Les détenus appartenaient pour la plupart à la plus importante bande de trafiquants d’armes et de drogue du Brésil.
« C'est une évasion sans précédent », a reconnu la ministre de la Justice paraguayenne, Cecilia Pérez. Dimanche, vers 4 heures du matin, près de 80 prisonniers se sont évadés par un tunnel de la prison de Pedro Juan Caballero, située à la frontière avec le Brésil.
Qui sont les évadés ? Des membres de l'organisation Primer Comando de la Capital (PCC), la plus importante bande de trafiquants d'armes et de drogue du Brésil.
Comment ont-ils pu s'échapper ? Ils ont probablement bénéficié de la complicité de gardiens.
« Ils ont aménagé un tunnel comme on peut en voir dans les films, avec un éclairage intérieur, à partir de sanitaires de la prison », selon la commissaire Elena Andrada, porte-parole de la police. Des douzaines de sacs contenant de la terre ont été découverts dans une cellule. « Il n'y a que 25 mètres entre le tunnel et la guérite (du gardien) la plus proche », a précisé la porte-parole de la police.
« C'est un travail de plusieurs semaines. Il est évident que le personnel savait et n'a rien fait », a estimé la ministre de la Justice face aux journalistes. Les autorités ont annoncé l'arrestation de dizaines de gardiens.
« Il y a une forte suspicion que les fonctionnaires (travaillant à la prison) ont été impliqués dans un système de corruption », a ajouté la ministre. Le mois dernier, elle avait annoncé l'existence d'un plan de l'organisation PCC consistant à payer 80 000 dollars aux gardiens de la prison de Pedro Juan Caballero pour faire évader un chef du cartel. Primer Comando de la Capital, qui compte plusieurs dizaines de milliers de membres et a la mainmise sur le trafic de cocaïne à Sao Paulo.
Parmi les fugitifs comptabilisés jusqu'à présent, certains des hommes avaient participé à un massacre entre bandes rivales à la prison de San Pedro le 16 juin 2019, au cours duquel dix prisonniers avaient été décapités, a précisé la porte-parole.
Les prisonniers évadés ont depuis « sans doute déjà traversé la frontière avec le Brésil », a conclu Cecilia Pérez. Cinq camionnettes à bord desquelles ont fui une partie des évadés ont été retrouvées incendiées à Ponta Pora, du côté brésilien de la zone frontalière.
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