Psycho-Criminologie

Psycho-Criminologie

psychologie et criminologie

Publié le par Criminologie
Publié dans : #2020, #Actualités, #Allemagne, #Projets d'attentats, #Extrème droite allemande, #mosquées, #Werner S., #Nordkreuz
Un des douze suspects photographié. AFP/dpa/Uli Deck

 

Les plans d’un groupuscule d’extrême droite
ont été déjoués.

 

« Voir un groupe se radicaliser de la sorte aussi rapidement, c'est effrayant » : le gouvernement allemand a condamné lundi des projets d'attentats contre plusieurs mosquées du pays par un groupuscule d'extrême droite démantelé vendredi. Il entendait imiter le massacre de Christchurch il y a un an en Nouvelle Zélande… en l'amplifiant. Il est « important que les lieux de culte soient protégés », a affirmé Björn Grünewälder, un porte-parole du ministère fédéral de l'Intérieur.

« La mission de l'État est d'assurer la libre pratique de la religion dans ce pays sans danger, ni menace, peu importe pour quelle religion », a souligné pour sa part Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement et de la chancelière Angela Merkel. « Quiconque veut pratiquer sa religion ici en Allemagne en respectant le cadre légal doit pouvoir le faire sans menace et sans être mis en danger », a-t-il ajouté.

Interpellés grâce à un « homme infiltré »

Le chef présumé du groupe allemand, connu et surveillé depuis plusieurs mois par les autorités, a détaillé ses plans lors d'une réunion organisée avec ses complices la semaine dernière.

Selon le Spiegel, il s'agit de Werner S., 53 ans, habitant Augsbourg en Bavière. Celui qui se surnommait « Teutonico » aurait menacé dans des échanges sur Internet de couper les mains de personnes ayant des opinions différentes des siennes.

Les enquêteurs ont eu connaissance de cette réunion secrète grâce à un informateur infiltré, ont affirmé les médias allemands. Le groupe comptait s'en prendre à au moins six lieux de culte musulmans pendant la prière mais aussi à des hommes politiques et des demandeurs d'asile.

Werner S. aurait tenté via les canaux numériques de recruter des hommes « intelligents, coriaces, brutaux, rapides », selon le Spiegel. Il critiquait le gouvernement qu'il comparait à « la dictature de la Stasi », du nom de la police secrète d'ex-Allemagne de l'Est. Ces attaques avaient pour but de déclencher des « conditions proches de la guerre civile » et ébranler l'ordre social, selon des sources sécuritaires citées par l'agence DPA.

Sur les douze personnes interpellées, quatre sont soupçonnées d'être les chevilles ouvrières du groupuscule alors que les huit autres leur auraient fourni un soutien financier et logistique. Des haches, des épées et des armes à feu ont été retrouvé lors de la garde à vue.

Essor du terrorisme d'extrême droite

Les autorités s'inquiètent de l'essor du terrorisme d'extrême droite depuis notamment le meurtre en juin de Walter Lübcke, un élu allemand qui défendait la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel.

Ce démantèlement rappelle celui d'un autre groupuscule à l'été 2019 lorsque les autorités allemandes avaient arrêté une trentaine de personnes liées au mouvement « Nordkreuz » (Croix du Nord). Elles étaient soupçonnées d'avoir dressé une liste noire de personnalités de gauche et promigrants à tuer.

En octobre, un extrémiste de droite négationniste a échoué de peu à commettre un massacre à l'arme automatique dans une synagogue de Halle. Il a tout de même réussi à tuer deux personnes choisies au hasard dans la rue et dans un restaurant turc.
Son procès est attendu prochainement.

À Dresde, dans l'ex-RDA, huit néonazis sont également jugés depuis près de cinq mois pour avoir planifié des attentats contre des étrangers et des responsables politiques.

 

 

_________________________

Source :
- Le Parisien

Commenter cet article