Psycho-Criminologie

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Nombre de victimes :  5, mais peut-être entre 8 et 40
Type de victimes :   Personnes âgées
Période :  Janvier/ Février 1987
Surnom : Les amantes diaboliques, the lehals lovers
 

Gwendolyn Graham

Nom : Gwendolyn Gail Graham
Date de naissance :  6 août 1963
Sexualité :  Homosexuelle
Mariage :  Aucun 
Enfants :  Aucun
Parents : Père, cheminot, puis routier
Niveau d'études : secondaire 
QI : Non connu
Taille :  1m47
Type de tueur :  Ange de la mort
Diagnostic : Trouble de la personnalité limite  
Modus operandi : Tuait sa victime en lui maintenant la mâchoire fermée  
et à l'aide d'une serviette lui bouchait le nez afin qu'elle ne puisse plus respirer.
Le but était de stimuler la libido en rejouant ensuite la scène avec son amante et de prendre
le rôle tour à tour de la victime et de la tueuse.
  
Type d'armes utilisées :  Suffocation
Totem : des bijoux de ses victimes

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Catherine May Wood

Nom :  Catherine May Carpenter
Date de naissance :  7 mars 1962
Sexualité :  Bisexuelle
Mariage :  Ken Wood 
Enfants :  1 fille, jaimie
Parents : Père cariste - Pat, libraire
Niveau d'études :  secondaire
QI : Non connu
Taille :  1m83
Type de tueur : Ange de la mort
Diagnostic :  Psychopathe, manipulatrice et menteuse pathologique
Modus operandi :  Tuait sa victime en lui maintenant la mâchoire fermée  
et à l'aide d'une serviette lui bouchait le nez afin qu'elle ne puisse plus respirer.
Le but était de stimuler la libido en rejouant ensuite la scène avec son amante et de prendre
le rôle tour à tour de la victime et de la tueuse.

Type d'armes utilisées :  Suffocation
Totem :  bijoux, dentier des victimes et babioles

   Les faits

   Gwendolyn Graham et Catherine May Wood (1987) étaient un couple de femmes âgées de 24 et 25 ans et habitant Grand Rapids, dans le Michigan, qui ont commis 5 meurtres de patientes âgées pour stimuler leur libido. Elles étouffaient leurs victimes et faisaient l'amour peu de temps après pour vivre le frisson de l'acte et consolider leur amour. Lorsque Gwen Graham a décidé de la quitter pour occuper un nouvel emploi au Texas, Catherine Wood a avoué les crimes à son ex-mari.
   Gwen Graham a été condamné à la prison à vie et Wood à 20 ans de prison.

 

 

Gwendolyn Graham "psycho-criminologie.com"

   Gwen Graham

 

    Gwendolyn Gail Graham naît à Santa Monica, en Californie. Ses parents déménagent souvent et toute la famille va partir pour Connersville, dans l'Indiana avant de s'installer à Tyler quand Gwen a ses neuf ans. Il faut dire que le père occupe plusieurs emplois. Il est tour à tour cheminot en Louisiane, imprimeur à Santa Maria, shérif adjoint dans le comté de Los Angeles, et soudeur dans l'Indiana. Mais en 1972, il s'assagit et devient routier.
   Gwen a hérité de son père son goût pour la bougeotte. Dès l'âge de 15 ans, elle part sur la côte est avec un groupe d'adolescents, puis en Afrique avec de jeunes missionnaires. L'année de ses 17 ans, ses parents divorcent et elle retourne vivre en Californie avec son père. Les études ne sont pas son dada et après 3 mois au lycée, elle plaque tout, fait du stop jusqu'en Oregon, puis traîne ses guêtres à Santa Rosa avant de revenir à 20 ans à Tyler où elle rencontre son amie Fran.
   Gwen a déjà accumulé pas mal de petits boulots. Elle a participé à des chantiers de constructions pour une mission à Monrovia, au Liberia, livré des pizzas en Californie, distribué le Dallas Morning News, été caissière à Flint, gérante du Dixie Kwik Stop à Tyler, sur l'autoroute 64.


   Gwen a un rêve : devenir vétérinaire, mais son père lui dit que les études sont trop longues. Alors avec un diplôme de fin d'études secondaires, elle s'inscrit à l'école d'infirmières avant d'abandonner assez vite.
   Un jour, en feuilletant un magazine, elle voit une annonce sur les professions paramédicales. L'école se trouve dans le Michigan, à Grand Rapids. Les soins, les urgences, c'est bien mieux que le métier d'infirmière. Elle appelle son amie Fran et lui fait part de son idée. C'est une chance à saisir. A bord de sa Honda 450 rouge, elle prend donc la route.

Grand Rapids

   A cette époque, Grand Rapids est une ville animée sur le plan culturel où les gens se sentent bien. Dans les années 70, elle compte 200 000 habitants et son taux de chômage est très faible. elle compte une forte communauté baptiste de type calviniste issus de Hollande et une communauté catholique hollandaise, elle aussi.  Plus d'un tiers de la ville est d'origine des Pays-Bas. Mais la présence de ces communautés religieuses n'est pas signe de tolérance. Elles condamnent les avortements, l'homosexualité, le laxisme des politiques face aux minorités. La ville possède une devise qui résume tout : Grand Rapids, la ville idéale pour élever une famille.
   Avec ses 64 kg pour 1m47, Gwen Graham n'a rien du physique de la hollandaise, mais sa corpulence lui donne une certaine assurance. Elle a des cheveux roux hérités de ses ancêtres irlandais et un nez retroussé de son père et d'une mâchoire carrée.  Elle a l'allure d'un garçon manqué souvent intimidée.

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Gwen Graham

 

   Quand elle arrive à Grand Rapids, elle contacte son amie Fran qui travaille dans un journal de Detroit et habite un grand appartement. Elle lui fait part de son désir de rester au moins trois mois pour voir, mais si l'expérience n'est pas satisfaisante, et bien elle rentrera à Tyler.
   Quelques jours suffisent à Gwen, qui refuse de porter des lunettes malgré sa myopie, pour comprendre que Fran l'a trompé sur la vie qu'elle mène à Grand Rapids. En fait, elle livre des journaux et l'appartement est exigu et très encombré. Un voisin, Billy habite au rez-de-chaussée et vient tous les soirs avec des bières pour passer la soirée avec elles. Mais cette vie ne convient pas à Gwen d'autant qu'elles sont fauchées.
   Fran, de six ans son ainée, a contribué jusqu'ici largement à leur vie commune, mais a fini par perdre toute confiance en elle. Elle révèle à Gwen avoir été violé un soir à la sortie d'un bar et c'est pour cela qu'elle suit une thérapie deux fois par semaine à l'hôpital psychiatrique.
   Gwen ne tarde pas à recevoir plusieurs propositions de travail et décide de tenter sa chance à Alpine Manor...

   

Cathy Wood "psycho-criminologie.com"
Cathy Wood

   Catherine May Wood

   Catherine est née Catherine Carpenter. C'est la fille d'un cariste, ancien vétéran du Vietnam et de Pat, sa mère libraire et la famille habite à Comstock Park, au nord de Grand Rapids. Ses parents ne sont pas très affectueux et son père boit et la martyrise sans raison.
   Elle a 17 ans en 1979 et est étudiante au lycée quand elle rencontre son mari en allant rendre visite à un de ses amis, Terry  et qui est le frère de son futur époux. Terry étant absent, elle et Ken se mettent à discuter.
   La discussion va durer cinq heures.
   Ken travaille sur des presses chez General Motors comme ses parents et habite le quartier de Kentwood. Leur première sortie commune ne se passe pas très bien. Au cinéma, il l'a appelé Mary, lui a renversé du jus d'orange, et au moment de la quitter a tenté de l'embrasser mais le baiser a atterrit sur la mâchoire.
   Ce rendez-vous ne les empêche cependant pas de se revoir.
   Catherine mesure 1m83 et pèse 90kg. Tous les deux ont beaucoup de points communs. Ils ont eu une enfance malheureuse et ont dû s'occuper de leur frère et sœur. Ken lui parle de sa grand-mère qu'il adore. C'est elle qui lui a enseigné les valeurs chrétiennes et la charité.
   Au fil du temps, Ken rencontre les parents de Catherine et commence à discerner le caractère de sa future épouse. Cathy ne se sent pas aimé, est en insécurité affective permanente et se valorise en mentant. Elle met souvent Ken à l'épreuve pour voir s'il tient vraiment à elle. Un jour, elle concocte un plan et demande à ses amies de lui téléphoner et de se faire passer pour d'anciennes petites copines. Ken ne se rappelle pas d'elles et pour cause. En fait, Cathy se tient à côté du téléphone et écoute les conversations dans le but de savoir s'il est un garçon à femmes où si elle peut avoir confiance en lui.
   Elle veut de l'amour inconditionnel de sa part, comme elle le lui dira plus tard.
   Tout doit passer après elle.

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Catherine Wood et son mari, Ken

   Elle lui demande : "Qui a le plus d'importance à tes yeux ?" Ce à quoi il répond  "Dieu". Elle en est blessée. Elle l'est tout autant quand Ken se passionne pour le basket et est moins présent. Elle décide alors de ne plus le voir arguant que c'est à cause de ses parents qui pensent qu'il prend de la drogue. Il est furieux et lui propose de venir habiter chez lui pour ne pas la perdre. A peine installée, elle lui fait comprendre qu'elle est enceinte alors qu'ils n'ont faient l'amour que cinq ou six fois.
   "Comment sais-tu que le bébé est de moi ? " lui demande-t-il.
   Parole fatale, car elle ne va jamais lui pardonner ces quelques mots. Leurs relations sexuelles ne sont alors pas des meilleures. Catherine fait de nombreux cauchemars et parle d'un David à Ken. Un David qui l'a menacée quand elle avait 14 ans. En fait de David, il s'agissait de la voisine Debbie qui aimait se déguiser en garçon et était devenue l'amoureuse de Cathy. La mère de Catherine l'avait appris et avait menacée sa fille de l'envoyer en institution si elle ne cessait pas de voir la fameuse Debbie. Les deux filles se virent alors en secret et lors d'une relation sexuelle dans une grange, "David" avait utilisé un godemichet qui avait fait mal à Cathy. Depuis ce jour, elle ne pouvait coucher sans appréhendé le moment.
   A cette confession, elle s'attend à ce que Ken la rejette, mais il n'en fait rien, au contraire. Il la prend dans ses bras et la console, lui racontant à son tour quelques histoires sur lui afin qu'elle n'éprouve pas de honte d'avoir eu une relation homosexuelle.
   Leur mariage est célébré en août dans une salle de syndicat. Le père de Cathy offre 50$ pour l'alcool et réclame la monnaie à son gendre. Ken comprend ce jour-là qu'il ne pourra jamais demander une quelconque aide financière à ses beaux-parents.

Comstock Park


   Quelques temps après le mariage, l'humeur de Cathy plonge. Elle n'aime pas être loin de sa mère qui lui manque. Ken accepte alors de déménager à Comstock Park, tout près de chez les Carpenter. La mère et la fille conclu un accord. Les parents de Cathy sont propriétaires de la maison et Ken leur versera un loyer. Mais lui ne tarde pas à étouffer dans cette ambiance familiale et cette promiscuité, surtout que sa femme raconte tout de leur intimité à ses parents et à ses amis.
   A l'approche de son accouchement, elle pèse près de 150kg. Elle se rend à l'hôpital trois semaines avant à cause de sa tension bien trop élevée. Leur fille Jamie vient au monde par césarienne après trois jours de travail.

Sutton Club


   Ken parvient à convaincre Catherine de déménager et ils prennent possession d'un appartement dans la résidence de Sutton Club, au sud-est de Grand Rapids. Cathy devient boulimique et se prend d'amour pour les livres d'horreurs du style de Stephen King, des biographies comme celle de Raspoutine, et les grands classiques de la littérature américaine. Son préféré est le roman de Mary Higgins Clark, "La clinique du docteur H", l'histoire d'un médecin qui trucide ses patients...
   Un soir, elle confie à Ken qu'elle aimerait savoir ce que cela "fait de poignarder quelqu'un". Ce fantasme, parmi d'autres la perturbe énormément.
   Comme elle déteste faire la cuisine, le poids de Ken double lui aussi. Quant à Cathy, elle n'a plus envie de sortir et se terre chez elle. Elle attend minuit pour aller laver le linge à la laverie automatique du coin.
   Au fil des années, Catherine May Wood fini par maigrir et de deux cent kilos, elle passe à  cent trente.

   Elle intègre Alpine Manor et choisi de travailler de nuit, car il y a moins de malades à soulever. Très vite, elle raconte à Ken les commérages qui fourmillent à son travail. Les discussions se portent souvent sur les penchants sexuels des uns et des autres :
"- Un tel est bisexuel. Machine est mariée, mais en fait elle est lesbienne, etc."
   Ce qui vaut cette phrase à Ken :
"- Dis-moi, il faut être homo pour travailler là-bas ou quoi ?"
   Question qui ne l'empêche pas d'aller entraîner certaines employées d'Alpine Manor comme coach de leur équipe féminine de soft-ball.
   C'est à Alpine Manor que Catherine May Wood rencontre celle qui va être sa complice dans les meurtres, Gwendolyn Graham.

Gwendolyn Graham et Catherine May Wood couple "psycho-criminologie.com"
Gwen et cathy

   La fin d'un couple et le début d'un autre

   Rapidement, Catherine délaisse son mari pour passer plus de temps avec le groupe qu'elle a formé avec d'autres aides-soignantes et qu'elles ont surnommé "Le Club". Cathy Wood invente ensuite des réunions dont le but est, selon elle,  de discuter des abus sur les malades effectués par un membre du personnel. C'est en raccompagnant sa femme qu'il voit pour la première fois Dawn Male, la maîtresse sans qu'il le sache de Cathy.
   Lors d'une dispute, Catherine lui demande le divorce et Ken part dormir à l'hôtel. Quand il passe un soir à la maison, il trouve sa femme et Dawn ensemble dans le salon. Dawn a son visage posée sur l'épaule de sa femme et il remarque que Cathy a un suçon dans le cou. Il se rappelle alors toutes leurs conversations sur l'homosexualité du personnel d'Alpine Manor et l'histoire de Debbie/David.
 "- C'est comme ça que tu fous sept ans de mariage en l'air ? Pour pouvoir retrouver ta copine ? Elle vaut le coup, au moins ?", lui demande-t-il.
   Durant ces sept ans, il a supporté ses mensonges, ses humeurs, son irresponsabilité, son obésité... tous ces efforts pour voir ça.
   Le lendemain, Dawn Male emménage dans la maison des Wood. Cathy lui raconte alors combien son mari est un macho, qu'il a dressé sa fille contre elle, qu'elle devait le servir et lui obéir, qu'il la battait, qu'il était un vrai tyran, et un obsédé sexuel.
   Sur les conseils de son avocat, Ken tente de revivre chez lui pour une période de trente jours, le temps de "s'occuper de ses biens". Mais sa venue ne dure pas 24 heures, car les cris prennent le dessus sur la discussion entre les deux époux.
   Cathy se transforme physiquement et se teint les cheveux en blond platine, se maquille, sort avec Dawn dans les bars gays de la ville, organise des fêtes chez elle où tout le monde se saoule. Cathy raffole des hamburgers de Dawn et se montre sur le plan sexuel une partenaire très expérimentée et parfois assez violente.

Alpine manor "psycho-criminologie.com"
Alpine Manor


   Au travail, le cercle des amies s'agrandit. Il y a  beaucoup de lesbiennes dans l'équipe de nuit et Dawn s'entend particulièrement bien avec la nouvelle venue, Gwen Graham avec qui elle traîne en ville. Elles ont couché ensemble une fois, mais il n'y avait pas eu de lendemain. Un soir, dans la cour d'Alpine Manor, Dawn lui présente Cathy et les trois se mettent à sortir ensemble.
   Quelques temps plus tard, Dawn se fait virer de l'institution après que la surveillante l'ait surprise titubante et se retenant avec difficulté à la rampe du couloir, complètement ivre.
   "Eh bien moi, je ne vais pas continuer à nourrir une ivrogne", soupira Cathy. "Je vais la virer de chez moi aussi."
   Elle avoue à son amie et collègue Angie qu'elle veut trouver quelqu'un d'autre pour partager la maison. Quelqu'un avec qui elle aurait une relation platonique. Angie lui suggère alors le nom de Gwen Graham.

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Cathy Wood

   Gwen et Cathy
 

   Dans un premier temps, les deux jeunes femmes conclurent un accord sur le partage des frais. Cathy convainc Gwen que la vie est bon marché à Effie et se vante de ne jamais payer le loyer à sa mère. Il n'y aura donc que les factures courantes à régler. Gwen peut donc continuer ses études en parallèle au Davenport College et Catherine l'aidera.
   Le 27 septembre, un dimanche, lors d'une ballade, elles échangent leur premier baiser, ce qui finit de persuader Gwen d'emménager. Ce qui est fait dès le lendemain.
   Au début de leur cohabitation, elles ne se voient pas beaucoup, étant de service différent mais aiment se retrouver pour jouer au backgammon mettant en gage les tâches ménagères.  Au fur et à mesure, les paris deviennent stupides, surtout quand elles ont bues. Un soir, Gwen doit se mettre toute nue dehors et faire des pirouettes sous un lampadaire. 
   Elles ont aussi de longues conversations sur leur passé, se confient leurs secrets et finissent par coucher ensemble.
    Quand Ken apprend que Dawn a plié bagages, il reprit contact avec sa femme et est soulagé de voir qu'elle partage la maison avec quelqu'un de correct (Cathy lui a en fait raconté que Gwen sortait avec un aide-soignant). Elle lui rend visite, sous prétexte de faire une lessive et lui montre à quel point elle a perdu du poids. Tandis que les vêtements sèchent, elle s'allonge sur le divan pour faire une petite sieste et invite Ken à venir la rejoindre. Ils font l'amour pour la première fois depuis qu'ils sont séparés. Quand il voit les bleus qu'elle a sur la peau, il lui demande ce qu'il s'est passé. Plutôt que de lui raconter la vérité et de lui dire que c'est le fait de Gwen durant leur jeu sexuel, elle invente une agression avec tentative de viol.
   Ken est effrayé d'apprendre ce qui lui est arrivé et se dit qu'elle a besoin de lui plus que jamais. Il lui propose alors de demeurer amis et de voir comment leur relation pourrait à nouveau évoluer. "Je ne veux pas divorcer" lui dit-il alors. A quoi elle rétorque que ce qui vient de se passer n'est que sexuel et qu'il n'a rien à en attendre.

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Margaret Chambers

   Les victimes

   Marguerite Chambers

   Le 18 janvier c'est un dimanche de neige, Ed Chambers rend visite à sa femme dans la chambre 614-1. Il s'assoit près d'elle sur son lit et lui prend les mains. Il lui parle dans un monologue qui va durer une heure. Quand il quitte sa chambre, il est entre 19h-20h et c'est le début du passage des aides-soignantes pour la distribution des médicaments. Cela fait le 1293ème jour que Marguerite Chambers se trouve à Alpin Manor, soit 5 ans avec comme pathologie, une maladie d'Alzheimer.
   Brusquement, l'air lui manque, la pression s'intensifie lui obstruant les narines et s'exerçant sur sa poitrine. Une serviette-éponge roulée est plaquée contre ses narines, une autre contre son menton. Une main comprime le nez sans relâche, l'autre relève violemment la mâchoire inférieure pour maintenir les deux gencives édentées serrées l'une contre l'autre.
   Marguerite se débat et quelques râles profonds, gutturaux s'échappent avant de se faire de plus en plus sourds. Les joues se gonflent, puis se relâchent complètement. Marguerite avale les derniers centimètres cubes d'oxygène qui lui restent dans les poumons. Ses muscles tentent une dernière fois de se contracter. Elle a un dernier spasme. Le dernier visage qu'elle voit est celui d'un Ange de la mort...

   Le corps de Marguerite Chambers est découvert par un aide-soignant pendant sa ronde. Gwen Graham est chargée de la toilette mortuaire, la famille est prévenue, le médecin signe le certificat de décès et coche la case "Mort naturelle".

   Le lendemain de la mort, Cathy et Gwen sont de congé. Elles doivent reprendre leur service le sur-lendemain mais Cathy appelle Alpine Manor pour dire qu'elles ne pourront pas venir parce que leur chauffe-eau est en panne et qu'elles doivent attendre le technicien.
   En fait, elles passent leur journée à boire et dans leur chambre invente un nouveau jeu. L'une lie les poignets de l'autre au montant du lit avec les sangles qu'elles ont volées à Alpine Manor. A l'aide d'une paire de chaussettes aux mains, celle qui est à califourchon sur l'autre doit faire semblant de l'étouffer en lui bloquant les narines et la bouche. Les sangles desserrées, elles changent ensuite de place pendant que passe sur la platine, la chanson de Mel Carter, "I'll love you forever".

   En février, Alpine Manor est le théâtre de plusieurs incidents. Six patients font des chutes, d'autres présentent des signes d'agitation intense. Une malade frappe et griffe tous ceux qui l'approchent pour la soigner. Une asthmatique refuse de prendre ses médicaments et demande à être transféré à l'hôpital. Pendant ce temps, Cathy et Gwen testent leur jeu macabre en obstruant les narines des malades quelques instants pour observer leurs réactions et voir comment une victime potentielle se comporterait.

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Chambre de résidente à Alpine Manor

   Myrtle Luce

   Un soir, Cathy Moore et Gwen Graham, installées dans le bureau des infirmières, marquent d'une croix des noms sur une liste. Elles dénombrent en fait leurs aventures amoureuses. Elles viennent de prendre leur service. Cathy est affectée à la section 100 et doit surveiller 10 chambres. Gwen doit elle s'occuper des chambres 210 à 220. Ni l'une ni l'autre n'ont Myrtle Luce en charge d'habitude puisqu'elle occupe le 206-1 quand Gwen se propose de s'en occuper, ce qui veut dire lui prodiguer les soins routiniers.
   A 2h20 du matin, le 10 février, l'aide-soignante Sally Johnson court prévenir l'infirmière. Cette nuit-là, quand elle est entrée dans la chambre de Myrtle Luce, elle ne peut que constater sa mort.
   Myrtle gitt sur le dos, inerte.
   La famille la fait incinérer. Myrtle aurait eu 96 ans si elle avait vécu dix jours de plus.

 

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Myrtle Luce

 

   Mae Mason

   Shawn Dougherty effectue son tour de surveillance vers 2 heures du matin, le 16 février 1981. Dans la chambre 201-1, elle trouve Mae Mason éveillée et agitée. Ses mains et ses ongles sont tachés d'excréments. Shawn prend une serviette dans la salle de bain et la nettoie. Mae manifeste une surexcitation intense et se débat en s'accrochant à la serviette.
   Quand Mae Mason est changée, Shawn la réinstalle sur le dos dans son lit et la borde avant de s'en aller.
   Vers 4 heures du matin, l'aide-soignante entame sa deuxième tournée et entre dans la chambre de Mae. Elle est aussitôt frappée par la couleur grise de son visage. La vieille femme est toujours sur le dos, ses mains sont tournées vers le haut, sa bouche est entrouverte et la mâchoire du bas est de travers.
   Shawn la secoue pour essayer de la réveiller et lui prend le pouls. Elle s'empare d'un stéthoscope et écoute, mais n'entend aucune pulsation. Elle prévient aussitôt l'infirmière de service.
   Shawn est anéantie et reste près du corps jusqu'à ce que le corps soit emmené au dépôt mortuaire.
   Gwen Graham travaillait ce soir-là et un détail frappe Shawn. Toutes les aides-soignantes sont venues rendre une dernière visite à Mae - toutes, à l'exception  de Gwen et de Cathy...
   Mae Mason est incinérée le lendemain. Le médecin cocha la case : infarctus du myocarde alors que quelques jours auparavant, il avait dit à la famille que Mae était en parfaite santé "son coeur est aussi solide que celui d'un coureur de fonds".

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Mae Mason et sa fille

   Ruth Van Dyke

   A 88 ans, Ruth est dans un état critique. Elle est sourde depuis longtemps, aveugle et sénile, mais s'exprime et prend ses repas toute seule. Cela fait onze ans qu'elle est au centre de soins dont neuf à Alpine Manor.
   Le 25 février, le personnel avise la famille que les jours de Ruth sont comptés. Son fils, Al Van Dyke et sa jumelle viennent alors à son chevet en compagnie de leurs conjoints et de leurs enfants pour la veiller. Au bout de quelques heures, Al se penche vers sa mère et scrute son visage. Quelque chose l'inquiète dans sa façon de respirer. Elle se met en apnée.
   Vers 22h30, ils décident tous de rentrer afin de prendre un peu de repos avant de revenir au petit matin.
   Mais vers 2h45 du matin, Al Van Dyke reçoit un coup de téléphone d'Alpine Manor. Sur le certificat de décès, il est écrit que Ruth est morte d'un arrêt cardiaque.
   Le mercredi, Gwen était en congé, mais le lendemain, le 26 février, aux premières heures du jour, elle se présente pour faire des heures supplémentaires. On lui confie les sections 600 et 700, à quelques mètres des chambres 100 où Cathy était de garde... la veille.

 

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   Belle Buckhard

   Belle Buckhard, 74 ans est sous oxygène et a contracté la troisième semaine d'août une affection pulmonaire. Son arrivée à Alpine Manor remonte à 1979 grâce aux services sociaux qui ont facilité les démarches pour son admission. Elle vivait auparavant dans un appartement de Grand Rapids et c'est son frère qui s'occupait d'elle avant son entrée. Sa fille, elle, vit à 3 heures de là. Selon le diagnostic d'admission à Alpine Manor, Belle souffre d'un durcissement des artères, d'arthrose, de ramollissement cérébral à cause de l'alcool et a une jambe plus courte que l'autre. Elle a tendance à frapper les autres pensionnaires et l'équipe soignante lui administre 10mg de calmant à raison de trois fois par jour, du Benadryl, un sédatif et antihistaminique pour contrecarrer les effets secondaires du Mellaril. Ce traitement ne la calme pas et elle est rapidement attachée pour éviter qu'elle ne s'échappe au dehors. Finalement, les médicaments remplissent leur rôle et Belle Buckhard peut utiliser son déambulateur qu'elle remplace bien vite par une tablette à roulettes avec laquelle elle marche jusqu'à l'épuisement. On l'attache à nouveau pour l'empêcher de se fatiguer. La dose du Mellaril est triplée. L'année suivante, elle ne marche plus et doit être stimulée pour se déplacer. Entre 1983 et 84, elle ne participe plus aux activités de groupe et prend place dans un fauteuil roulant qu'elle ne quitte plus. Elle arrive encore à s'exprimer même si le personnel a du mal à la comprendre. Son élocution est confuse et ses propos illogiques.
   Une seule aide-soignante la comprend : Gwen Graham.

   4h30, début décembre 1986. Nancy Hahn est réveillée par un appel téléphonique. Au bout, une jeune femme l'informe que l'état de santé de sa mère se dégrade.
 - Belle ne passera sans doute pas la journée, lui annonça la voix.
   Nancy Hahn habite à trois heures de là. Elle prend sa voiture et arrive pour l'heure du dîner. Elle se rend dans la chambre de sa mère, mais ne la trouve pas.
 - Elle doit être en train de manger au réfectoire, lui dit une aide-soignante.
 - Mais j'ai reçu un coup de fil ce matin pour me dire qu'elle était très malade.
   Tout ceux présents sont stupéfiait par cette annonce, car personne n'est au courant de ce coup de fil. Nancy se rend au réfectoire et repère tout de suite parmi les têtes grisonnantes celle de sa mère dont le teint est normal et les mouvements coordonnés. Elle n'est pas du tout malade.
   Nancy Hahn est alors prise entre deux sentiments, la colère et le soulagement. Qui lui a  fait cette mauvaise blague ?
   Elle aura sa réponse quelques mois plus tard.

   Le 26 février, Belle Buckhard occupe le lit près de la fenêtre dans la chambre 112-1. Au début de la semaine, elle a contracté un mauvais rhume mais semble se rétablir à présent.
   Sur sa feuille de surveillance, onze jours plus tôt, figuraient des commentaires plus inquiétants. Un matin, une aide-soignante avait constaté qu'elle portait des marques de contusion autour du nez, sur la joue droite et sur les tempes. Un rapport fut envoyé à la direction qui prévint la famille. Compte tenu de ses crises passées et du fait que les montants du lit étaient en métal, on ne prêta pas plus d'attention à l'incident et aucune enquête n'eut lieu.
   Les deux premières semaines de février, c'est surtout Cathy Wood qui s'occupe d'elle. Contrairement à Gwen Graham, elle n'apprécie pas Belle.
   Vers 3 heures du matin, à l'heure de la pause, Cathy rejoint Cathy dans le couloir des chambres 100. L'une d'elles reste dans le bureau pour surveiller tandis que l'autre se dirige vers la chambre 112. Quelque temps plus tard, elle ressort  et s'éloigna, une serviette fourrée dans la poche arrière.
   A 4 heures du matin, Pat Ritter démarre son tour de surveillance. Elle arrête son chariot devant la chambre 112 pour retourner Belle dans son lit comme elle a l'habitude de le faire les autres jours. Mais cette fois-ci, elle ressort de la chambre en hurlant. C'est la première fois qu'elle voit une morte. L'infirmière sort du bureau et presse le pas et constate les faits.
   Belle Buckhard est officiellement décédée à 4h25 du matin.
   Quelqu'un remarque qu'on a  trouvé Belle avec un bras replié sous elle, qu'il est rouge et qu'elle porte des traces de contusions. Mais l'information passe à la trappe.
   Gwen Graham et Cathy Wood sont elles, une nouvelle fois de congé le lendemain.

   Edith Cook

   La gangrène au doigt de pied d'Edith Cook a empiré. Les infirmières lui administre des calmants. A 97 ans, Edith est la doyenne d'Alpine Manor et tout le monde l'aime beaucoup. Elle chante souvent des comptines aux aides-soignantes, mais en avril, quand la douleur se fait insupportable, il lui est administré de la codéine et son cerveau commence à se ramollir.
   Le 5 avril, Edith est encore capable de s'asseoir dans sa chaise roulante pour recevoir la visite de son neveu, la seule famille qui lui reste. Elle prend encore quelques repas seule, mais bientôt il faut lui donner à manger. Cathy Wood déclare par la suite qu'elle lui a  donné son dernier repas.
   Vers minuit, Marianne Conner, une infirmière entre dans la chambre 219 pour voir si tout va bien. L'infirmière lui parle doucement et lui soigne le pied avec de la bétadine.
   Pour le service de nuit, trois aides-soignantes sont sous ses ordres, dont Cathy Wood et Gwen Graham.
   A 2h30 du matin, Cathy Wood s'approche de Marianne et lui glisse à l'oreille :
   "Je crois qu'Edith est morte".
   L'infirmière se précipite alors dans la chambre avec elle. Les deux femmes trouvent Edith Cook, allongée sur le dos, le visage d'une pâleur extrême tourné vers le plafond, les bras le long du corps. Les membres sont encore souples, ce qui prouve qu'elle vient de mourir quelques minutes plus tôt.
   Cathy Wood est chargée de s'occuper de récupérer et de rassembler les affaires de la défunte. Quand les pompes funèbres arrivent pour emporter le corps, un objet très particulier manque. Marianne Conner ne l'a pas remarqué, mais à la morgue on le note tout de suite. Edith Cook n'a pas son dentier.
   Ce n'est pas la première fois que Cathy voledes choses aux résidents. Les autres aides-soignantes sont au courant mais personne ne dit rien de peur de ses représailles. Un jour, elle vole un rosaire qu'elle met autour du retro de sa voiture.

   Les premiers aveux

   Avril.
   Gwen Graham entretient une liaison cachée avec Robin Fielder et veut se séparer de Cathy Wood pour sortir, notamment, de son emprise. Garée sur le parking du restaurant Family Foods, Gwen semble très déprimée. 
 - Robin, dit-elle, les larmes aux yeux, je t'aime.
 - Moi aussi, je t'aime.
 - Il faut que je t'avoue quelque chose. J'ai tué six personnes.
 - Quoi ? tu as tué six personnes ?
 - J'ai tué six personnes et je le regrette. Mais je l'ai fait.

   Gwen se met à pleurer bientôt suivit par Robin qui  lui demande :
 - Qui sont ces personnes ?
   Gwen les nomme, l'une après l'autre. Toutes sont d'anciennes pensionnaires d'Alpine Manor. Mais Robin pense que c'est là encore une mauvaise blague de Cathy qui a l'habitude de manipuler et de torturer psychologiquement les autres.
   Plus les jours passent et plus Gwen se détache de Cathy Wood. Elle se plaint de ses sautes d'humeur et de son obsession de la vendetta. A Alpine, l'autoritarisme de Cathy commence également à l'exaspérer d'autant que celle-ci vient de passer à un grade supérieur aux autres aides-soignantes. Elle tourne dans tous les services pour narguer ses anciennes collègues, sème la discorde mais sait aussi se faire des alliés. Un dimanche de mai, Cathy refuse de donner un bassin à une malade simplement parce qu'elle ne fait pas partie des patientes dont elle s'occupe. Au mois de juin, elle reçoit un avertissement pour absentéisme chronique, puis insubordination et mauvaise conduite, mais ces rapports disparaissent mystérieusement et ne figurent jamais dans son dossier.

   Gwen Graham quitte Cathy Wood


   Des plaintes émanant d'une famille parviennent aux oreilles de la direction quant aux sévices corporels infligés par Cathy Wood à leurs parents pensionnaires. Ces incidents sont assez rares en temps normal. Or, Cathy en a collectionné dix fois plus que les autres. Gwen, elle, n'en a  récolté que deux.
   Début juin, Gwen Graham, déçue de ne pas eu avoir la même promotion que Cathy, démissionne et se fait engager par Portamedic. Elle doit commencer son nouveau travail le 1er juillet.
   Ces vacances sont cependant gâchés par les disputes entre Ken et Cathy. Leur divorce a été entériné le 1er mai mais les conflits sont loin d'être réglés pour autant. Les insultes pleuvent. Cathy vit dans une ambiance de conflits permanents et ses tendances machiavéliques s'affirment de plus en plus.
  - J'en ai marre de la voir faire du mal aux autres en permanence, avoue Gwen à Robin. Je n'en peux plus.
   C'est au cours de cet été-là que Gwen cherche à quitter Cathy Wood, mais avant, elle veut mettre la main sur les lettres dans lesquelles Cathy raconte les meurtres des pensionnaires d'Alpine Manor et dans lesquelles elle rejette la faute sur Gwen. C'est sa police d'assurance contre Gwen au cas où, dit-elle, où il lui arriverait quelque chose. 
   Après une ultime dispute à un match de soft-ball, Gwen Graham quitte définitivement Cathy qui va pleurer chez son ex-mari, Ken.
 - Maintenant, je sais ce que tu as ressenti quand je t'ai quitté.
   Après son départ, Ken laisse libre cours à sa rage. Comment ose-t-elle faire la comparaison ?  "Tu ne sais rien de ce que j'ai vécu ! Tu ne sais rien de ce que j'ai ressenti en t'écoutant parler de tes amantes ! Tu n'as même pas versé une larme sur nous, sur nos sept ans de vie commune, sur notre fille Jamie !"
 "Tout ce qu'elle sait faire, c'est se lamenter sur son propre sort", se dit-il.

   Quelques jours plus tard, Robin Fielder, 21 ans et Gwen Graham emménagent ensemble dans un mobil home. Cathy Wood les épie de loin. Elle vient la nuit et gare son 4x4 sur la route qui domine le terrain. Sans cesse le téléphone sonne. C'est elle qui veut parler à Gwen. Une nuit, elle se faufile même dans le Mobil Home pour regarder Gwen dormir. 
   Un jour, Cathy Wood attendit Robin sur le parking et menace :
   "Qu'est-ce que tu dirais si je te disais que je peux mettre Gwen à l'ombre pendant un sacré bout de temps ?
 - La mettre où ?
 - En taule ! Et si je le faisais, hein ? Tu l'attendrais ?
 - Oui, parce qu'elle mérite qu'on l'attende. De toute façon tu ne peux pas faire ça !
 - Oh si, je peux...Et si je te disais qu'elle et moi on a tué des gens ?
 - Cathy, j'en ai marre de tes sales combines. Tu ne m'aurais pas avec cette histoire, c'est ridicule. T'es complètement dingue. Ce jeu ne prend pas avec moi. Tout ce que tu veux, c'est avoir Gwen pour toi tout seule.
 - Et si je vous retrouvais au Texas? Tu sais, je peux vous retrouver partout. Et si je venais vous tuer, toi et Gwen.
 - Tu es jalouse, c'est tout.
 - Bon, eh bien, ne sois pas surprise si tu me trouves un jour devant ta porte. Je te tuerai et je tuerai Gwen."

   Plus tard, elle menace  Gwen Graham de son fusil quand celle-ci réemménage avec elle durant quelques jours avant de revenir avec Robin.

Ken Wood, mari de Cathy Wood "psycho-criminologie.com"
Ken Wood

 

   Les aveux

   Peu de temps après, un soir, début août, Ken Wood reçoit un coup de fil de son ex-femme. Elle lui avoue avoir fait des choses terribles avec Gwen, mais ne lui révèle pas tout de suite de quoi il s'agit. Il promet alors de n'en parler à personne.
    - Bon, eh bien, quelle est la pire des choses que l'on puisse faire à ton avis ?
   - Tuer quelqu'un, je pense. Le meurtre est certainement la pire des choses.
   Il y a un grand silence, puis elle lâche le morceau.
   - Eh bien, oui, Ken. Et six fois !
   - Voyons Cathy, ce n'est pas possible.
   - Si !

   Il sait à cet instant qu'elle dit la vérité et l'invite à venir chez lui pour lui en parler. Une fois chez lui, elle lui avoue avoir aidé Gwen Graham à commettre les meurtres des six pensionnaires d'Alpine Manor. Une partie de l'être de ken refuse à entendre ce qu'elle lui raconte tandis qu'une autre sait qu'elle l'a fait. Elle rajoute de nombreux détails sur les meurtres, mais Ken est anéanti, anesthésié par l'horreur. Cathy lui avoue que si elles l'ont fait, c'est parce que cela les amusait. Il reste sans voix et ne peut pas fermer l'oeil de la nuit. Au matin, il ne va pas travailler et tente de la persuader d'aller voir quelqu'un.
   - Ecoute, Ken, si tu me balances, je me tue, ok ?
   Il lui promet de ne rien dire.

   Vers la mi-août, Robin et Gwen entassent leurs valises dans leur voiture et avec moins de deux cent dollars en poche, prennent la route pour le Texas, laissant derrière elle Alpine Manor et Cathy Wood.

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Gwen Graham arrêtée

   La police

   Le 6 octobre, l'inspecteur Freeman reçoit un appel d'un certain Ken Wood. A l'agent qui l'a eu à l'accueil, il a parlé de meurtres. A Freeman, il raconte tout ce que lui a dit Cathy. L'inspecteur décide alors de le faire venir au bureau de police le plus proche pour prendre sa déposition avant qu'il ne change d'avis.
   "Nous sommes le 6 octobre 1988, et Kenneth Gordon Wood, de sexe masculin, blanc, né le 21-10-58 se trouve en face de moi", au poste de Walker.
    Freeman orienta le micro.
   "Kenneth pouvez-vous me répéter ce que vous m'avez déjà raconté, au sujet de ce qui s'est passé à Alpine Manor, ici, dans le ville de Walker ? Pourquoi ne pas débuter par ce que vous a dit votre femme ?"
    "Ma femme m'a dit qu'en février 1987, elle et sa copine Gwen Graham avaient étouffé une femme jusqu'à ce que mort s'ensuive. je crois me souvenir qu'elle s'appelait Margaret. En fait, je ne suis sûr que du prénom. Ensuite, entre février et avril de la même année, elles ont étouffé six autres patientes d'Alpine Manor."
   Wood détaille ensuite les circonstances dans lesquelles son ex-femme s'est confiée à lui, un vendredi d'août 1987.
   Ce récit couvre deux pages des dix-huit que vont comprendre le procès-verbal.
   Le lendemain, l'inspecteur va chercher Cathy Wood à Alpine Manor. Il s'arme d'un mandat de perquisition, s'empare des dossiers médicaux de tous les malades morts depuis qu'elle y est employée.
   Emmenée au poste, Cathy essaie de faire croire que ce qu'elle a dit à Ken est simplement une grosse blague. Devant le scepticisme de l'inspecteur, elle finit pas avouer.
   "Il y a eu plusieurs victimes, dit-elle. C'est Gwen qui les a toutes tuées pendant l'hiver 1987."
   Freeman pose des questions sur chaque victime, mais il a du mal à suivre la pensée de Cathy Wood tant elle se disperse, passant d'un jour à l'autre, d'un mois à l'autre, d'un sujet à l'autre, parlant de sa voiture...

 

Cathy Wood, alpine manor, serial killer "psycho-criminologie.com"
Cathy Wood en train de passer le détecteur de mensonges


   Il lui demande :
  "Savez-vous pourquoi Gwen faisais cela ?"
  "Elle se sentait toujours soulagé après. Elle m'a dit que cela soulageait les tensions qu'elle avait en elle
".
   En une heure, elle lui donne les détails sur trois meurtres autres que ceux pour lesquels il a été la chercher. Il décide au bout de l'interrogatoire de la considérer comme témoin, costume qu'elle a d'ailleurs très bien revêtue pour la circonstance en faisant tout porter sur son ancienne amante.
   Le 12 octobre 1988, Gwen et Robin sont  à leur tour arrêtées. L'inspecteur Freeman demande à Gwen si elle accepte de passer le détecteur de mensonges, ce qu'elle fait mais les résultats ne se montrent pas concluant. Puis quand il l'interroge sur les assertions de Cathy à son encontre. Elle lui dit : "Cathy est malheureuse. Elle essaie de se venger parce qu'on a eu une liaison. Parce que je l'ai quittée pour partir avec Robin. Elle est encore amoureuse. "
   Le détecteur est aussi passé par Cathy qui le réussit moins bien que Gwen.
   "Ça ne fait aucun doute pour moi, elle joue un jeu, un jeu très subtil. Cette fille ment", déclare le psychologue. Mais l'inspecteur Freeman est lui d'un autre avis. Pour lui, la coupable c'est Gwen.
   Les jeunes femmes sont cependant relâchés le temps de l'enquête. Gwen est renvoyée de son travail tout comme Cathy qui passe son temps à tenter de séduire l'inspecteur Freeman en l'appelant souvent.
   Les corps des victimes qui ne furent pas incinérés sont autopsiés et les aides-soignants d'Alpine Manor tour à tour interrogés.
   Le 4 décembre, Gwen Graham est de nouveau arrêtée vers 20 heures. A 23 heures, c'est le tour de Cathy Wood d'être menottée.

Gwen Graham, Cathy Wood, serial killer "psycho-criminologie.com"

 

Cathy Wood, Gwen Graham, serial killer "psycho-criminologie.com"

 

   Procès :
 

   Catherine May Wood parvient à obtenir une peine réduite en plaidoyer, alléguant que c'est Gwendoline Graham qui a planifié et exécuté les meurtres alors qu'elle était surveillante.
   Gwen Graham de son côté plaide non coupable, affirmant que les meurtres faisaient partie d'un "jeu mental" élaboré par Catherine Wood. Malgré le manque de preuves matérielles, le jury est finalement influencé par le témoignage de la nouvelle petite amie de Graham, qui révèle que celle-ci lui a avoué cinq des six meurtres.
   Les amis, collègues, membres de la famille et autres personnes qui connaissent Gwen Graham et Catherine May Wood décrivent Wood comme une menteuse pathologique à la fois coercitive et séductrice, ravie de ravager la vie d'autrui.

   Le 3 novembre 1989, Gwen Graham est reconnue coupable de cinq chefs de meurtre et d'un chef de complot en vue de commettre un meurtre. Le tribunal lui impose cinq peines de réclusion à perpétuité.
   Gwen est alors détenue dans l'établissement pénitentiaire pour femmes, Huron Valley, dans le canton de Pittsfield Charter (Michigan). 

   De son côté, Catherine May Wood est accusé d'un chef de meurtre au deuxième degré et d'un chef de complot en vue de commettre un meurtre au deuxième degré. Elle est condamnée à 20 ans pour chaque chef d'accusation et admissible à la libération conditionnelle le 2 mars 2005. Elle est actuellement incarcérée dans l’établissement pénitentiaire fédéral à sécurité minimale de Tallahassee (Floride) et doit être libérée le 6 juin 2021. Sa demande de libération en octobre 2018 a été bloqué par le juge.

 
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   Plusieurs familles ont poursuivi les propriétaires d'Alpine Manor pour avoir embauché des "employés dangereux et déséquilibrés". Alpine Manor a depuis cessé ses activités, et le bâtiment abrite désormais une maison de retraite appelée "Sanctuary at Saint Mary's".

 

Gwendolyn Graham et Cathy Wood aujourd'hui

 

 

 

 
 
 

 

Les victimes :
- Marguerite Chambers (60 ans)
-Myrtle Luce (95 ans)
- Mae Mason (79 ans)
- Belle Burkhard
- Ruth Van Dyke
- Edith Cook (89 ans)

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A lire sur le sujet :

 

Auteur : Lowell Cauffiel
Nombre de pages : 441
Prix : 1,50 € (occasion)

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Sources :
- Cauffiel, L., & Trémolières, L. (2007). Pacte diabolique: l'affaire Gwen Graham. New York: Editions Scènes de crimes.
-
https://en.wikipedia.org/wiki/Gwendolyn_Graham_and_Cathy_Wood
- https://mordagrant.wordpress.com/2018/12/05/lucka-5-i-love-you-forever-and-five-days/

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