Lundi soir 27 avril, un homme de 29 ans s'est jeté avec son véhicule sur des policiers. Blessant gravement deux policiers, l'homme aurait dit vouloir mourir en martyr.
Youssef T.
L'auteur de cette agression, Youssef T. habite une tour HLM, dans la cité Audra à Colombes (Hauts de Seine) et c'est à peine à cinq cent mètres de son domicile qu'il a lancé son véhicule sur des policiers. L'homme âgé de 30 ans est né en 1990 à Luneville en Meurthe-et-Moselle et se présente lui-même comme un militant palestinien.
Hier soir, il était à peu près 17h36 quand, à bord de sa BMW noire, il a percuté de plein fouet deux motards de la police (de la Direction de l'ordre public et de la circulation, DOPC) qui arrivaient en sens inverse sur le boulevard Valmy, devant le lycée polyvalent Anatole-France.
Au moment de la collision, les deux policiers opéraient des contrôles routiers dans le cadre du respect du confinement.
Youssef T. percute un premier policier, Benjamin F. et le blesse grièvement en le prenant en tenaille entre son véhicule et une voiture de police municipale stationnée. Le policier, a été depuis opéré et souffre d'un traumatisme crânien et de diverses fractures. Le seconde policier blessé aux jambes et au bassin, Antoine D. a lui été transféré à l'hôpital de Percy (Clamart, Hauts-de-Seine).
Leurs jours ne sont plus en danger.
Il avait prêté allégeance au groupe État Islamique
Pendant que le Samu emmenait les deux victimes, les agents municipaux sur place extrayaient Youssef T. de son véhicule réduit en miette. L'homme avait déjà été condamné en 2010 à des travaux d'intérêts généraux pour des faits de violence commis deux ans plus tôt.
Conduit dans un premier temps au commissariat de Colombes, il a ensuite été placé en garde-à-vue pour tentatives d'homicides sur personnes dépositaires de l'autorité publique. Là, il a fait savoir qu'il a mené cette action après avoir visionné des vidéos sur Gaza et la Palestine et a évoqué le groupe Etat Islamique (EL) en faisant savoir qu'il avait prêté allégeance au groupe terroriste.
Dans sa voiture a été découverte une lettre expliquant son geste et mettant en avant son intention de mourir en martyr. A été aussi découvert un couteau.
L'homme ne figure pas dans les fichiers S et est inconnu des services de renseignement. Il est cependant connu pour d'anciens troubles psychiatriques en 2012.
Une perquisition a été mené dans la foulée à son domicile durant près de deux heures avant qu'il ne soit emmené à la Criminelle.
Les enquêteurs cherchent à savoir si Youssef T. n'était pas en rupture de traitement médicamenteux et quel était son rapport avec la religion.
Dans son immeuble, ses voisins sont sous le choc. Ils décrivent un homme "sans histoires, gentil et serviable". Youssef T. vivait seul et enchaînait apparemment les périodes de chômages et les CDD comme cariste. "il n'avait aucun signe visible d'une pratique religieuse radicale, témoigne un habitant de la cité " "on ne l'a jamais vu a la salle de prière attenante à l'immeuble".
Youssef T. aurait déménagé dans la tour Audra il y a deux, trois ans. « Nous sommes extrêmement surpris. Si l'on apprenait qu'il était radicalisé, c'est la dernière personne à qui on penserait. Je pense plutôt qu'il a du péter un plomb », témoigne un autre voisin, sceptique sur un mobile religieux. Lequel se souvient l'a croisé encore il y a trois jours, portant des packs d'eau, et lui intimant de « de faire attention aux personnes âgées » en cette période d'épidémie de Covid-19.
Cette attaque survient moins d'un mois après l'attaque terroriste de Romans-sur-Isère (Drôme), au cours de laquelle un réfugié soudanais a mortellement poignardé deux personnes et blessé cinq autres. Depuis le début du confinement, au moins neuf enquêtes pour terrorisme ont été ouvertes. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi de l'affaire.
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