Un psychopathe et agresseur sexuel qui considère les femmes comme des objets échappe à la pire peine possible en raison de son « cheminement » des dernières années. Déclaré délinquant dangereux, Daniel Bertrand va seulement purger un an et demi de prison avant de recouvrer la liberté.
L’homme de 54 ans risquait en janvier dernier une peine à durée indéterminée pour avoir agressé sexuellement une femme avec un couteau en juillet 2015 à Montréal. Les avocats ont finalement suggéré à la cour de le soumettre à une surveillance de longue durée de 10 ans à la fin de sa peine de 8 ans, pratiquement déjà purgée en détention préventive.
Or, Daniel Bertrand a été expertisé et le psychiatre estime qu'il récidivera et que le risque est jugé très élevé. Véritable psychopathe, Bertrand a déjà passé 22 ans derrière les barreaux pour de nombreux crimes violents et a déjà agressé sexuellement une femme dans les années 90.
« On retrouve chez Daniel Bertrand la tendance aux mensonges pathologiques, à la manipulation, au manque de véritables remords, d’empathie ou de culpabilité », relevait une psychologue en 2016.
Alors qu’il venait d’obtenir sa liberté complète à l’été 2015, Daniel Bertrand s’est mis à consommer de la drogue pendant des jours. Un soir, près du métro McGill, il s’est entendu avec une femme pour obtenir des faveurs sexuelles en échange de « speed ». La jeune fille a toutefois refusé de lui faire une fellation.
C’est alors que Bertrand l’a prise par le collet et l’a agressée sexuellement. Pendant l’acte sexuel, il a brandi un couteau dentelé de sa poche devant le visage de la victime qui s’est sentie forcée de continuer. L’accusé a également reconnu avoir menacé de mort des employés de deux commerces pour obtenir de la méthadone.
« Je sais très bien que c’est ma dernière chance »
Mais trois ans plus tard, Daniel Bertrand veut se prendre en main, a fait valoir son avocate, Me Catherine Soucy, en janvier dernier. « Je vois beaucoup d'ouverture en ce sens. Il essaie de faire une introspection. Il sait que ça va être très difficile, mais il est prêt à le faire », a-t-elle plaidé.
« Je sais très bien que c’est ma dernière chance », a témoigné le quinquagénaire aux prises avec un problème de toxicomanie. Dans un récent rapport, une psychologue a conclu qu’il y avait une « petite ouverture » chez l’accusé pour éviter une peine indéterminée, a expliqué le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme.
Même si elle n’aurait pas trouvé « déraisonnable » qu’il soit condamné à une peine à durée indéterminée, la juge Marie-Josée Di Lallo a insisté sur l’amélioration observée chez l’accusé. Il n’est plus le même « homme » aujourd’hui qu’au début des procédures, selon elle.
« Je crois que vous avez une véritable motivation. La suite, elle vous appartient. Allez-vous vous investir réellement dans les thérapies ? », a conclu la juge.
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Source :
https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers
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