Nombre de victimes : Plus de 30
Type de victimes : Femmes (environ 20), des adolescents
Période : 20 mai 1894 / 18 juin 1897
Surnoms : Le tueur de bergers - Le Jack Éventreur du sud-est
Nom : Joseph Vacher
Date de naissance : 16 novembre 1869
Lieu de naissance : Beaufort (Isère)
Date de décès : 31 décembre 1898 (à 29 ans)
Lieu de décès : Bourg-en-Bresse
Sexualité : mixte
Mariage : Non
Famille : 15 frères et sœurs
Niveau d'études : savait lire, écrire et compter
Type de tueur : sadique, nécrophile, psychopathe narcissique, paranoïaque
Modus operandi : Joseph Vacher s'en prenait en particulier à de jeunes adolescents (13, 14 ans en général) ou des femmes, proies plus faciles à saisir. En général, il s'agissait de bergers et de bergères, donc de personnes se trouvant loin du domicile et donc d'éventuels témoins. Il étranglait d'abord sa victime avant de l'égorger avec un rasoir qui ne le quittait pas. Une fois sa victime morte, il la mutilait de manières différentes : éventration, émasculation, section des seins. Il arrachait avec ses dents le sexe de certaines de ses victimes. Ces mutilations exacerbaient ses sens l'amenant ensuite à frapper le cadavre avant de le violer.
Type d'armes utilisées : ses mains, rasoir
Les faits :Joseph Vacher est l'un des premiers tueurs en série français reconnu comme tel. Ancien soldat réformé devenu vagabond, il est reconnu comme étant l'auteur d'une trentaine de meurtres, mais ne sera jugé coupable que pour l'un d'entre eux. D'abord interné en psychiatrie, il sera finalement guillotiné. Parmi ses victimes figurent une vingtaine de femmes et d'adolescents dont les corps ont été mutilés. Jeunesse : Joseph Vacher naît dans une famille nombreuse. Il est en effet le quatorzième des enfants d'une fratrie de quinze frères et sœurs (4 d'un premier mariage du père et 12 de la seconde). Sa mère, Marie-Rose Ravit, de 15 ans plus jeune que son mari, est une femme portée sur le mysticisme et les superstitions qui souffre d'hallucinations visuelles et auditives. Le père travaille quant à lui aux champs. Il a à peine 14 ans quand sa mère qu'il aime décède. Il doit alors aider son père à ramener de l'argent à la maison et se met à travailler. |
Les premiers meurtres Le 18 juin 1884, un jeune garçon de 10 ans, Joseph Amieux, est violé et tué dans une grange en Isère. Joseph Vacher qui se trouve au même endroit à cette époque sera soupçonné de ce crime ainsi que des trois autres qui suivront mais sans preuves réelles, les enquêtes sont classées. C'est là qu'il tente d'abuser d'un valet de ferme de 12 ans, sans succès. Obligé de fuir, il part pour Grenoble et retrouve l'une de ses sœurs, Olympe, surnommée "kilomètre" ancienne prostituée qui tient à présent une maison close. Il loge chez elle et trouve un emploi dans une brasserie du coin. Joseph se met alors à fréquenter les prostituées et ramasse au passage une MST qui l'oblige à se faire opérer le 11 février 1889 à Lyon, d'un testicule. Le voilà à moitié castré. Cette opération le traumatise profondément et il s'imagine à présent comme étant un homme incomplet. Cela aura des répercussions sur les meurtres à venir. |
Joseph Vacher tombe amoureux d'une jeune cantinière, Louise Barrand qu'il demande en mariage le 25 juin 1893, à Baume-les-Dames. Mais elle refuse de l'épouser. Il faut dire qu'elle est amoureuse d'un autre soldat. Vacher, furieux, lui tire trois coups de revolver et tente à nouveau de se suicider en retournant l'arme contre lui. Les deux ne seront que blessés et Joseph Vacher s'en sortira avec une surdité dans l'oreille droite (l’une des balles s’est logée dans le rocher, l’os qui enveloppe l’oreille interne) et une paralysie du nerf facial droit. C'est à la suite de cet incident qu'il portera dorénavant un couvre-chef pour dissimuler son oreille qui suppure continuellement. Sa blessure à l’oreille dégage une mauvaise odeur et son rictus le rend souvent la cible de quolibets et de moqueries. |
Toujours en proie à ses hallucinations et à sa paranoïa, il sera interné plus de six mois à l'asile de Dole (Jura) à partir du 16 juin 1893. |
La série de crimes Vacher mène alors une vie de vagabond, travaillant comme journalier, vivant d’expédients, pratiquant une mendicité agressive qui le fait correspondre au stéréotype du vagabond dangereux de son époque. C'est ainsi qu'est découvert en 1895, le corps mutilé de Victor Portalier, un jeune berger tué à Bénonces dans l'Ain. Le garçon, âgé de 15 ans n'a eu aucune chance face à cette force de la nature. Vacher l'a éventré, égorgé, l'a violé et lui a mutilé les parties génitales (sûrement à cause de son propre handicap après l'opération comme une forme d'auto-destruction par personne interposée). |
D'abord mutique, le juge fait croire à Joseph Vacher qu'il s'intéresse aux vagabonds et qu'il souhaiterait écrire un livre sur le sujet. Vacher est pour lui, le sujet tout trouvé pour son histoire. Il parvient à le faire parler sur ses itinéraires empruntés et notamment sur ceux s'étant déroulé dans le sud-est de la France (Ain, région du Rhône notamment). Il n'en faut pas plus au juge pour recouper les endroits avec les morts inexpliquées et comprendre qu'il tient là son assassin. S'il avoue les meurtres, Vacher, campe sur un système de défense qui consiste à affirmer « qu’il y avait des moments où je ne n’étais pas maître de moi et où je courais comme un fou à travers le monde droit devant moi, me guidant sur le soleil et ne sachant où j’ai erré ; ce n’est pas ma faute si l’on m’a empoisonné le sang ». |
En tout, Joseph Vacher reconnaîtra 11 meurtres et une tentative de viol, mais il est possible qu'il soit le meurtrier d'une trentaine de personnes, voire d'une cinquantaine. "Le 31 août 1895, est donc découvert à Bénonces au lieu dit « le Grand-Pré », le cadavre affreusement mutilé d’un jeune berger, âgé de quinze ans, Victor Portalier. Vers une heure de l’après-midi, le garçon avait quitté le domicile de son maître, cultivateur au hameau d’Anglas, pour conduire le bétail au pâturage. À trois heures environ, un autre berger, Jean-Marie Robin, âgé de douze ans, aperçoit le troupeau de Portalier dans un champ de trèfle. Il appelle en vain son camarade et s’efforce de ramener le bétail quand il remarque sur la terre des traces de sang. Effrayé, il hèle le garde champêtre. Celui-ci se rend sur les lieux et trouve le cadavre de Portalier, caché sous des genévriers, presque nu et couvert de blessures. Une énorme plaie s’étend de l’extrémité inférieure du sternum au pubis ouvrant entièrement le ventre ; les intestins s’en échappent et se répandent sur l’abdomen et sur une cuisse. Une autre blessure a ouvert l’estomac et laisse se répandre sur le sol des matières alimentaires. Le thorax porte trois blessures, dont une de six centimètres de longueur sur trois de largeur, trois autres blessures existent au cou : l’une d’elles, longue de trois centimètres, large de quatre, a sectionné la carotide. Portalier a été égorgé, éventré puis odieusement mutilé. Quatre des blessures qu’il a reçues ont entraîné la mort presque immédiate. L’état de la victime permet de penser que le mobile du crime a été l’assouvissement sur le cadavre d’une passion immonde." |
Procès Le juge d'instruction Fourquet demande à trois médecins : Alexandre Lacassagne, professeur de médecine légale à Lyon et chef de file de l’école criminologique française, Antoine-Auguste Pierret, médecin aliéniste et Fleury Rebatel, également médecin aliéniste de rendre une expertise sur l'état mental de Vacher afin de savoir si celui-ci était pleinement conscient de ses facultés au moment des meurtres. |
Selon le rapport médico-légal établi le 19 septembre 1897, Joseph Vacher, 28 ans est atteint de débilité mentale, d'idées fixes persécutives. Il présente une otite purulente et une hémiplégie faciale (paralysie d'une partie de la face) et conserve deux balles présentes dans la tête. Son confrère, le Dr Lacassagne lui, fait savoir que Joseph Vacher n'est absolument pas aliéné et qu'il semble au contraire responsable. |
"À la France, Tant pis pour vous si vous me croyez responsable…. Votre seule manière d’agir me fait prendre pitié pour vous… Si j’ai conservé le secret de mes malheurs, c’est que je le croyais dans l’intérêt général mais vu que peut-être je me trompe je viens vous faire savoir toute la vérité : Oui c’est moi qui est commis tous les crimes que vous m’avez reprochés… et cela dans des moments de rage. Comme je l’ai déjà dit à Mr le Docteur chargé du service médical de la prison de Belley, j’ai été mordu par un chien enragé vers l’âge de 7 ou 8 ans mais dont je ne suis pas sûr moi-même bien que cependant je me souviens très bien d’avoir pris des remèdes pour cet effet. Mes parents seuls peuvent vous assurer des morsures, pour moi j’ai toujours cru depuis que j’ai du réfléchir à cet événement que ce sont les remèdes qui m’ont vicié le sang à moins que réellement ce chien m’ait mordu." |
ExécutionLe 31 décembre 1898, il est guillotiné sur la place du Champ-de-Mars de Bourg-en-Bresse. Ses dernières paroles seront celles-ci : "C'est heureux que je me sois fait couper les cheveux", "Vous croyez, en me faisant mourir, expier les fautes de la France. La France est coupable ! Tout est injustice". |
Il refuse d'entendre la messe avant son exécution affirmant qu'il "embrasserait Jésus-Christ tout à l'heure" et compliqua l’œuvre de son bourreau en refusant de marcher. Il faudra alors le porter et le mettre sur la guillotine. Joseph Vacher se fera huer par la foule, c'est-à-dire près de deux mille personnes qui assistent à son exécution donnée à 7h03 du matin. |
Selon certains psychologues la source de ses troubles psychiatriques, ses pulsions violentes seraient l'expression de sa volonté de faire le deuil de son jumeau perdu. Il semble par ailleurs que durant son enfance, Joseph Vacher ait eu la typhoïde qui a l'époque, faute de soins adéquats pouvait laisser de nombreuses lésions au niveau mental. En fait, il s'agit probablement de multiples causes à l'origine de ses troubles et de son parcours de meurtrier : ____________________________ |
Film qui s'inspire du cas Joseph Vacher au travers du personnage Bouvier :
- Le juge et l’assassin de Bertrand Tavernier (1976)
Livres à lire sur le sujet
de Gérard Corneloup
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de Mireille Pinede
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d'Olivier Chevrier
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de Jean Stumer
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de Marc Renneville
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Sources :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Vacher
- Marc Renneville, « L’affaire Joseph Vacher : la fin d’un « brevet d’impunité » pour les criminels ? », Droit et cultures [En ligne], 60 | 2010-2, mis en ligne le 17 mars 2011, consulté le 24 décembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/droitcultures/2323
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