FICHE
Nombre de victimes : 6, voire 10 (correspondant aux restes et aux os d'individus découverts) restes
Nom : András Pándy
Date de naissance : 1er juin 1927 à Tchop ( Csap ) (Yougoslavie)
Décès : 23 décembre 2013
Victimes : sa famille
Profil : Père et mari abusif - Hypercontrôlant - Manipulateur - Pervers sexuel
RESUME
C'est l'histoire d'un couple démoniaque père-fille qui s'amorce. Pendant trois ans, ils élimineront au minimum 6 personnes, dont 2 épouses et 4 enfants. Pour être mieux dissimulés, les corps seront méthodiquement découpés, les parties identifiables étant dissoutes avec un acide utilisé pour les canalisations. Les corps ainsi réduits seront stockés au deuxième étage de la maison avant d'être déversés dans les égouts. Le reste des corps sera déposé parmi les poubelles à l'extérieur de l'abattoir d'Anderlecht.
HISTOIRE
Alors que l'affaire Dutroux a éclaté un an à peine auparavant, la Belgique est secouée par l'affaire d'un nouveau tueur en série. Celle d'Andras Pandy, pasteur d'origine Hongroise exilé en Suisse puis en Belgique, auteur de 6 meurtres de membres de sa famille. Pas n'importe lesquels. Non. Sa femme et ses enfants... dont les os seront découverts dans l'une des trois demeures bruxelloises du pasteur.
C'est François Monsieur, le commissaire de Police Judiciaire qui mettra la main sur le prévenu. Appelé par la substitut du procureur du Roi, l'homme hérite d'un dossier oublié que son flair va permettre d'élucider...
Le berceau de l'Eglise réformée de Hongrie se trouve à Debrechen. C'est à cet endroit qu' Andras Pandy passe la plupart de ses jeunes années. Au début des années 50, il a 23 ans et fréquente la faculté de théologie où il se révèle être un élève brillant, mais solitaire. En 1957, ayant réussi ses examens, Pandy et sa première femme, Ilona Sorès après un détour en Suisse, s'installent en Belgique, à Liège. Il célèbre alors le culte de la communauté hongroise dans deux temples à Bruxelles et Liège, dont un, rue de Hesbaye avec l'assentiment du synode, et utilise une camionnette qui fera fonction de chapelle itinérante. Avec l'argent que lui donnent les fidèles pour le temple, Pandy achète des immeubles qu'il dit être à des fins religieuses. L'un de ses immeubles est situé rue VanDenBranDen dans lequel il s'installe avec toute sa famille. Il détourne aussi l'argent de certains de ses paroissiens, notamment de personnes facilement manipulables comme des personnes âgées, les ruinant en leur faisant signer de faux papiers.
Au milieu des années 70, les fidèles finissent par se rendre compte de la supercherie et le dénoncent pour escroquerie. C'est alors la fin de l'église hongroise de Belgique. Pandy est renvoyé, mais cela ne l'arrête pas. De chez lui, il enregistre des cours sur un dictaphone en néerlandais.
De son premier mariage avec Ilona, Andras aura trois enfants : Agnès (1958), Daniel (1961) et Zoltan (1966). Ce n'est pas un père affectueux, mais un dominateur au sein de sa famille. Il se révèle être quelqu'un de très dur envers chacun des membres de la maison. Les enfants seront décrits comme étant habillés parfois de vêtements usés, mal vêtus, ce qui étonnera plus d'un paroissien. En présence d'autres personnes, il leur interdit même de parler et d'exprimer leur opinion.
A la fin des années 60, les relations entre Pandy et sa femme s'enveniment. C'est le divorce. Pandy reste avec les enfants et a recours aux petites annonces dans la presse hongroise, à la recherche d'une nouvelle épouse. Plusieurs femmes se manifesteront d'autant plus que Pandy n'est pas contre d'accueillir au sein de sa maison de nouveaux enfants. Edith Fintor intéresse plus particulièrement le pasteur. Elle est divorcée, fille de pasteur, et mère de trois filles.
La nouvelle fratrie et épouse débarque à Bruxelles, à Molleenbeck, en 1980 après un mariage en 1979.
Andras Pandy
De cette nouvelle union naîtront un fils, Aaron et une fille, Reka. Pandy installe sur les enfants son emprise, impose sa loi. Il adopte ses belles-filles, Timéa, Aniko, Zsuzanna, et rebaptise les deux dernières. Là encore, personne ne peut sortir, avoir de contact avec l'extérieur sans son assentiment. Pour les vacances scolaires, Pandy ramène chez lui des pots de peinture et fait repeindre deux, trois fois tous les meubles de la maison par les enfants, ce qui les occupe jusqu'à la reprise de l'école.
Mais Pandy est aussi un père incestueux en plus d'être un père contrôlant. Agnès, sa fille aînée de 11 ans est considérée comme les meubles et faisant partie de ses possessions. Il abuse d'elle avec un rituel très précis. Agnès doit pénétrer par une porte dans la chapelle installée dans la maison, passer par la galerie où se trouvent les statuettes religieuses, retrouver son père, puis sortir par une porte différente de la première.
Il imposera des relations sexuelles également à ses belles-filles en prétextant par moment "une cure médicale" ou "la tâche d'enseignement d'un bon père de famille" pour leur apprendre ce qu'est une relation sexuelle.
En 1984, Timea, 17 ans, fille aînée d'Edit, tombe enceinte. La jeune fille garde longtemps le secret, ne comprenant pas ce qui se passe. Elle est désorientée comme elle l'écrira dans son carnet intime. Elle se sent seule et animée d'un sentiment de culpabilité. La vérité, bien sûr, sera cachée aux yeux des autres et la famille fera croire que c'est Edith qui attend un nouvel enfant. Cet enfant sera prénommé Mark.
Timea se rebelle. Elle refuse que son enfant soit élevé par Andras Pandy.
L'assassinat va alors voir le jour...
Pandy utilise sa fille Agnès, et la manipule. Il a besoin d'elle pour éliminer Timea et récupérer l'enfant. Il dit à celle-ci que si elle ne tue pas Timea, toute leur famille va être brisée à jamais. Ce sera sa faute. Agnès s'exécute. Elle attire un jour Timea dans la cave de la maison et muni d'un bout de poutrelle en acier, tente de fracasser le crâne de sa "sœur". Mais Agnès rate son coup. Timea, blessée, parvient à s'échapper et ira déposer plainte auprès de la police de Mollenbeeck pour tentative de meurtre. A l'inspecteur qui l'interroge, Agnès prétendra qu'il s'agit d'un simple accident involontaire.
L'affaire est classée d'autant que Timea, persuadée par un Pandy plus que jamais manipulateur, retire sa plainte. La jeune fille prend son fils et s'enfuit aussitôt pour le Canada. Andras et Agnes se rendent au Canada à la recherche de Timea. Ils ne la retrouveront pas. Andras retournera au Canada en 1988 et 1989.
Pandy est furieux d'autant que cette histoire a permis à d'autres membres de sa famille, Edit et sa fille Andrea, de commencer à vouloir se rebeller. Sa décision est simple. Elles doivent être tuées.
Méthodiquement, Pandy élabore un scénario qui doit faire croire aux yeux de tous que les deux femmes sont parties vivre ailleurs. Il briefe Agnès qui devient une nouvelle fois sa complice. Celle-ci entraine sa belle-mère et sa sœur au sous-sol. Cette fois-ci pour qu'il n'y ait pas de problème de fuite, c'est Pandy lui-même qui se charge de la sale besogne. Son arme sera le marteau. Il en assène plusieurs coups contre le crâne de l'une et de l'autre.
La mort est sans issue.
En août 1986, Andras Pandy se rend avec Tunde, en Allemagne d'où il envoie une carte postale et un télégramme signés Edit Fintor. ceci afin de camoufler le meurtre.
Un an s'écoule. La famille d'Edit s'inquiète de ne plus avoir de nouvelles...
Il n'y aura pas de réactions de la part de la police.
Deux ans plus tard, le 20 mars 1988, Ilona Sores, la première épouse de Pandy, et son fils de 27 ans, Daniel, sont tués par balle par Agnes. Le 4 avril, ce sera au tour de Zoltan. A nouveau, le pasteur et sa fille découpent les corps avant de les évacuer.
Lors des vacances de Pâques de la même année, Agnes et Andras vident l'appartement d'Ilona et envoient une carte au nom d'Ilona depuis Maubeuge à la soeur d'Andras Pandy.
En juin 1989, alors qu'Agnès se trouve vers la mer du Nord, Tunde est tuée par Andras Pandy. Le corps est dissout dans l'acide.
Puis les années passent...
Puis Agnès grandit. Peu à peu, elle s'échappe de l'emprise de son père et craint pour le sort de sa jeune demi-soeur, Reka. En 1992, elle finit par dénoncer son père pour inceste et évoque les disparitions de 6 membres de sa famille.
Pandy est immédiatement entendu. Ne se démontant pas le moins du monde, il fait passer sa fille pour folle et prétend qu'elle est aux mains d'une secte.
L'affaire est enterrée jusqu'en 1997.
L'affaire Dutroux est passée par là, et les affaires de disparitions sont rouvertes. La police ira même fouiller la maison que Pandy possède à Budapest, interrogeant nombre de témoins. En effet, Pandy aurait engagé des figurants pour jouer le rôle de ses enfants disparus lors de ses séjours à Budapest pour donner le change. Des femmes ayant séjourné en Hongrie et en Belgique seront interrogées sur le caractère et la vie de celui-ci, dont une certaine Maria qui sera manipulée par Pandy pour fabriquer des preuves. La femme travaillant dans un orphelinat de Budapest, le pasteur lui aurait demandé de lui trouver une jeune fille ressemblant à sa fille Reka, pour tourner un film.
Aaron Pandy | Agnès Pandy |
De son côté, la police hongroise trouve des ossements dans l'une des maisons de Bruxelles. Ces ossements appartiennent à 10 corps dont certainement des femmes hongroises disparues lors de leur venue en Belgique.
Pandy quant à lui, nie toujours toute implication et répète en boucle la version de la secte concernant sa fille Agnès qui a fini par tout révéler au commissaire François.
Elle avoue avoir participé avec son père à l'assassinat de cinq membres de sa famille et précise qu'elle a elle-même tué sa mère.
Le procès
L'instruction du procès durera cinq ans. Agnès donnera aux jurés le maximum d'indications sur les meurtres et la vie à l'intérieur de la cellule Pandy, tandis que son père se jugera comme innocent (un second Dreyfus) et victime d'une fille dont le cerveau a été lavé par ladite secte.
Pour réfuter les histoires d'incestes et la venue de l'enfant de Timea, il allèguera que celle-ci s'est essuyée un jour avec une serviette sur lequel se trouvait du sperme, le sien. Ce qui l'aurait mis enceinte. Concernant les ossements retrouvés dans la cave, il dira qu'il s'agissait là d'un ancien cimetière de la ville.
En 2002, Andras Pandy sera finalement condamné à la prison à perpétuité. Agnès aura 21 ans d'emprisonnement.
Lui mourra à la prison de Louvain, en 2013, après avoir passé son temps à rédiger différentes versions de la prétendue vérité, et fait appel de la décision de justice.
Agnès sera libérée de la prison de Bruges en 2010 et se réfugiera dans un couvent de la région.
A savoir :
Il a été supposé qu'Andras Pandy pouvait être un agent du KGB envoyé en Belgique afin de glaner des renseignements sur le roi de Hongrie qui aurait pris la fuite et se serait réfugié en Belgique. Cette allégation ne fut jamais reconnue bien que certains policiers y aient cru. Peut-être cette supposition est-elle due au fait que Pandy avait décroché un diplôme de détective privé par correspondance...
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