Nouvelle-Zélande - Attentat de Christchurch : 50 morts, 36 blessés

Quarante-neuf personnes ont été tuées ce vendredi 15 mars 2019 au cours d'une fusillade dans deux mosquées du centre de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, lors d'un attentat terroriste qualifié d'«acte de violence sans précédent» par la première ministre Jacinda Ardern. Ces attaques, les pires contre des musulmans dans un pays occidental, ont également fait 20 blessés graves.

• Des responsables ont déclaré qu'un homme d'une vingtaine d'années avait été inculpé de meurtre et que deux engins explosifs avaient été retrouvés attachés à un véhicule.

• Une vidéo et un manifeste semblant être ceux d'un homme armé impliqué dans la fusillade ont été mis en ligne le jour de l'attaque.

Des témoins ont raconté avoir vu des corps ensanglantés. Des enfants et des femmes figureraient parmi les morts. La police a demandé aux gens de ne pas partager "des images extrêmement pénibles" après la mise en ligne d'une vidéo montrant un homme blanc se filmant en train de tirer sur des fidèles dans une mosquée.

"J'ai entendu trois coups de feu rapides et après environ dix secondes, ça a recommencé. Cela devait être une arme automatique, personne ne pourrait appuyer sur la gâchette aussi vite", a dit un témoin à l'AFP sous couvert de l'anonymat. "Puis, les gens ont commencé à sortir en courant. Certains étaient couverts de sang".

Deux mosquées sont attaquées

Des coups de feu ont été tirés sur la mosquée Al Noor sur l'avenue Deans, dans le centre-ville, et sur la mosquée Linwood, à environ trois kilomètres de là, a annoncé la police.

Le commissaire de police du pays, Mike Bush, a déclaré lors d'une conférence de presse dans la soirée que 41 personnes avaient été tuées à la mosquée Al Noor et sept à la mosquée de Linwood, et qu'une autre victime était décédée à l'hôpital de Christchurch.

La police a déclaré que quatre personnes, dont trois hommes et une femme, avaient été arrêtées. Le Premier ministre australien Scott Morrison a déclaré que l'un d'entre eux était australien. Il s'agit de Brendan Tarrant. 

Cet homme de 20 ans environ a été accusé de meurtre et va comparaître devant le tribunal de Christchurch samedi matin. Un certain nombre d'armes à feu ont été retrouvées sur les lieux de la fusillade.

Le commissaire de police a déclaré que des trois autres personnes ont été arrêté, mais que l'une d'elles n'avait peut-être rien à voir avec l'attaque et que la police s'efforçait de déterminer la manière dont les deux autres auraient pu être impliquées.

Aucune des personnes détenues ne figurait sur les listes de surveillance.

M. Bush a demandé aux gens de ne pas se rendre aux mosquées en Nouvelle-Zélande ce vendredi. Il a également exhorté les mosquées à l'échelle nationale à «fermer vos portes jusqu'à ce que vous ayez à nouveau de nos nouvelles».

Une vidéo de 17 minutes

Une vidéo de 17 minutes publiée sur les médias sociaux semble montrer une partie de l'attaque.

La vidéo, qui a peut-être été prise à l'aide d'une caméra portée par l'un des hommes armé, commence alors qu'il est au volant d'une voiture. L'homme, dont on voit parfois le visage dans le rétroviseur, traverse les rues de Christchurch avant de s'arrêter devant la mosquée Al Noor, à côté du vaste parc Hagley.

Il s'approche de la mosquée, à pied, son arme est visible, et il commence alors à tirer durant deux minutes sur les personnes se trouvant devant l'entrée après avoir tiré sur les fidèles. 

L'homme armé quitte ensuite la mosquée et tire dans les tous sens vers les trottoirs avant de retourner dans sa voiture pour prendre un autre pistolet. Lorsqu'il rentre dans la mosquée, il tire sur plusieurs corps à bout portant.

Après quelques minutes, il retourne à son véhicule et s'en va. Il s'agirait bien de Brenton Tarrant.

Brenton Tarrant, un nationaliste blanc

Avant la fusillade, quelqu'un qui semblait être Brenton Tarrant avait posté des liens vers un manifeste de nationaliste blanc sur Twitter et sur le forum en ligne 8chans. Le message de 8chans incluait un lien vers ce qui semblait être la page Facebook du tireur, où il aurait également annoncé la diffusion d'une vidéo en direct de l'attaque.

Les publications sur Twitter ont montré des armes couvertes aux noms d'anciens généraux militaires et d'hommes ayant récemment procédé à des tirs en masse. Sur les armes et les chargeurs il fait notamment référence aux viols collectifs de Rotherham, à Alexandre Bissonnette, auteur de l'attentat dans la mosquée de Québec et à Luca Traini, auteur d'une fusillade en Italie.

“Je soutiens beaucoup de ceux qui prennent position contre le génocide ethnique et culturel. ”

Dans son manifeste, il s'est identifié et a énuméré ses héros nationalistes blancs. Tarrant cite également «Darren Osbourne» comme une référence apparente à Darren Osborne, emprisonné à perpétuité pour son attaque meurtrière contre des musulmans à la mosquée Finsbury Park à Londres en juin 2017. Brenton Tarrant serait même entré en contact avec le Norvégien Anders Behring Breivik - (Fjotolf Hansen, aujourd'hui). « J’ai reçu une bénédiction pour ma mission après avoir contacté ses frères », assure-t-il.

Écrivant qu’il avait délibérément utilisé des armes à feu pour semer la discorde aux États-Unis au sujet de la disposition du deuxième amendement sur le droit de porter des armes, il s’est également déclaré fasciste. «Pour une fois, la personne qui sera appelée fasciste est un fasciste réel», a-t-il écrit.
Avant de passer à l'acte, il avait également mis en ligne des mots sur le "grand remplacement", une théorie islamophobe et conspirationniste connue dans les milieux extrémistes.
Obsédé par l'Europe, où Brenton Tarrant a vraisemblablement passé plusieurs semaines en 2017, il raconte ainsi que deux événements remontant au printemps ont servi d’éléments déclencheurs de son passage à l’acte. L’un est l’attentat de Stockholm au camion-bélier du 7 avril, qui a fait cinq morts, dont une jeune fille de 11 ans. «Des attaques sur mon peuple, ma culture, ma foi et mon âme », écrit-il. L'autre est le deuxième tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. « La possible victoire d’une quasi-nationaliste était pour moi le signe qu’une solution politique était toujours envisageable », écrit-il, après avoir toutefois étrillé la patronne du Front national, décrite comme « molle » et « incapable ». 

Le récit de son voyage en France a continué de le plonger dans sa paranoïa. Selon lui, ceux qu’il appelle les « envahisseurs », les « non-Blancs », étaient partout. Il raconte ainsi ne pas avoir supporté de voir « un flot de ces envahisseurs passer les portes d’un centre commercial » dans l’est de la France. « J’en avais vu assez et, en rage, j’ai quitté la ville, refusant de rester une minute de plus dans cet endroit maudit », poursuit-il.

Brenton Tarrant  conclut, sur ce passage en France : «C’est là que j’ai décidé de faire quelque chose, c’est là que j’ai décidé d’agir, et d’user de la force. Et de la violence. De combattre les envahisseurs moi-même».

 

Une attaque lors des prières du vendredi

Moustafa Farouk, un porte-parole de la Fédération des associations islamiques de Nouvelle-Zélande, a déclaré qu'il était particulièrement choquant que l'attaque se soit produite autour des prières du vendredi.

M. Farouk, a déclaré lors d'un entretien téléphonique au New York Times qu'il était sur le point de se rendre à Christchurch pour rencontrer des musulmans, et a déclaré qu'il n'avait jamais imaginé qu'une telle attaque puisse avoir lieu en Nouvelle-Zélande.

"C’est l’un des pays les plus pacifiques du monde", a-t-il ajouté.

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Mise à jour du 17 mars 2019 : le nombre de victimes est passé à 50 victimes, âgées de 3 à 77 ans et à 36 blessés. ​- Un des hommes arrêté en même temps que Terrant été innocenté et les deux autres inculpés pour port d'armes, mais innocentés de l'attaque).

Voir l'article : Tir en Nouvelle-Zélande : Brenton Tarrant inculpé après la mort de 50 personnes

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Source :
- The New York Times, https://www.nytimes.com/2019/03/14/world/asia/new-zealand-shooting-updates-christchurch.html
- DH.Be - https://www.dhnet.be/actu/monde/fusillades-dans-deux-mosquees-de-christchurch-49-morts-quatre-personnes-arretees-et-des-engins-explosifs-artisanaux-trouves-5c8b32529978e2710eb81282

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