Psycho-Criminologie

Psycho-Criminologie

psychologie et criminologie

"portrait leopold dion"- "psycho-criminologie.com"

 

Nombre de victimes :
Type de victimes :  jeunes garçons
Période :  Avril-Mai 1963
Surnom :  Le monstre du Pont-Rouge
Nom :  Léo-Paul Dion
Date de naissance : 25 février 1920  
Lieu de naissance :  Canada
Date de décès : 17 novembre 1972
A :  Québec (Canada)
Sexualité : Bisexuel
Mariage :  Non 
Enfants :  Non
Parents : Mère, ancienne pianiste, père ancien militaire - 1 frère 
Niveau d'études : Primaire
QI : Non connu 
Diagnostic : Troubles de la personnalité - tueur sadique ( Tout ce qu’il fait est commandé par ses instincts et son intelligence n’est là que pour servir ses instincts, leur obéir, comme un esclave obéit à son maître sans jamais en discuter les ordres.)
Type de tueur :  Violeur, pédophile
Type d'armes utilisées :  Étouffement, strangulation à mains nues ou avec un fil à métal muni de clous
Modus Operandi : Dion se faisait passer auprès de ses victimes pour un photographe ou un médecin. En échange de quelques pièces, il proposait aux enfants de les prendre en photo. Une fois l'accord conclu, Dion les entraînant dans son "chalet" où il leur demandait de se déshabiller pour prendre des photos d'eux, nus ou pour les violer. Il étranglait ensuite ses victimes après les avoir, pour certains, attachés au préalable. Il enterrait ensuite les corps à proximité.  
Totem : Aucun  

Pont-Rouge Québec

Pont-Rouge, Québec

    Les faits :

      Léopold Dion ou Léo-Paul Dion est né le et est un criminel sexuel et un tueur en série du Québec, qui a assassiné au moins quatre enfants dans les années 1960. Il fut surnommé « le monstre de Pont-Rouge ».

 

kodac Brownie

kodac Brownie

    Jeunesse :

     Léo-Paul Dion, appelé parfois Léopold est né le 25 février 1920 au Québec. Petit, alors qu'il n'a que deux ou trois ans sa mère l'habille pour on ne sait quelle raison en fille, et le surnomme Pauline. Elle le présente d'ailleurs comme tel à son entourage et aime à le photographier ainsi vêtu.
Il est encore jeune quand ses parents se séparent. Ils sont pauvres, le père est alcoolique et violent (il bat sa femme et réveille souvent la nuit son fils alors qu'il est accompagné d'ivrognes). Aucun des deux  parents n'a les moyens de nourrir leurs enfants ( Léo-Paul ne mangeait jamais chaud et était chétif et malingre). L'enfant est alors placé dans divers orphelinats puis dans des maisons de correction et sera à de nombreuses reprises hospitalisé pour une tuberculose. Plus tard, sa mère, pianiste de cinéma au temps du muet et qui mène une vie dissolue est syphilitique et sera envoyée en hôpital psychiatrique où elle mourra. 


    A l'âge de 12 ans, Léopold Dion se fait renvoyer par le doyen, Dom Bosco, pour s'être adonné à des jeux sexuels avec des camarades et est envoyé dans une école dite de "réforme". Là, on l'envoie travailler en cuisine et un jour, un frère de l'institution lui propose d'aller faire une promenade en voiture et lui dit qu'il va lui offrir une ceinture. L'homme l'emmène à la maison de son frère absent, lui offre la ceinture, le laisse la passer autour de son pantalon avant de s'amuser à la lui enlever. Il demande à Dion de se déshabiller et se livre avec lui à divers jeux sexuels, le menaçant de le faire renvoyer des cuisines s'il proteste ou parle. 
    L'épisode va le marquer, et à 17 ans, il se fait arrêter pour exhibition sexuelle où il écope de quatre mois de prison. Le premier soir, il voit un homme se faire tabasser. On lui explique alors que le type a rompu la loi du silence. Les détenus lui font savoir que les jeunes qui arrivent en prison doivent être protégés pour ne pas subir le même sort. En échange, ils peuvent tout exiger de lui. Dion devient donc leur esclave, et le soir dans sa cellule, un des détenus le fait se coucher pendant qu'un autre guette. Il se fait ainsi violer par ses co-détenus de l'aile où ils se trouvent (ils sont 45) qui se le jouent aux cartes jour après jour.
    Un jour, Dion décide de se plaindre de ce traitement au gardien qui, à son tour, lui ordonne de se déshabiller et le viole également.
    C'est à ce moment que Léo-Paul va se créer nombre de fantasmes dans lesquels il s'en prend à des enfants, victimes et incapables de se défendre tout comme lui.

"La route_du fossambault 1963" "psycho-criminologie.com"

La route_du fossambault 1963

 

    Adulte

    Sorti, il retourne bien vite en prison après avoir violé sur la voie ferrée reliant Capsa et Pont-Rouge, avec l'aide de son frère, à 19 ans, une institutrice et tenté de la tuer en la poignardant à plusieurs reprises. Laissée pour morte, la victime survit et conserve d'importantes séquelles physiques et psychologiques.
    Pour cela, il est condamné à dix coups de fouet.
   Durant les dix années suivantes, il se fait repérer pour diverses exhibitions et se fait à nouveau condamner pour avoir tenté de violer un garçon de 15 ans.
   Il a 20 ans et prend cette fois 16 ans de prison.
   Il ressort en 1956.

Guy Luckenuck la première victime de Léopold Dion.

Guy Luckeniuk (à droite)


    Les années suivantes, il aura des relations sexuelles avec une quinzaine d'adolescents avant d'enlever, de violer et de tuer ses quatre victimes. Ces enlèvements se sont produits sur la terrasse Dufferin, sur les plaines d'Abraham et à l'anse aux Foulons en à peine un mois. Mois pendant lequel Léo Paul Dion va passer inaperçu.
    "Personne n' jamais rapporté avoir vu ou entendu des enfants crier. Les enfants le suivaient, tout simplement".
    Le stratagème du monstre est en effet simple, il prétend être photographe ou médecin. D'ailleurs, il se promène avec un vieil appareil Kodak Brownie sans pellicule autour du cou. Le jeune Guy Luckeniuk, 12 ans (connu aussi sous le nom de Luckenuck) est amadoué par Dion qui prend de lui une série de clichés, avant de prétendre vouloir continuer dans un autre décor. Dion étrangle alors Luckeniuk, avant de l'enterrer. Le garçon qui venait de tourner un film qui s'appelait "les aventures de Ti-Ken" a peut-être suivi Léo Paul Dion en se disant que quelques photos seraient bon pour sa carrière à venir.
    Le 5 mai 1963, Léopold Dion croise le chemin d'Alain Carrier, 8 ans et Michel Morel, 10 ans qu'il emmène dans sa voiture en direction d'un bâtiment délabré, un chalet, à Saint-Raymonde-de-Portneuf. Avec le jeune Alain, il fait mine de jouer au prisonnier afin de l'attacher sans résistance. Léopold s'occupe ensuite de Michel qu'il traine à l'extérieur. Il lui demande de se dévêtir avant de l'étrangler avec un garrot et de revenir s'occuper d'Alain qu'il étouffe à son tour à mains nues.

leo paul dion_victimes_8

Les victimes de Léopold Dion

    Arrestation

     Le 25 mai 1963, le jeune Pierre Ouallet se rend à la gare centrale pour y passe son samedi. Il a en poche un billet d'autobus et la médaille bénite que sa mère lui a offerte. Alors qu'il attend, un inconnu s'approche de lui et lui propose un petit job contre une pièce. Le garçon percevant ce qu'il avait peut-être en tête, refuse tout net, mais l'homme réussit néanmoins à obtenir son numéro de téléphone en lui faisant savoir qu'il l'appellerait. Le soir, le jeune Pierre parle de cette rencontre à ses parents lors du diner. Le lendemain, le téléphone sonne. Le père Ouallet se tient au côté de son fils et lui fait signe de répondre alors que lui-même écoute la conversation. Sur ordre de son père, le gamin donne rendez-vous à Léopold Dion sur le boulevard Hamel.
    "Nous étions tous sur la galerie" se souvient la sœur de Pierre Ouallet. "Nous avons vu une voiture noire arriver. L'homme est descendu et mon père est allé le rencontrer. A côté de Léo-Paul Dion, il avait l'air d'une mouche". 

"La voiture Vanguard 1957 de Léopold Dion" "psycho-criminologie.com"

La voiture Vanguard 1957 de Léopold Dion

    Le père menace Dion, lui dit de filer et note avant de partir le numéro d'immatriculation de la voiture:  "887 296".
    Léopold n'est pas échaudé pour autant et il va trouver sa prochaine victime en la personne du jeune Pierre Marquis, 13 ans. Dion lui promet de l'argent en échange de photos de nue. L'enfant accepte, mais lorsque Léo-Paul Dion tente de l'agresser, le garçon se débat avant de céder et de se faire étrangler.
    Monique Marquis, la sœur de Pierre se rappelle :
   "Je devais l'accompagner à la plage de l'anse au Foulon, mais je me suis ravisée à la dernière minute. Maman l'avait dit le matin 'Ne vas pas là, il y a trois enfants de disparus et je veux qu'il ne t'arrive rien'. Mais lui, il aime la vie, il fait beau, il ne pense pas à ça", se souvient-elle.
L'adolescent ne rentre pas souper à la maison. La police est avisée de la disparition du garçon en début de soirée et des recherches sont mises en branle pour le retrouver. Sa mère, qui a 7 enfants et veuve, est dévastée.
    "Le climat était très lourd. Est-ce qu'on le fait souffrir ? Est-ce qu'on lui fait du mal ? Est-ce qu'il a faim ? Pour ma mère, c'était ça. "

    Deux heures plus tard, le père de Pierre Ouallet entend l'annonce de l'enlèvement du jeune Pierre Marquis. La mère du gamin appelle le commissariat et leur parle de l'homme qu'a eue son fils au téléphone et de l'entrevue que son mari a eu avec celui-ci.
    Grâce à la plaque d'immatriculation, la police se rend au petit chalet situé sur la rue Dupont à Pont-Rouge. Nous sommes le 26 mai 1963 et les agents arrêtent Léo-Paul Dion.
    Le tueur en série parle aussitôt et indique où sont enterrées ses dernières victimes. Sous une pierre, les agents découvre un maillot de bain. C'est celui du petit Marquis que Léopold Dion voulait garder en souvenir.

"le jeune marquis et sa soeur monique" "psycho-criminologie.com"

Pierre Marquis et sa soeur Monique

    Procès

     Léo-Paul Dion, est accusé du meurtre de Pierre Marquis, les preuves étant trop minces pour les autres garçons. Son avocat, Me Bertrand, va essayer de démontrer que Dion n'est pas un pervers sexuel, mais bien un malade, créé de toutes pièces par la société qui ne s'est jamais souciée de son sort.
    Un psychiatre témoignera :

    " Il est évident, s’il n’y a pas d’aliénation mentale proprement dit, j’admets, avec mon collègue, le Docteur Laurin, qu’il a des troubles de caractère, de personnalité, des troubles qui l’ont amené à des actes de violence, à l’homicide, des troubles dans l’ordre sexuel, le viol, l’homosexualité surtout, des meurtres que l’on pourra appeler des meurtres sexuels, en ce sens que dans ces meurtres il y avait toujours chez lui association avec une idée sexuelle, soit qu’il jouisse ou qu’il ne jouisse pas, comme je vous dis, je ne suis pas entré dans le détail, mais ce que je sais, et alors là, je me suis attardé sur ce point-là avec lui, c’est qu’il préméditait de longue main ce qu’il faisait, il attendait le moment favorable, il pouvait retarder, si c’était nécessaire, s’il y avait un danger de l’accomplissement de son acte. "

     Le 13 décembre 1963, il est reconnu coupable et condamné à la potence par le juge Gérard Lacroix. Son exécution est prévue le 10 avril 1964, mais son avocat arrive finalement à commuer la peine en détention à perpétuité. Il est enfermé alors à la prison de Sainte-Anne-des-Plaines où il correspond avec sa nièce.

"pierre marquis- leopold dion" "psycho-criminologie.com"

Pierre Marquis l'année des faits

    Évasion

     Un an jour pour jour après son arrestation, Léo-Paul Dion s'évade des murs de l'ancienne prison du Québec. Pour cela, il utilise le directeur de l'établissement qu'il prend en otage. Il utilise l'homme comme bouclier humain et s'enfuit en direction de la statue de Wolfe, située à 210 mètres de là. Manque de chance pour lui, quatre policiers l'attendent de pied ferme et l'assènent de coups de crosse de revolver. Dion, assommé, est ramené dans sa cellule et fouillé. Dans sa poche, un agent retrouve deux plans  : le premier mène à la maison du procureur de la Couronne, le second, chez Pierre Ouallet, dont la mère l'avait dénoncée à la police.

 

    Décès

     Le 17 novembre 1972, Léo-Paul Dion est assassiné dans sa cellule par Normand Champagne, surnommé "Lawrence d'Arabie", un individu psychotique et violent qui s'imagine être chargé de la mission d'éliminer Dion. Le 17 novembre 1972, Champagne profite de la sortie des détenus de leurs cellules pour le poignarder avec le canif que celui-ci lui avait prêté, et lui fracasser la tête avec une barre de fer. L'histoire raconte qu'il brisa la boîte crânienne de Léopold Dion et déposa sa cervelle sur un autel qu'il consacrait au colonel Lawrence. Le tribunal ne condamnera pas Champagne pour ce meurtre arguant qu'il s'agissait là d'un moment d'aliénation mentale.

    Anecdotes :

     Pendant son temps d'incarcération, Léo-Paul Dion a écrit à la NASA et leur a proposé les plans d'une capsule spatiale et d'un lance-flamme à billes de nitroglycérine.
     L'homme a également passé son temps à peindre et a offert plusieurs toiles à son avocat, Guy Bertrand. Il a également écrit des poèmes et rédigé un manuscrit autobiographique de 300 pages qu'il a laissé en testament à son avocat.

 

Victimes :

- Guy luckenuck, 12 ans
- Alain Carrier, 8 ans
- Michel Morel, 10 ans
- Pierre Marquis, 13 ans

 

 

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Léopold Dion, le monstre de Pont Rouge "psycho-criminologie.com"

Sources :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9opold_Dion
- https://murderpedia.org/male.D/d/dion-leopold.htm
- https://www.pressreader.com/canada/le-journal-de-montreal/20130324/281762741705779
- Comme un fantôme, le journal du Québec - 25 mars 2013
- Dion s'évade, le Journal du Québec - 26 mars 2013s
- https://books.openedition.org/uop/2190?lang=fr
- http://collections.banq.qc.ca/lapresse/src/cahiers/1991/04/28/01/82812_1991042801.pdf

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