Suspendu lundi à la demande d'avocats en grève, le procès de l'ex-prêtre Bernard Preynat, dont les agissements pédophiles passés sous silence par l'Église ont déclenché l'affaire Barbarin, a débuté mardi à Lyon.
"L'audience reprend", a annoncé la présidente Anne-Sophie Martinet face à une salle comble, avec pour fond sonore un rassemblement d'avocats qui manifestaient comme lundi contre la réforme des retraites dans la salle des pas perdus.
La journée de mardi doit être consacrée à l'évocation des faits, avant l'audition des victimes et l'interrogatoire au fond du prévenu.
"J'ai beaucoup de choses à dire à Preynat et beaucoup de choses qui reviennent avec le procès", a déclaré avant l'audience l'une des parties civiles, Pierre-Emmanuel Germain-Thill. Me Frédéric Doyez, l'avocat de Bernard Preynat, a indiqué de son côté qu'il s'agira mardi de "caractériser les faits selon chaque victime et leur donner la parole". Le prévenu "s'exprimera lui aussi bien sûr", a-t-il ajouté.
Lundi, la présidente du tribunal correctionnel avait accepté de reporter le procès de 24 heures sur demande de la plupart des avocats, réduisant ce procès à quatre jours d'audience. "La personnalité du prévenu sera examinée demain", comme initialement prévu, a-t-elle averti mardi.
L'ex-prêtre, réduit à l'état laïc au terme de son procès canonique l'été dernier, encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
Ses agissements ont éclaboussé le cardinal de Lyon Philippe Barbarin, condamné en mars 2019 à six mois de prison avec sursis pour ne pas l'avoir dénoncé à la justice avant sa mise en examen en 2016. Désormais en retrait du diocèse, le primat des Gaules attend la décision de la cour d'appel le 30 janvier.
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