Au Canada, il semble que les femmes victimes de violence se voient refuser l'accès à des refuges en raison d'un manque chronique de ressources et de financement, selon ce qu'indiquent deux études nationales. C'est la première fois que des études se penchent sur l'aide fournie aux femmes et aux enfants victimes de violence.
Un refuge pour victimes de violence sur cinq déclare en effet ne pas avoir bénéficié d'augmentation de financement depuis au moins dix ans de la part du gouvernement Canadien.
Les refuges accomplissent chaque année le même travail, mais avec moins de ressources, puisque les frais de logement et de nourriture augmentent sans cesse, déplore Kaitlin Bardswich, coordonnatrice des communications et du développement chez Hébergement femmes Canada.
Plus de 400 refuges ont participé à l'étude qui s'est échelonnée sur trois ans.
Partout, le constat est fait que les refuges manquent de lits pour accueillir les femmes et les enfants qu'ils hébergent. Quatre établissements sur dix affirment être « presque tout le temps » pleins.
Des femmes sont refusées
Les trois quarts des refuges qui ont participé à l'étude disent avoir accepté que des femmes puissent rester plus longtemps que ne le permet la loi. Ceci est particulièrement fréquent dans les villes et les bourgs en pénurie de logements, où les femmes qui fuient la violence n'ont nulle part ailleurs où aller.
Mais en prolongeant le séjour de certaines femmes, les centres se voient forcés d'en refuser d'autres - une situation qui devient de plus en plus difficile pour les employés, et qui peut s'avérer mortelle pour les femmes obligées de rester avec leur partenaire violent.
Selon des données fédérales, il s'avère qu'une femme est tuée tous les deux jours et demi au Canada, et plus de la moitié des victimes sont assassinées par leur partenaire actuel ou ancien.
Un épuisement de tous
« Certaines femmes peuvent devenir sans-abri, ce qui n'est pas une bonne situation, ou elles peuvent coucher d'un endroit à un autre. Mais quand elles ont des enfants, il faudrait qu'elles puissent rester là où elles ont un toit », a ajouté Mme Bardswich.
L'étude d'"Hébergement femmes Canada" fait état d'un taux d'épuisement professionnel en hausse chez les employés, en raison des bas salaires qui sont touchés et des faibles avantages sociaux octroyés. Les employés qui restent dans cette situation doivent travailler sans relâche pour trouver du financement afin de garder leur refuge ouvert.
Par ailleurs, l'âge moyen des bâtiments d'hébergement est de 45 ans et la grande majorité d'entre eux ont besoin de réparations. L'étude révèle que moins de la moitié des directions de ces centres sont en mesure de payer ces réparations.
Toutes ces conclusions se retrouvent en concomitance avec un autre rapport publié par le Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes. Il comprend une liste de 20 recommandations, dont un financement supplémentaire pour les réparations, les rénovations et les agrandissements des refuges pour femmes et des maisons de transition.
Le comité appelle également à consacrer davantage de fonds pour les refuges s'occupant de femmes et d'enfants autochtones. ainsi que plus de ressources afin de développer des services adaptés à ces femmes, aux immigrantes, aux femmes transgenres et aux handicapées.
« Fuir une relation de violence demande de la force et du courage, car c'est après la fuite que les femmes et les enfants courent le plus grand danger. Il est donc nécessaire d'avoir des logements où les femmes et les enfants fuyant la violence peuvent se mettre en sécurité et obtenir des services de soutien. »
La ministre de l'Égalité des genres, Maryam Monsef, annonce que le gouvernement versera finalement près de 1,5 million à Hébergement femmes Canada afin de remédier à la situation.
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Référence :
- TERESA WRIGHT - La Presse canadienne, Ottawa - Les refuges pour femmes au Canada sont sous-financés - https://www.lapresse.ca/actualites/national/201905/01/01-5224284-les-refuges-pour-femmes-au-canada-sont-sous-finances.php
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