Le procès de Nordahl Lelandais a débuté ce lundi 3 mai. L'ancien maître-chien est accusé, après avoir tué la jeune Maëlys, d'avoir tué le caporal Arthur Noyer âgé de 23 ans dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 après une sortie en boîte de nuit à Chambéry.
Nordahl Lelandais comparaît jusqu'au 14 mai devant la cour d'assises de Savoie, à Chambéry, pour ce meurtre. Après avait nié à plusieurs reprises avoir tué le caporal, il a fini par reconnaitre avoir croisé le chemin du militaire et l'avoir pris "en stop" .
Le 29 mars 2018, peu de temps après avoir avoué le meurtre de Maëlys de Araujo, il est finalement passé aux aveux face aux enquêteurs et évoquait alors une "bagarre" qui a mal tourné.
Emprisonné depuis 4 ans et placé à l'isolement, pour le protéger des prisonniers, c'est la première fois que les médias pourront filmer le meurtrier. Cependant, la loi interdit de photographier ou de filmer l’accusé avant le début de l’audience, à moins que ce dernier ne donne son accord et que le président de la cour ne l’autorise. Il faudra donc attendre un peu pour avoir des clichés de celui qui s'est présenté aujourd'hui avec une corpulence athlétique, cheveux courts grisonnants et légère barbe poivre et sel sur chemise bleu pâle et pantalon beige.
Au président de la cour qui lui demande de décliner son identité et sa profession, Nordahl Lelandais s'est présenté comme cariste. Quand celui-ci lui a demandé s'il voulait rester sur ses positions concernant la mort d'Arthur LeNoyer, Lelandais a répondu d'une voix claire : "Oui. J’ai donné la mort à Arthur Noyer, mais sans vouloir la lui donner. J’ai jamais voulu lui donner la mort ».
Le soir du meurtre d'Arthur Noyer, Nordahl Lelandais cherchait à assouvir un besoin sexuel et cherchait un partenaire, selon la synthèse de l'ordonnance de mise en accusation. Le président a rappelé que le même jour, il avait échangé des messages à caractère sexuel avec un homme puis une femme. Cette dernière lui avait même demandé de « calmer sa pulsion ».
Lelandais a lui toujours affirmé que la rixe avec le caporal Noyer n’avait pas pour origine un motif sexuel.
Pour ce meurtre, il encourt la peine de 30 ans de prison.
Sa mère appelée à la barre pour parler de l'enfance de son fils
Sa mère était appelée à la barre pour témoigner de l'enfance et du comportement de son fils. Lors d'un reportage télévisé, elle s'est montrée désemparée et disait se poser "mille questions" depuis que son fils faisait l'objet de telles affaires. "J'ai zéro réponse. C'est dur. Ce n'est pas possible, je me dis. J'ai parlé à Nordahl. Je lui ai dit : 'Mais Nordahl...' Il m'a répondu : 'Je sais pas, je sais pas...' Je ne le reconnais pas. Ce n'est plus le même que j'ai connu. Ce n'est plus le même".
Aujourd'hui, elle a laissé entendre que son fils n'avait pas eu de problèmes durant son enfance qui avait été joyeuse, même si son père pouvait ne pas se montrer trop présent. Jamais il n'a été battu ou violenter d'une quelconque manière.
Une personnalité brutale
D'autres personnes ont livrés, eux, en interview un avis contraire sur le meurtrier. Parmi eux, le directeur du collège où Nordahl a fait ses études. Celui-ci se rappelle de ses mauvais comportements, et de ses parents fermés à la discussion, incapables de remettre en cause leur fils, et de le "recadrer". Ses professeurs quant à eux parlent d'un garçon "fourbe et menteur"
Son commandant de bataillon cynophile se souvient lui d'un militaire taciturne et isolé "qui n'hésitait pas à martyriser son chien "presque à l'étrangler, pour montrer que c'était lui le maître".
Un collègue au restaurant où il travaillait se souvient que Nordahl "aurait incendié l'établissement en 2008 après avoir volé des bouteilles d'alcool."
Une ancienne compagne l'a dépeint comme un homme "menteur infidèle et agressif" qui l'aurait menacée lorsqu'elle a décidé de le quitter. "Il m'a dit qu'il allait m'éclater la tête contre le mur", a-t-elle entre autres affirmé.
Si le procès concernant le meurtre du caporal Noyer vient à peine de commencer, l'ombre de Nordahl Lelandais plane toujours sur quarante disparitions non élucidées, dont celle de Thomas Rauschkolb, jeune homme de 18 ans mort en 2015, qui fréquentait la même boite de nuit que lui.
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