Karl Denke, le cannibal de Ziębice

  Les faits :

Karl Denke est un tueur en série polonais du début du 21ème siècle qui a tué, mangé et vendu les corps de plus de 40 personnes. Sa dernière victime a réussi à se sauver et l'a dénoncé aux autorités. Denke ne fera pas de prison, car il se suicidera le lendemain de son arrestation.

  Enfance :

  Karl Denke est né le 12 août 1860 à Oberkunzendorf (aujourd’hui Ziębice), en Silésie, dans le royaume de Prusse, dans une famille d'agriculteurs. Le bourg comptait à cette époque notamment 39 paysans et trois femmes au foyer. Enfant, il était décrit comme un enfant calme et à la voix douce, mais difficile à élever. À 12 ans, après avoir obtenu son diplôme de l'école primaire, il s'enfuit de chez lui et on le retrouve à 20 ans où il devenu l'apprenti d'un jardinier.
  Son père est décédé et son frère aîné a hérité de la maison de leurs parents. Karl, lui, reçoit en contrepartie un peu d'argent. Il s'achète un lopin de terre et tente de se lancer dans l'agriculture, mais sans succès. Il vend son terrain et s'achète une maison dans la ville de Münsterberg, habitant la rue Teichstraße, au numéro 10, le futur lieu de ses crimes. Mais là encore, il n'a pas de chance. L'inflation le rattrape et il est obligé de vendre. Il refuse cependant de partir et vit dans un petit appartement qu'il a aménagé au rez-de-chaussée de sa maison.
  En parallèle, il dirige un magasin où il vend de la viande.

  Les meurtres

  Karl Denke est perçu par ses voisins comme un être excentrique, mais aussi  comme quelqu'un que chacun loue pour sa gentillesse envers les sans-abris et les ouvriers itinérants à qui il n'hésite pas à offrir un repas.  De 1893 à 1895, il est  assistant organiste chargé de la machinerie de l'orgue et porteur de croix lors des processions de la communauté évangélique. La communauté religieuse l'appelle souvent "Papa Denke". En 1906 il choisit cependant de ne plus payer d'impôt religieux et se considère désormais hors de l'Église.

  Le 21 décembre 1924, des cris sont entendus depuis l'appartement de Karl Denke. Un homme, Vincenz Olivier, travailleur migrant et itinérant sort de la maison, une plaie béante sur la tête. Alerté, un voisin, Gabriel qui est coché se précipite pour l'aider. A cet homme, Vincenz lui raconte avoir été attaqué dans la maison par un homme armé d'une pioche. Il affirme qu'après avoir déjeuné, Denke lui a demandé d'écrire une lettre dictée. Quand il s'est retourné, il a vu Denke du coin de l'oeil le menaçant. Avant qu'il ait eu le temps de réagir, son hôte l'a frappé à la tête avec une hache. Il a réussi  à s'échapper en s'enfuyant par la cuisine.

  A la suite de ce témoignage, la police vient interroger Denke qui leur dit que Vincenz Olivier a voulu le voler et qu'il n'a fait que se défendre.  Finalement  la victime est arrêté pour vagabondage !
  Le lendemain, le juge qui l'entend finit par prendre au sérieux son histoire et fait arrêter Denke pour le mettre en détention provisoire. Les voisins du tueur, sidérés par l'arrestation, proteste, incapable de penser qu'il peut avoir quoi que ce soit avec l'agression de cet homme.
  Au moment où le juge veut l'interroger, Denke est retrouvé pendu dans sa cellule.
  Malgré cela, le juge ordonne une perquisition à son domicile. Là, c'est la stupéfaction dans le quartier et chez les policiers qui mettent la main sur des restes humains ; le sol est jonché de sang ; sur une petite table reposent plusieurs bocaux avec des restes humains à l'intérieur, de la graisse, des morceaux en train de mariner dans du vinaigre, des papiers d'identité.
  420 dents, 480 os et des repas préparés à partir de chair humaine sont retrouvés à l'intérieur de la maison. Certains "mets" étaient destinés à la consommation rapide, d'autres recouverts de sel pour être conservés. La police met aussi la main sur trois bretelles en peau humaine et en dentelle.

  Au terme de l'enquête, l'instruction détermine que Denke a tué, transformé et mangé quelques 42 personnes et vendu des morceaux de ces êtres humains et victimes à ses clients du magasin ou sur le marché hebdomadaire de Breslau.
  Denke avait soigneusement écrit les noms et les détails (le poids de ses victimes et des morceaux découpés ensuite) de 30 de ses victimes dans un cahier, et ce, depuis 10 ans. Celles-ci étaient principalement des vagabonds et ne "comptait" que quatre femmes parmi elles.
  La première personne dont on retrouvera la trace sera Ida Launer, tuée probablement le 21 février 1903. La dernière victime notée est Kaspar Hubalek qui portait le numéro 30. Ce qui est intéressant, c'est de voir que Denke avait déjà prévu de tuer Vincenz Olivier, car l'étiquette numéro 31 était déjà enregistrée.

  Le rapport détaillé de la police fait mention de :

 - seize fémurs dont une paire remarquablement forte, deux paires très minces, six paires et deux fémurs gauches
 - quinze morceaux d'os longs de taille moyenne
 - quatre paires d'os de coude
 - sept têtes de rotation de coude 
 - neuf parties inférieures de rotation de coude
 - huit parties inférieures du coude
 - une paire de tibia supérieur
 - une paire de coudes et rayons inférieurs, dont les extrémités restent toujours bien connectées;
 - une paire de bras et une paire de têtes de bras
 - une paire de clavicules
 - deux omoplates
 - huit talons et os de la cheville
 - 120 orteils et la phalange
 - 65 pieds et les os métacarpiens
 - cinq premières côtes et 150 morceaux de côtes.

  L'homme s'étant suicidé, il n'y aura pas de procès et les exactions de Karl Denke vont tomber rapidement dans les oubliettes. On ignore encore beaucoup de choses sur la vie de Karl Denke, ses motivations, ses méthodes et même le nombre exact de victimes.

Parmi ses victimes :
- Ida Launer
- Henrich Bruchmann
- Frank Neiss
- Johann Klose
- Robert Lorenz
- Ewald Köng
- Paul Lux
- Johann Gröger
- Emil Exner
- Josef Nierlich
- Hermann Müeller
- Oskar Heinzel
- Julius Bush
- Wilhelm Rathman
- Karl Becker
- Hermann Kuschinke
- Adolf Salisch
- Karl Seidel
- Friedrich Lazina
- Max Heidenreich
- Kaspard Hubalek
 

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