Psycho-Criminologie

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psychologie et criminologie

Jeffrey Epstein with his longtime confidante Ghislaine Maxwell in March 2005 in New York City. Photograph: Patrick McMullan/Patrick McMullan via Getty Images
Jeffrey Epstein avec Ghislaine Maxwell- Mars 2005 à New York City -Photo : Patrick McMullan

 

Les autopsies et enquêtes à venir

Les retombées du suicide du financier Jeffrey Epstein, qui a eu lieu dans une cellule de prison de New York se sont intensifiées dimanche. Trois juridictions distinctes ont ouvert des enquêtes sur son décès après que ses victimes présumées aient exprimé leur indignation de ne pas pouvoir faire face à Epstein devant un tribunal.

Jeffrey Epstein, multimillionnaire âgé de 66 ans, a été accusé de crimes de trafic sexuel remontant au début des années 2000, impliquant des dizaines de femmes et de filles aussi jeunes que 14 ans. Son corps a été découvert par le personnel du Metropolitan Correctional Center de Manhattan, New York, à 6h30 samedi matin. Beaucoup s'interrogent sur les raisons pour lesquelles Jeffrey Epstein ne bénéficiait plus - depuis le 29 juillet, selon plusieurs médias - d'une surveillance renforcée anti-suicide, alors qu'il avait apparemment fait une première tentative le 23 juillet. Il avait alors été retrouvé allongé dans sa cellule avec des marques au cou, même si ses blessures s'étaient avérées sans gravité.

Le médecin légiste en chef de New York a fait savoir dimanche soir qu'une autopsie avait été pratiquée mais que des informations supplémentaires étaient nécessaires pour déterminer la cause du décès.

Le Dr Barbara Sampson a déclaré dans un communiqué qu'un médecin légiste avait pratiqué l'autopsie dimanche alors qu'un pathologiste privé avait participé à l'examen à la demande des représentants d'Epstein. Le médecin légiste privé, le docteur Michael Baden, était le médecin légiste en chef de la ville à la fin des années 1970. Il a été convoqué en tant que témoin expert dans des affaires très médiatisées, notamment par la défense lors du procès pour meurtre commis par OJ Simpson en 1994.

Le Federal Bureau of Investigations (FBI) , le bureau de l'inspecteur général du ministère de la Justice des États-Unis et le bureau du médecin légiste de la ville de New York ont ​​tous ouvert des enquêtes sur les raisons pour lesquelles Epstein, placé sous surveillance préventive depuis une semaine le mois dernier, n'avait pas fait l'objet d'une surveillance particulière.

La nuit qui a précédé la mort d'Epstein, deux gardes de la prison n'ont pas suivi les procédures qui auraient nécessité un contrôle visuel toutes les 30 minutes, a indiqué un responsable cité par le New York Times. La prison est en sous-effectif, a indiqué un syndicat, et l'un des gardiens travaillait pour la cinquième fois de suite, tandis que l'autre avait été contraint de le faire.

The Metropolitan Correctional Center
The Metropolitan Correctional Center

 

Les victimes d'Epstein en colère

Jeffrey Epstein a été retrouvé mort environ 24 heures après que des documents de la cour relatifs à une affaire ont jeté un nouvel éclairage sur ses crimes présumés. Les documents ont été rassemblés dans le cadre d'une affaire de diffamation intentée contre Ghislaine Maxwell, ancienne collaboratrice d'Epstein, fille du magnat de l'édition Robert Maxwell. La poursuite a été réglée en 2017. Les avocats de Maxwell n'ont pas répondu aux demandes de commentaires des médias.

Les documents du tribunal décrivaient comment Epstein aurait préparé les filles au viol et aux abus sexuels, en recrutant les victimes dans des écoles ou à Mar-a-Lago, la station balnéaire de Donald Trump en Floride.

Jeffrey Epstein, qui possédait une île des Caraïbes, un avion privé et qui voyageait fréquemment à l'étranger, a été jugé comme étant amené à fuir lors d'une audience devant un tribunal le mois dernier et s'est vu refuser la libération sous caution. Il a comparu devant le tribunal il y a deux semaines.

Une victime présumée, Jennifer Araoz, a déclaré qu'Epstein l'avait violée à l'âge de 15 ans, après avoir été recrutée en dehors de son lycée à New York.

"Je suis en colère", dit-elle. "Jeffrey Epstein n'aura pas à faire face aux survivants de ses sévices au tribunal", a-t-elle ajouté dans un communiqué publié après la mort de l'homme d'affaires.  «Nous devons vivre avec les cicatrices de ses actes pour le reste de notre vie, sans jamais faire face aux conséquences des crimes qu'il a commis, de la douleur et du traumatisme qu'il a causés à tant de personnes. Epstein est parti, mais la justice doit encore être rendue. "

Le procureur général William Barr, qui en tant que chef du ministère de la Justice, a autorité sur l’établissement fédéral où Epstein est décédé, a annoncé samedi une enquête de l’inspecteur général.

«J'étais consterné d'apprendre que Jeffrey Epstein avait été retrouvé mort tôt ce matin, apparemment d'un suicide alors qu'il était sous garde fédérale», a écrit Barr. "La mort de M. Epstein soulève de graves questions auxquelles il faut répondre."

Donald Trump et sa femme Melania Knauss, Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell à Mar-a-Lago in Palm Beach le12 Février 2000. Photo : Davidoff Studios Photography
Donald Trump et sa femme Melania Knauss, Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell à Mar-a-Lago in Palm Beach le12 Février 2000. Photo : Davidoff Studios Photography

 

Les théories du complot et le cercle d'amis de Jeffrey Epstein

Mais la déclaration de Barr était en désaccord avec celle de Donald Trump, qui a publié samedi dernier une théorie du complot liant la mort d’Epstein à sa relation de financier avec Bill Clinton, qui était parfois invité à bord de son avion. Après qu'Epstein ait été arrêté le mois dernier à l'aéroport de New Jersey à son retour de France, Clinton a publié une déclaration dans laquelle il niait toute irrégularité.

Trump a été critiqué pour avoir répandu la théorie du complot. "C’est un autre exemple de notre président qui utilise sa position pour attaquer ses ennemis politiques avec des théories du complot infondées", a déclaré le candidat à la présidence, Beto O’Rourke, membre du Congrès du Texas.

 Les procureurs fédéraux ont juré de poursuivre l'affaire, malgré la mort d'Epstein. Les enquêteurs examinent le vaste réseau de contacts sociaux et professionnels du multimillionnaire, qui comprenait des personnalités des domaines de la science académique et du droit, ainsi que de la politique et des entreprises, cherchant à déterminer si de nouvelles accusations seraient justifiées.

Le cercle d’amis et de connaissances d’Epstein comprend Donald Trump; Bill Clinton; Le prince Andrew; Leslie Wexner, fondatrice de la société propriétaire de la marque de lingerie Victoria’s Secret; et bien d'autres personnalités du droit, du divertissement et de la politique.

Les premières allégations d’abus sexuel sont survenues en 2005 quand une femme a contacté la police de Palm Beach, affirmant que sa belle-fille de 14 ans avait été emmenée dans le manoir d’Epstein par une fille plus âgée. La fille aurait été payée 300 $ pour se déshabiller et se masser devant Epstein.

Cela a déclenché une enquête de 11 mois par le FBI. Les entretiens avec des victimes présumées et des témoins ont montré que certaines des filles impliquées avaient moins de 18 ans.

«Les événements d’aujourd’hui sont troublants et nous sommes profondément conscients de la possibilité qu’ils représentent un obstacle supplémentaire pour les nombreuses victimes d’Epstein», a déclaré Geoffrey Berman, avocat américain à Manhattan, dans un communiqué samedi. «À ces courageuses jeunes femmes qui se sont déjà manifestées et aux nombreuses autres qui ne l’ont pas encore fait, permettez-moi de réaffirmer que nous restons résolus à vous défendre et à mener notre enquête sur la conduite reprochée à l'acte d'accusation, qui comprenait un complot ".

 

Les avocats d'Epstein ont déclaré qu'ils étaient «extrêmement désolés d'apprendre» le décès de leur client.

«Personne ne devrait mourir en prison», ont déclaré les avocats, Reid Weingarten, Marty Weinberg et Michael Miller. "Nous ne pouvons pas confirmer les rumeurs sur sa cause, et nous espérons que le bureau du procureur américain et les Marshalls américains mèneront une enquête approfondie sur les circonstances de la tragédie d’aujourd’hui."

Après la première tentative de poursuite en justice contre Epstein, Alex Acosta, ancien secrétaire au Travail de Trump, a été soumis à un contrôle minutieux pour avoir été considéré comme trop indulgent quand il avait supervisé l’affaire.

En février, un juge a statué que les procureurs avaient violé la loi en dissimulant l'affaire aux victimes présumées mineures. Acosta a démissionné de son poste administratif en juillet.

Au moment où le monde d’Epstein s’éclaircissait, certains de ceux qui avaient sollicité ses conseils en investissement financier se sont manifestés, tandis que d’autres préféraient prendre leurs distances, émettant des déclarations décrivant leurs interactions de manière minimale. Parmi eux, Trump et Clinton, qui ont tous deux publié des déclarations selon lesquelles ils avaient eu peu à voir avec Epstein ces dernières années.

Wexner a déclaré cette semaine que le financier avait "détourné" plus de 46 millions de dollars de sa fortune personnelle. Selon une lettre à la Fondation Wexner, de l'argent a disparu il y a dix ans.

«Nous avons découvert qu'il avait détourné de grosses sommes d'argent appartenant à ma famille», a déclaré Wexner dans sa lettre. "Ce fut, franchement, un choc énorme, même si c'est minime par rapport aux allégations qui pèsent contre lui maintenant."

En France, l'affaire Epstein a aussi ses remous puisque le 12 août 2019, la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa a demandé l'ouverture d'une enquête, l'homme possédant trois demeures en France : à Nice, à Biarritz et avenue Foch.
Cependant, la mort du multimillionnaire ne permet pas aux tribunaux Français d'accéder à cette requête. Elle peut être cependant valide pour les complices d'Epstein si ceux-ci sont reconnus par les tribunaux américains coupables d'avoir eu recours à des faits délictueux en France.

 

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Source :
- The Guardian - FBI and DoJ launch investigations into Jeffrey Epstein's death
- https://www.theguardian.com/us-news/2019/aug/10/jeffrey-epstein-trump-clinton-friends

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