Fusillade de Chicago : 66 victimes ce week-end

66 victimes.
C'est le nombre de personnes ayant été tuées ou blessées ce week-end à Chicago, la ville chérie de Barack Obama.
Tout a commencé après un repas qui suivait un enterrement. Les personnes en deuil se sont vues arroser de balles qui ont également touché des passants. Parmi eux, quatre adolescentes, dont l'une Jahnae Patterson, 17 ans qui en est morte.

Des scènes comme celle-ci, cela est malheureusement une constante ces derniers temps à Chicago, mais ce week-end a été particulièrement violent.
C'est à partir de vendredi 18h que les choses ont dégénéré, ce qui a donné lieu à 66 victimes dont 12 morts.
Les violences ont atteint leur apogée tôt dimanche, lorsque 30 personnes ont été blessées par balle en moins de trois heures, entre minuit et trois heures du matin, soit une toutes les cinq minutes environ.
Au cours du week-end, 14 enfants ont été visés. Deux d'entre eux, âgés de 17 ans en sont morts. La plus jeune des victimes avait 11 ans et la plus âgée, 62 ans.
 

La fusillade s'est concentrée dans l'ouest et le sud de la ville.
La police a déclaré que la plupart des fusillades avaient eu lieu dans quatre zones à forte criminalité et à forte activité de gangs.
Certaines attaques ont été commises à pieds et d'autres en voiture.
"La plupart des victimes n'étaient manifestement pas les cibles visées au départ par ces gangs", a indiqué la police.
En dépit d'un déclin constant depuis 2016, les tueries des cinq premiers jours d'août se sont montrées bien supérieures à celles des années ultérieures, selon le laboratoire criminel de l'université de Chicago.
"La ville semblait évoluer dans la bonne direction, mais quand on voit cela, n'importe qui vivant à Chicago peut être inquiet", faisait remarquer Jens Ludwig, le directeur du laboratoire criminel.

Une nouvelle fois le débat sur les armes à feu en libre circulation est relancé (5500 armes ont été confisquées dans la ville), tout comme l'échec des tribunaux en matière de sanctions pénales et des problèmes d'éducation.
"Les causes profondes du problème de la criminalité notoire de la ville doivent être abordées" ont déclaré les membres de la communauté et les responsables de la ville.
A ce jour, la police n'a encore procédé à aucune arrestation. Pour rappel, la police de Chicago a le taux de résolution de crimes le plus bas enregistré sur le territoire américain. En cause, une omerta qui s'opère dans les quartiers où personne ne parle à la police, de peur de représailles. Cette crainte est renforcée pour les résidents par le fait qu'ils doivent traverser les territoires des gangs pour se rendre dans les magasins, se promener ou aller chercher leurs enfants à l'école.
Il y a aussi le mépris des policiers envers les noirs et les latinos qui n'arrangent pas le problème. Un groupe de travail du maire montrait en 2016 que la croyance était "que la police ne faisait guère état de la vie ou de la mort des personnes de couleur". Le fait de ne pas avoir puni les policiers coupables de bavures ont incité encore plus les gens à ne pas coopérer.
L'effet combiné donne lieu à l'idée que les habitants de ces quartiers estiment que la police est davantage une force d'occupation qu'une force qui est censée les protéger.
 

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