Finalement, après plusieurs questionnements, il semble bien que le multimillionnaire se soit suicidé dans sa cellule. Jeffrey Epstein aurait mis fin à ses jours en se pendant à l'aide de ses draps. Mais ses avocats sont déjà montés au créneau pour dire qu'ils n'étaient pas satisfaits de ce résultat, les questions se posant toujours autant. Notamment sur le fait qu'Epstein se soit brisé plusieurs os du cou, rare dans ce type de pendaison.
"L'équipe de la défense a bien l'intention de mener sa propre enquête indépendante et complète sur les circonstances et la cause de la mort de M. Epstein".
Le suicide d'Epstein âgé de 66 ans, alors qu'il était détenu à la prison fédérale de Manhattan, l'une des plus sûres du pays, a suscité un torrent d'interrogations et de théories du complot.
Bien que les autorités aient annoncé dès samedi qu'il s'était apparemment suicidé, beaucoup insinuaient qu'il aurait été assassiné pour protéger les nombreuses personnalités et hommes de pouvoir qu'il avait fréquentés.
Devant les graves dysfonctionnements qui ont pu surgir et amener la mort du multimillionnaire (manque de surveillance, être seul dans sa cellule alors qu'il avait déjà fait une tentative de suicide) ont amené le directeur de l'établissement a être muté et les deux gardiens qui avaient en charge Epstein d'être suspendus.
Des responsables pénitentiaires cités par le New York Times ont affirmé que les surveillants avaient dormi environ trois heures, alors qu'ils étaient censés effectuer des rondes toutes les demi-heures, alimentant les soupçons sur de possibles complicités au sein de la prison.
- Des indemnisations demandées -
Les spéculations ont aussi été nourries par le fait que Jeffrey Epstein avait apparemment fait une première tentative de suicide le 23 juillet. Il avait alors été trouvé allongé sur le sol de sa cellule, blessé, avec des marques sur le cou.
Mais ses blessures avaient été sans gravité et il s'était présenté peu après à une audience.
Il avait alors été placé sous surveillance spéciale anti-suicide, mais jusqu'au 29 juillet seulement. Aucune information officielle n'a encore été fournie pour expliquer pourquoi cette surveillance avait été arrêtée si rapidement.
Devant l'indignation des victimes, le ministère de la Justice a promis de poursuivre l'enquête sur les crimes présumés de et ses éventuels complices, à commencer par son amie proche Ghislaine Maxwell, accusée par plusieurs victimes présumées d'avoir entretenu son réseau d'esclaves sexuelles et participé à certaines agressions sexuelles.
Personne ne sait exactement où elle se trouve.
Le journal britannique Daily Mail croyait savoir mardi qu'elle était dans le Massachusetts, mais l'information a été démentie.
Le New York Post a publié vendredi des photos semblant la montrer à la terrasse d'un restaurant de Los Angeles, sans toutefois préciser la date des clichés.
En attendant des avancées de l'enquête, les actions au civil demandant réparation à ses héritiers et ses complices présumés se multiplient.
Après une première plainte, mercredi, enregistrée au tribunal d'Etat de New York par une victime présumée déjà connue des médias, Jennifer Araoz, une autre a été déposée devant le tribunal fédéral de New York pour exploitation sexuelle, réclamant 100 millions de dollars de dommages et intérêts.
Face à la possibilité d'un afflux de plaintes, Lisa Bloom, l'avocate des deux nouvelles plaignantes restées anonymes, a appelé vendredi les héritiers de M. Epstein à créer un "fonds d'indemnisation des victimes", qui examinerait les demandes de réparation de "façon équitable et rapide".
A défaut, a prévenu l'avocate, "nous nous battrons devant les tribunaux pour obtenir la justice que méritent nos clientes".
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