Psycho-Criminologie

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psychologie et criminologie

Publié le par Criminologie
Publié dans : #2019, #Actualités, #Cour suprême, #Lee Malvo, #Le sniper de Washington, #Tueur de masse, #John Muhammad
© AFP/Archives

 

De son propre aveu, c'était un monstre.
Lee Malvo avait 17 ans quand, avec un complice et une vieille Chevrolet, il a semé la mort et la terreur dans la région de Washington au début de l'automne 2002.

Le sort du plus jeune des "snipers de Washington" sera débattu mercredi à la Cour suprême des États-Unis lors d'une audience qui suscite beaucoup d'émotion compte tenu de la gravité de ses crimes.

Lee Malvo et John Muhammad, un vétéran de la guerre du Golfe alors âgé de 41 ans, avaient abattu dix personnes en trois semaines, avant d'être arrêtés sur un parking à l'issue d'une éprouvante chasse à l'homme. Le duo ouvrait le feu sur des cibles choisies au hasard : tondant leur pelouse, lisant sur un banc ou faisant le plein d'essence. L'un ou l'autre se dissimulait dans le coffre de leur véhicule et tirait par une trappe aménagée à cet effet.

John Muhammad, considéré comme le meneur, a été condamné à la peine capitale et exécuté en 2009. Compte tenu de son jeune âge, Lee Malvo a échappé à la peine de mort et s'est vu infliger en 2004 plusieurs peines de prison à vie incompressibles, dans l’État de Virginie et du Maryland.

Les victimes de Lee Malvo et de John Muhammad



En 2012, la Cour suprême a toutefois banni ce type de peines pour les mineurs, au motif que leur immaturité diminue leur perception des conséquences de leurs actes. La Cour a prévu que cette sanction reste possible pour les auteurs de "crimes reflétant une nature irrémédiablement corrompue", mais elle impose désormais aux juges de prendre en compte l'âge des condamnés avant de se prononcer.

En 2016, elle a précisé que cette décision avait valeur rétroactive.

S'appuyant sur ces arrêts, Lee Boyd Malvo a fait appel des peines prononcées en Virginie, où son âge n'avait pas été un élément du débat. Des tribunaux lui ont donné raison, mais l’État a demandé à la Cour suprême d'intervenir. Celle-ci a accepté de se saisir du dossier et pourrait profiter de l'occasion pour clarifier sa jurisprudence, qui concerne des centaines de détenus aux États-Unis.

De l'aveu même des défenseurs de Lee Malvo, même si la Cour rend une décision en sa faveur, leur client n'est pas garanti de retrouver un jour la liberté.

La justice de Virginie pourrait toujours lui infliger une peine de prison à vie incompressible en le décrétant "irrémédiablement corrompu". Les peines du Maryland restent de plus toujours valides.

Malgré tout, la simple perspective qu'il puisse arracher une petite victoire a suscité une forte mobilisation, à commencer par celle du gouvernement de Donald Trump.

 


La Cour ne doit pas "offrir d'issue de secours" à Lee Malvo qui lui permettrait de faire annuler la peine "infligée pour ses crimes détestables", a écrit l'administration républicaine dans un document joint à la procédure.

De même, une association de victimes du Maryland a demandé à la haute juridiction de prendre en compte leur souffrance. "Si les victimes se sont remises lentement après des années de psychothérapie (...), est-ce que l'on peut ignorer leur désir de ne pas revivre leur traumatisme ?", a-t-elle écrit à la Cour.

Paul LaRuffa, qui avait été blessé par les deux snipers, a au contraire associé sa voix à de nombreux professeurs de Droit, avocats et professionnels de la justice pour mineurs qui demandent à la Cour de ne pas revenir en arrière.

"Après ce que m'est arrivé, je pensais que la peine infligée à Malvo était absolument justifiée et qu'à 17 ans, il savait (...) que tuer des gens au hasard était mal", explique-t-il à l'AFP. "C'était évident pour moi de soutenir une position du genre "mettez le en prison et jetez la clé."

"Mais depuis j'ai changé, pas forcément au sujet de Malvo mais, plus globalement de tous les jeunes condamnés à la prison à vie", poursuit-il, en expliquant avoir été touché par des histoires de mineurs qui se sont transformés pendant leur détention. "J'ai le sentiment que notre système judiciaire a de meilleures réponses que d'envoyer les jeunes en prison pendant 40, 50, 60 ans ou plus sans aucun espoir de sortir."

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Source : AFP

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