Psycho-Criminologie

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Publié le par Criminologie
Publié dans : #Tueurs en série, #Tueurs en série français, #1850, #Martin Dumollard
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Nombre de victimes : 3 meurtres, 9 agressions  
Type de victimes :  Jeunes femmes, domestiques
Période :    1850-1860
Surnoms :  Le tueur de bonnes  
Nom :   Martin Dumollard
Date de naissance :  21 avril 1810
Lieu de naissance :   Tramoyes (Ain)
Date de décès :  1er février 1862
Lieu de décès :  Montluel (Ain)
Sexualité :  Hétérosexuel 
Mariage : Marie-Anne Martinet 
Famille :  Père, Pierre Dumola - Mère, Marie-Josèphe Rey
Niveau d'études :  Non connu
Type de tueur :  de type organisé avec mobile financier
 

Modus operandi :  Promettait à de jeunes domestiques en poste une meilleure place au château de son ex-employeur. Sur le chemin devant les mener vers leur futur poste, il les dépouillait de leurs vêtements et de leurs biens, parfois les violait et les tuait. 
Type d'armes utilisées : Non connu, mais probablement ses mains, des bâtons qu'il trouvait en forêt

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  Les faits :

  Martin Dumollard est considéré dans l'histoire des tueurs français comme le premier tueur en série de l'histoire française. Il a en effet tué 3 femmes et en a agressé 9 autres. Il leur proposait une place pour les attirer avant de les agresser. Sa femme faisait le recel des vêtements des victimes et les revendaient quand elle ne les conservait pas. Martin Dumollard est arrêté en 1861 après 10 ans d'agressions et finit sur la guillotine. Sa femme écopera elle, de 20 ans de travaux forcés.

Département de l'Ain

  Jeunesse


  Martin Dumollard naît le 21 avril 1810 dans la ville de Tramoyes, petite commune de la région Auvergne Rhône-Alpes. Au moment de sa naissance la petite bourgade comptait 166 âmes. 

 

La ville de Tramoyes - Photo : Jojo6933

  Martin à pour parents, Pierre Demola, un hongrois criminel né à Pest en Hongrie qui a rencontré Marie-Josephe Rey à Salins. Le couple se marie et s'installe dans la foulée dans un hameau, Le Molard situé entre Dagneux et Tramoyes. La famille portera dorénavant le nom du hameau mixé à celui du père, ce qui donnera "Dumollard".
  En 1813, naît le second enfant du couple, Raymond qui va mourir en bas âge. Les habitants du bourg vont alors se mettre à appeler Martin comme son frère pour on ne sait quelle raison.
  En 1814, les armées austro-hongroises pénètrent dans l'Ain. Pierre Dumollard, s'enfuit alors pour Padoue (en Italie) afin de leur échapper, mais il est reconnu par des soldats et arrêté puis est exécuté par écartèlement.
  Martin et sa mère auraient assisté à l'évènement.
  A l'âge de 8 ans, il commence à travailler comme berger puis entre comme domestique au château de Sure, à Saint-André de Corcy où il va rencontrer celle qui deviendra sa femme le 29 juin 1840, Marie-Anne Martinet. Le couple s'installe à Montellier puis à Dagneux.
  En 1842, c'est au tour de sa mère de décéder. Martin a 32 ans, il est pauvre et part pour Lyon après avoir commis plusieurs larcins pour vivre. 

 

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Marie-Anne Martinet, la femme de Martin

  Les meurtres

  Il semble que ce soit à ce moment-là que les agressions et les meurtres commencent. Martin Dumollard aborde de jeunes filles auprès desquelles il se fait passer pour un employé chargé de recruter une nouvelle domestique pour son patron. Dumollard promet à la victime une bonne paye. Comme il a l'allure d'un nigaud, elle ne se méfie pas. Celle-ci, convaincue, accepte de le suivre. La jeune fille met quelques vêtements dans son baluchon et le suit.  L'agression est en général violente. La jeune fille est battue, violée, dépouillée de ses vêtements avant d'être enterrée vivante. Certaines s'en tireront à l'instar de Marie-Eulalie Bussod qui viendra témoigner le 26 février 1861.

 

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Le corps de Marie Baday

  La première victime sera Marie Baday tuée en forêt de Montaverne et dont le corps sera retrouvé par des chasseurs. Des clichés de la victime seront faits pour permettre de pouvoir identifier le corps meurtri et mettre un nom sur son visage. Elle sera une première fois identifiée sous le patronyme de Marceline Ganelli avant d'être enfin identifiée par ses parents, les Baday. Le jour de sa disparition, son employeur, Madelaine Aussandon dira que la jeune fille avait donné sa démission pour une nouvelle place payée plus de 200 francs annuel de l'époque. Martin Dumollard ne sera pas inquiété par ce meurtre, car dans un premier temps, c'est un certain Jacques Verger qui sera arrêté et mis en prison pour trois mois avant d'être relâché. Un second suspect sera envisagé, mais il se trouve que l'homme se trouvait en prison au moment du meurtre.

  La prochaine victime sera Olympe Alubert, qui est agressée en mars 1855 et qui survivra. La jeune fille parviendra à trouver refuge dans la ferme de la famille Barbet, à Mionnay. Elle racontera plus tard au juge Genod, comment Martin Dumollard l'a abordé : cela s'est passé place de la Guillotière, à Lyon le matin du 25 février. Il lui a proposé une place comme bonne avançant une paye bien rémunérée. Cette place devait se situer entre Neuville et Miribel. Après avoir acceptée, la jeune fille vit arriver la semaine suivante Martin Dumollard pour l'emmener. Sur la route, l'homme à la lèvre difforme (en fait, il a un angiome), à la cinquantaine entamée et parlant bien français (comme elle le décrira) l'agresse. Elle parviendra heureusement pour elle à s'échapper, munie d'un doute quand elle le voit se pencher sur des cailloux et relever le regard sur elle.

Fort de Montessuy, Caluire

  Josèphe (ou Josephte) Charletty, domestique à Vernaison aura aussi la chance de s'en sortir. La jeune fille se fait aborder en septembre 1855 par un homme à Lyon qui lui propose une belle place. Comme Olympe, Josèphe accepte et retrouve Martin Dumollard le 22 septembre. Les deux partent alors par la route, traversent le plateau de La Croix-Rousse puis le chemin qui conduit au fort de Montessuy. Sur la route, Dumollard se montre insistant sur le pécule supposé qu'aurait emmené avec elle la jeune fille. Fatiguée et méfiante, elle décide de prendre une chambre dans un gîte et donne rendez-vous à son compagnon pour le lendemain. Finalement, elle retourne à Lyon et échappe ainsi au tueur. 

  Pas le moins démonté par ce manque à gagner, Martin Dumollard se jette sur une nouvelle proie, Jeanne-Marie Bourgois, 22 ans, habitante de La Chapelle-Thècle. A elle aussi, il propose une meilleure place dans les environs de Trévoux. Le lendemain, 31 octobre 1855, les deux partent à pieds. Au fur et à mesure que les kilomètres s'égrainent, la jeune fille devient elle aussi méfiante, prend peur et se met à courir en direction de la première ferme venue pour s'y réfugier. Benoit Berthelier qui la recueille entend son histoire et fait immédiatement le lien avec le meurtre de Marie Baday, décédée en février.
  Confronté à Jacques Verger, le suspect enfermé, Jeanne-Marie Bourgeois permet d'innocenter l'homme et de le faire relâcher.
  Cela n'arrête pas Martin Dumollard qui tente une nouvelle de mettre la main sur une autre victime, ce sera : Victorine Perrin, 22 ans. Le modus operandi est le même. Il persuade la jeune fille de prendre ses plus précieuses affaires pour son nouveau poste et voilà les deux compagnons de route qui partent ensuite pour Montluel. Aux abords de Neyron, Dumollard, peut-être échaudé par ses précédentes tentatives, n'attend pas que la jeune fille s'en aille pour lui subtiliser ses effets et s'enfuir. Victorine Perrin, sous le choc, trouve refuge chez des habitants, effondrée d'avoir tout perdu.

 

La maison de Martin Dumollard, mars 1862

  1857, il tue celle que l'on appellera "l'inconnue du bois de Montmain" (cette affaire sera rapportée par la femme de Dumollard lors de son interrogatoire). Martin ramène les habits et les boucles d'oreille en or de sa victime à sa femme avant de ressortir pour enterrer le corps. Le lendemain, il se rend à la gare de Montluel et récupère la malle qu'il avait laissé à la consigne.
  Le 17 janvier 1859, il aborde rue de la Charité, Julie Fargeat originaire de Thizy qui vient de perdre sa place de bonne parce qu'enceinte. Elle se laisse convaincre par Martin Dumoullard d'une place à Saint-André-de-Corcy. Le lendemain, sur le chemin alors qu'il fait nuit, il l'agresse et lui arrache son tablier qui contient ses économies. La jeune fille hurle et il prend la fuite quand il voit arriver deux hommes dans leur direction. Julie, aidée par Simon Mallet et son fils, dépose plainte auprès de la gendarmerie mais incapable de prouver son identité, elle se voit condamnée pour vagabondage...

  Le 11 décembre 1859, Martin Dumollard agresse une nouvelle jeune femme près de Sainte-Croix. Un meunier, Jean-Pierre Chrétien est témoin de la scène. Dans la soirée, l'homme a vu passer un individu ressemblant à Dumollard et une jeune fille qui portait un colis avec ses affaires personnelles sous le bras quand celle-ci se fait agresser par son compagnon de route. Le meunier a tenté de courir après lui, sans succès. Il héberge la jeune fille qui repart le lendemain pour Lyon sans porter plainte. Elle ne sera jamais retrouvée ni identifiée. 

 

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  Début février 1860, revoilà Martin avec une autre jeune fille qui l'accompagne. Il s'arrête à l'auberge Laborde tenue par Louise-Adèle Fleury Laborde de Lyon et déjeune au restaurant de Marguerite Chorel. A ceux qui l'interroge, il dit que la fille qui l'accompagne est sa jeune nièce et demande une chambre avec deux lits. Mais la jeune fille, effrayée par la perspective de dormir dans la même chambre que lui prend la poudre d'escampette. Il semble que le tueur l'ait rattrapé car lors d'une perquisition qui aura lieu après son arrestation, la police trouvera ses effets au domicile des Dumollard.
  Deux mois s'écoulent encore avant que Martin ne tombe sur Louise Michel le 29 avril. Comme pour les autres, il la convainc de le suivre et prend avec elle le chemin pour Ciyrieux. Sur la route, il l'agresse et lui vole son argent. La jeune femme parvient à s'échapper avant qu'il ne la tue et trouve refuge chez un fermier, Claude Aymond.
  Martin Dumollard ne cherche pas à courir après elle et fuit en traversant les terres agricoles. C'est là qu'il tombe sur Simon et Louis Mallet qui avaient recueilli deux ans auparavant l'une de ses victimes, Julie Fargeat. Les deux hommes qui l'ont reconnu se rendent à la gendarmerie et font déposition de leur témoignage.

  Marie-Elalie Bussod, disparaît en 1861. On retrouvera ses vêtements chez les Dumollard et sa sœur reconnaîtra en la personne de Martin celui qui a proposé un poste à Marie-Eulalie.
  Plus tard, la femme de Martin, Marie-Anne Martinet, amènera le juge au bois des Communes près de Pizay, là où va être retrouvé le corps de Marie-Eulalie. Corps qui portera des marques de viol et qui semble avoir été enterrée vivante.

 

 

  La série continue avec Marie Pichon, le 28 mai 1861 que Martin Dumollard aborde sur le pont de la Guillotière. Il lui propose comme aux autres, une place de bonne payée 250 francs (50 francs de plus que pour sa première victime). Celle-ci est ravie de la proposition et rejoint Martin au point de ralliement avec ses effets réunis dans une malle. La voici partie dans le train pour Montluel où elle arrive en soirée. Elle et Martin partent ensuite à pied et traversent les bois. C'est là qu'il l'agresse et qu'il tente de l'étrangler avec une corde qui s'apparente à un lasso, mais Marie parvient à s'échapper et trouve refuge dans une ferme. Celle de monsieur Joly à Balan. Ni une ni deux, Joly après s'être assuré que la victime soit à l'abri, sort et va trouver le garde-champêtre de Dagneux pour lui raconter les faits. Quand il entend la description de l'agresseur, le garde-champêtre comprend qu'il s'agit du dénommé Martin Dumollard, domicilié à la rue du Mollard  (et oui) à Dagneux. Quand il va visiter le couple, la conviction du garde est faite : Martin a bien agressé la jeune femme et il se rend manu-militari chez le juge Genod pour lui parler de ses soupçons.

 

  L'arrestation

  Le juge Genod décide de faire arrêter Martin Dumoullard et organise une confrontation avec Marie Pichon qui le reconnaît aussitôt. L'homme est alors emmené tout droit à la prison de Trévoux. Sa femme suit et une perquisition est organisée qui va permettre de découvrir 1250 vêtements de femmes dont des bas, des jupons, des dentelles, robes, etc. appartenant en grande majorité aux victimes.
  Avec ces évènements, le procès est rapidement programmé. Il se tiendra le 29 janvier 1862 à Bourg-en-Bresse.

 

  Procès

  Le procès se tient du 29 janvier au 1er février, soit 5 jours et se déroule au palais de justice de Bourg-en-Bresse devant une foule de 4000 à 5000 personnes et de journalistes venus couvrir l'évènement. Les avocats des époux Dumollard sont Marius Lardière et Maître de Villeneuve.
  71 témoins défilent devant la cour, puis ce sont Martin et sa femme. Les journées du 30 et du 31 janvier sont consacrés à la présentation de pièces à conviction, puis ce sont les réquisitoires et les plaidoiries jusqu'à 16h.
La cour se retire ensuite pour délibérer pendant trente minutes. Quand elle revient c'est pour condamner Dumollard à mort et sa femme à 20 ans de travaux forcés.
  Après sa condamnation le 1er février, Martin est emprisonné à nouveau où il reçoit de nombreuses visites dont le vicaire et l'aumônier des prisons. 

  Le 27 février, c'est le pourvoi en cassation présenté par son avocat qui est rejeté. Ses deux avocats ayant oublié de déposé le mémoire requis. Il apprend également qu'il sera guillotiné. « J'aime mieux ça que d'être comme mon père, écartelé sur une roue en étant tiré dans tous les sens par des chevaux. »

 

 

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  Exécution

  Le 7 mars 1862, c'est la veille de son exécution. La guillotine est installée sur la place Bourgeat (actuelle place Carnot) et l'abbé Béroud permet à Martin Dumollard de prendre un dernier repas avec sa femme avant de mourir. Il est ensuite emmené dans une voiture à cheval et arrive à Montluel le 8 mars où il est attendu par une foule considérable malgré le fait qu'il soit 7 heures du matin. Dumollard boit un dernier café, puis prend le verre du condamné, un Madère.
  A 6h45, accompagné de l'abbé Béroud et du curé Carrel il se dirige vers la guillotine qui se trouve 150 mètres plus loin. Le bourreau l'attend ainsi qu'une foule de 5000 personnes.
  Il embrasse le crucifix qui lui est présenté, puis s'agenouille avant de s'allonger.
  La lame passe.
  Il est exécuté à 7h04 du matin.
  Son corps est ensuite enterrée dans un lieu indéterminé même si on pense qu'il se trouve au cimetière de Montluel, près de la chapelle. Sa tête, elle, est envoyée dans un caisson à l'école de médecine de Lyon pour étude. Plusieurs moulages vont ainsi être fait qui seront conservés au musée Testut-Latarjet.

  Quant à sa femme, Marie-Anne Martinet, elle mourra à la prison d'Auberive (Haute-Marne) en 1875.

 

La place Bourgeat (Place Carnot) où fut exécuté Martin Dumollard

 

Plus :
Martin Dumollard est cité par Victor Hugo dans le premier tome des Misérables.

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Les trois assassinats de Martin Dumollard

- Marie Baday, fin février 1855
- une inconnue retrouvée dans le bois de Montmain, novembre ou décembre 1855
- Marie-Eulalie Bussod, le 25 ou le 26 février 1861

Les 9 autres agressions

- Olympe Alubert, 4 mars 1855
- Josephe Charletty, 22 septembre 1855
- Jeanne-Marie Bourgeois, 31 octobre 1855
- Victorine Perrin, novembre 1855
- Julie Fargeat, 18 janvier 1859
- une inconnue agressée au moulin de Sainte-Croix, 11 décembre 1859
- Louise Michel, 30 avril 1860
- Marie Pichon, 26 mai 1861 

tetes-de-Martin-dumollard-psycho-criminologie.com
Visages reconstitués de Martin Dumollard

 

 

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Voir l'épisode consacré à l'affaire Dumollard, sur le site de l'INA

l-affaire-dumollard-ina-en-votre-ame-et-conscience-psycho-criminologie.com

 

Sources :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Dumollard
- https://www.vice.com/fr/article/aev83a/l-histoire-de-martin-dumollard-le-premier-tueur-en-serie-francais
- https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/justiciers-7785421896

 

 

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