Nombre de victimes : 5 Type de victimes : hommes gays Période : Mars/Juin 1993 Surnom : "The Gay Slayer" - "Jack The Gripper" Nom : Colin Ireland Date de naissance : 16 mars 1954 Lieu de naissance : Dartford, Kent (Angleterre) Taille : 1m82 Poids : inconnu Sexualité : Hétérosexuel Mariage :Virginia Zammit (1982-1987) - Janet Young (1989 - ) Enfants : Non Parents : Père inconnu Niveau d'études : Lycée QI : Non connu Diagnostic : Psychopathe Condamnation : Prison à vie depuis le 20 décembre 1993 Type de tueur : Organisé - Type d'armes utilisées : Strangulation - une corde, un couteau, une paire de gants Modus Operandi : Colin Ireland se rendait au pub Coleherne où il se faisait passer pour
un adepte du SM. Il se rendait avec sa victime au domicile de celle-ci. Une fois là, il se débrouillait pour que celle-ci se déshabille avant de l'attacher face contre lit à l'aide d'une corde. Il le frappait ensuite en lui demandant le numéro de sa carte bleue puis l'étouffait. Avant de partir, il posait une peluche ou un jouet près du corps, nettoyait les lieux, restait plusieurs heures avant de partir par train Totem : Aucun
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Hôpital west hill dartford -kent
Enfance
Colin Ireland est né le 16 mars 1954 à l'hôpital West Hillde Dartford, dans le Kent, de père inconnu dont on sait juste qu'il s'agissait d'un assistant d'agent de presse. Sa mère a en effet refusé de nommer le géniteur alors qu'elle est tombée enceinte à l'âge de 17 ans et a accouché quelques mois plus tard. Même si elle ne voulait pas de son fils, elle a assumé la situation et pour vivre, a travaillé comme assistante dans un kiosque à journaux. Son salaire était maigre et il lui fut de plus en plus difficile de subvenir à leurs besoins. Les grands-parents maternels ont compris la situation et ont accepté d'aider leur fille qui est allée finalement vivre chez eux dans la maison familiale de Myrtle Road, à Datford. Elle et Colin vont y vivre cinq ans, jusqu'en 1959 où elle décide de déménager à Birch Road Gravesend.
Les six années suivantes vont être elles aussi difficiles, car la mère et le fils vont déménager neuf fois. La mère de Colin, peu qualifiée, n'avait accès qu'à des emplois partiels et peu rémunérés. Finalement, ils sont retournés vivre une nouvelle fois chez les grands-parents, seule solution pour offrir à son fils un semblant de vie stable.
1960, ils déménagent une nouvelle fois. Cette fois, ce sera pour Sidcup, dans le Kent puis Westmalling, dans un camp pour sans-abri, à Maidstone. Après seulement trois mois passés là, la mère de Colin décide de revenir chez ses parents.
Farnol Road, Photo : Streetview
En 1961, elle trouve un compagnon avec qui elle emménage à Farnol Road, Datford où ils vont vivre durant trois ans. La situation se stabilise et la mère de Colin se marie avec Saker, un électricien qui devient officiellement le beau-père de Colin. Mais celui-ci n'a pas d'emploi stable et la famille est très instable financièrement.
En 1964, Colin Ireland a 10 ans quand ses "parents" sont expulsés de leur maison de Farnol Road pour non-paiement de loyer. Colin retourne alors vivre avec sa mère chez les grands-parents et comme aucun homme n'était autorisé chez eux, le beau-père est parti vivre de son côté. Plus tard, cette année-là, sa mère découvre qu'elle est enceinte de son second enfant et malgré une situation financière désastreuse, elle décide à nouveau de garder l'enfant. Elle place Colin dans une famille d'accueil de Waincott (Kent) et peu après la naissance, récupère son fils et repart vivre avec Saker qui va les quitter peu de temps après, les laissant sans le sou.
Colin Ireland
En 1966, Colin a 12 ans et sa mère rencontre un nouvel homme avec qui elle se lie et qu'elle finit par épouser. Cette fois, Colin refuse de prendre son nom et décide de s'appeler comme sa mère, Ireland. La nouvelle famille déménage à Clyde Street (Kent) où ils vont rester durant cinq ans. Le mariage semble pour la première fois offrir une stabilité à Colin, son beau-père se montrant aimant et offrant une vie normale à sa femme.
L'enfant va fréquenter durant son enfance près de six écoles primaires entre cinq et dix ans. Toujours étiqueté comme étant "le petit nouveau", et avec sa silhouette étrange, mince et dégingandée, ses jambes arquées, il a du mal à s'intégrer et à se faire des amis. A l'adolescence, il fait de plus en plus l'école buissonnière, souvent avec la permission de sa mère et quand il va à l'école, il se fait systématiquement rabroué, car il arrive presque toujours en retard.
C'est donc difficilement qu'il parvient à se frayer un chemin jusqu'au lycée. Ce n'est pas un bon sportif, il n'est pas très athlétique, et n'est donc jamais choisi pour jouer dans les équipes de football ou de cricket de l'école. Colin Ireland est devenu un garçon triste, solitaire et renfermé. Ses quelques amis sont comme lui : immatures.
Clyde street, sheerness
Pendant son séjour à Sheerness, il est approché à 4 reprises par des hommes plus âgés qui cherchent à avoir des relations sexuelles avec lui. La première de ces rencontres a lieu quand Colin Ireland travaille dans un champ de foire pendant ses vacances d'été. L'un des commerçants propose de lui offrir un collier pour sa mère en échange d'un acte sexuel. La deuxième fois a lieu quand Colin a 12 ans, et se trouve dans les toilettes publiques. Un homme dans la vingtaine s'impose et reste le regarder. La troisième fois se passe dans une salle de cinéma où l'opticien du village lui propose des faveurs sexuelles. La quatrième fois, c'est un homme travaillant dans un magasin d'occasion qui cherche à lui forcer la main. Colin Ireland refuse comme à chaque fois les avances de cet homme. Ces 4 faits vont le bouleverser à tout jamais et le remplir d'une colère qui ne se départira jamais et se transformera en meurtres.
Finchden manor school
Le début de l'âge adulte
C'est à l'âge de 16 ans, en 1970 que Colin Ireland va commettre son premier crime. Dévasté par ce qu'il a subi, par sa vie familiale, sa scolarité défaillante, il s'enfuit pour Londres. Il a besoin très rapidement d'argent et se met à voler.
Son butin ? 4£.
La police lui tombe dessus, mais le tribunal est clément et le comté décide, plutôt que de le punir, de l'envoyer à la Finchden Manor School, dans le Kent. c'est une école dite "de libre expression" qui n'accepte que les garçons ayant des problèmes psychologiques et étant en retard sur le plan scolaire.
Mais comme pour les autres classes, Colin Ireland est malmené par ses camarades et dans un geste de frustration et de vengeance, il met le feu aux affaires d'un des garçons qui l'embête. C'est son premier acte d'incendie criminel, mais il admettra plus tard avoir un intérêt pour le feu depuis tout petit et avoir fait de nombreux cauchemars dans lesquels il y a avait un incendie. Un des professeurs parvient à éteindre le feu et Colin est renvoyé de l'école. Finchden Manor ne portera cependant pas plainte contre lui.
Il se retrouve alors une nouvelle fois à Londres.
Sans abri et sans argent, Colin a recours pour survivre au vol. A 17 ans, il est arrêté et condamné à passer quelques mois dans une école de redressement à Hollesly Bay qui dispense non seulement des thérapies, mais aussi offre une formation professionnelle. Cependant, il a du mal à rester en place et se fait à nouveau arrêter. Cette fois, le tribunal l'envoie purger sa peine dans une vraie prison, à Rochester, puis à Grendon.
Colin Ireland
Libéré à 18 ans, Colin Ireland rencontre sa première petite amie alors qu'il se trouve dans un état mental qu'il qualifiera lui-même plus tard de confus et de malheureux.
Durant deux ans, il rejoint la Marine et devient cadet. Ce sera le seul moment réellement positif de sa jeunesse.
Il a 21 ans en décembre 1975, quand il est reconnu coupable de deux chefs d'inculpation pour cambriolage, vol de voiture et dommages matériels. Il est condamné à 18 mois de prison. Il va en purger 12 à Londres avant d'être transféré à la prison de Lewes. A sa libération, en novembre 1976, Colin Ireland part vivre à Swindon où il rencontre sa seconde petite amie avec qui il va avoir sa première relation sexuelle. C'est une Antillaise de cinq ans son aînée, mère de quatre enfants. Ils vivent ensemble quelques mois avant de se séparer.
En 1977, Colin est à nouveau condamné à 18 mois de prison pour avoir proféré des menaces et il va ensuite écopé de deux ans supplémentaires en 1980 pour vol, puis à deux mois en 1981, pour arnaque, et six mois supplémentaires en 1985. Entre ses périodes de prison, Colin, peu qualifié, prend tout ce qu'il peut comme travail temporaire et sera tour à tour pompier volontaire, chef de restaurant, bénévole dans un refuge pour sans-abri, videur dans des bars et une discothèque gay.
Colin Ireland
Les mariages et divorces
C'est en 1981, alors qu'il est chef dans un restaurant de troisième zone qu'il rencontre Virginia Zammit, lors d'une conférence sur le survivalisme. Elle a 36 ans, lui 27, a une fille de 5 ans et est confinée dans un fauteuil roulant après un accident de voiture qui l'a paralysé à l'âge de 24 ans.
Le couple se marie en 1982 et Colin Ireland est enfin heureux. La famille s'installe dans un logement à Holloway. Les voisins de Colin le surnomme "The gentle giant" (le géant gentleman). Malheureusement, le bonheur et la stabilité sont brefs et Colin retourne rapidement en prison. Quand il en sort, il se montre de plus en plus agressif et le couple finit par divorcer en 1987 après que Colin ait eu une liaison avec une autre femme.
En 1989, il rencontre Janet Young, la propriétaire du pub Globe à Buckfast, dans le Devon. Elle a deux enfants, âgés de 11 et 13 ans et vit au-dessus de son pub. Dans la semaine qui suit leur rencontre, Colin s'installe avec eux et se marie avec Janet quatre mois plus tard. Il présente sa femme à sa mère qui vit à Margate et pour ce faire, prend la voiture de Janet, en profite pour vider leur compte bancaire commun et prend la fuite, laissant tout le monde devant les faits accomplis.
Southend-on-sea
En 1991, son second mariage ayant échoué par sa faute, il déménage à Southend-on-sea dans l'Essex, à 60 km de Londres, sur le côté nord de l'estuaire de la Tamise. Il travaille dans un refuge pour sans-abri tout en étant lui-même par moment, sans-abri.
En 1992, plusieurs personnes du refuge commencent à se plaindre de lui et acculé, il finit par démissionner. Colin devient de plus en plus aigri et commence à en avoir marre de sa vie d'errance et de ses problèmes à trouver un travail fixe.
Il a 39 ans en 1993, et la rage fait partie de sa vie. Il a commis jusqu'ici des délits plutôt mineurs mais décide le 1er janvier de changer cela : il sera dorénavant tueur en série. Il est en effet fasciné par eux et passe de nombreuses heures à étudier leurs faits, méticuleusement. Il connait les techniques du profilage visant à localiser un tueur au travers de son profil géographique ( un rayon de 7 km) de là où il vit. C'est pour cette raison que Colin va choisir comme terrain de chasse Londres, trompant délibérément la police en s'éloignant de son domicile de Southend-on-sea.
Pub Coleherne
Les meurtres
Son premier forfait va se dérouler au pub Coleherne à Bromption Road qui se situe à l'ouest de Londres. C'est un endroit qui est réputé pour sa facilité à se trouver un partenaire d'un soir. Les clients portent un mouchoir avec un code de couleur qui tend à signaler aux célibataires leurs préférences sexuelles, ce qui évite les malentendus. Colin Ireland commence à fréquenter le pub le 8 mars 1993. Il s'y fait passer pour un "top", c'est-à-dire un maitre SM (un partenaire dominant). Sa première victime sera un chorégraphe de 45 ans, Peter Walker. Peter est ce que l'on appelle un dominé, un esclave, un partenaire soumis qui approche Colin et l'emmène à son appartement de Battersea.
Peter Walker
Là, Peter Walker laisse Colin le bâillonner avec des préservatifs et l'attacher au lit à baldaquin avec une corde en pensant que c'est le jeu des préliminaires. Mais cela va devenir rapidement violent. Colin est effectivement venu avec son "kit de meurtre" qui contient une corde, un couteau, une paire de gants et des vêtements de change. Une fois Peter attaché et incapable de se défendre, Colin Ireland utilise alors une laisse de chien, une ceinture et ses poings pour administrer à sa victime des coups violents avant de lui placer un sac en plastique sur la tête et le tuer par suffocation. Il n'en reste pas là et lui brûle les poils pubiens pour voir à quoi cela ressemble. Colin, une fois son forfait effectué, nettoie l'appartement de ses traces. C'est en fouillant les affaires de sa victime qu'il découvre que Peter est séropositif. Cette découverte l'énerve tellement qu'il fourre un préservatif dans la gorge du jeune homme et un autre dans sa narine. Il place également deux ours en peluche dans la position évoquant un "69" sur le lit près du corps et reste dans l'appartement jusqu'au petit matin afin d'éviter les voisins. Il rentre ensuite chez lui à Southend en prenant les transports en commun et jette ses vêtements, gants et chaussures par la fenêtre d'un train. Colin Ireland, qui avait enfermé les chiens de sa victime dans une pièce, fait savoir par un appel anonyme au journal The Sun où les trouver afin de les libérer et que l'on découvre surtout sa victime. La police pense alors au vu des indices qu'elle récolte qu'il s'agit là d'un jeu SM entre deux adultes qui a mal tourné et se tourne alors vers la communauté Gay. Mais là, elle trouve porte close, personne ne parle, car la police a mauvaise réputation dans la communauté SM, car une loi nouvellement adoptée vient de rendre illégal le SM entre adultes consentants.
Christopher Dunn
Après une pause de deux mois, Colin Ireland ressent le besoin de tuer à nouveau et retourne au pub Coleherne, le 28 mai 1993 pour rechercher sa deuxième victime. L'homme sera un bibliothécaire de 37 ans nommé Christopher Dunn qui fera savoir à Colin qu'il aime être dominé. Il l'invite à son appartement de Wealdstone. Après avoir regardé une vidéo SM ensemble, Colin propose à Christophe de se préparer et retrouve quelques minutes plus tard Dunn, nu, à l'exception d'une ceinture cloutée et d'un harnais. Le modus operandi est le même à peu de chose près que celui du précédent meurtre. Colin Ireland oblige Dunn à s'allonger ventre sur le lit et lui lie les pieds et lui menotte les mains. Il le bat alors et le torture, tenant une flamme à proximité des testicules de Dunn avant de l'étouffer à mort en lui fourrant des morceaux de tissu dans la bouche.
Cette fois, Colin décide de se rembourser de la corde et autres choses (boissons notamment) engagées pour perpétrer son meurtre. Il est en effet au chômage et force Christopher Dunn avant de le tuer à lui livrer le code de sa carte bancaire. Comme pour la première fois, après avoir nettoyé, il reste plusieurs heures dans l'appartement. Le long du chemin de son retour vers chez lui, il va se débarrasser des gants et des chaussures qu'il a portés et se rend à la banque de Dunn pour y retirer 200£.
Deux jours après le meurtre, un ami de Christopher le découvre. Nous sommes le 30 mai 1993. Une fois de plus la police va penser qu'il s'agit là d'un jeu sexuel entre adultes qui a mal tourné et ne lie pas les deux meurtres entre eux.
Perry Bradley III
Six jours après ce meurtre, Colin Ireland retourne au Coleherne pour y trouver sa troisième victime, le 4 juin 1993. Son choix se porte sur Perry Bradley III, âgé de 35 ans, homme d'affaires du Texas, fils d'un militaire américain, membre du congrès. Colin accompagne Bradley à son appartement de Kensington et lui suggère rapidement des préliminaires, mais Perry Bradley est réticent car le SM ce n'est pas trop son truc. Il finit quand même par céder quand Colin lui fait comprendre qu'il en a besoin pour s'exciter. Il attache donc Perry, face contre terre sur le lit, et lui place un noeud coulant autour du cou. La main sur la corde, il exige que sa victime lui donne le code de sa carte bleue. Perry lui propose de l'accompagner à la banque pour lui donner l'argent, Colin refuse et le menace cette fois avec un briquet. L'homme cède et Colin le tue en l'étranglant puis place sur son cadavre une poupée.
Après avoir effectué le nettoyage habituel, Colin Ireland quitte l'appartement le lendemain matin avec 100£ qu'il a trouvé chez sa victime et se rend ensuite à la banque pour y retirer 200 autres livres. Une fois de plus, la police n'établit aucun lien entre les différents meurtres, ce qui commence à énerver Colin qui recherche la publicité et la reconnaissance en tant que tueur en série. Il se décide alors à tuer à nouveau.
Andrew Collier
Ce sera le 7 juin 1993. Il retourne au bar et rencontre Andrew Collier, 33 ans. L'homme travaille comme gardien dans un quartier sécurisé. Les deux hommes se rendent chez Collier dans son appartement à Dalston. Andrew se laisse attacher et menotter et une fois de plus, Colin exige de lui le code de sa carte bancaire. Sa victime refuse et il l'étrangle à l'aide du noeud coulant. En effaçant ses traces, Colin découvre qu'Andrew était séropositif. La fureur s'empare de lui et il décide de brûler des parties du corps de Collier et d'étrangler son chat. Il lui met un préservatif sur le sexe, un autre dans la bouche et un sur la queue de l'animal et positionne le chat de façon à ce que sa queue soit au niveau des lèvres d'Andrew. Colin Ireland s'empare ensuite du Mug dans lequel il avait bu, vole 70£ et s'en va le lendemain à l'heure de pointe.
Scène de crime chez Andrew Collier
Finalement, la police finit par lier les meurtres de Peter Walker et d'Andrew Collier, en raison des similitudes des scènes et notamment l'utilisation des préservatifs. Les enquêteurs comprennent qu'ils ont affaire à un tueur en série. D'ailleurs, Colin Ireland les appelle le 12 juin 1993 pour leur dire qu'il a tué 4 hommes et qu'ils doivent l'empêcher de tuer à nouveau parce qu'il allait commettre un nouveau meurtre.
Sa cinquième et dernière victime est d'ailleurs le chef maltais Emmanuel Spiteri, 41 ans, qui aimait s'habiller de cuir. C'est dans la nuit du 12 juin 1993 qu'ils se rencontrent, toujours au Coleherne et qu'ils se rendent ensuite chez la victime, en train, à Catford. A peine arrivé, Colin attache Spiteri à son lit, le menotte, lui met un noeud coulant autour du cou et lui demande son code de carte bancaire avant de l'étrangler. Il regarde ensuite la télévision jusqu'au matin suivant et, avant de partir, tente de mettre le feu à l'appartement en espérant que l'immeuble entier va s'enflammer. Mais le feu s'éteindra de lui-même dans la chambre de Spiteri.
Le lendemain, Colin Ireland appelle la police et leur fait savoir qu'ils doivent chercher un corps dans le sud de Londres et leur donne l'adresse. Il leur dit également qu'il a lu beaucoup de livres sur les tueurs en série et que pour atteindre la classification de serial killer faite par le FBI, il doit avoir cinq victimes au compteur, ce qu'il a réalisé. Il peut donc s'arrêter.
Le 15 juin 1993, la propriétaire de l'appartement de Spiteri découvre le corps de son locataire et appelle la police.
Photo de la caméra de surveillance
L'arrestation
La police décide de lui mettre le grappin dessus et organise une campagne médiatique avec conférence de presse à la clé où le détective surintendant Ken John, signale que cinq hommes homosexuels ont été assassinés et que les meurtres sont liés entre eux. Le surintendant enjoint la communauté gay à être sur le qui-vive et à avertir leurs amis quand ils s'absentent ou partent avec un étranger. Ken John fait également savoir que le meurtrier aurait peut-être le SIDA et que le motif possible de ses meurtres serait la vengeance.
Le 19 juin 1993, la police distribue des dépliants lors du festival de la Gay Pride de Londres auquel vont assister 50 000 personnes.
Le 24 juin 1993, la police publie une description d'un homme vu avec Emmanuel Spiteri dans le train amenant de Charing Cross à Hither Green, la nuit du meurtre. La description parle d'un homme blanc, âgé de 30 à 40 ans, qui mesure plus de 1m80, rasé de près, cheveux brun foncé, courts, dents sales et colorées.
Une semaine plus tard, le 2 juillet 1993, la police rend publique une photo prise par une caméra de surveillance montrant le visage de l'homme qui accompagnait Spiteri à la gare et enjoint cet homme à se présenter à la police pour un interrogatoire. Le lendemain de la diffusion, la police reçoit plus de 40 appels dont certains font savoir qu'ils ont rencontré l'homme en question au bar Coleherne.
Portrait-robot de Colin Ireland
Le 19 juillet 1993, Colin Ireland décide d'aller voir son avocat à Southern-on-sea et lui avoue qu'il était avec Spiteri le soir de sa disparition. Il confirme que c'est bien lui sur la photo diffusée dans la presse, mais qu'il n'a pas tué Spiteri et que celui-ci se trouvait avec un autre homme dans son appartement. Ces informations rassemblées par la police et les empreintes digitales retrouvées chez Andrew Collier vont permettre de retrouver Ireland, de l'arrêter, et de l'inculper le 21 juillet 1993.
Deux jours plus tard, Colin Ireland est inculpé du meurtre d'Emmanuel Spiteri et envoyé en prison malgré le fait que lui continue à plaider son innocence.
Le procès
Colin Ireland avoue enfin le 19 août 1993 le meurtre des cinq hommes. Ne montrant aucune émotion, il donne à la police le récit détaillé de ses meurtres. Le 20 août, il est accusé au tribunal d'Old Bailey à Londres du meurtre de Walker, de Dunn, de Bradley, de Collier et de Spiteri. Il est condamné à la réclusion à perpétuité pour chacun des assassinats. Dans ses aveux, Colin fait savoir qu'il n'était à aucun moment en proie à l'influence de drogues ou d'alcool au moment des meurtres, qu'il n'était pas gay ni bisexuel, qu'il ne s'était jamais déshabillé ni n'avait eu activité sexuelle avec ses victimes et qu'il n'avait jamais ressenti aucun frisson sexuel en commettant ces meurtres, qu'il avait choisi ses victimes parmi les gays parce que c'étaient des cibles faciles. Selon lui, c'est la déviance masculine extrême qui avait déclenchée sa colère dans sa jeunesse et qui a exacerbé ses envies de meurtres à l'encontre des gays SM. Colin Ireland se voyait comme un expurgeur qui exterminait la "vermine" et aspirait à être reconnu comme tel. Le juge qui l'a condamné a déclaré: "Prendre une vie humaine est un scandale ; en prendre cinq est un carnage. À mon avis, il est absolument clair que vous ne devriez jamais être libéré."
Colin Ireland, en prison
En prison
Colin Ireland enfermé à vie va continuer de tuer, cette fois en s'en prenant à un codétenu de la prison de Wakefield, dans le Yorshire. Selon certaines sources, il aurait en effet étranglé son compagnon de cellule, un tueur d'enfants, mais aucune accusation n'a été porté contre lui. Deux semaines après ce meurtre, il a été transféré dans une prison à sécurité maximale à la prison de Whitemoor, dans le Cambridgeshire où il restera seul dans sa cellule.
Colin Ireland, jeune adulte
Décès
Colin Ireland est décédé en février 2012 à l'âge de 57 ans. Sa mort a été attribuée à une fibrose pulmonaire.
Psychologie
C'est le docteur Mike Berry qui a été approché par la police pour dresser le profil du tueur en série avant qu'il ne soit appréhendé. Dans son document de travail, Berry soutenait que Colin Ireland était alimenté par des fantasmes violents qui le poussait à tuer encore et encore. Il pensait, contrairement à la police, que le tueur n'était pas séropositif et ne commettait ses meurtres que par vengeance.
Un autre psychologue, le Dr Jonas Rappeport était globalement d'accord avec ce document et ajouta par contre, que pour lui, le tueur n'était pas homosexuel, mais se faisait passer pour tel afin d'attirer ses victimes. C'était un tueur organisé, probablement de grande taille et physiquement solide ce qui lui donnait confiance en lui pour maîtriser ses victimes. Robert Ressler, le profiler du FBI aida lui aussi les policiers à dresser un profil du tueur.
Les psychologues pensaient que le placement stratégique d'objets liés à l'enfance comme les ours en peluche, la poupée et le chat, sur le corps de ses victimes symbolisaient pour Colin Ireland, l'horreur face à la perte de son innocence.
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Victimes :
- Peter Walker, 45 ans
- Christopher Dunn, 37 ans
- Perry Bradley III, 35 ans
- Andrew Collier, 33 ans
- Emmanuel Spiteri, 41 ans
Sources :
- https://en.wikipedia.org/wiki/Colin_Ireland
- https://lesarchivesdeladouleur.wordpress.com/2010/10/13/colin-ireland/
- https://murderpedia.org/male.I/i/ireland-colin.htm
- Michael Newton - An Encyclopedia of Modern Serial Killers - Hunting Humans
- https://www.pinterest.es/pin/435230751484171323/
- https://www.lifedaily.com/story/investigators-fail-to-connect-the-dots-allowing-gay-slayer-to-terrorize-london-homosexual-community/
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