Le tueur en série Michel Fourniret pourrait-il être impliqué dans la disparition de Virginie Bluzet, retrouvée morte ligotée en 1997 dans la Saône ? La Cour d'appel de Dijon a demandé mercredi 16 décembre de "nouvelles investigations" dans cette affaire à la demande de la famille qui aimerait notamment explorer la piste de l'ogre des Ardennes.
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Dijon "a confié de nouvelles investigations à un juge d'instruction de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire, ndlr) concernant les emplois du temps de personnes déjà condamnées pour des faits similaires", a indiqué le parquet général dans un courriel transmis à l'AFP, sans plus de précision. Ce arrêt est conforme aux réquisitions du ministère public, qui avait demandé que l'affaire ne soit pas classée.
Virginie Bluzet avait disparu le 7 février 1997 à Beaune (Côte d'Or). Elle avait été retrouvée morte le 17 mars de la même année dans la Saône, à Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire).
Elle était menottée, ligotée et bâillonnée. Les circonstances du meurtre n'ont jamais été établies. Un ami avait été mis en examen mais il avait bénéficié d'un non-lieu.
La famille demandait que soit explorée la piste de deux tueurs : Pascal Jardin et Michel Fourniret. Pascal Jardin a été condamné à la perpétuité en 2017 pour le viol suivi du meurtre de 123 coups de couteau, en 1996 à Blanzy (Saône-et-Loire), de Christelle Blétry. Il avait vu sa peine confirmée en appel le 3 octobre 2018.
L'avocat de la famille Bluzet, Didier Seban, avait fait valoir lors d'une audience devant la chambre de l'instruction que les meurtres de Christelle Blétry et Virginie Bluzet s'étaient produits à un mois d'écart dans la même région et que le restaurant où travaillait Virginie Bluzet était livré par l'entreprise où travaillait Pascal Jardin.
Me Seban, qui défend également les intérêts de l'association Christelle de Blanzy, réunissant des familles victimes de crimes non résolus, avait également demandé de s'intéresser à la piste du tueur en série Michel Fourniret, qui a séjourné en Bourgogne.
Aujourd'hui âgé de 78 ans, l'ogre des Ardennes, condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, a avoué en mars dernier sa responsabilité dans l'affaire Estelle Mouzin, une fillette disparue à l'âge de 9 ans en 2003.
L'affaire Virgine Bluzet fait partie des dossiers dits des "disparues de l'A6": une série d'homicides perpétrés en Saône-et-Loire dans les années 1980 et 1990, dont certains toujours non élucidés. Outre Christelle Blétry, il s'agit de Sylvie Aubert, étranglée en 1986, Nathalie Maire, étranglée en 1987, Carole Soltysiak, violée et tuée en 1990 et Vanessa Thiellon, droguée et battue à mort en 1999.
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