Psycho-Criminologie

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psychologie et criminologie

Edward Wayne Edwards

 

"Vous allez vouloir me mettre une aiguille dans le bras".
C'est ainsi que le tueur en série, Edward Wayne Edwards, résume son chemin qui va le conduire vers la peine de mort. 

Et la mort, il l"a prodigué notamment à Watertown dans le Wisconsin. C'est là que Timothy Heck et sa petite amie, Kelly Drew, assistaient à une réception de mariage le 9 août 1980 à la Concord House, un établissement local. À 19 ans, les amoureux du lycée se tournaient vers l'avenir. Lui, voulait être fermier. Elle venait de terminer son école d'esthétisme. Ils avaient prévu de retrouver des amis après la fête, mais le couple va disparaître sans laisser de trace.+

Timothy Heck et sa petite amie, Kelly Drew
Timothy Heck et sa petite amie, Kelly Drew

Au bout de 48 heures, la police du comté de Jefferson lance une enquête sur la disparition du couple. Les forces de police de la région participent aux recherches de Heck et Drew, dont les vêtements ont été retrouvés à quelques kilomètres de la Concord House. La situation passe d'un cas de disparition à quelque chose de plus sinistre. La police interroge des employés de la Concord House, dont l'homme à tout faire Edward Wayne Edwards, qui déclare alors ne pas avoir d'informations à ce sujet.

Des semaines après la découverte des vêtements, deux corps en décomposition sont à leur tour retrouvés dans une zone boisée. Ils vont être identifiés plus tard comme étant Timothy Heck et Kelly Drew.

Aucune arme ne figure sur les lieux, mais le crime semble être dû à un coup de couteau. Les marques de ligature indiquent également une strangulation. La présence de sperme sur les vêtements de Kelly Drew  conduit également à soupçonner une agression sexuelle.

Le crime est connu alors sous le nom de "Sweetheart Murders". Malgré une enquête policière approfondie, les détectives finissent par être à court de pistes. À l'époque, John Edwards, le fils du bricoleur, n'avait que 9 ans. Il se souvient des équipes de recherche et des hélicoptères. Il dit aussi se souvenir que, juste après la découverte du corps, son père s'est empressé de faire déménager la famille, y compris ses quatre frères et sœurs, hors de la région.

John Edwards, le fils d'Edward Wayne Edwards
John Edwards, le fils d'Edward Wayne Edwards

 

La famille était souvent en mouvement, a raconté John Edwards, car son père était un homme perturbé. "Je ne pense pas qu'il savait comment contrôler ses émotions", a-t-il dit. "Il y avait une sorte de rage là-dedans".

En 2008, Richard Luell, aujourd'hui retraité et enquêteur spécial au ministère de la Justice du Wisconsin, a demandé la réouverture de l'affaire du meurtre des Sweethearts, vieille de près de 30 ans. "Alors que j'atteignais l'âge de la retraite, l'ADN faisait des progrès considérables", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il pensait que les avancées scientifiques pourraient faire avancer l'affaire. Luell a abordé l'affaire avec vigueur - et une intuition. Il pensait qu'il y avait de fortes chances que la police ait effectivement interrogé le tueur et que son nom figure dans les dossiers. Après deux mois de fouilles, le nom qui lui est apparu comme le plus évident est celui d'Edward Wayne Edwards, qui avait fui la région avec sa famille après les meurtres.

Les enquêteurs ont interrogé des témoins au sujet de l'homme à tout faire. Ceux-ci leur ont dit qu'Edwards était coléreux et instable, qu'il avait battu ses enfants et sa femme et qu'il était "fondamentalement un monstre".

Richard Luell a également appris qu'Edward Wayne Edwards, né en 1933, a été élevé dans un orphelinat et avait passé du temps en détention juvénile. D'autres activités criminelles avaient suivi, notamment un vol de banque à main armée dans les années 1960 à Akron. Arrêté en 1962 pour le vol, il a passé cinq ans derrière les barreaux. À sa sortie, il s'est marié et a fondé une famille. Il a prétendu avoir tourné le dos au crime et a écrit un livre à ce sujet, mais tout cela n'était qu'une façade, selon son fils, John Edwards. "Il n'a pas changé. C'était juste son alibi et sa façon de continuer à s'en sortir en faisant le mal", a-t-il déclaré. Son père avait l'habitude de trouver des emplois, d'accumuler des dettes, puis de s'enfuir dans une autre région.

 

Edward Wayne Edwards
Edward Wayne Edwards

L'équipe de Richard Luell savait qu'elle avait un moyen infaillible de relier Edward Wayne Edwards au meurtre des Sweethearts : l'échantillon d'ADN laissé sur les vêtements de Kelly Drew. Ils ont fini par retrouver le tueur et sa femme, dans un parc à caravanes à Louisville, Kentucky. À cette époque, il avait 74 ans, était obèse et avait besoin d'oxygène pour respirer. Il a accepté à contrecœur de subir un prélèvement buccal pour obtenir un échantillon d'ADN.

Dans un laboratoire d'analyse criminelle du Wisconsin, l'ADN d'Edward Wayne Edwards et le matériel génétique trouvé sur la scène du crime ont concordé. Le 30 juillet 2009, il a été arrêté et amené au Wisconsin.

À cette époque, son fils John Edwards avait 37 ans et travaillait pour une compagnie d'assurance. Il s'était volontairement éloigné de son père violent. Pourtant, il s'est demandé comment sa vie et celle de sa mère allaient changer avec cette nouvelle. "Ce que j'ai pensé, c'est ce que les gens penseraient du fait que ma mère vive avec lui", a-t-il confié aux producteurs du documentaire qui est consacré à cette histoire.

En avril 2010, Edward Wayne a été reconnu coupable et condamné à une double peine de prison à vie pour les meurtres de Sweetheart dans les années 1980.

A cette époque, le Wisconsin ne connaît pas la peine de mort, ce qui signifie qu'Edward Wayne allait passer le reste de ses années en prison.  "Il est entré et sorti de prison. Il sait ce qu'est la vie. Ce n'est pas un type qui veut être assis dans une salle de prison quelque part et mourir lentement", a déclaré Fil Waters, inspecteur de la criminelle à la retraite.

Edward Wayne Edwards a donc pris le contrôle de la situation. Il a envoyé une lettre au bureau du procureur de l'Ohio. Selon Brookellen Teuber, procureur adjoint du comté de Jefferson, Edwards y fait une déclaration provocante. Il a écrit qu'une fois que les fonctionnaires sauraient ce qu'il avait à partager, "vous allez vouloir me planter une aiguille dans le bras".

Edwards a donc avoué en plus avoir tué William "Billy" Lavaco, 21 ans, et Judith Straub, 19 ans, à Park Norton, Ohio, a rapporté l'Associated Press en 2010.

La similitude avec les meurtres de Sweetheart était frappante. Mais, coup de théâtre, il s'avère qu'à l'époque du meurtre, la peine de mort était inconstitutionnelle. Le plan d'Edward Wayne Edwards venait de se retourner contre lui.

Mais il n'avait pas encore joué sa dernière carte. Edward Wayne Edwards a alors avoué avoir assassiné son fils adoptif de 23 ans, Dannie Boy Edwards, en 1996, avec un fusil de chasse. Le motif ? Obtenir le versement de l'assurance-vie du jeune homme d'une valeur de 250 000 dollars.

Le 8 mars 2011, Edward Wayne Edwards a été condamné à mort pour le meurtre de Danny Boy Edwards. Il est mort plus tard cette année-là derrière les barreaux de causes naturelles avant l'exécution.  

John Edwards, son fils, a continué sa vie, mais le passé le hante toujours. "Quand je regarde en arrière maintenant en tant qu'adulte, je me sens très chanceux d'être encore en vie", a-t-il déclaré.

 

Retrouver le portrait de Edward Wayne Edwards sur ce site

 

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Source : www.owygen.com

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