Un témoignage refusé par les éditeurs
Après Vanessa Springora et son livre "Consentement" révélant la relation d'emprise de Gabriel Matzeff, Francesca Gee, 62 ans livre à son tour son histoire dans un long entretien avec le New York Times.
Sa traduction en français est disponible ici.
Dans cette interview, elle revient sur les trois années passées auprès de l'écrivain, alors qu'elle avait 15 ans et lui 37, et comment il a utilisé, sans lui demander, son image et ses lettres dans son essai défendant la pédophilie « Les moins de seize ans ».
« Il n'a cessé de se servir de moi pour justifier l'exploitation sexuelle des enfants et des adolescents », a-t-elle écrit dans un manuscrit refusé notamment par Grasset, éditeur du « Consentement ». De cette expérience « cataclysmique », comme elle le dit, elle avait écrit un ouvrage en 2004 refusé par tous les éditeurs.
Francesca Gee a rencontré Gabriel Matzneff pour la première fois en 1973, alors qu'elle était avec sa mère, et a vécu avec lui trois ans. Avec l'aval de ses parents.
Un procès en 2021
C'est le choc provoqué par la parution et le succès du « Consentement » qui l'a conduite à sortir du silence. « Une ou deux semaines plus tard, je me suis rendu compte que je faisais totalement partie de cette histoire », raconte cette ancienne journaliste, qui a passé des années à demander que des photos d'elle et ses anciennes lettres soient retirées des ouvrages de Matzneff.
Dans l'entretien de New York Times, Francesca Gee évoque aussi l'ancienne ministre de la Santé, Michèle Barzach (1986-1988), gynécologue de profession, affirmant l'avoir consultée une demi-douzaine de fois, toujours en compagnie de Matzneff, quand elle était mineure, notamment pour se faire prescrire la pilule.
Visé par une enquête pour viols sur mineurs, Gabriel Matzeff s'est réfugié depuis en Italie. Il doit être jugé en septembre 2021 pour « apologie » de la pédophilie.
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