Psycho-Criminologie

Psycho-Criminologie

psychologie et criminologie

 

 

Nombre de victimes :  17
Type de victimes :  9 femmes et 8 hommes
Période :   1997-1998
Surnom : Le monstre de Ligurie, Le roi du cambriolage, le tueur des trains
Nom : Donato Bilancia
Date de naissance :  10 juillet 1951
Lieu de naissance : Potenza, Italie
Sexualité : Hétérosexuel
Taille :  Non connu
Poids :  Non connu
Mariage :  Non
Enfants :  Non
Parents : Père, employé - Mère, femme au foyer 
Niveau d'études : Collège
QI : Non connu

Type de tueur :  Joueur compulsif, luxure, d'opportunité
Modus operandi : Pas de modus operandi particulier, car Donato Bilancia a changé trois fois de mode opératoire au fil des opportunités. Pour certaines victimes, il les épiait et les agressait chez elles après les avoir baillonné, et leur volait de l'argent. Ensuite, il ramassait des prostituées avec qui il avait une relation sexuelle avant de les tuer. Il s'en prenait également à des personnes dans les trains qu'il coinçait dans les toilettes avant de les assassiner.
Armes utilisées :  Revolver de calibre .38 avec des munitions "Wad Cutter"
Totem : Non

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   Les faits :

    Donato Bilancia est un tueur en série italien,  joueur compulsif qui a été condamné à 13 peines de prison à perpétuité pour les meurtres de 17 personnes qu'il a assassinées en à peine six mois sur la Riviera Italienne, en Ligurie et au Piémont.  

 

Potenza
 

   La ville de Potenza

    Enfance :

    Donato Bilancia est né à Potenza, le 10 juillet 1951 et c'est le second fils du couple. Son frère est de dix-huit mois son aîné, son père est un employé de l'Inam et sa mère, est mère au foyer. Alors qu'il a trois ans, sa famille déménage dans la ville d'Asti, puis à Gênes. Là, Donato commence à fréquenter les écoles élémentaires. A la maison, les tensions grandissent, et lui et son frère Michele sont souvent battus par un père qui les punit pour la moindre broutille. C'est à ce moment-là que Donato commence à montrer des signes de troubles psychologiques avec l'apparition d'une énurésie. Au lieu de chercher à comprendre pourquoi leur fils fait pipi au lit, le matelas mouillé est exposé sur un balcon à la vue de tout le quartier. Donato Bilancia se souviendra de ces instants d'humiliations toute sa vie. "Parfois, je me réveillais la nuit parce que je réalisais que j'avais fait pipi dans le lit. Alors j'essayais de le sécher avec la chaleur du corps, afin que le matin, ma mère ne procède pas à l'exposition du matelas aux voisins. "
    L'humiliation atteint son paroxysme pendant les vacances d'été, au domicile de sa tante. Au moment de se coucher, cette dernière, avec l'excuse de l'aider à se déshabiller, tire sa culotte devant ses trois cousins et leur montre son pénis sous-développé "A ce moment, je me suis recroquevillé sur moi-même, tombant à genoux sur le lit, mort de honte... Ça m'a traumatisé pour le reste de ma vie".

 

Le port de Gênes

Le port de Gênes


    Malgré ces humiliations successives, Donato Bilancia parvient à rester un bon élève à l'école durant la primaire. C'est à son entrée au collège que ses notes vont chuter. Il faut dire que plutôt que d'étudier, il préfère aller à la piscine où voler en compagnie d'autres enfants. Il atteint la troisième année avec difficulté, n'ayant plus en tête que l'obsession de l'argent. Il se met à rentrer tard à la maison pour se consacrer à sa carrière de voleur, n'ayant que faire des coups de son père qui le poursuit avec la tapette à tapis. Mieux, il subtilise de l'argent dans le portefeuille de son géniteur sans que celui-ci ne s'en aperçoive. Ces revenus, il les dépensent en prostituées et aux cartes.
    A quatorze ans, il décide de changer de prénom et se fait appeler dorénavant Walter. Il parvient à obtenir son diplôme après deux échecs et s'inscrit au lycée qu'il quitte quelques mois plus tard pour commencer à travailler. Il va cependant changer d'emploi assez souvent, passant de mécanicien, à barman, puis boulanger et livreur.

"Donato Bilancia" "psycho-criminologie.com"

 Donato Bilancia


   Walter Bilancia, le roi de la cambriole

    Avant d'être le roi de la cambriole, Bilancia est celui des autos. A 16 ans, il vole une Alfa Romero et s'empare de l'autoradio pour le revendre. Pour ce délit, il va se faire arrêter, mais comme il est mineur, il est envoyé dans un établissement de rééducation. Là-bas, il va rencontrer d'autres délinquants comme lui et va basculer un peu plus dans le crime.
    D'ailleurs, ça ne tarde pas puisque deux ans plus tard, il finit en prison pour une tentative maladroite de vol dans une église. En détention comme en rééducation, il en profite pour se faire de nouvelles amitiés et préméditer de mauvais coups. A peine sorti, il repart dans ses travers et passe tour à tour de la liberté à la case prison et va même faire deux ans d'incarcération en France.
    Le saut comme roi de la cambriole a lieu vraiment en 1984, grâce à sa rencontre avec un voleur expert qui devient rapidement son maître et lui apprend toutes les astuces du métier.
    Sa carrière va devenir internationale. D'ailleurs, les coups qu'il réussit lui donnent une indépendance financière si vaste qu'elle lui semble inépuisable, malgré les sommes qu'il finit par perdre auprès des tripots. Qu'importe, il lui suffit de voler un peu plus  pour que ses ennuis d'un instant soient résolus. Mais qui dit argent dis aussi faux amis. Et ils commencent à poindre leur nez en nombre.
    Au cours des années suivantes, c'est pourtant des mauvaises nouvelles qui viennent à lui : son frère Michele se suicide en 1987, lui-même a un accident dont il sort plus mort que vivant, et le magasin qu'il avait acheté fait faillite. Bilancia réagit alors de la seule façon qu'il connaisse : il se remet à voler, joue beaucoup et couche avec des prostituées. "Tout allait bien pour moi malgré tout", dira-t-il "enfin, jusqu'au jour de la trahison de mon ami et frère Maurizio."

 

Maurizio Parenti

   Maurizio Parenti

   La trahison

    Donato "Walter" Bilancia a toujours, comme il l'admettra lui-même, eu tendance à récompenser les faveurs reçues de manière disproportionnée. En général, il donne trois fois plus qu'il ne reçoit et quiconque lui montre un minimum de sympathie et de considération devient pour lui "un ami fraternel". A chaque trahison, cependant, Bilancia ferme les portes et en ouvre une autre, donnant et offrant, animé par le désir de se sentir accepté et de sortir de la solitude qui l'attend chaque soir quand il rentre chez lui.
    A cette époque, Maurizio Parenti est l'ami le plus fiable, celui dont il ne doute pas, celui qui ne pouvait pas le poignarder dans le dos. Et pourtant un soir...
     Nous sommes au début de l'été 1997. Bilancia joue aux dés lorsque Maurizio le rejoint soudain à la table et lui demande de l'accompagner à la salle de jeu où il travaille comme videur. Donato Bilancia laisse ce qu'il faisait et le suit. En arrivant à la salle de jeux, il décide d'essayer quelques jeux et gagne au début beaucoup d'argent. Les fois suivantes, il perd beaucoup. Près de 500 millions de lires en seulement quatre séances. Cela ne l'inquiète pas excessivement parce qu'avec ses vols, plusieurs milliards de lires passent entre ses mains.
   L'escroquerie émerge quelques soirées plus tard lorsque dans la salle de bain il entend Maurizio dire à Giorgio Centenaro, le propriétaire de la maison de jeu "T'as vu comment j'ai réussi à le faire venir chez nous pour qu'il y claque son pognon ?"
   Pour Bilancia, c'est un coup très dur à encaisser. Il rentre chez lui et passe la nuit à pleurer se traitant de tous les noms et pensant alors qu'il est l'homme le plus bête du monde pour s'être laissé ainsi avoir. Les jours suivants, il essaye de se dire qu'il a mal entendu, qu'il a confondu, que ce n'était pas de lui dont parlait Maurizio, mais en rencontrant Giorgio Centenaro, il sent la haine monter en lui et le désir de les tuer tous les deux s'installe. 

Le corps de Giorgio Centenaro

 

    Premier meurtre :  Giorgio Centenaro

      Désormais esclave de sa vengeance , le 14 octobre 1997, Bilancia va emprunter le chemin qui va l'amener à tuer 17 personnes et à devenir le tueur en série italien le plus prolifique.
   Il note le numéro de la plaque d'immatriculation de la voiture de Centenaro, puis se rend dans les bureaux de l'ACI et trouve l'adresse de l'homme chez qui il se rend pour l'y attendre. Il est 4 heures du matin quand il le voit se garer devant chez lui avant de se diriger vers  la porte. Donato Bilancia s'avance alors "Salut, comment vas-tu ?", lui demande-t-il. "Maintenant que je suis là, entrons, on va jouer à un petit jeu toi et moi".
     En entrant, Bilancia lui ordonne d'enlever tous ses vêtements, sauf ses sous-vêtements et son maillot de corps. Il l'attache ensuite avec du ruban adhésif, puis lui couvre le nez et la bouche avec les mains. Parfois, il le laisse respirer, et ce, durant quelques minutes avant de l'étouffer. Pour s'assurer qu'il est mort, Bilancia lui donne des coups dans les testicules. Rassuré, il part ensuite tranquillement de la maison.

Carla Scotto

Carla Scotto

      Deuxième meurtre : Maurizio Parenti

    Bilancia va agir avec son ex-ami Maurizio comme il l'a fait avec Centenaro. Il attend que Parenti rentre chez lui pour mettre son plan à exécution. Il fait semblant de passer par hasard à cet endroit en voiture et le voyant s'arrête pour le saluer. Il sort de son véhicule et lui dit "Tiens, j'ai des choses à te montrer qui pourrais t'intéresser. Des montres. " Parenti qui est un collectionneur et qui aime les belles choses l'invite à le rejoindre. Ce que fait Bilancia. Mais dans son sac, il n'y a pas de montres. Il y a des gants et du ruban adhésif. 
   A peine rendu à l'intérieur, il sort son arme de sa veste, le braque et le bâillonne dans la foulée avant de l'attacher à une chaise dans la cuisine. Au même moment, Carla Scotto, la femme de Parenti se réveille et se rend compte de ce qui se trame. Mais elle n'aura pas le temps de réagir et Bilancia lui fait subit le même sort.
   Avant de s'en prendre physiquement à eux, il se tourne vers le coffre-fort, se fait remettre le code, le compose, l'ouvre et s'empare des 13 millions et demi de lires qu'il y a à l'intérieur ainsi que des montres et des chèques. Par la suite, il ne gardera rien des montres qu'il jettera. Cela lui sert juste à faire passer les meurtres pour un cambriolage qui aurait mal tourné. Il conserve par contre l'argent.
    Il emmène ensuite Parenti et sa femme dans leur chambre et leur tire dessus. Deux balles atteignent son ex-ami et une Carla Scotto, à la poitrine. Il s'en va ensuite comme il est venu, son équipement et les objets volés mis dans un sac.
    Donato Bilancia est vengé. Il pourrait s'arrêter là, mais l'odeur et le prix du sang vont à nouveau parler. "Je pense que deux personnages existent en moi, B1 et B2" avouera-t-il plus tard. "Jusqu'au 1er meurtre B1 réussissait à me contrôler, mais petit à petit, c'est B2 qui a dominé".

   Donato Bilancia

   Les autres meurtres

    Le 2 octobre 1997, il va s'en prendre à Bruno Solari avec l'intention de le voler, car ce qui mène Bilancia, c'est le vol encore et toujours. Peu de temps après que l'homme soit monté chez lui, il le joint par l'intermédiaire de l'interphone prétextant avoir à lui faire signer un recommandé pour se faire ouvrir la porte. Une fois son coup réussi,  il pénètre à l'intérieur et fait savoir à Solari et à sa femme qu'il ne s'agit que d'un vol et que s'ils se tiennent tranquilles, il ne leur arrivera rien. Mais Maria Luigia Pitto se met à hurler et Bilancia pour la faire taire, la tue, puis tue son mari. Il repart sans rien voler comme si de rien n'était et croisera une jeune fille dans l'escalier, impassible.

"Bruno Solari" "psycho-criminologie.com"

Bruno Solari


    N'ayant pas satisfait son appétit d'argent, il décide de s'en prendre à Luciano Marro, un prêteur sur gages. Il va alors épier ses faits set gestes afin de trouver le moment approprié pour passer à l'action. Il profite d'un soir où l'homme va jeter les ordures pour passer la porte blindée laissée ouverte et entrer. Là, il  opère de la même manière que pour les autres meurtres et s'empare de 45 millions de lires.

Maria Luigia Pitto

Maria Luigia Pitto

    Nous sommes ensuite en janvier 1998. C'est alors qu'il regarde la télévision qu'il décide de faire son crime suivant. L'envie de prendre une vie est plus forte que lui, il a pris goût au meurtre. Il quitte donc son canapé et se rend à l'extérieur. Il va choisir un veilleur de nuit du nom de Giangiorno Canu comme prochaine cible. Il  le suit quelques temps avant de passer à l'acte. Un soir, il l'attend au bas de son immeuble et lorsqu'il le voit sortir de l'ascenseur, il met sa veste sur sa tête et lui tire dessus. Il s'empare de son portefeuille, le vide puis le jette.

Giorgio Canu

Giangiorno Canu


   Son prochain coup se déroule un mois et demi environ plus tard. Le 9 mars, il se rend à Cogoleto pour rendre visite à son père. Après sa visite, il prend une prostituée à bord de sa voiture et l'a conduit dans un terrain non loin de l'océan où ils ont une relation sexuelle. Au moment où il lui dit de regarder le panorama, il lui passe un sac sur la tête, lui expliquant qu'il ne veut pas qu'elle voit sa plaque d'immatriculation. Il lui tire une balle dans la tête et se débarrasse du corps.
    Le rythme va ensuite s'accélérer puisqu'en deux mois il va tuer neuf autres personnes.

Ludmilla Zubckova


     Le 17 mars, il s'en prend à une autre prostituée du nom de Lumilla Zubckova qu'il fait monter dans son véhicule lui faisant miroiter un million de lires pour une passe. Après une fellation, il la fait sortir de son auto et lui tire dans le cou.
    Il change ensuite de cible et s'en prend trois jours plus tard à Enzo Gorni, un changeur d'argent. Après le meurtre, il va jouer ce qu'il a volé au casino de San Remo.

Candido Randò

Candido Randò


    Le 24 mars, il s'en prend à deux autres hommes, Candido Rando et Massimiliano Gualillo ainsi qu'à leur patron, le transexuel John Zambiano, également connu sous le nom de Juli Castro. Il profite de l'ouverture du portail électrique pour s'introduire dans la propriété en voiture, mais est stoppé par les deux gardiens qui appellent le central. Donato Bilancia leur tire dessus, puis voyant qu'ils ne sont pas morts, il les finit d'une autre balle et achève également un jeune garçon qui s'était réfugié derrière un buisson. Seule la victime d'origine, Juli Castro s'en sort en se battant contre Bilancia, mû par un instinct de survie. Bilancia lui tire trois fois dessus sans pouvoir le tuer avant de s'enfuir. C'est Juli, seule témoin vivante qui va le dénoncer à la police par la suite et permettre d'établir un portrait-robot.

Tessy Edshoe ou Asodo

Tessy Edshoe ou Asodo


   En s'enfuyant, Bilancia décide de voler une voiture pour commettre son prochain crime. En effet, au lieu de sa Mercedes habituelle, le 29 mars, il utilise une Opet Kadett pour prendre en charge Terry Asodo, une prostituée nigériane rencontrée à Cogoleto. Après avoir eu des rapports tarifiés avec elle, il la jette de voiture et s'apprête à lui tirer quand elle voit son arme. Elle tente de s'échapper, mais il la rattrape et lui tire dessus avant de lui asséner un coup à la tête pour l'achever.
    Quelques jours plus tard, il découvre en lisant son journal une adresse sous couvert de publicité pour de la prostitution. Il décide de se rendre sur place. Il s'y rend une première fois pour étudier le terrain et la seconde pour tuer. Mais quand il vise la femme qu'il a mise en joug, celle-ci le supplie de lui laisser la vie sauve. Elle a un fils de deux ans. Stupéfait et peut-être pour la première fois depuis longtemps, il ressent à nouveau un brin d'empathie et lui laisse la vie sauve. Luisa Cimminelli ne demande pas son reste et fuit.
   Mais Donato Bilancia vient de faire sa deuxième erreur. Une nouvelle fois il a laissé un témoin en vie. Il ne lui reste que quelques jours avant de se faire prendre...

Elisabetta Zoppetti

Elisabetta Zoppetti


    Nous sommes le 12 avril. Bilancia monte dans un train pour Venise. Il remarque dans un des compartiments, une jeune femme célibataire, Elizabetta Zopetti et attend dans le couloir qu'elle aille aux toilettes. Il la suit ensuite et ouvre la porte avec une fausse clé. Quand la porte s'ouvre, il lui met sa veste sur la tête et lui tire une balle. Il prend son billet, car il n'en a pas, et attend vingt minutes dans les toilettes avec le cadavre jusqu'à ce que le train s'arrête à Voghera où il descend pour prendre un autre train qui va le ramener vers Gênes.


   Ce ne sont plus seulement les prostituées, les gardiens, les agents de change, qui font figure de victimes. Avec le meurtre de cette femme, n'importe qui peut désormais se faire descendre par le Tueur de la Ligurie. L'émoi s'empare de la presse et des politiques qui demandent à la police de mettre la main rapidement sur l'homme.

Meme Valbona

Mema Valbona


   Le lendemain cependant, Bilancia va s'en prendre à une promeneuse, Mema Valbona 22 ans. Quand il lui demande d'où elle vient, celle-ci lui répond "Albanie". Il décide alors qu'elle peut mourir. Dans sa tête en effet, toutes les prostituées qu'il peut tuer doivent être d'origine étrangère. Il n'en est pas de même pour les autres. La preuve, il tue Maria Angela Rubino le 18 avril dans le train de Gênes-Vintimille. Cette fois, il va se masturber à côté du cadavre, geste qu'il fait pour la première fois. Il descend ensuite à Bordghera et retourne tranquillement à San Remo en taxi où il a laissé sa voiture.

Maria Angela Rubino

Maria Angela Rubino


   Sa dernière victime sera un homme, Giuseppe Mileto. Ce sera le 20 avril.
   C'est après avoir pris un repas dans un restaurant que Donato Bilancia prend l'autoroute en direction de Gênes avant de s'arrêter pour faire le plein. A la station-service, il fait savoir à l'agent qu'il n'a pas d'argent, mais qu'il promet de revenir payer le lendemain. L'homme n'en a cure et insiste pour se faire payer tout de suite. Bilancia se fâche, le menace de son arme et se fait remettre la recette du jour (environ 1000 euros d'aujourd'hui). Durant ce temps, une voiture vient d'arrêter et l'agent Mileto doit la servir en carburant. Au client, Mileto essaye de faire comprendre ce qu'il se passe, mais celui-ci ne comprend pas, paye et s'en va. Dès qu'il s'est éloigné, Bilancia lui met le calibre sur la tête et tire. Ensuite, il se change et avec l'argent récolté part jouer au casino de San Remo.

Le mercedès utilisée par Donato Bilancia

   La Mercedès utilisé par Bilancia

 

   Balancia Capturé
  

    Le nombre de meurtres a alarmé les autorités et toute la population génoise. Les dépositions faites à la police par Juli Castro et Luisa Cimminelli commencent à porter leurs fruits. L'identification rapproche les inspecteurs de leur cible. De plus, l'homme qui a vendu la Mercedes les amène sur la trace du tueur. Le transfert de propriété n'ayant pas été officialisé, les amendes infligées à Bilancia continuent d'arriver chez l'ancien propriétaire qui note de ce fait une coïncidence troublante : les amendes ont été infligées sur les lieux où les crimes ont été commis.
   Les carabiniers ont maintenant un visage, mais aussi un nom. Et ils ne tardent pas à lui mettre la main dessus. Le 6 mai, des traces de salive prélevées dans une tasse dans un bar ont le même ADN que celles retrouvées sur le lieu du meurtre d'Asodo. Le doute n'est donc plus permis, leur homme est Donato "Walter" Balancia. Ils vont directement le chercher chez lui.

Bilancia arrêté

   Bilancia arrêté

   Les aveux

   Arrêté, l'homme avoue immédiatement ses crimes, même ceux dont il n'est pas soupçonné. Il explique que ce qui la poussé à tuer est la trahison de Maurizio Parenti "J'ai toujours vécu comme un loup solitaire, mais je croyais en l'amitié. Avec cette phrase prononcée par Maurizio, je me suis senti poignardé dans le dos. Je suis désolé d'avoir tué Carla. Centerano, en revanche, a toujours été un homme visqueux et je l'ai traité comme tel. C'est la raison qui m'a fait exploser et a fait émerger une incroyable violence en moi."

   Il raconte avec précision chacun de ses crimes et illustre ses projets futurs. Il aurait, selon lui, cessé de tuer. Il aurait voulu "laisser Gênes se reposer". Ca aurait été alors le tour des hôtes des tripots. Mais finalement, il est heureux de s'être fait arrêter. "J'ai toujours pensé que ce serait fini, peut-être à la suite d'une fusillade avec la police". En lui, l'idée du suicide est toujours présente, ce n'est que par lâcheté qu'il n'a pas pu mettre l'arme sur sa tempe et tirer.
   L'idée du suicide le poursuit même jusqu'en prison.

   Les procès

   Le premier procès commence le 13 mai 1999. Donato Bilancia choisit de ne pas être présent dans la salle d'audience. Il  regarde les débats à la télévision en circuit fermé dans sa cellule de la prison de Chiavari. Après tout, il a déjà tout avoué et estime ne pas avoir le besoin de paraître. Il veut rester loin des projecteurs.
   Pour les psychiatres qui l'examinent, Bilancia souffre d'un trouble du comportement qui n'a cependant pas affecté sa capacité à comprendre la réalité des crimes qu'il commettait. Les avocats ont pointé du doigt l'enfance difficile de l'accusé, la disparition tragique de son frère auquel il était très attaché, les accidents qui ont miné son intégrité physique et mentale.
   La Cour d'Assises déclare malgré la plaidoirie des avocats de la défense, Bilancia coupable et le condamne à la prison à vie et ordonne qu'il ne soit jamais libéré. Il va faire appel, mais la Cour et ensuite celle de Cassation vont toutes deux confirmer les condamnations de première instance. Il est envoyé à la prison de Paduan où le psychiatre et neurologue Vittorinao Andreloli va l'examiner.

Donato Bilancia

   Donato Bilancia

   Diagnostic

    Le psychiatre dégage de nombreux éléments pour expliquer le parcours meurtrier de Walter Bilancia : enfance malheureuse, violence psychologique subie, sentiment d'infériorité envers les autres, petit pénis, suicide de son frère, échec de sa vie sociale. Bilancia est un masochiste dans la mesure où il n'a pas confiance en lui. Tuer se traduit par une série de meurtres en continu. Parallèlement à son sentiment d'infériorité, un sentiment de grandeur émerge qui compense le néant intérieur qu'il peut ressentir. C'est aussi le sens de l'honneur qui est très important pour lui et qui le pousse à des délits majeurs afin de tenir parole envers ceux à qui il a promis. Les trahisons amicales sont alors d'autant plus lourdes pour lui et il devient dans sa tête la victime dont tout le monde s'est moqué.
   Il oscille constamment entre l'idée de grandeur et une perception négative de lui-même et lorsque cet équilibre fragile se rompt, le côté négatif de Bilancia (B2) prend le relai du côté positif ou neutre (B1). La perspective d'un nouvel échec l'amène à choisir entre deux alternatives : punir les autres ou se punir.
   Son avocat, Umberto Garaventa, déclarera : "Pour moi, cet homme est fou."

Donato Bilancia
Lettre de Donato Bilancia

Lettre de Donato Bilancia

 

 

Victimes

- Giorgo Centanaro, 58 ans
- Maurizio Parenti et sa femme Carla Scotto
- Bruno Solari et sa femme Maria Luigia  Pitto
- Luciano Marro et Giangiogio Canu, 52 ans
- Bodejana Almerina
- Ljudmila Zubskova
- Enzo Gorni
- Massim Gualillo et Candido Rando
- Evelyn Esohe Endoghaye, 27 ans
- Elisabetta Zoppetti, 32 ans
- Mema Valbona
- Maria Angela Rubino
- Giuseppe Mileto, 51 ans

 

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Livre (en Italien)

Prix : 25€

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Sources :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Donato_Bilancia
- http://www.latelanera.com/serialkiller/serialkillerdossier.asp?id=DonatoBilancia&pg=6
- https://murderpedia.org/male.B/b/bilancia-donato
- https://alchetron.com/Donato-Bilancia
- https://www.ilquotidianoitaliano.com/foto/2011/12/news/donato-bilancia-il-serial-killer-scrive-voglio-aiutare-bimbo-bisognoso-127481.html/
- https://thewaynorssecrets.blogfree.net/?t=3550982
- http://www.poliziaedemocrazia.it/live/index.php?domain=rubriche&action=articolo&idArticolo=1393
- https://sifmanci.myblog.it/2009/08/donato-bilancia-il-serial-killer-una-scia-di-sangue/

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