Psycho-Criminologie

Psycho-Criminologie

psychologie et criminologie

Articles avec #virginia jaspers, le syndrome des bebes secoues catégorie

virginia-jaspers-portrait-infirmiere-serial-killer-psycho-criminologie.com

 

Nombre de victimes : 3 reconnues mais probablement 15
Type de victimes : Bébés
Période : 1948-1956
Nom :  Virginia Belle Jaspers
Date de naissance :  1924
Lieu de naissance :  New heaven
Décès : Avril 2004 (cause naturelle)
Parents : William Jaspers
Famille :  1 sœur cadette, Betty Jaspers
Mariage :  Non
Enfants : Non
Vie scolaire : diplômée 
Sexualité : Homosexualité refoulée
Type de tueur : Ange de la mort
Modus operandi : Prise de colère incontrôlée, elle secouait les bébés avec virulence, ce qui leur provoquait des dommages au cerveau et les tuait

______________________________________________

Enfance

Virginia B. Jaspers naît en 1924 à New Heaven dans l'état du Connecticut. Son père, William, est un ancien sénateur, trésorier du comté de New Heaven, ancien assistant du directeur du personnel des chemins de fer. Elle a une plus jeune sœur, Betty, qui se révèlera au contraire de sa sœur une vraie beauté puisqu'elle gagnera de nombreux concours.
Jusqu'à l'âge de 14 ans, Virginia a une enfance normale. Elle aime le sport, a de nombreux camarades. C'est au moment où les filles commencent à s'intéresser aux garçons que Virginia se transforme physiquement. Elle se mit à grandir, beaucoup, et sa peau devient écailleuse. Ses bras et ses jambes semblent enfler. Les garçons lui donnent alors comme surnoms : "The horse" (le cheval), "The Ox" (le boeuf) ou encore "Le monstre aux quatre yeux".

Au collège, elle se fait remarquer en secouant et en tentant d'étouffer un de ses camarades parce qu'il s'est moqué d'elle. Après cet incident, les élèves prennent soin de se tenir loin d'elle.
Ses parents l’emmènent consulter de nombreux médecins, mais aucun ne peut l'aider pour son physique. A 16 ans, elle fait sa taille d'adulte, 1m82 et 95 kg. Son regard très bleu électrique  est lui aussi impressionnant caché derrière de grosses lunettes. Elle se déplace pour aller à l'église sur un petit vélo, ce qui en fait un objet de moquerie.
Tout dans son attitude et son physique est inhabituel. Elle possède un visage grumeleux, de grandes mains fortes, de grands pieds, un cou trapu et une démarche maladroite.

En 1942, après avoir terminé ses études secondaires, elle s'inscrit à l'école St Agnès à West Harford (Connecticut) pour y suivre un programme qui doit lui permettre d'être nurse auxiliaire pour nourrissons. Un fonctionnaire de St Agnes reconnait que Virginia a été l'une de leurs étudiantes les plus travailleuses et les plus agréables. Elle se levait tôt le matin pour jouer de l'orgue à la messe, se souvient-il, même si elle n'était pas catholique elle-même.

Virginia commence son métier dès l'année suivante et rencontre un vif succès. Les réservations pour ses services doivent être faites souvent plusieurs semaines à l'avance.

virginia-jaspers-nurse-serial-killer-psycho-criminologie.com

 

Les meurtres

En 1948, elle travaille chez la famille Hubbard. En juin, leur fille, Cynthia décède. L'autopsie révèle que l'enfant est morte d'une hémorragie interne, et qu'elle a un cerveau enflé, et du sang dans les yeux. La cause reste indéterminée et il sera noté "cerveau faible" et "faiblesse congénitale" sur le rapport. Malgré cet incident, Virgina Jaspers reste au service de la famille pour s'occuper de la seconde enfant du couple à laquelle elle ne touchera pas cette fois-ci.

Le 27 décembre 1951, c'est au tour de la petite Jennifer Malkan, 1 mois, de trouver la mort. Tout le monde pense que l'enfant s'est étouffé avec sa boisson aux céréales. Il n'y a pas d'autopsie et la petite est incinérée. Virginia Jaspers affirme qu'elle a secoué l'enfant pour lui permettre d'expulser ce qui lui obturait la gorge.
Ses employeurs remarquent l'humeur mélancolique omniprésente chez leur nurse qui pleure souvent. Ils disent d'elle qu'elle semble ne pas avoir d'autre vie que son travail, quasiment pas de vie sociale. . 
Quand elle ne s'occupe pas d'enfants, Virginia Jaspers aime se rendre au drugstore de Holcombe pour y acheter des sodas à la crème glacée et discuter avec ses voisins. Elle achète aussi des cartes de vœux ou des cadeaux pour les nourrissons qui lui sont confiés.
Son seul intérêt dans la vie semble être "ses bébés". Elle dépense souvent son salaire de 63 dollars en jouets pour eux. Parfois, elle rend visite à ses anciens employeurs et leur apporte des agrandissements de photos qu'elle a prises de leurs enfants.

En 1953, la mère de la seconde victime, Jennifer Malkan remarque que Virginia se tient devant chez eux, dans la rue. Elle fixe la maison du couple alors qu'ils ont déménagé à Hampton CT. Alors qu'ils doivent s'absenter, ils confient leur dernier enfant à leur voisin. Quand ils apprennent que celui-ci a embauché Virginia pour l'aider, ils annulent leur voyage et rentrent, mais retrouve leur enfant mal en point. Ils l'emmènent à l’hôpital ou la petite décède.
 
En 1955, elle fait du babysitting chez la famille Schaefer et s'occupe de Bruce. Alors que l'enfant se met à crier, Virginia lui tord le nez puis le jette sans ménagement dans son berceau. Bruce se casse la jambe gauche contre le bois du berceau. Quand la famille rentre et constate les faits, ils mettent sans ménagement dehors l'infirmière. 
 

virginia-jaspers-portrait-infirmiere-serial-killer-article-american-weekly-psycho-criminologie.com

Le 24 août 1956, Virginia Jaspers a 33 ans. Elle est employée chez la famille Kapsinov et garde leur bébé de 11 jours à peine, Abbe. Le drame se produit vers 3h15. Virginia en changeant la couche du bébé remarque que celle-ci a de la fièvre. Elle met un thermomètre dans la bouche de l'enfant, ce qui lui confirme son intuition. Elle va alors chercher les parents qui font venir le médecin. Le pédiatre arrive quelques minutes plus tard et emmène l'enfant à l'hôpital. Deux heures plus tard, Abbe décède d'une hémorragie cérébrale. Durant toute l'hospitalisation, Virginia Jaspers a pris soin de réconforter les parents. Un interne en pédiatrie consciencieux ou peut-être suspicieux fait deux prélèvements à la colonne vertébrale de l'enfant pour déterminer l'origine de l'hémorragie. Du sang est retrouvé et la membrane recouvrant le cerveau du bébé et moelle épinière a été rompue, démontrant une maltraitance ou au moins un coup sur la tête, une chute. Le chef-pédiatre averti, il comprend aussitôt en voyant le nom de Virginia sur le dossier qu'elle a quelque chose à voir dans ce décès. En cherchant dans ses autres dossiers, il remonte au cas de Cynthia hubbard, âgée de 13 jours en 1948 et également décédée d'une hémorragie cérébrale. Le cas de la petite Jennifer Malkan, deux mois, morte d’asphyxie pendant l'absence de sa mère, la soprano Joan Brained, l'interpelle tout autant tout comme celui du petit Bruce Schaeffer qu'il a soigné.
Il contacte alors la police de New Heaven qui met deux enquêteurs sur l'affaire. Les deux officiers de police prennent alors soin de vérifier les antécédents de Virginia et d'examiner avec minutie chaque cas relevé par le pédiatre. Ils contactent l'agence qui l'emploie et se rendent compte que chaque couple chez qui elle a travaillé a fait part de cruauté ou de mauvais traitements.

virginia-jaspers-proces-nurse-serial-killer-psycho-criminologie.com

Arrestation

Le 27 août 1956, Virginia Jaspers est convoquée au quartier général de la police pour y être interrogée. Son père qui l'accompagne est perplexe. Il lui demande "Y-a-t-il quelque chose que tu veuilles me dire ?" ce à quoi elle répond en haussant des épaules "Je ne sais pas ce qu'ils peuvent bien me vouloir".

Virginia Jaspers avoue très vite le meurtre d'Abby, et reconnait que les cris des enfants l'exaspéraient et qu'alors elle ne pouvait pas se contrôler. "Je suis diabolique" leur dit-elle. A son père, elle avoue "Je t'ai menti. Je savais ce qu'ils me voulaient". A partir de ce moment, elle reconnaît tous les faits durant une déposition de trois heures. Elle avoue sa cruauté envers les enfants et les policiers lui mettent entre les mains une poupée pour qu'elle leur montre sa façon de faire.

Enlaçant ses mains puissantes autour des bras et du dos de la poupée, les pouces  contre la poitrine, l'infirmière montre calmement comment elle a violemment secoué Abby Kapsinow plusieurs heures avant sa mort. Le nourrisson avait pleuré pendant longtemps et Virginia s'était mise en colère. Elle secoua plusieurs fois l'enfant, puis la rejeta dans son berceau. Abby lutta pour respirer, sanglota un peu puis s'endormit. Quand Abby s'est réveillé plus tard dans la nuit, elle était fiévreuse et proche de la mort.

Cynthia Hubbard avait reçu la même punition pour avoir trop pleuré, révéla l'infirmière. Elle aussi est décédée quelques heures après avoir été secouée, souffrant d'un cerveau endommagé. Jennifer Malkan a été coupable d'être trop lente à faire son rot après son biberon du soir. "Je l'ai tenue contre mon épaule", avoue Virginia. "Elle toussait, un bruit affreux. Finalement, je l'ai mise devant moi et je l'ai secoué plusieurs fois. Sa tête oscillait d'avant en arrière et ses yeux étaient amusants".
"Pourquoi avoir fait ces choses terribles ?", lui demande l'un des inspecteurs. L'infirmière s’essuie les yeux avant de répondre "Je ne sais pas pourquoi. Tout était incontrôlable. Parfois les enfants me tapent sur les nerfs."
"Pourquoi n'avoir pas cherché un autre travail dans ce cas ?" poursuit l'inspecteur.
"J'ai toujours aimé les enfants", répond-elle. "J'ai toujours voulu des enfants à moi". 

Virginie Jaspers reconnait être à l'origine de l'accident du jeune Bruce et avoir occasionné une blessure à la tête d'une autre de ses victimes, Robert Saidel, âgé de cinq semaines. Elle l'a frappé sur la tête, au-dessus de l'oreille à coups de poing parce qu'il dormait trop profondément. Il s'est alors réveillé en hurlant. Lorsque la mère de Robert est rentrée chez elle et qu'elle a remarqué la boule sur la tête de son fils, elle s'est empressée de demander à l'infirmière des explications. Celle-ci lui a alors rétorqué que Robert s'était frappé contre le bord de son lit. La mère ne fut pas satisfaite de la réponse et mit aussitôt Virginia à la porte.

Elle a également avoué le meurtre en 1948 du fils de la famille Hubbard ainsi que de celui de Mr Williard Malkin dont la femme était la soprano Joan Barnied.

Le père de Virginia a assisté à l'interrogatoire de sa fille, mais il fut très vite éjecté de la salle à cause de son comportement. Il embaucha alors l'avocat Edward L. Reynolds pour la défendre.
 
Le 27 août, son avocat fait une déclaration aux journaux qui relatent l'affaire. Il leur fait savoir que sa cliente a avoué sous la contrainte et qu'il a l'attention de la faire expertiser par un psychiatre et de plaider la folie.
Le 28 août, le juge la fait arrêter. Elle ne pourra sortir que si une caution de 50 000 dollars est payée. Les vingt-quatre heures qui suivent son arrestation, Virginia Jaspers pleure continuellement et déclare à son geôlier, Phil Mancini : "Ils devraient me passer à la chaise électrique".
Par la suite, elle se calme et son appétit d'ogre revient. Elle a des visites régulières de sa famille et du pasteur et passe son temps à lire des livres religieux.

 

virginia-jaspers-proces-serial-killer-psycho-criminologie.com


Quand l'histoire de Virginia est connue du public, plusieurs autres témoignages de parents arrivent au poste de police de New Haven. D'autres au contraire, viennent dire qu'elle est compétente, gentille et facile à vivre. L'une de ces personnes est Mrs Hubbard dont la fille, Cynthia a été tuée par Virginia.
"Je n'ai jamais pensé qu'elle avait quoi que ce soit à voir dans cette mort. Je lui ai même confié mon deuxième enfant. Elle semblait penser qu'elle n'aurait jamais d'enfant et prodiguait toute son attention aux nôtres. Elle prétendait qu'elle était heureuse, mais je suis sûre qu'elle ne l'était pas".
Le même mois, William Jaspers, le père de Virginia, engage un homme pour faire disparaitre les dossiers de l'affaire.
De son côté, son avocat tente de faire réduire la caution, mais le juge refuse à chaque fois.
A son procès, le 24 octobre, Virginia finit par plaider coupable après que des "voix" lui aient dit en prison "Inutile de te cacher derrière le fait que rien ne s'est passé du tout. Tu étais en colère et tu as fustigé ces jeunes créatures sans défense ! Tu es juste méchante. Juste méchante !".

 

Le 15 novembre 1956 a lieu le verdict.
Virginia B. Jaspers est condamnée à passer 10 des 20 ans de prison au pénitencier pour femmes de Niantic avant de pouvoir faire appel. A l'énoncé du verdict, elle se met à pleurer longuement.
Il lui faudra attendre ensuite 7 ans avant de pouvoir demander une libération conditionnelle.

virginia-jaspers-portrait-nurse-serial-killer-psycho-criminologie.com


Sa vie en prison

Il semble que Virginia Jaspers se soit montrée comme une prisonnière modèle. Elle n'a jamais eu d'ennui avec ses co-détenues et s'est plutôt montrée amicale à leur encontre. Elle a appris à taper à la machine à écrire.
On ne sait pas quand elle est sortie de prison, car il semble qu'aucun dossier n'ai pu être retrouvé.
Elle est décédée en avril 2004, à l'âge de 80 ans.

L'avis des psychiatres  

Trois psychiatres ont examiné Virginia Jaspers. Chacun a admis qu'elle était en proie à une sensibilité exacerbée. Durant son adolescence, Virginia Jaspers s'était retirée pour eux dans son propre monde. Quand les médecins ont essayé de l'interroger à propos des enfants, elle a souvent éclaté en sanglots. Après avoir secoué les bébés, elle leur a dit avoir été choquée par ses propres actions, qu'elle avait ressenti un étrange sentiment en son for intérieur. Elle savait que ce qu'elle avait fait été mal. Les psychiatres ont convenus que ses actes criminels avaient été commis dans un accès de colère et qu'elle était donc saine d'esprit.

 

Sources : [John M. Ross, “The Truth The Baby-Killing Nurse,” The American Weekly (San Antonio Light, syndicated), Mar. 3, 1957, pp. 12-15]
 

 

___________________________________________________________

Tags : virginia jaspers, virginia B jaspers, virginia belle jaspers, virginia jaspers ange de la mort, virginia jaspers tueuse en serie, virginia jaspers tueuse en série, virginia jaspers syndrome bebe secoues, virginia jaspers syndrome du bébé secoué, virginia jaspers new haven, joan barnied, Virginia Jaspers le syndrome des bébés secoués, tueurs en série, tueurs en série connus, tueurs en série livre, tueuse en série, tueuse en série américaine, tueuses en série américaine, tueuse en série usa, tueuses en série usa, tueurs en série célèbres, tueurs en série aux etats unis

Voir les commentaires