Nombre de victimes : 11, sûrement plus
Type de victimes : enfants, adolescentes, jeunes femmes
Période : 11/12/1987-5/05/2001
Surnoms : Le Forestier des Ardennes, l'ogre des Ardennes, le tueur des Ardennes, le monstre des Ardennes
Nom : Michel Paul Fourniret
Date de naissance : 4 avril 1942
Lieu de naissance : Sedan (Ardennes)
Taille : 1m67
Sexualité : Hétérosexuel
Mariage : 3 (Annette Rennessson ; Nicole Cleget ; Monique Olivier)
Enfants : 5 (Christophe, Nicolas, Anne, Marie-Hélène et Selim)
Parents : Lucienne Manfay - Gaston Fourniret
Niveau d'études : Collège
QI : 124 (116 de QI verbal et 130 en QI performance)
Diagnostic : Obsessionnel, pervers, mégalomaniaque, manipulateur
Type de tueur : pédophile, sadique - tueur de type organisé
Modus operandi : Le mode opératoire est presque chaque fois le même.
Michel Fourniret repère une jeune fille qu'il aborde en voiture avec ou sans Monique olivier, prétextant une recherche d'itinéraire ou le besoin de se rendre auprès d'un médecin, d'une pharmacie pour faire monter à bord sa victime, puis poursuit sa route vers un lieu isolé.
Type d'armes utilisées : Cordes, revolver, mains, couteau
Totem : Pas connu
_________________________________________
Ville de Sedan, 1940 Jeunesse : Michel Paul Fourniret est le fils de Julia Lucienne Manfay, née le 8 juillet 1906, dont le père était un forestier belge qui a abandonné très tôt sa famille. La mère de Lucienne est morte en couche et c'est une tante, la Tante Alice qui va l'élever. Son père se nomme Jules Louis Gaston Fourniret, et a vu le jour en 1899 dans les Ardennes comme ses ancêtres. Il exerce le métier d'ouvrier métallurgiste. Michel naît le 4 avril 1942 à Sedan. A ce moment-là, sa mère fait des ménages à la Kommandantur. Des bruits rapportent qu'elle aurait eu une liaison avec un officier nazi, au point que Fourniret s'imaginera être le fruit de cet amour. Il a un frère aîné, André, né en 1930 et une sœur, Huguette, née le 7 septembre 1938 ou 1939. Michel grandit dans les Ardennes françaises. Collège Turenne, à Sedan Il a 12 ans quand ses parents divorcent et le père obtient la garde, arguant que sa femme est fragile mentalement. Vrigne aux Bois
Le 31 mai 1963, il épouse une infirmière de sept ans son aînée avec qui il correspondait, Annette Rennesson, à Vrigne-aux-Bois. "Nous nous étions fiancés par correspondance. Je suis le roi de la correspondance !", racontera-t-il. C'est en effet ainsi qu'il rencontrera plus tard également Monique Olivier. Michel Fourniret, ouvrier
La maison de Fourniret à Clairefontaine Fourniret s'installe à Clairefontaine dans les Yvelines, au 9 de la route de Paincourt où il se met à son compte pour fabriquer des machines-outils destinées à l'industrie agroalimentaire, aéronautique, et automobile. Là, il rencontre Nicole Clerget à la gare. Elle a des racines Ardenaises et à partir de là, ils ne se quittent plus. Ils se marient le 25 septembre 1970 à Vanves. Leur premier enfant Nicolas naît la même année (ll décèdera en 1997 dans un accident). C'est ensuite la naissance des jumelles en 1972, Anne et Marie-Hélène (Marie-Hélène se suicidera en 2006 pendant l'instruction de son père). En 1973, Fourniret a 31 ans. Il se fait condamner à Verdun pour des faits de voyeurisme et de violence. Puis durant près de huit ans on n'entend plus parler de lui. Le 05 février 1981, il obtient l'autorisation par la ville de Charleville-Mezières de lotir ses terrains de Floing et en vend un premier l'année suivante. En 1984, son père décède et Fourniret refait parler de lui. Michel Fourniret, la quarantaine Mars 1984, il a 42 ans. Dahira Le Guemman
Portrait de Fourniret lors de son arrestation
Tableau de Michel Fourniret avec ses annotations sur les agressions Pour tous ces faits, il va être condamné à 7 ans de prison dont 5 fermes. Il restera 3 ans et 1/2 derrière les barreaux, période durant laquelle il fait connaissance de Monique Olivier grâce aux annonces qu'il écrit dans le magazine catholique "Le Pélerin".
L'ancienne maison de Michel Fourniret à Floing Le 10 mars 1986, la chambre de Grande Instance de Versailles, prononce le divorce entre Fourniret et Nicole Clerget. Fourniret sort un an et demi avant la fin de sa peine, en octobre 87 et s'installe à St Cyr-les Colons dans l'Yonne où il travaille, près de Chablis (selon Stéphane Bourgoin) avec Monique Olivier dans une caravane disposée sur le terrain tandis qu'il finit sa maison de Floing, une maison avec 3 pièces, un séjour, une chambre, un wc double. |
Monique OlivierElle naît le 31 octobre 1948, à Tours. Elle est la fille de Marcel Olivier et de Suzanne Marchand. Elle aussi, comme Fourniret, est la cadette de sa famille qui compte Jacques (1938), Michel, et un autre frère mort à l'âge d'un an. Le père de Monique est artisan peintre et sa mère femme au foyer. La famille vit dans un premier temps en Vendée avant que Monique et sa mère déménagent à Nantes chez la grand-mère qui souffre d'un cancer. Le reste de la famille vient les rejoindre un an plus tard et la grand-mère meurt dix jours après. Monique Olivier dit avoir eu une enfance normale, proche de sa mère qui faisait en sorte qu'elle ne manque de rien. Puis Suzanne découvre que son mari a une maitresse et elle noie son chagrin et sa déception en se mettant à boire. Marcel, lui, est indifférent envers sa fille et préfère reporter son affection et son attention sur son fils Michel. Monique Olivier
1987
Le 11 décembre, Fourniret enlève Isabelle Laville, 17 ans, à Auxerre dans l'Yonne. Ce jour-là, vers 16h30, Isabelle est sur le chemin du retour de l'école. Elle rentre chez elle à St George sur Baulche et compte finir l'emballage des cadeaux qu'elle souhaite offrir à ses proches pour Noël. Ce n'est pas le genre de fille à lier facilement connaissance, racontera son père aux gendarmes qui, pourtant, vont classer l'affaire après seulement 5 semaines. Le parquet considère qu'il s'agit d'une fugue et que la jeune fille est partie rejoindre sa soeur qui habite Mulhouse (ce que réfutent complètement les parents). Même le club l'AJ Auxerre se mobilisera pour tenter de retrouver isabelle en faisant passer un appel à témoin. Isabelle Laville
En 1988, Fourniret perd sa mère.
Farida Hammiche et Jean-Pierre Hellegouach Le 12 avril 1988, il tue Farida Hammiche. C'est un crime que l'on peut nommer "d'utilitaire", puisqu'il n'a pas la même raison que les autres. Le but ici est financier et non sexuel et ne fait pas partie de la part fantasmatique du tueur en série. Le château de Sautou
Marie-Angèle Domece Le 8 juillet 1988, Marie-Angèle Domece, 19 ans disparaît à Auxerre, près de la gare à sa sortie du foyer Leclerc de Fourolles. Elle devait se rendre chez sa tante. La jeune fille était handicapée. Fourniret reconnaitra les faits en février 2018, mais son corps ne sera pas retrouvé. Fabienne Leroy Le 3 août, c'est Fabienne Leroy, 20 ans, étudiante en BTS Biochimie en internat à Reims qui est enlevée à Châlons-en-Champagne et retrouvée morte dans une forêt près de Mourmelon (Marne) à la même période où sévit un autre tueur en série, Pierre Chanal. Le couple Fourniret expliquera l'avoir abordé sur un parking de supermarché de Châlons sous le prétexte que Monique Olivier est malade. Subterfuge pour la faire monter dans leur voiture afin de trouver un supposé médecin. (Monique Olivier était alors enceinte de 8 mois). Fourniret va tuer Fabienne avec son arme à feu afin de faire porter le chapeau à un militaire. Jeanne-Marie Desramault Le 18 mars 1989, Fourniret enlève Jeanne-marie Desramault à Charleville-Mézières. Il abuse d'elle puis la tue en l'étouffant. Il enterre le corps à proximité de son château, recouvre sa tête d'un sac plastique, son nez et sa bouche portant la trace d'un ruban adhésif. Le 28 juillet, Fourniret et Olivier se marient et partent vivre à Floing. Il n'y a aucun invité à leur mariage, pas de fête, rien. Les 2 témoins seront leurs voisins, Gérard et Jocelyne Cadé. Gérard raconte que quelques temps auparavant, il a invité les époux Fourniret à la fête de la communion de son fils cadet, Jérémy, et a remarqué que ces deux là ne se parlaient pas beaucoup. "C'était un couple bizarre. On aurait dit un frère et une soeur. Ils étaient pas ensemble depuis longtemps pourtant. Il n'y avait pas de communication, pas de sourire, rien du tout". Cadé est donc étonné au mariage de ne voir personne de la famille de Fourniret ou d'Olivier. Il n'y a pas une voiture sur la place de la Mairie et ils seront les seuls à assister au mariage de ce couple déconcertant.
Elisabeth Brichet 20 décembre, les Fourniret enlève Elisabeth Brichet, une jeune belge de 12 ans. Les époux Fourniret et leur fils Selim Février/Mars 1990, du jour au lendemain, les époux Fourniret et leur fils Selim quittent leur demeure du clos de la Joncquière sans emporter les meubles. Ils les récupèreront deux ou trois ans plus tard sans que leurs voisins, les Cardé ne s'en rendent compte. 17 mai, c'est l'enlèvement de Joanna Parish (20 ans), une britannique, lectrice au lycée Jacques Amyot d'Auxerre dont le corps sera découvert dans l'Yonne, à Moneteau , près d'Auxerre. Elle a été battue, violée et étranglée. (Il avouera son meurtre en février 2018). Natacha Denais
Février 91 : Fourniret revend le château de Sautou et achète la maison de Sart-Custinne en Belgique. Il est condamné cette même année par le tribunal de Verdun pour des faits de menaces. 1992 : Le couple s'installe à Sart-Custine En juillet 1993, un vol d'armes a lieu au poste de Douane de Givet. On en trouvera une partie au domicile de Fourniret à Sart-Custine : un fusil à pompes et 2 revolvers. Tanja Groen En août, il tue une jeune fille au pair qui travaille à leur domicile en Belgique. Fourniret tente de violer la fille avant de la tuer et de faire disparaître son corps. La jeune fille dont on ne connait pas le nom parlait le français, était blonde, originaire de la région Bruxelloise, âgée d'environ 16 ans. Le corps aurait été enterré près de Sart-Custinne et ne sera pas retrouvée. Puis il enlève Tanja Groen. 13 juillet 1994 : Fourniret tente d'enlever une femme, mais est repéré par un gardien et s'enfuit en abandonnant son arme un calibre .357 sur le parking. Joëlle Parfondry au procès des époux Fourniret L'année suivante, au mois de janvier, Fourniret agresse Joëlle Parfondry, une toiletteuse pour chien dans la ville de Jambes. il se présente cagoulé et armé d'un pistolet dans son magasin. Sous la menace d'une arme, il l'oblige à se coucher et tente de la ligoter. Il l'entraîne ensuite dans les toilettes et lui ordonne de se déshabiller avant d'essayer de la violer. Il la frappe à la tête et vide le contenu de la caisse du petit établissement, 25 000 francs. En février 96, Fourniret revend sa maison de Floing pour 75 000 francs. C'est son frère Alexandre, professeur de physique qui le représente pour la vente et encaisse l'argent. Alexandre vit non loin de chez Michel, à Vrigne-aux-Bois, près de Floing. Au moins d'avril, le 18, la gendarmerie de St Hubert intervient dans le chapiteau du cirque Triumph. Fourniret s'y trouve et se montre menaçant avec l'exploitante dont le mari devait acheter une de ses armes, mais celui-ci change d'avis, ce qui met Fourniret en colère. L'arme est saisie et identifiée comme étant l'une des armes volées à Givet. Fourniret dira aux gendarmes qu'il n'a rien à voir avec le vol et qu'il l'a trouvé. En novembre 96, Marion Wagon, 10 ans, disparait à Agen. 1997 : Michel Fourniret perd son fils Nicolas qui, en visite chez lui, est broyé par une machine à bois. Céline Saison Le 12 février 2000, Fourniret s'en prend à une adolescente de 14 ans près de la gare de Gredinne, en Belgique. Il la harcèle de questions, l'agrippe, mais la fille parvient à se dégager. Elle se rend à la police et porte plainte donnant une description des vêtements de son agresseur. Mais l'enquête ne débouche sur rien. Le 16 mai, Céline Saison, 18 ans est enlevée à Charleville Mezières. Elle est lycéenne et vient de passer son bac. A 17h, elle marche sur un pont enjambant la Meuse. Son corps sera retrouvé le 22, dans un bois de Sugny à 200m de la frontière française, près du château de Fourniret. Il avouera avoir tué la jeune fille après l'avoir violé et roulé des heures avec son corps enfermé dans le coffre de la voiture. La police, elle, pensera à une fugue.
19 avril 2001, Fourniret tente d'enlever une jeune femme de 20 ans à Han-sur-Lesse. A la police, elle raconte avoir été importunée par un homme circulant à bord d'une camionnette blanche et parvient à donner une description assez complète : "La cinquantaine, nez aquilin, de corpulence moyenne, vêtu d'un jean". Elle a également relevé la plaque d'immatriculation : BMP967. Mananya Thumpong Le 5 mai, Mananya Thumpong, 13 ans disparaît à Sedan, à hauteur d'une station-service. Fourniret insiste pour la raccompagner, elle refuse. Cela fait deux semaines qu'il la suit, allant jusqu'à son domicile. Mananya, d'origine Laotienne, est enlevée vers 16h, 16h30 après son départ de la médiathèque de Sedan. Cela fait plusieurs heures qu'il l'attend. "Le chasseur sait attendre", comme il le dira lui-même. Il la fait monter à bord, lui disant qu'il va la raccompagner. Comme elle est déjà montée une première fois avec lui, elle a confiance et prend place dans la camionnette. Il l'emmène par de petites routes de campagne, direction la Belgique. Dans la forêt de Nolleveaux, il lui explique qu'ils vont avoir un rapport sexuel. "Si tu me demandes de te faire l'amour, ce ne sera pas un viol, donc je ne risquerai rien, donc je pourrais te relâcher", lui fait-il savoir. Mananya, dans un premier temps acquiesce avant de se rebeller. Fourniret devient fou. Pour lui, ils ont passé un contrat. Comme elle refuse de se laisser faire, il l'étrangle.
En août 2002, il tente d'enlever une fillette de 9 ans, dans la région de Chiny. Il la bâillonne, mais elle se débat et réussit à s'échapper. La gamine parvient à rentrer chez elle et raconte sa rencontre à ses parents qui filent porter plainte à la police pour enlèvement. Janvier 2003 : Fourniret obtient un poste de surveillant au réfectoire de l'école communale à Sart-Custinne. Une institutrice se souviendra "Quand il s'avançait dans la cour de récréation, les enfants se taisaient et arrêtaient de jouer... il dégageait quelque chose de glaçant". Le 9 janvier, Estelle Mouzin disparaît à Guermantès, en Seine-et-Marne (la piste Fourniret sera relancée en novembre 2018). Le 26 juin, il enlève à Ciney, une jeune fille de 13 ans. Elle s'appelle Marie-Ascension Sangwe, et est circassienne. Comme pour ses autres crimes, il utilise la ruse, et demande à la jeune fille le chemin de l'école. Il se fait passer auprès d'elle pour un prof de dessin. La fillette lui montre la direction, mais refuse de monter dans le véhicule. Fourniret prend alors une moue indignée et avec un air de professeur, lui dit : « Ce n'est pas bien de ne pas faire confiance aux gens ! ». Cette phrase et le ton employé convainquent Marie-Ascension de prendre place dans le véhicule. Fourniret la saisit alors brutalement, la ligote, la jette à l'arrière et redémarre aussitôt. La gamine ne doit son salut qu'à un arrêt à un carrefour, à Beauraing à une dizaine de kilomètres de là. Elle ouvre la porte et se met à courir et trouve refuge dans la voiture d'une automobiliste. Celle-ci croise la fourgonnette de Fourniret et note sa plaque d'immatriculation, ce qui permet l'arrestation, le lendemain de Michel Fourniret. Il a 61 ans. intérieur de la camionnette de Michel Fourniret |
Inculpation et procèsLe 3 août 2003, Michel Fourniret est inculpé d'enlèvement, de séquestration arbitraire et d'attentat à la pudeur à l'encontre de Marie-Ascension Sangwe. Après un an d'interrogatoires sans succès, Michel Fourniret est sur le point d'être relâché. Mais Monique Olivier, qui en est à près de 120 interrogatoires finit par craquer et révèle en juin 2004 une partie du parcours criminel de son mari. Le , elle est placée sous mandat d'arrêt pour non-assistance à personnes en danger et, le , son mari confesse six assassinats. © Thierry Doudoux / France 3 Champagne-Ardenne Le 9 janvier 2006, Fourniret est extradé de la Belgique vers la France, les justices françaises et belges s'étant mises d'accord pour un procès unique. Le 11 mars 2008, Fourniret est inculpé pour les enlèvements et les assassinats de Marie-Angèle Domece et Joanna Parish (il reconnaîtra les meurtres en février 2018). Quinze jours plus tard, c'est le début du procès du couple à Charleville-Mézières. Ils sont jugés pour 5 meurtres : Isabelle Laville, Fabienne Lery, Jeanne-Marie Desramault, Nathacha Damais, Elisabeth Brichet) et 2 assassinats (Céline Saison et Mananya Thumpong). Fourniret décide de ne pas s'exprimer et brandit un panneau "sans huis clos, bouche cousue". Il répondra aux questions sur son identité en brandissant cette feuille de papier blanche avec ces mots écrits par ordinateur.
Fouilles chez les Fourniret, en 2010 au château du Sautou Du rôle de sa femme, il dira "C'est Monique qui attirait et préparait les filles... elle s'est attachée à répondre à mes attentes en m'offrant des vierges. [...] contrairement à Annette et à Nicole, Monique a été le catalyseur de mes crimes [...] Je pense que Monique, j'avais besoin de l'humilier." Monique Olivier en reconstitution L'après Le 2 juin 2010, les époux Fourniret divorcent.
Entre le 13 et 16 novembre 2018, les ex-époux Fourniret sont jugés par la Cour d'Assises des Yvelines pour l'assassinat de Farida Hammiche dans le but de s'approprier le butin du gang des postiches qui a permis l'achat du château de Sautou. Michel Fourniret en route pour une reconstitution à St-cyr les Colons
Le 24 janvier 2020, Monique Olivier fait savoir lors d'une audition chez le juge que selon elle, son mari a bien tué la jeune Estelle Mouzin qui était selon ses dires "son profil type". "Si j'étais vous, je chercherais entre l'école et le domicile" avait-il raconté de son côté le 23 novembre 2019. Des fouilles devraient bientôt voir le jour au château et sur les anciennes demeures afin de retrouver les restes de la jeune fille. Le 5 mars 2020, Michel Fourniret reconnait le meurtre d'Estelle Mouzin. Le 21 août 2020, Monique Olivier confirme devant la juge que Michel Fourniret a enlevé et tué la jeune Estelle Mouzin. La scientifique découvre de l'ADN de la jeune fille sur un matelat situé dans l'ancienne maison de la soeur du tueur en série. Les traces partielles ne sont cependant pas suffisantes pour attester de la présence de la jeune fille sur les lieux, malgré les dires de Monique Olivier, car elles sont mélangées avec un autre ADN. Le corps d'Estelle Mouzin aurait été déplacé et enterré ailleurs. Le 10 mai 2021, après avoir passé (depuis le 28 avril) plusieurs jours à l'hôpital de la Salpétrière, Michel Fourniret est décédé, à l'âge de 79 ans. Il souffrait depuis plusieurs mois de troubles de la mémoire laissant soupçonner un début d'Alzheimer, mais ce sont des troubles respiratoires qui ont eu raison de lui. Profil psychologiqueMichel Fourniret a une obsession de la virginité chez les femmes, cette obsession traverse toute son existence. Il a raconté aux enquêteurs que la grande désolation de sa vie était de n'avoir jamais épousé une femme vierge. Ainsi justifie-t-il son éternelle recherche d'enfants et de jeunes filles, qu'il nomme MSP (« Membranes Sur Pattes »). 1986 - Michel Fourniret est décrit par les experts comme un homme cliniquement de bonne intelligence. C'est avec jubilation qu'il expose son palmarès scolaire et professionnel.
Contre-expertise des Drs Bardet-Giraudon et Bonnstein - 3 juillet 1986
Ce qu'on peut en dire Même si Michel Fourniret a une très haute opinion de lui et aime se narciser au travers de ses exploits et qu'il n'a aucun remords, il est à noter que son génie criminel n'est pas si parfait qu'il semble le croire. En effet, il a fait nombre d'erreurs qui ont plusieurs fois failli le faire prendre. Même s'il a planifié certains de ses meurtres et a été capable d'épier sa proie durant de nombreuses heures, il s'est montré plus d'une fois brouillon, agressant parfois pour quelques billets un homme ou une femme pour remplir son réservoir d'essence (dans le cas du commercial, par exemple), laissant sa victime en vie et donnant à celle-ci la possibilité de le reconnaître, et donc de le faire arrêter.
Elle excuse son rôle dans les meurtres, prétextant que "Il aurait fait disparaître nos corps (Selim et elle) et on ne nous aurait jamais retrouvés". Elle dit s'être sentie piégée dès le début "Je me sentais quand même autant coupable que lui, mais ce n'était pas ma faute s'il tuait des victimes". La stratégie de Monique Olivier est de se faire passer pour une femme soumise, immature et dépendante, quelqu'un qui n'a pas le choix. Mais en fait, tout comme lui, son rapport à la loi est biaisé et comme lui, quand il s'agit de ses désirs, elle est capable de passer outre la loi. N'oublions pas qu'elle a passé un pacte avec lui pour qu'il tue le militaire qui l'a défloré, le SDF à qui elle a fait une fellation et surtout son ex-mari, André Michaut.
Test d'intelligenceMonique Olivier au test du WAIS a un Qi Total de 131 (117 de Qi Verbal et 143 de Qi performance ) pour 124 pour Fourniret (qui a un important potentiel d'analyse, d'organisation et d'intelligence de la situation). HobbiesMichel Fourniret est un joueur d'échecs passionné et un grand lecteur. Il n'hésite pas à citer Dostoïevski, Rilke et Camus.
©Toute reproduction du texte interdite |
_____________________________________________
Livres
L'ogre des Ardennes, de Stéphane Bourgoin
|
Le fils de l'ogre, de Oli Porri Santoro
|
La mésange et l'ogresse, d'Harold Cobert
|
Les diaboliques face à leurs juges, d'Alain Hamon
|
Le pacte des Fourniret, d'E. Maurel
|
Les Fourniret, de J.P. Vergès
|
L'affaire Fourniret, de R. Maudhuy
|
Face à Fourniret, de Gilles Latapie
|
Un couple diabolique, de F. Ausserre
|
Les clés de l'affaire Fourniret
|
Inavouable vérité, de J.F. Abgrall
|
Michel Fourniret, l'ogre des Ardennes - Les débuts (partie 1) - www.psycho-criminologie.com
Sources :
- RTS Suisse, https://www.rts.ch/info/monde/1102129-les-epoux-fourniret-face-a-leurs-juges.html
- Emission "Faites entrer l'accusé", épisode "L'ogre des ardennes"
- Stéphane Bourgoin, L'ogre des ardennes, edition Grasset - 2018
- INA : https://www.ina.fr/video/2598396001016
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Fourniret
- Gérard Chemla Avocat de familles de victimes de Michel Fourniret – C dans l’air – France 5 – 28 mars 2008