Le tueur de la gare de Perpignan est revenu sur ses aveux. Il sera entendu ce vendredi après avoir avoué le meurtre d’Isabelle Mesnage en 1986
Jacques Rançon, le tueur de la gare de Perpignan, condamné à la perpétuité pour les meurtres de Moktaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez, en 1997 et 1998, sera entendu vendredi 14 février 2020 par un juge d'Amiens dans le cadre du meurtre d'Isabelle Mesnage, 20 ans, enlevée, frappée et violée le 28 juin 1986 dans la Somme, d'après le Parisien. Le tueur oscille depuis le départ entre deux postures diamétralement opposées.
Jacques Rançon avait, lors de la dernière heure de sa garde à vue de juin 2019, livré des aveux assez détaillés aux gendarmes de la section de recherches (SR) d'Amiens. Des confessions réitérées quelques heures plus tard devant les deux juges qui l'ont mis en examen pour meurtre.
« Ces aveux étaient un copier-coller de ceux qu'il avait livrés au sujet du meurtre de Moktaria Chaïb, souligne Me Xavier Capelet, son avocat historique. On se demande s'il n'a pas fait un amalgame entre les deux affaires… »
Des aveux, puis de dénégations
Mais Jacques Rançon est depuis revenu sur ses aveux. En août dernier, sur les lieux de la mort d'Isabelle Mesnage, sa mémoire lui a semble-t-il joué des tours. Puis le 18 octobre dernier, il a finalement nié toute implication dans sa mort de la jeune femme.
« Il avait déjà fonctionné comme cela dans l'affaire Moktaria Chaïb, souffle Me Corinne Herrmann, l'avocate de la famille Mesnage. Des aveux, puis des dénégations, avant de tout admettre à l'audience. » « Il a donné des détails précis et affirme maintenant ne se souvenir de rien, c'est étrange », estime aussi un proche de l'enquête. De fait, Jacques Rançon semble « obsédé par l'ADN, assure la même source. Comme il n'y en a pas dans ce dossier, il estime qu'il n'y est pour rien. Il semble dans un déni défensif. »
Des éléments matériels semblent pourtant, au-delà des aveux du tueur, incriminer Jacques Rançon dans la mort d'Isabelle Mesnage. Le corps de la jeune femme avait été mutilé. Des blessures « identiques à celles des victimes perpignanaises », estime Corinne Herrmann. « Des légistes confirment en effet que les blessures sont identiques à celle des victimes de Perpignan. Mais au moins un autre estime qu'elles n'ont rien à voir », tempère Me Capelet.
La justice estimera-t-elle que les charges sont suffisantes pour le renvoyer de nouveau devant une cour d'assises ? « Tous les éléments sont réunis, estime Me Herrmann. Mes clients, les parents d'Isabelle, sont âgés et espèrent un procès avant la fin de l'année. »
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