Psycho-Criminologie

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Publié le par Criminologie
Publié dans : #2020, #Actualités, #Terrorisme, #Djihadisme, #Tyler Vilus, #Procès

 

Tyler Vilus, un Troyen de 30 ans, djihadiste convaincu, assiste en ce moment à son procès devant la Cour d'Assises. L'homme est jugé pour « association de malfaiteurs terroriste », « direction d’une organisation terroriste » et « meurtres en bande organisée ».
C’est la première fois qu’un revenant est jugé en France pour un meurtre commis en Syrie.
S'il reconnaît ses actes,Vilnus tente de les minimiser, allant jusqu'à étriller sa défense. Au président de la Cour, il livre alors sa version et avoue d'une voix affirmée qu'il ne s'est pas rendu en Syrie en 2012 pour faire de l'humanitaire, mais bel et bien pour combattre Bachar Al Assad. « On ne va pas se mentir, j'étais dans le djihad et pour l’État islamique », reconnait-il.
Mais quand on lui parle des autres charges qui pèsent sur lui comme la direction d'un groupe terroriste et sa participation à l'exécution de deux prisonniers, la voix change et l'homme parle alors de "fantasmes".

 

"C'est faux, je ne faisais pas partie des services secrets de l'EI"

Retour dans le passé.
Tyler Vilus est un jeune converti qui quitte rapidement la France pour rejoindre la Tunisie après qu'un de ses meilleurs amis lui ait proposé de le rejoindre sur place. « J'ai rencontré beaucoup de gens là-bas, la majorité était des salafistes djihadistes. 90 % des hommes qui fréquentaient ma mosquée sont partis en Syrie. C'est ça le contexte », indique-t-il. A l'entendre, il se serait enfoncé au cœur de la guerre sans réellement le vouloir. « Au bout d'un moment, je ne combattais plus ce pour quoi je m'étais engagé. Mais j'étais comme un plongeur en apnée qui doit anticiper la remontée à la surface. Si vous allez trop loin, vous risquez de vous noyer. La guerre c'est pareil. Au début on est choqué de perdre des amis et après on n'a plus le temps de regarder en arrière, on est constamment dans le combat. »

La justice a permis de retracer son parcours et son passage du Front Al Nosra à l’État islamique dont il est suspecté d'être devenu un cadre. La cour le soupçonne d’avoir occupé un poste au sein de la police de l’organisation Etat islamique (EI), chargée d’imposer la charia, et d’avoir dirigé la « brigade des étrangers » (la Katiba Al-Mouhajirine), un escadron franco-belge d’une quarantaine d’hommes – dont Abdelhamid Abaaoud, Samy Amimour et Ismaël Mostefaï, trois membres du commando ayant orchestré ou perpétré les attentats du 13 novembre 2015. Ce qu'il tente de nier. « On dit que j'ai fait partie des services secrets de l’État islamique mais c'est faux. On m'a proposé de les rejoindre mais je ne l'ai jamais fait », affirme-t-il. Il nie tout autant quand on lui parle de sa participation  à la police islamique. « Je faisais partie de la police militaire », tempère-t-il. « Je ne m'occupais que des combattants. »  « J'en ai rencontré certains une ou deux fois mais on ne faisait pas partie de la même katiba, c'est une confusion. Nos parcours n'ont strictement rien à voir », fait-il savoir.


Pour lui, la justice essaye de lui faire endosser plus que son rôle réel « J'étais sûrement l'un des djihadistes français les plus connus», consent-il cependant. « Mais c'est parce que je suis arrivé tôt, à une époque où il y en avait peu. Je n'étais pas un haut gradé mais un ancien. Tout ça, c'est fantasmé, c'est grossi. » Pendant son séjour à Alep, au nord-ouest du pays, Tyler Vilus est resté en contact très régulier avec sa mère – Christine Rivière, surnommée « Mamie Djihad », convertie elle aussi à l’islam et condamnée en 2017 à dix de prison pour « association de malfaiteurs terroriste »

 

 Tyler Vilus raconte pour conclure qu'il ne sera plus reconnu ensuite à sa place au sein de l'EI. « Je voulais rester engagé dans le djihad mais pas forcément en Syrie », relate-t-il. Pour être autorisé à fuir, il va alors prétendre à ses pairs qu'il était prêt à « frapper à l'extérieur ». « C'était un prétexte », assure-t-il pour finir.

Le procès se poursuit avec de nouvelles questions du procureur à venir et de nouvelles révélations à entendre.

 

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