Nombre de victimes : Entre 27 et 200 Type de victimes : Femmes, enfants, hommes, tous blancs Période : 1888-1894 Surnoms : H.H. Holmes, Docteur Henry Howard Holmes Nom : Herman Webster Mudgett Date de naissance : 16 mai 1860 Lieu de naissance : Gilmanton (New Hampshire) Décès : 7 mai 1896 Lieu de décès : Prison de Moyamensing (Pennsylvanie) Taille : Non connu Sexualité : Hétérosexuel Mariage :Clara A. Lowering (1881- ) - Myrta Z. Belkap (1887) - Georgiana Yoke (1894) Enfants : Robert , Lucy (1888) Parents :Lévi Horton Madgett - Theodate PagePrice Niveau d'études : Faculté de médecine Diagnostic : Non connu Type de tueur : Escroc, d'opportunité, de type organisé Modus operandi : Le mobile de Holmes était l'argent.
Il n'avait pas de modus operandi particulier, mais tuait par opportunité
et avec ce qu'il avait sous la main Type d'armes utilisées : strangulation, gaz, poison, crémation Totem : Non
Jeunesse :
De son vrai nom Herman Webster Madgett, H.H. Holmes est né un 17 mai 1861 dans la ville de Gilmonton (Newhampshire), au sein d'une famille appartenant à la Congrégationalist Church. Il est le cadet de 4 enfants (il a 2 sœurs et 1 frère). Son père est Lévi Horton Madgett, un fermier prospère qui occupe également un emploi de postier. Sa mère est Theodate PagePrice.
La famille mène une vie plutôt tranquille, simple et paisible. Ce sont des méthodistes dont les ancêtres sont arrivés avec les premiers colons.
Le jeune Herman reçoit une éducation stricte. Ses parents n'hésitent d'ailleurs pas à enfermer leurs enfants au grenier sans manger pour leur apprendre la vie.
Gilmanton (New Hampshire)
Âgé de 5 ans, le jeune Herman Madgett a l'habitude, en se rendant à l'école, de passer devant le cabinet du médecin de famille. Pour lui, la maison du docteur est associée aux potions nauséeuses, aux odeurs douteuses et à l'étrangeté d'une profession mystérieuse. C'est un objet de crainte. Deux de ses camarades de classe décident un jour de lui faire une blague. Ils l'invectivent sur le chemin de l'école, et le poussent de force dans l'angoissante demeure. Ils l'enferment dans un cagibi avant de s'enfuir en riant. Seul dans le noir, Herman est pétrifié et ressent une peur atroce. Il aperçoit un squelette articulé dont les bras allongés semblent vouloir l'enserrer. Il hurle de peur. Les heures passent et la peur se dissipe. Une sorte d'exaltation prend le pas sur la terreur. L'obscurité et le squelette le fascinent. Soudain, la porte s'ouvre et la lumière entre. C'est le médecin. Surpris et sans réfléchir, il détale sans demander son reste.
Ce fait restera à jamais dans sa mémoire.
La colère qu'il ressent alors , il va la retourner contre les petits animaux qu'il torture, avant de parvenir à finalement se calmer.
Les années passent. Herman travaille dans la ferme familiale et suit une scolarité normale où il est plutôt doué. Il a l'espoir d'ailleurs de quitter le village pour entrer en faculté de médecine.
1er mariage et 1ers délits
A 20 ans, il fait une cour assidue à une riche et jolie blonde âgée de 18 ans, Clara A. Lowering, originaire de Loudon (New Hampshire). Séduite, elle s'enfuit avec lui et l'épouse le 4 juillet 1881 à Alton. Le couple a rapidement un enfant. Aidé par sa femme, Mudgett (Holmes) entame ses études de médecine dans la petite université du Michigan à Ann Arbor, avant de rejoindre Moore's Fork et d'y débuter la médecine. Démuni, il n'a de cesse de trouver un moyen d'augmenter ses revenus et entreprend ses premiers délits. Il renvoie sa femme et son fils, Robert, dans le New Hampshire, leur promettant de revenir quand il aura fait fortune. Il prépare alors son départ pour Chicago.
H.H. Holmes
Au cours de ces mêmes années, il accomplit une première série de fraudes à l'assurance-vie et élabore un plan qu'il répète les années suivantes. Pour un montant de 12 500$, il contracte une assurance-vie pour un ami, en réalité un complice, et paie les premières mensualités. Puis, il se rend au bout de quelques temps à la police et déclare son ami disparu et s'inquiète de son possible décès. Entre-temps, il achète un cadavre à des fossoyeurs peu scrupuleux et maquille le corps, bernant les autorités. Il récupère ainsi la prime de l'assurance-vie du "défunt".
Les deux complices réitèrent alors plusieurs fois la combine.
Illustration d'Holmes tuant une victime
Le premier meurtre
En 1885, le voilà à Wilmette, une banlieue de Chicago où il ouvre un modeste bureau et s'installe comme inventeur sous le pseudonyme de H.H. Holmes. En 1886, il fait la promotion de son brevet pour une machine destinée à dupliquer des documents (l'ABC Copier). Mais le projet ne séduit pas les investisseurs et Holmes, de nouveau désargenté, est contraint de déménager à nouveau. Il s'installe dans le quartier d'Englewood, au sud de Chicago, où il trouve un emploi de commis dans la pharmacie du Dr Holton. Au dernier stade d'un cancer de la prostate, Holton est alité et son épouse passe toutes ses journées à son chevet, laissant Holmes aux commandes de la pharmacie. C'est un employé modèle, appliqué, consciencieux. Grâce à lui, l’affaire se développe et la femme du patron est très satisfaite de son travail.
Puis voilà que le docteur décède et Holmes se retrouve à la tête de la pharmacie après que Mme Holton lui ait vendu ses parts. Mais très rapidement, premier grain de sable. Holmes ne paie plus ses dettes. Mme Holton se fait pressante : elle veut son argent. Il explique alors aux voisins qu'il a proposé à la veuve de lui louer l'officine pour 100$ par mois, mais en fait, elle a disparu. Il leur dit qu'avec la mort de son mari, elle a préféré partir, s'éloigner de la ville. En fait, elle est morte, il l'a tuée. Mais pour rendre son mensonge viable, il fait mine d'entamer une correspondance avec elle et cela fonctionne.
Au bout de quelques mois, il finit par être l'heureux propriétaire de l'officine. Holmes, qui s’était surtout illustré comme coureur de jupons polygame et escroc à la petite semaine, devient alors un notable. Il n’est plus le Herman Webster Mudgett – son nom de naissance – martyrisé par les autres gamins de son école, mais le Docteur Henry Howard Holmes, respectable pharmacien de Chicago.
Certaines victimes de H.H. Holmes
Second mariage
A la fin de l'année, il rencontre Myrta Z. Belkap qu'il épouse le 28 janvier 1887, ce qui fait de lui un polygame. Les deux emménagent dans l'appartement qui se situe au-dessus de la pharmacie. L'année suivante, le couple accueille une petite fille, Lucy et Holmes qui gagne a présent correctement sa vie installe sa famille et ses beaux-parents à Wilmette. Il vend la pharmacie à un jeune pharmacien du Michigan, lui promettant de ne pas ouvrir lui-même d'officine à proximité de celle-là.
"Le château" en 1895
Avec l'argent de la vente, Holmes peut enfin acheter le terrain vague qu'il convoite et qui se trouve sur le carrefour de la 63ème rue. L'année suivante, il y fait ériger une grande et vaste demeure, vite surnommée "Le château". Les travaux dont lui seul connaît les plans exacts s'achèvent en 1890. L'imposante demeure compte une centaine de pièces, des appartements et des magasins dotés de la dernière technologie pour l'époque : bouton à gaz et à électricité, passe-plat, four, par exemple. Mais ce "Château" est étrange. Certains escaliers ne mènent nulle part. Des portes ne s’ouvrent que sur l’extérieur. Les plafonds ont des trappes. C’est un vrai labyrinthe, dont seul Holmes connaît le plan : à quatre reprises au cours du chantier, il a changé de constructeur, histoire de brouiller les pistes.
Dès l’ouverture de l’établissement, l’hôtel fait le plein. C'est l'exposition universelle, il y a beaucoup de touristes qui viennent à Chicago voir les dernières technologies en vogue.
Et Holmes tue. Ses petites amies, des touristes, des employés…
L'intérieur du château de H.H. Holmes
Ses méthodes sont d’une grande cruauté. Il y a par exemple ces tuyaux de gaz qui débouchent dans des chambres insonorisées, impossibles à ouvrir de l’intérieur. Holmes asphyxie ses victimes lentement et les épie. Il a aussi fait installer, près de son bureau, un gros coffre-fort. C’est en fait un cachot dont personne ne sort vivant. Holmes n’est jamais loin. Il jubile en regardant le spectacle qui lui est offert. Les corps des malheureuses victimes tombent directement dans la cave, via un machiavélique réseau de tuyaux. Quand il ne les dissout pas dans des bacs d’acide, Holmes les dissèque puis vend les squelettes et les organes à la fac de médecine, pour la formation des futurs médecins. Qui se méfierait d’un si respectable pharmacien ?
Le plan du château de H.H. Holmes
Le premier magasin qu'il ouvre au rez-de chaussée de son château est d'ailleurs une pharmacie ce qui met en fureur son ancien acheteur de l'officine Holden.
Mais Holmes n'en a que faire, il a d'autres priorités : l'argent que lui fournissent malgré elles, parfois, ses victimes comme Minnnie R. Williams, qui est diplômée du conservatoire de musique de Boston et originaire de Forth Worth au Texas. A la suite de leur rencontre, Holmes l'engage rapidement comme secrétaire personnelle, puis en fait sa maîtresse. Sa soeur, Nana Williams rejoint le couple peu après, puis les deux soeurs disparaissent soudainement (la police trouvera les côtes de Minnie lors de la fouille du bâtiment le 18 juillet 1895).
En 1890, Holmes tue sa nouvelle petite-amie, Julia L. Conner et sa fille Pearl âgée de huit ans. Julia travaillait comme comptable pour lui avant qu'elle ne tombe sous son charme. Elle lui a confié ses économies pour qu'il les investisse en son nom avant de disparaître (un vêtement ensanglanté sera retrouvé dans sa chambre le 4 août 1895, prouvant son assassinat).
En juillet 1891, c'est au tour de Gertrude Conner, la belle-soeur de Julia qui est assassinée. Ses ossements seront découverts dans la cave de l'édifice le 24 juillet 195.
En 1893, originaire d'Anderson dans l'Indiana, Emeline Cigrand, a 19 ans et est nouvellement diplômée en sténographie de la Business School of Chicago. Holmes l'engage comme sténographe en lui proposant un salaire plus attractif que celui qu'elle gagnait dans son emploi précédent. Elle quitte son travail dans l'Illinois pour le rejoindre et devient sa maîtresse. Ses économies s'élèvent à 20 000$ en actions. Elle va disparaître en décembre de la même année.
Illustration d'Holmes tuant une victime
Les affaires de Holmes avec toutes ces morts sont plus que florissantes. En plus de son "château", et de ses magasins, il possède plusieurs affaires dans le centre-ville, dont un magasin de bonbons sur l'avenue Milwaukee, "Le Franck Wilde", une fabrique de verre "l'Eureka Glass Bending Factory", une manufacture de cigares et d'autres appartements.
Et tout ça grâce à l'argent de ses victimes et aux assurances-vies. C'est d'ailleurs à cause de celles-ci qu'il va se faire prendre, en se trompant dans le dosage du poison pour tuer son complice, Benjamin Pitezel.
Benjamin Pintezel et sa dentition retrouvée par la police
Dernières escroqueries et mort de son complice
Pitezel est le plus proche et le plus fidèle des amis de Holmes. Ensemble, ils réalisent une ribambelle d'escroqueries et ce, durant plusieurs années. Leur plan prévoit à chaque fois la signature d'une assurance-vie, puis la fameuse tragique disparition, le corps reconnu, et l'empochement du gain. Pitezel prend garde de prévenir sa famille de l'entourloupe. Il ne faut en effet pas qu'ils s'alarment de sa disparition à venir, pas plus si on leur demande de venir reconnaître un corps qui lui ressemble. Les deux complices contractent donc une police d'assurance au nom de Pitezel pour 10 000 $, et Holmes paye les premières mensualités. Les deux hommes mènent ce type d'escroquerie dans le Mississippi, mais alors que leur dernière affaire semblait bien se passer, ils rentrent bredouilles, incapables de mettre la main sur un cadavre ressemblant à peu près à Pitezel.
Pris de court, H.H. Holmes décide de changer le plan.
H.H. Holmes, en 1894
En 1894, les deux partent pour la ville de Philadelphie et s'installent face à la morgue, au 1316 Callowhill Street. Sous un nom d'emprunt, B.F. Perry, Pitezel ouvre un bureau de Conseiller en dépôt de brevets. Il ajoute sur la plaque "Ici, on achète et on vend des brevets".
Ce sera dans ce même bureau que son corps sera retrouvé, mort, le 1er septembre. La police le retrouvera atrocement mutilé, le visage marqué par l'acide et dans un état de décomposition avancée. A l'autopsie, le médecin légiste conclut à une mort par inhalation de gaz. Holmes, de son côté ne perd pas de temps. A peine le corps reconnu, il s'empresse d'envoyer une lettre à Chicago, à la compagnie d'assurance et explique que Carrie, l"épouse de Pitezel a confirmé sans aucun doute que le prétendu Perry était bien son mari. Mais la compagnie d'assurances, avant de payer, exige que quelqu'un d'autre, hors famille, reconnaisse le corps. La veuve recommande alors H. H. Holmes qu'elle prétend ne pas connaitre mais dont elle dit se souvenir vaguement comme un employeur de son mari en tant que chimiste. Holmes se présente à la morgue, le visage encombré d'un postiche (qu'il a l'habitude de porter pour ses divers alias : Edward Hatch, George H. Howell, H.S. Campbell, etc. ).
Accompagné d'Alice, l'aînée des filles Pitezel, âgée de 15 ans, il reconnait le mort grâce, dit-il, à la verrue qu'il a dans le cou. Les enquêteurs tâchent de cacher le visage du père à Alice, mais elle voit à peine dissimulé par le drap, la dentition de son père. Elle a apris son rôle à la perfection et le reconnaît à son tour. L'identité du cadavre officiellement validée, Holmes se précipite sans attendre à la compagnie d'assurance et y réclame le paiement d'une dette de 180$ que Pitezel a contracté à son endroit. Il demande que cette somme soit déduite du montant total de la somme remise à la veuve.
Howard Pitezel
Holmes se retrouve tueur des six enfants du couple Pitezel et en envoie trois (Howard, Nellie et Alice) à Indianapolis pour les éloigner. Il a en effet peur que la famille ne finisse par comprendre que le cadavre de la morgue est bien celui de leur père et non cette fois un cadavre vendu par les fossoyeurs. Ils décident donc de les éliminer tous.
Il comprend aussi que les détectives de l'agence Pinkerton qui travaillent pour la compagnie d'assurances ne sont pas totalement convaincus. Hésitants, ils finissent par lancer un avis de recherche contre lui.
Le four de H.H. Holmes
L'arrestation de H.H. Holmes
H.H. Holmes, entre-temps, s'est carapaté pour Irvington où il loue sous le pseudo de Howard, une maison. Il utilise la cheminée, et prend à nouveau la poudre d'escampette. A l'intérieur, les enquêteurs vont retrouver les os du jeune Howard Pitezel.
Au même moment, Holmes est arrivé à Détroit. Il s'active aux meurtres des deux fillettes Pitezel, mais se sachant traqué par les détectives, il change de plan et se rend avec elles à Toronto, au Canada. Holmes enferme Alice et Nellie dans une malle et les asphyxient au gaz, puis rentre auprès de sa première épouse, Clara qui l'a attendu tout ce temps, patiemment, et qui ne sait pas que son mari est marié aussi à une autre. Holmes lui explique alors que s'il ne lui a pas donné signe de vie, c'est parce qu'il a eu une amnésie totale qui lui a valu d'être enfermé pendant tout ce temps dans un asile. Heureusement, il vient il y a peu de temps de retrouver la mémoire. Clara le croit et l'accueille chez elle.
Les aveux de H.H. Holmes
Cette position de repli permet à Holmes de monter son plan pour tenter d'assassiner à distance la veuve Pitezel et son dernier né. Pour cela, il se rend dans sa maison de Burlington, y scie une marche et envoie la veuve en lui demandant d'y prendre une boite remplit de lettres. En réalité, la boite contient une fiole explosive. Mais la veuve Pitezel a de la chance. Elle et son bébé descendent les marches avec succès et elle n'ouvre pas ladite boite.
De leurs côtés les détectives découvrent que le soir du meurtre de Benjamin Pitezel, Holmes se trouvait bien à Philadelphie. L'inspecteur Geyer est le premier à le soupçonner d'être mêlé à une affaire qui va au-delà de la simple fraude. La compagnie d'assurance, la Fidelity Mutual Life Association lui crédite des fonds pour effectuer son enquête. Le détective retrace alors tout le parcours de Holmes, passant de Détroit à Toronto, de Cincinnati à Indianapolis. Il parvient ainsi à récolter des preuves et les fait passer au représentant du ministère public de Philadelphie qui engage à l'encontre de Holmes des poursuites judiciaires.
Sur ordre du commissaire Watts, le samedi 17 novembre 1894, Holmes est arrêté et conduit à Philadelphie manu-militari. Là, il plaide coupable pour escroquerie à l'assurance-vie et est condamné à deux ans de prison.
Mais l'inspecteur Geyer n'a pas l'intention d'en rester là. Il est persuadé qu'il tient avec H.H. Holmes, le meurtrier de Benjamin Pitezel. Il parvient à force de persuasion le ministère public d'ouvrir un nouveau procès, cette fois pour meurtre.
Les aveux
Arrêté, H.H. Holmes va confesser le meurtre de 14 femmes : Emeline Cégrand, Alice et Nellie Pitezel (dont les corps seront déterrés le 15 juillet 1895), Minnie R. Williams, Nannie Williams, Gertrude Conner, Anna Betts, Rosine Van Jassard (une de ses maîtresses), Sara Cook (enceinte), Lizzie, Julia L. Connor et sa fille Pearl; Miss Kate...
Toutes les femmes avec qui il a entretenu une liaison sont blondes, mais ses victimes sont brunes, rousses, blondes, femmes, hommes, enfants, employées ou complices.
Il recrute ses employées parmi les dactylos (63% des dactylos sont alors des femmes).
Pour communiquer avec ses complices, Holmes a inventé un codage-décodage à partir de 10 lettres REPUBLICAN qui remplacent les lettres allant de A à J, tandis que les 10 lettres suivantes sont en minuscules et les 6 dernières lettres inchangées.
Dans le sous-sol du Château, il se plaît à reproduire des schémas de découpe comme dans les spectacles de magie. Dans le sous-sol, il raconte qu'il désossait les cadavres, les désarticulaient et ré-atirculaient leur squelette pour les vendre à des écoles de médecine, ce qui lui permettait de gagner encore un peu d'argent.
Le procès
Le procès débute le lundi 28 octobre 1895 devant une foule de curieux. Holmes est élégamment vêtu de noir, la moustache et la barbe parfaitement taillées. Il choisit d'assurer seul sa défense et décide de plaider non coupable. Puis au cours du procès, il change d'avis et veut se faire représenter par les avocats Samuel Rotan et William Shoemaker. A l'issue des débats, tous sont persuadés de l'innocence de Holmes qui baratine son monde avec une aisance trouble, d'autant que les preuves du ministère sont finalement minces. L'affaire semble donc tourner en sa faveur, mais c'est sans compter sur les jurés qui ne sont pas du même avis que le public. Le jury va délibérer durant deux heures et demie pour revérifier tout ce qu'on leur a dit et finalement se mettent d'accord en moins de deux minutes sur le verdict. A 20h45, Holmes est reconnu coupable de meurtre au premier degré. La sentence est la pendaison.
A la lecture du verdict, il ne bronche pas. Au contraire même, il se présente devant le jury, leur serre tour à tour la main en prononçant ces quelques mots : "Au revoir, je serai là quand vous me demanderez" .
L'exécution de H.H. Holmes
La pendaison
Comme tous les soirs depuis son procès, Holmes montre un port de tête qui épate ses geôliers. L'homme fait montre d'une maîtrise incroyable et monnaye auprès de la presse l'exclusivité de ses confessions. Il touche ainsi prêt de 7500$ qu'il destine aux études de son fils. Holmes explique aux journalistes qu’il est possédé : « Je suis né avec le diable en moi. Je ne peux nier que je suis un assassin, pas plus que le poète ne peut nier l’inspiration qui le pousse à chanter. »
Il fait publier un livre clamant même son innocence, puis envoie aux journaux plusieurs confessions qui l'accablent.
Durant toute sa détention, il compte les jours jusqu'à son exécution. Il possède une petite bibliothèque dans laquelle on peut trouver, la Bible, Homère, Virgile, Shakespeare, un dictionnaire grec, entre autres.
La veille de son exécution, il rase sa barbe mais conserve sa moustache. Il demande qu'on lui confie une lampe pour mettre de l'ordre dans ses papiers, règles les dispositions de son enterrement, exigeant d'être inhumé dans un cimetière anonyme qu'il aura choisi afin que son corps ne soit pas dérobé ensuite, et souhaite qu'on prenne de lui une photo pour que celle-ci soit envoyée à ses amis.
Puis il finit les miettes de son pain, mange sa soupe de bœuf en silence, sirote tranquillement son café et s'endort vers minuit pour se réveiller sous les coups de six heures du matin.
C'est le shérif Clement qui l'accompagne jusqu'au gibet. C'est la première fois qu'il va assister à une exécution. Avec eux, marchent l'avocat de Holmes, l'assistant et le suppléant du shérif. Holmes monte sur l’échafaud et devant la presse qui le décrira comme un homme aux nerfs d'acier, il clame : "Messieurs, mon discours sera court. En fait, j'aimerai ne rien ajouter, mais cela impliquerait que je sois d'accord avec mon exécution. Je tiens à dire que mes seuls méfaits ont consisté dans le meurtre de deux femmes et je veux affirmer ici, afin qu'il n'y ait aucun malentendu, que je ne suis pas coupable d'avoir ôté la vie à un quelconque membre de la famille Pitezel, crimes pour lesquels j'ai été condamné et pour lesquels je vais être pendu aujourd'hui. Je n'ai rien d'autre à ajouter."
Il salue une dernière fois son auditoire, serre la main de son avocat et à son bourreau dit les mots suivants "Ne me ratez surtout pas !".
Le shérif lui lie les mains, recouvre sa tête d'un sac noir et lui demande : "Êtes-vous prêt ?" Holmes lui répond "Oui, au revoir."
A 10h12, la trappe est tirée, le corps se balance, le cou se brise, mais Holmes respire encore pendant un long quart d'heure avant de mourir. Officiellement, sa mort sera notifiée à 10h32, le 7 mai 1896.
La dépouille est placée sur une civière puis dans un cercueil et installée dans l'une des cryptes du cimetière de Mount Moriah. Le corps est placé dans du béton à la demande de Holmes qui ne voulait pas que son corps soit dérobé.
La tombe de Holmes
La polémique
Peu après sa pendaison, certains ont prétendu que le corps emmené par les pompes funèbres de l'époque n'était pas celui de H.H. Holmes et que celui-ci s'en serait sorti.
La rumeur perdura jusqu'à 2017 où un juge a autorisé l’exhumation de son corps. Une opération réalisée le 28 avril. En ouvrant le cercueil, les fossoyeurs ont eu la vision improbable du béton qui a protégé la dépouille. Les vêtements d’Holmes étaient intacts et sa moustache en bon état.
De son corps, complètement décomposé, les chercheurs n’ont pas pu tirer le moindre échantillon d’ADN. C’est finalement grâce à ses dents qu’ils ont pu confirmer son identité.
Holmes est donc bien mort le jour de son exécution.
L’histoire de H.H. Holmes va être adaptée en mini-série par Martin Scorcese. Le tueur en série sera interprété par Leonardo DiCaprio avec le titre " The Devil in the White City " (Le diable dans la cité blanche).
Cette mini-série est prévue pour 2021.
H.H. Holmes, le 1er tueur en série américain - H.H. Holmes, le 1er serial killer américain
Sources : - La manufacture du meurtre, vie et oeuvre de H.H. Holmes, d'Alexandra Midal
- L’abominable H.H. Holmes a été exhumé, Jean-Baptiste Gaudey- https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/7784/reader/reader.html#!preferred/1/package/7784/pub/10731/page/15
- https://fr.wikipedia.org/wiki/H._H._Holmes
- https://www.mindshadow.fr/dr-holmes-chateau-horreur/
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La manufacture du meurtre Auteure : Alexandra Midal
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