Plus d’un tiers des 1400 djihadistes en prison
en Europe sont détenus en France
Plus de 1 400 personnes sont détenues dans les prisons européennes. C'est la conclusion d'un travail mené par le Centre international d'étude de la radicalisation (ICSR), au King's College de Londres.
Si dans cette population les djihadistes représentent 82 % du total des détenus concernés, on note également une importante féminisation et une montée en nombre des militants d'extrême droite, précise cette analyse publiée cette semaine.
La France se situe devant l'Espagne et la Grande-Bretagne
La France est en première ligne et compte un tiers des détenus (549 sur un total de 1 405), devant l'Espagne (329), la Grande-Bretagne (238) et la Belgique (136). Les autres pays connaissent des populations à deux chiffres (Suède, Pays-Bas, Norvège, Danemark) ou n'ont pas de statistiques adaptées (Allemagne et Grèce).
Les dix pays admettent la difficulté de savoir vraiment ce qui se passe dans l'intimité des prisons. « Des outils d'évaluation du risque spécifiques à l'extrémisme sont désormais utilisés dans la majorité des pays étudiés », mais "le combat est compliqué face au mensonge de la part des djihadistes qui ont appris à déjouer les entretiens."
Faut-il regrouper les détenus ? Les répartir dans la population carcérale globale ? Les isoler ? Chaque solution a ses défenseurs mais les dispositifs mixtes se multiplient, indiquent les chercheurs, avec une attention particulière portée aux plus dangereux (regroupés ou séparés selon les pays), quand les détenus de moindre importance sont dispersés.
Tous les pays reconnaissent à cet égard « que le "désengagement" prend du temps et ne sera pas toujours un succès ». Le rôle de la prison comme incubateur de radicalisation n'est pas nouveau. Il y a plusieurs décennies, les islamistes égyptiens, l'extrême droite allemande ou les indépendantistes irlandais avaient eux-mêmes compris l'intérêt de la prison pour renforcer leurs mouvements respectifs.
« Bien avant que la direction de l'EI (Groupe Etat islamique) n'émerge du Camp Bucca, en Irak, les prisons ont été le centre de gravité de tous les groupes terroristes de l'ère moderne », rappelle le rapport qui fait de la prison une priorité de premier ordre.
Les recommandations du rapport sont les suivantes :
1) Évitez la surpopulation et le sous-effectif;
2) Développer l'expertise et former le personnel;
3) Partager des informations;
4) Évaluer les outils d’évaluation des risques et déterminer à quoi ressemble le «succès»;
5) Évaluer et adapter les régimes pénitentiaires;
6) Lier la prison et la probation;
7) Faites attention aux défis émergents.
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Sources :
AFP
Rapport du Centre international d'étude de la radicalisation
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