors le gamin au cou et l'emmène lui et les deux autres enfants dans une pièce avec des jouets. Il bloque la porte d'une corde et retourne voir la mère, tétanisée de peur.
    Il est 10 heures quand il ordonne à sa victime de se déshabiller. Il lui lie ensuite les mains et les chevilles avec des bas en nylon noir, avant de l'attacher au cadre du lit. Il lui entoure la gorge et la serre fort, avant de la retourner sur le ventre. "Après, je lui ai mis un sac plastique sur la tête et je l'ai attaché avec sa robe de chambre rose".
   L'un des garçons arrive à ouvrir la porte et pousse un hurlement quand il aperçoit sa mère nue, pieds et poings liés, tête enfouie dans sa robe de chambre.
   Rader renferme le gamin et retourne vers la mère. "J'ai resserré le sac sur sa tête. J'ai tellement serré que son visage est devenu presque noir à cause des hémorragies. Pendant qu'elle s'étouffait, j'ai eu envie de me masturber sur son slip bleu. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait".
   Le téléphone se met alors à sonner et les enfants lui crie "On attend quelqu'un".
   Dennis Rader panique. Il ramasse ses outils, laisse la vie sauve aux gamins, et en guise de souvenir s'empare d'une paire de slip avant de courir jusqu'au parking de Dillon pour récupérer sa voiture.
   Quand les ambulanciers vont arriver chez Shirley Vian, ils ne pourront que constater sa mort.
   Dennis Rader, lui de son côté, part tranquillement à son travail...

La maison de Nancy Fox - BTK - "psycho-criminologie.com"
La maison de Nancy Fox

   Nancy Fox

   Dennis Rader reprend, après le meurtre de Shirley, son rythme ordinaire. Il se met à écrire ses exploits mais cette fois-ci sous forme de poème. Malheureusement pour lui, il laisse traîner son carnet et Paula, sa femme, tombe dessus et se met à le lire. Elle passe de la stupéfaction, à l'horreur puis à l'angoisse.
   Quand il rentre, elle lui demande des explications et là, sans se démonter, il lui dit qu'il s'agit de notes de criminologie appliquée qu'il utilise à la fac. Ils travaillent sur les meurtres du dénommé BTK.
   Paula n'en demande pas plus pour être rassurée. Dennis Rader de son côté se promet d'être plus prudent à l'avenir d'autant qu'il a une nouvelle victime en vue.
   Elle s'appelle Nancy Fox et a 25 ans. Elle est membre de la Parkview Southern Baptist Church où elle chante. Elle travaille comme vendeuse dans une bijouterie et chez un avocat comme secrétaire. Elle aime la vie et est loin d'être une grenouille de bénitier.
   Le nom de code qu'il choisit pour elle est "Chasse au renard".
   C'est à la bijouterie qu'il l'a remarqué et il s'est mis immédiatement à fantasmer sur elle et comme elle plaît à Rex, son double, tout est parfait. Il se met à la suivre même si entre ses obligations familiales et le travail ce n'est pas si facile que ça. Il fouille sa boite aux lettres et intercepte même son courrier. Il pénètre chez elle un jour et fouille dans ses sous-vêtements. Il fixe alors la date de son crime : le 8 décembre.
   Ce jour-là, Dennis Rader prévient Paula qu'il sera en retard. Il veut, en effet, aller à la bibliothèque de l'université parce qu'il va bientôt passer ses examens. Il doit donc étudier. Paula ne voit aucune raison de mettre sa parole en doute et acquiesce. C'est donc en toute tranquillité qu'il est libre de passer à l'action.

Kit de BTK

  Il se munit de son kit d'intervention et roule jusqu'à chez Nancy. Il gare sa voiture à deux pâtés de maison et s'y rend ensuite à pied. Là, il coupe les fils du téléphone et entre par l'arrière dans la maison en brisant une vitre. Il se sert un verre d'eau dans la cuisine, puis le lave et le range. Son excitation grandit de minute en minute et il va se cacher dans le placard de sa chambre à coucher.
Nancy Fox finit par rentrer. Elle enlève son manteau, pose son sac à main, s'allume une cigarette avant de pénétrer dans la chambre. Elle pousse un hurlement quand Dennis Rader sort de son placard et se précipite sur elle. Elle se reprend et lui ordonne de quitter sa maison sinon elle appelle la police.
   Il se met à rire et lui répond qu'il a coupé la ligne.
   Elle le supplie alors de partir avant de consentir à le laisser la violer. Elle se rend à la salle de bain, se change puis revient. Il lui ordonne de s'allonger. Pendant ce temps, il fouille son sac et s'empare de son permis de conduire. Ensuite, il se déshabille, lui enlève sa culotte et lui murmure "Tu sais, je suis BTK".  Il lui serre ensuite le cou jusqu'à l'asphyxier à plusieurs reprise, puis la tue. "Après qu'elle soit morte, j'ai enlevé la ceinture que j'avais nouée autour de son cou et je l'ai remplacée par des collants jaunes, rose et rouge". Une fois customisée comme il le souhaite, Dennis Rader se masturbe. Avant de partir, il emporte des culottes en soie, des soutiens gorges en dentelle, mais aussi des bijoux pour revivre cette scène.
   "Nancy était pour ainsi dire mon plus beau meurtre", avouera-t-il plus tard aux policiers. C'est en effet la seule fois où tout va se dérouler selon ses plans.
   Le lendemain, nous sommes le 9 décembre. Dennis se lève de bonne humeur et attend avec impatience le moment où il va sortir de chez lui pour aller chercher le journal dans lequel il s'attend à lire ses exploits. Rien qu'à l'idée de lire le récit de son crime, il en tremble d'émotion. Mais à sa grande déconvenue, le journal ne fait aucune mention de la mort de Nancy Fox. Pas le moindre article. Dépité, il se rend à son travail et passe avant à la galerie commerciale pour y prendre un café mais surtout pour y téléphoner. Il appelle la police et leur annonce un homicide au 843 south Pershing.
   L'opératrice le fait répéter, feignant de ne pas l'entendre, mais en fait, pendant que Rader parle, une patrouille file déjà dans sa direction, mais il raccroche.
   La police se rend alors chez Nancy et trouve la jeune femme sur son lit, le visage enflé et presque noir. A côté, sa nuisette avec du sperme dessus.

Nancy Fox
Nancy FOx

  Le 31 janvier 1978, Dennis Rader alias BTK n'en peut plus du silence observé par la presse. Il décide de leur envoyer un de ses "poèmes" racontant le meurtre de Shirley Vian. Le texte se termine par "Le prochain poème sera dédié à Fox" et il signe BTK.
   Mais à la suite d'une erreur, sa lettre n'est pas transmise à la rédaction, mais au service des petites annonces qui est débordé par les envois destinés à la saint-Valentin qui approche. Comme il n'a pas mis d'adresse sur son envoi, le chargé de tri la met de côté et il faudra plusieurs jours avant que sa lettre ne soit lue et transmise à la police.
   Le 10 février, de plus en plus énervé par le fait qu'on ne parle pas de lui, il s'adresse à la chaine de télévision locale KAKE TV en leur envoyant également une lettre. Elle contient un dessin très suggestif de Nancy Fox à l'agonie sur son lit accompagné d'un poème. La chaine transmet à son tour le pli à la police et décide de ne pas le diffuser.
   Les autorités font appel à des psychologues qui tentent de déterminer le profil du tueur, mais ceux-ci se trompent complètement sur lui.
   Le besoin qu'il a de décrire ses scènes de crimes tendrait à montrer qu'il est capable d'en commettre d'autres.

Lettre de BTK à destination de l'Eagle Wichita
Lettre de BTK à destination de l'Eagle Wichita

    Les spécialistes d'alors négligent de nombreux détails comme le fait que BTK fait référence à d'autres tueurs en série et en particulier à un certain Harvey Glatman qui lui aussi aimait ligoter ses victimes et les photographier avant de les tuer. La police aurait pu alors se renseigner sur les habitants de la ville qui avaient mentionné le dénommé Glatman lors de conversation, par exemple, puisqu'il semble que BTK avait besoin d'attirer l'attention sur lui.
   Rader avait le sens du détail puisqu'il préparait chacun de ses meurtres, ce que ne noteront pas les policiers d'alors (peut-être à causes des scènes de crime). En tout les cas, les témoins après son arrestation diront de lui qu'il était réglé comme une horloge dans tout ce qu'il faisait.
   Le quatrième détail négligé par les psychologues est la syntaxe et l'orthographe de BTK qui laisse penser qu'il pouvait être dyslexique. Le fait d'utiliser un acronyme comme BTK pouvait également mener sur la piste de quelqu'un qui ayant pu faire parti des forces de l'ordre ou quelque chose d'approchant. On apprendra par la suite que Dennis Rader avait en effet été recalé de la police, mais qu'il a travaillé dans une société de surveillance durant quelques temps.

  Autre chose, ses poèmes ne sont que des plagiats dans lesquels il se contente de changer les mots. Là aussi, après que BTK ait demandé au Wichita Eagle de l'appeler "l'étrangleur poète", la police aurait pu se renseigner dans les cours d'université et voir si un élève n'avait pas écrit ce genre de poème.
   Le fait qu'il ait une bonne connaissance de la ville laissait également penser que le meurtrier était quelqu'un du cru.
   Bref, les psychologues d'alors pataugent sur le profil à établir et leurs erreurs retardent la police dans la découverte du meurtrier.
   Mais une question est, elle, élucidée. L'acronyme BTK qui signifie pour lier (bind) pour B, torture pour T et tuer (kill) pour K.

Dennis Rader avec son enfant - BTK - "psycho-criminologie.com"
Dennis Rader avec son enfant

 

   Printemps 1978

   La population a peur.

   L'agent Ressler reprend l'affaire et ce qui le frappe immédiatement c'est le besoin de publicité du tueur. Pour BTk, être à la Une est une vraie jouissance. Les agents du FBI sont persuadés que le tueur va tenter d'une manière ou d'une autre de se mêler à l'enquête. Ils comprennent aussi qu'il est sûrement inscrit à la faculté d'études en criminologie de l'université de Wichita et demande à ce que leur soit remit la liste des étudiants, mais pour une question de droit, cela leur est refusé...
Juin 1978, BTK est le père d'une petite fille. Pendant que la police continue ses investigations, il se met à collectionner des cartes, des photos pornographiques, des images pédophiles, des croquis de cordes nouées, se fait une sorte d'encyclopédie du bondage. Sur chaque carte il note un prénom : Julia, Cynthia, Candy et les emporte avec lui au travail et note le soir dans son journal les fantasmes qu'il a vécu dans sa tête durant la journée.
   Il continue également de visiter les maisons et volent des sous-vêtements, des bijoux, de l'argent pour agrémenter sa collection. Il s'introduit en 1979 chez une vieille dame, Anna Williams et l'attend en vain. Ce soir-là, elle va rentrer très tard, bien plus tard que ne l'a prévu Dennis Rader qui doit retrouver Paula.
   Quand elle rentre chez elle, Anna trouve la porte de la chambre d'amis ouverte et les tiroirs ouverts et fouillés. Des écrins à bijoux sont éparpillés au sol et il lui manque des vêtements. Elle appelle aussitôt la police, persuadée que sa maison a été visité par BTK.
Mais la police pense plutôt qu'il s'agit d'un cambrioleur...
   Comme pour faire payer à Anna le fait qu'elle n'ait pas été là à l'attendre, Rader lui envoie le 15 juin 1979, une lettre portant le nom de son défunt mari. Quand elle ouvre le pli, elle découvre horrifiée son foulard, des bijoux, un long poème et des dessins de bondage.
   Elle le transmet aussitôt à la police qui, cette fois-ci, prend la chose un peu plus au sérieux.
   Dennis rader ne s'arrête pas là. Il contacte une nouvelle fois la télé locale et leur envoie également une lettre avec là aussi un foulard, des mèches de cheveux et des notes mentionnant qu'il est BTK et qu'il est entré chez Anna Williams avec l'intention de la tuer.

Dennis Rader

   Été 1979

    Dennis rader manque de se faire prendre, cette fois-ci par son fils. Il laisse traîner un de ses dessins. Le croquis représente une femme nue, attachée, levant vers son tortionnaire des yeux suppliants. Une nouvelle fois, il s'en tire en prétextant que c'est un travail pour l'université.

    1980, 1981, 1982, 1983, les années s'égrainent, la police est au point mort d'autant que BTK ne fait plus parler de lui. Les autorités décident de faire appel aux profilers John Douglas (voir série Mindhunter) et Hazelwood. Ceux-ci en comparant les informations comprennent que le tueur n'a rien de personnel contre les victimes. C'est la chasse qui l'excite ainsi que la planification et l'exécution de ses crimes. Ils donnent pour postulat que BTK est certainement marié, d'un milieu économiquement moyen, amateur de pornographie, très fortement narcissique et extrêmement orgueilleux. Il a une forte tendance sadique et tente de la dissimuler dans sa vie et il pratique sûrement le bondage depuis sa plus tendre enfance, vers l'âge de 6 ou 7 ans. Il sait se rendre indispensable aux gens et paraît agréable. Il a dut suivre des cours en criminologie et s'intéresse à la psychologie. Il tue ses victimes avec ses mains bien qu'il emmène des armes, ce qui montre qu'il souhaite avoir le contrôle sur elles. Mais s'il est marié, le tueur se considère avant tout pour un solitaire. 

Croquis de Dennis Rader - BTK - "psycho-criminologie.com"
Croquis de Dennis Rader

  Mariane Hedge

   Avril 1985.
   Six ans se sont écoulés depuis le dernier meurtre de BTK. Accaparé par sa vie de famille, Dennis Rader s'est contenté des fantasmes et de ses vols pour assouvir ses pulsions. Mais maintenant, ses enfants sont un peu plus grand et à l'affût, il attend sa prochaine victime. Ce sera "l'opération Cookie".

   Mariane Hedge est une voisine. Elle a 53 ans, est veuve et il se sent irrésistiblement attiré par elle. Il peut l'observer tranquillement depuis chez lui sans attirer le moindre soupçon. Mais comme il s'agit de sa voisine, il va falloir redoubler de prudence.
   26 avril.
   Il a décidé que ce serait le jour de sa mort.
   Il prend pour excuse une soirée de louveteaux dont fait parti son fils et auquel il doit participer pour sortir de la maison. A un des moniteurs, il fait croire qu'il a mal à la tête et lui fait savoir qu'il préfère rentrer chez lui. Il reviendra le lendemain.

    Dans sa voiture Rader se change, prend son kit d'intervention. Il roule jusqu'au parking d'un bowling, rentre dans le commerce et commande une bière qu'il ramène dehors. Là, il s'en asperge et auprès du chauffeur de taxi qu'il a appelé, fait croire qu'il est saoul. Il lui demande de le ramener chez lui, mais bien entendu descend plusieurs rues de sa véritable adresse et de celle de sa victime. De là, il se rend à pieds chez Mariane Hedge, coupe la ligne de téléphone et force sa porte avec un tournevis.
   Il fait un tour dans la demeure qui ressemble en tout point à la sienne. Il ramasse des collants, des bas et des foulards et commence à s'exciter. Il entend alors un bruit de porte de voiture qui claque. C'est le nouvel ami de Mariane qui rentre avec elle. BTK décide de se cacher dans un placard et de les reluquer, attendant le moment propice pour passer à l'action. Il se passe deux heures avant que l'homme décide de prendre congé au grand soulagement de Rader qui va pouvoir faire ce pour quoi il est venu. Il la laisse se coucher puis sort de l'armoire et se glisse sur son lit. Elle ouvre à peine les yeux et murmure "qu'est-ce qui se passe ?" qu'il a déjà ses mains autour de son cou.
   Mariane perd très vite connaissance. Il la retourne alors face contre le lit et lui passe une ceinture sous le menton et serre le plus possible. Il lui attache ensuite les poignets avec des menottes et allume toutes les lumières de la chambre pour jouir du spectacle. Il la déshabille alors entièrement, la prend en photo et farfouille à nouveau dans ses tiroirs avant de s'assoir et de réfléchir à la situation. Il décide de l'emmener avec lui et l'enveloppe dans une couverture et la traine dehors pour l'emmener jusqu'à sa voiture. Direction l'église du Christ Luthérien où il prend une trentaine de clichés d'elle avant de décider de se débarrasser du corps, car le jour arrive et il doit rejoindre le camp des scouts.
   Il jette le corps dans un fossé. Quand il revient à sa voiture, il se rend compte qu'il a laissé les clés à l'intérieur. Il est alors obligé de casser une vitre. Une fois fait, il redémarre et rejoint son fils et les autres scouts.

    Deux jours plus tard, Dennis Rader va retourner à l'église, mais cette fois-ci pour assister avec femme et enfants à l'office...
   Le 2 mai, la voiture de Mariane est retrouvée, sans son corps. Son petit ami a mentionné sa disparition, mais il n'y a aucune trace d'elle et pour cause. Elle sera découverte trois jours plus tard en décomposition, un collant noué autour de son cou.
   C'est le premier meurtre de BTK où il transporte le corps à l'extérieur de la maison, changeant son mode opératoire, ce qui va faire cogiter un bon moment la police.

   Deux jours plus tard, Dennis Rader va retourner à l'église, mais cette fois-ci pour assister avec femme et enfants à l'office...
   Le 2 mai, la voiture de Mariane est retrouvée, sans son corps. Son petit ami a mentionné sa disparition, mais il n'y a aucune trace d'elle et pour cause. Elle sera découverte trois jours plus tard en décomposition, un collant noué autour de son cou.
   C'est le premier meurtre de BTK où il transporte le corps à l'extérieur de la maison, changeant son mode opératoire, ce qui va faire cogiter un bon moment la police.

Vicki Wergele et sa famille - BTK - "psycho-criminologie.com"
Vicki Wergele et sa famille

Vicki Wergele


    L'entreprise où travaille Dennis Rader vient de se faire racheter par des anglais. Pas d'augmentation comme il l'espérait mais la garantie de garder cependant son job, ce qui n'est déjà pas si mal. Mais furieux de cette décision ,il décide de prendre du bon temps sur ses heures de bureaux et se met à parcourir les rues de la ville à la recherche de sa future proie. Il tombe sur une jeune femme qui descend de son véhicule au nord-ouest de la ville.
    La femme correspond parfaitement à ses critères. Il passe alors trois semaines à la suivre et étudie tous ses faits et gestes. Il apprend qu'elle s'appelle Vicki Wergele, qu'elle a 28 ans et deux enfants. Ce qu'il aime chez elle particulièrement, c'est qu'elle joue du piano. Il passe de longues minutes à l'écouter tout en se dissimulant et décide de nommer sa nouvelle opération, "Objectif Piano".
   Il s'imagine déjà tous les sévices qu'il va lui faire subir et il est impatient de passer à l'action. Ce sera le 16 septembre 1986.

Les blessures de Vicki

  Pour ce faire, il décide de se faire passer auprès d'elle pour un employé du téléphone. "J'avais un casque de chantier jaune. J'ai collé dessus le logo de la Southwest Belle [...] je suis ensuite allé garer ma camionnette en face de chez les Wergele, sur le parking du centre commercial Indians Hills."
   Le casque sur la tête et le kit d'intervention en main, il se rend chez Vicki et lui explique, après avoir coupé son téléphone, qu'il y a des complications sur les lignes et qu'il doit vérifier si tout va bien dans le quartier.
   Elle acquiesce.
   Il fait semblant alors de vérifier son téléphone puis la menace et l'oblige à rentrer dans la chambre. Là, Vicki se débat en pensant au bébé qui est dans la pièce d'à côté. Rader finit par l'assommer puis l'étrangle. Il la déshabille et la photographie. Il fait rapidement le tour de la maison et prend les clés de sa voiture et sort à toute vitesse. Il se débarrasse de son casque et de ses effets et laisse la voiture sur le parking d'un garage avant de rejoindre à pied son propre véhicule. A cet instant, il est persuadé que Vicki Wergele est morte. En fait, elle vit toujours. C'est son mari, en rentrant qui la découvre. Le temps qu'il lui enlève le bas qu'elle a autour du cou, elle décède.
   La police soupçonne un temps le mari parce que celui-ci a mis près de quarante-cinq minutes avant d'appeler le centre de secours. Les officiers finissent cependant par le dédouaner.
   Le médecin légiste prélève de l'ADN sous les ongles de la jeune femme mais personne n'a l'idée de le comparer.
   Une fois de plus, Rader s'en sort par miracle.

  Mary F. Fager

   Une fois de plus, les mois passent et BTK se met en sommeil, apaisé peut-être, par son dernier "exploit".
   Du moins jusqu'au 27 décembre 1987.
   Ce jour-là, Mary Fager revient d'un voyage professionnel et rentre chez elle. Elle a hâte de retrouver son mari et ses deux filles et de rattraper le Noël qu'elle n'a pas pu passer avec eux.
   Sur le seuil de la porte, elle crie : "Coucou, c'est moi !" avant de pénétrer dans la maison et de découvrir, affolée, le corps de son mari gisant dans le sang, allongé sur le sol de l'entrée. Il est mort.
Mary pense alors à ses filles et les cherchent. Elle visite une à une les pièces de la maison et trouve les deux corps flottant dans le jacuzzi familial. Toutes les deux sont attachées avec du ruban adhésif noir. Le tueur semble s'être masturbé dans la cave.
   Mary appelle la police qui arrive dans la foulée pour constater les faits.
   Le 5 janvier 1988, elle reçoit une lettre contenant un poème et un dessin montrant l'une de ses filles morte. La caractéristique correspond en tout point à BTK, d'autant qu'au bas de la lettre est retrouvée sa signature.
  Mais une fois de plus, ni la police ni le FBI ne mettront la main sur lui.

Dennis Rader à son nouveau job

  1991.
 

   Dennis Rader change d'emploi. Il est désormais contrôleur des espaces verts et des jardins de Park City, une ville proche de Wichita. Dennis, considéré comme un agent municipal a le droit de verbaliser les contrevenants aux règlementations urbaines. Une sorte de flic de la ville en somme...

   Opération Chenil

    Dennis pense à sa nouvelle victime dont il suit les faits et gestes.
   Elle s'appelle Dolores Dee Davis et vient de fêter ses 62 ans. Elle mesure 1m62 et pèse environ 55kg. Dennis l'a croisée alors qu'il revenait du bureau de poste situé à environ 3 kilomètres de chez lui.
   Janvier.
   Il fait froid. Il gare sa voiture à quelques dizaines de mètres de chez elle et fait le reste du chemin à pied en sifflotant.
   En essayant de rentrer, il s'aperçoit que les fenêtres sont à double-vitrage et les portes sont bien fermées. Le chat de la maison, effrayé par sa présence, s'enfuit prestement, faisant tomber un vase qui alerte la maitresse de maison.
   Rader décide de partir et de revenir plus tard.
  Les jours suivants, il continue de la surveiller avant de décider de repasser à l'action. Il se débarrasse du chat. Nous sommes dans la nuit du 18 janvier 1991 et une nouvelle fois, auprès de sa femme, il prétexte devoir aider les scouts à faire un camp pour être dehors.
   22 heures, Dolores rentre chez elle. Elle passe dans la salle de bain puis va se mettre au lit où elle décide de lire un peu. Pendant ce temps-là, BTK coupe le fil du téléphone et défonce l'une des fenêtres avec un parpaing. Dolorès, entend le bruit et sort de sa chambre, puis de la maison. Elle en fait le tour. Rader en profite pour rentrer de l'autre côté et l'attend maintenant à l'intérieur. Il se retrouver nez à nez avec elle.
   Il lui dit qu'il veut de l'argent et qu'il va l'attacher. Si elle se conduit bien, elle aura la vie sauve. Naïve, elle lui tend les poignets qu'il lient ainsi que ses chevilles avec un collant. Il la force ensuite à rentrer dans la chambre et lui enfile un collant sur la tête alors qu'elle le supplie de lui laisser la vie sauve. Il l'étrangle, prend sa boite à bijoux, ses clés de voiture et son permis de conduire. Il pose son corps sur le couvre-lit, l'enroule et le glisse dans la voiture. Il démarre ensuite et conduit jusqu'aux lacs où il la dépose  dans les buissons. Puis il gagne l'église et y dissimule les effets de Dolorès qu'il vient de voler. Ils viennent rejoindre les objets qu'il a pris chez ses autres victimes.

Le corps de Dolores Dee Davis
Le corps de Dolores Dee Davis

    Sur le chemin du retour, il s'en veut de ne pas avoir pris des photos de son corps. Il n'en a pas eu le temps, car elle lui a fait savoir qu'elle attendait quelqu'un, alors il a dû faire vite. Mais en repassant devant sa maison, Dennis Rader se rend compte qu'il n'y a personne. Dolorès lui a menti. Il enrage. Il repart la chercher et l'emmène dans la grange de ses grands-parents, mais voilà, il se met à neiger de plus en plus. Incapable d'aller plus loin, il fait demi-tour, se rend sous un pont et y jette le corps.
Le 19 janvier, à midi, le petit ami de Dolorès arrive chez elle et ne la trouve pas. Il est aussitôt inquiet, ce n'est pas dans son habitude. Il sonne une fois, puis deux. Pas de réponse. Il fait le tour de la bâtisse et voit le fil du téléphone sectionné. Il aperçoit ensuite la vitre brisée et le parpaing au sol. Il pénètre dans la maison en désordre et appelle la police. 
   Le 1er février 1991, Nelson Schock, 15 ans promène son chien à l'angle de la 117ème rue nord. Il ôte la laisse pour laisser l'animal gambader un peu. Au bout de quelques instants, ne voyant plus son chien il part à sa recherche et le retrouve en train de renifler quelque chose. C'est le corps de Dolorès Dee Davis, couchée sur le dos, vêtue d'un pyjama. Ses jambes sont attachées au niveau des genoux. Un collant est noué à son poignet droit. Pas de doute, le meurtre est signé une nouvelle fois BTK.

Dennis Rader - BTK - "psycho-criminologie.com"

   La fin des crimes et le jeu du chat et de la souris

   A partir de 1991, Dennis Rader ne commet plus de crimes. Quinze années de tranquillité pour les habitants de Wichita qui oublient peu à peu l'affaire. Les autorités se demandent si l'homme est mort ou bien s'il se trouve en prison.
   Dennis Rader aurait pu rester plus longtemps tranquille si un homme, Robert Beattie, avocat, n'avait eu dans l'idée d'exhumer un passé dont personne ne voulait plus entendre parler.
Nous sommes en 2002, 20h30.
   Beattie regarde une émission à la télé. C'est un reportage sur les meurtres du mystérieux BTK. Immédiatement intéressé, Beattie se cale dans son siège et regarde les spécialistes défilés sur le plateau. Pour lui, tout ce qu'ils racontent est un tissu de conneries et Il décide d'écrire un livre sur le sujet. Ce livre "Nightmare in Wichita" racontera les souffrances des familles des victimes. Beattie se met alors en quête de renseignements et fait de nombreuses recherches. Il persuade un journaliste, Hurst Lavania de faire une Une sur lui et son livre, bientôt prêt à sortir.

Robert Beattie et son livre

    Quand il apprend ça, Dennis Rader est fou de rage. Nous sommes le 15 janvier 2004. Comment cet avocaillon peut-il se mettre à sa place et raconter le calvaire de ses victimes ? Comment peut-il se mettre à sa place et chercher à comprendre qui il est. Rader ressort ses carnets de notes de son tiroir ainsi que ses dessins. Mais reprenant contenance, il parvient à se contrôler et à ne pas répondre à Beattie et à ses allégations et attend patiemment.
   Le livre sort enfin.
   Nous sommes le 13 mars 2004. Les inspecteurs qui ont travaillé sur l'affaire BTK créés une newsletter et donnent des nouvelles sur le développement de l'affaire. John Garrison, policier à la retraite fait un long papier sur le tueur. Robert Beattie, de son côté, annonce une conférence qui doit avoir lieu le 20 mars.
  Dennis Rader tombe sur le papier et cette fois-ci, craque.
   Le 17 mars, 27 ans après son premier meurtre, l'une des secrétaires du journal Wichita Eagle découvre dans le courrier une lettre étrange. Dedans, un feuillet qui est une photocopie de quatre photos de mauvaise qualité et dont elle n'arrive pas à comprendre ce qu'elles représentent. En haut, des lettres qui ne lui disent rien non plus. Elle glisse le courrier dans la bannette du rédacteur adjoint et celui-ci la transmet au journaliste Hurst Lavinia qui, à l'aide d'une loupe, distingue enfin les lettres : V I W... Vicki Wengerle !
   Il retourne la lettre et y trouve les initiales BTK. L'homme est donc toujours vivant et il vient de réapparaître !

 

Note envoyée par BTK au Wichita Eagle
Note envoyée par BTK au Wichita Eagle

    Le 4 mai, la chaine KAKE tv reçoit à son tour un nouveau message. Il contient un texte codé et la photocopie de deux cartes de visites, la copie d'un badge de police et une liste de 13 chapitres intitulée "l'histoire de BTK"
   Les cartes de visites, mal réalisées, portent le nom de Francis Strong, contremaitre à la compagnie de téléphone. Après vérification, la police comprend que les cartes ont été faites à la main et quant au badge, il est au nom de Larry Anderson, mort en 1977.
  Le 13 juin 2004, Michael Hellman se rend à son travail et découvre sur un panneau Stop un paquet fixé avec des bandes adhésives. A l'intérieur, trois feuilles de papier avec la mention "BTK Field Gram" qui veut dire Télégramme de BTK. Sur le premier feuillet, un titre "Chapitre I : Mort un matin glacé de janvier" Suit un texte qui raconte de manière détaillée les meurtres des membres de la famille Otero. Il y a aussi le dessin d'une femme nue et ligotée avec la mention "L'excitation sexuelle c'est mon truc".
   La troisième pièce du puzzle arrive le 17 juillet 2004. Un employé de la bibliothèque découvre dans un carton de livres, un sac. A l'intérieur, des documents portant la mention BTK. Dedans, l'histoire de la mort d'un certain Jake Allen décédé à Argonia à Wichita qui a trouvé la mort alors qu'il se masturbait.
   La quatrième missive arrive via un chauffeur d'UPs. Il s'agit cette fois de quatre feuillets décrivant la vie de BTK ainsi qu'un montage de photos montrant des enfants attachés et bâillonnés.
   Le 13 décembre 2004, Dennis Rader dépose un nouveau colis. Dedans se trouve une poupée qui porte la mention Nancy Fox et un feuillet "Chapitre IX" décrivant par le menu le supplice subi par la jeune femme.

La poupée de Joséphine Otero - BTK - "psycho-criminologie.com"
La poupée de Joséphine Otero

   Le 25 janvier 2005, le directeur de la chaine KAKE tv fait savoir qu'il a reçu une autre missive de BTK. Il s'agit cette fois d'une carte postale portant l'ancienne adresse de la famille Otero avec une autre adresse pour y récupérer un colis. Dans la boite qui est récupérée, il y a une poupée ressemblant à Josépine Otero. Une corde est entourée autour de son cou et elle est attachée sur un tuyau coudé en PVC. Les inspecteurs découvrent également le chapitre 9 intitulé "Petite mexicaine, 15 janvier 1974".
    Le 27 janvier 2005, une boite spécial K est récupérée avec plusieurs feuilles de papier à l'intérieur. Elles contiennent le descriptif complet de l'endroit où vit BTK : une maison de trois étages avec un ascendeur et une chambre d'abattage nommée BTK's DTPG (Death to pretty girl) et Bondage Room.
   Au fond de la boite, un autre message demandant s'il peut communiquer avec la police à l'aide d'une disquette. "Sauf si on cherche à retrouver mon ordinateur. Si vous êtes d'accord, passez le message suivant dans le Wichita Eagle : "Rex, ce sera okay".

   Le 3 février 2005, KAKE tv reçoit une carte sur laquelle BTK fait savoir qu'il va envoyer ladite disquette. Il ne sait pas encore que c'est elle qui va le perdre.

Dennis Rader arrêté
Dennis Rader arrêté

  La fin de Dennis Rader et de BTK

   Les tueurs, aussi habiles soient-ils, finissent toujours par faire une erreur, d'autant plus si leur ego parle. Après des années de silence, Dennis Rader s'est laissé emporter par la rage de voir son histoire raconté par un autre dans un livre. En voulant rétablir sa vérité, il s'est trahi. Et d'une façon des plus banales. La disquette qu'il vient d'envoyer porte au dos le prénom de Dennis et la mention "Eglise Luthérienne du Christ".
   Les policiers sont très excités. Ils ont enfin une vraie piste !
   Les officiers la remonte et décident de suivre les membres de la famille et de collecter de l'ADN dans leurs poubelles. Ils ont celui retrouvé chez les Otero et le compare à l'ADN de Kerry Rader, la fille de BTK, puis à celui de Dennis Rader.
   Les résultats sortent très vite de la machine. Ça matche ! L'ADN retrouvé chez les victimes est bien celui de Dennis Rader...

   25 février 2005
   Comme tous les jours, Dennis Rader rentre chez lui pour déjeuner. Paula lui a préparé un de ces plats dont il raffole, mais quand il arrive, Paula est contrariée.
  - Il y a deux personnes qui t'attendent dans le salon, lui apprend-elle. Ils veulent te poser des questions.
  - Ah oui et qui c'est ?
  - Ils ont dit qu'ils étaient de la police.
   Rader se rend dans le salon. Il se montre coopératif et fait preuve de sang-froid. Il répond aux questions jusqu'au moment où le téléphone sonne. L'un des policiers décroche son portable. A l'autre bout, c'est son collègue du laboratoire qui lui apprend que l'ADN a matché.
   Quelques minutes plus tard le mandat arrive. Les policiers arrêtent Dennis Rader et fouille la maison. Ils vont trouver une masse de documents dans son bureau sur les crimes dont sept classeurs et vingt-cinq dossiers suspendus, des enveloppes et de nombreuses disquettes, des dessins de couleurs représentants des femmes liées sur des machines à tortures , des articles traitant des meurtres de BTK, le poster de l'avis de recherche du meurtrier, et une correction du livre de Beattie et plusieurs autres choses encore...
   C'est la fin de BTK.

   La femme de Rader tombe des nues.
   Lors de son interrogatoire, elle va nier avoir eu la moindre connaissance des meurtres et plus encore des documents retrouvés dans le bureau de son mari.
  Le 28 février, Dennis Rader est officiellement inculpé de meurtres, de viols et de tortures.

Dennis Rader à son procès
Dennis Rader à son procès

  Le procès

   Une foule très importante se tient dans l'enceinte du tribunal où est jugé le Monstre de Wichita. C'est l'épilogue d'une affaire qui a débuté 34 ans plus tôt.
   Les frères, les sœurs et les enfants des victimes sont là. Dennis Rader ressemble, lui, à un Jack l’Éventreur à l'aspect des plus tranquilles déguisé en monsieur tout le monde.
   Quand le président lui demande "Plaiderez-vous innocent ou coupable ? ", Rader répond "Coupable, votre honneur". "Voulez-vous nous expliquez", continue le juge " quels ont été vos crimes ?" "Bien sûr,  j'ai abattu dix personnes. Des femmes, des hommes et des enfants. Quand je les tuais, c'était comme si j'avais tué des animaux. Leurs meurtres me procuraient un immense plaisir. Et je peux vous assurer que je les ai tous prémédités. Et même calculés. Je passais beaucoup de temps à épier mes futures victimes. Je les suivais. Je les observais. Je fantasmais sur eux comme sur les sévices que j'allais leur faire subir. Je prévoyais plusieurs objectifs à la fois mais je n'en choisissais un qu'au dernier moment. Après les avoir tués, je les conservais en moi"...

Extrait de la retranscription de l'audience - BTK - Dennis Rader
Extrait de la retranscription de l'audience

    Dennis Rader à la fin de son procès est condamné à dix ans de réclusion pour chacune de ses victimes et donc à la prison à vie. Il est habilité à demander une mise en liberté conditionnelle à partir du 26 février 2180....
   Atteint d'un cancer du colon, il se trouve actuellement à la prison d'Etat d'El Dorado.
   Paula Rader n'a, elle, pas été inquiétée. Elle a demandé le divorce et elle et ses enfants ont quitté Wichita.
   La fille de BTK, Kerri, a sorti son livre l'année dernière (voir ci-dessous) dans lequel elle raconte sa vie avec son père et ce que l'affaire a eu comme répercussion sur sa existence.

Dennis Rader
Dennis Rader

 

 

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Articles à lire :
- La fille du tueur en série BTK (Dennis Rader) sort un livre et témoigne de son désarroi
-
Le tueur en série BTK affirme dans une interview être possédé par le démon

Documents sur le sujet :

 

Prix : 16.90€
Nombre de pages : 220

 

 

DVD Français
Prix : 2.48€

 

 

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