Nombre de victimes : 2 reconnues, mais probablement 7
Type de victimes : femme, enfant, reporter
Période : 1987-1989 (mais peut-être 1978-1989)
Nom : Dale R. Anderson
Date de naissance : 24 novembre 1951
Lieu de naissance : Canton (Ohio)
Parents : George Dick et Vera Anderson
Mariage : Oui
Enfants : 2
Vie scolaire : 12
Diplôme : diplômé en histoire et en sociologie
Sexualité : Hétérosexuelle
Type de tueur : Organisé de type paranoïde
Modus operandi : Étranglait ses victimes avec une corde, parfois les égorgeait, et les poignardait
Trophée : Pas de trophée
Les faits
Dale R. Anderson a été condamné à la prison à vie pour avoir tué Jolaine Lanman et son fils. Mais il est soupçonné de plusieurs autres meurtres attribués à d'autres prisonniers.
Ses meurtres sont le résultat de sa paranoïa et de la fixation qu'il a mise sur ses chefs de service à qui il voulait faire endosser un des crimes pour lequel il fut soupçonné.
Enfance
Dale Anderson naît à Canton, dans l'Ohio le 24 novembre 1951. Canton est une ville fondée en 1805 qui fait suite à un besoin d'usines pour les tout nouveaux chemins de fer. La ville décline ensuite au début du 20ème siècle et reprend un semblant d'essor en se diversifiant dans d'autres types de service comme la finance, et la santé. Dale est le fils de George "Dick" et de Vera Anderson. Son père travaille comme journalier dans une ferme laitière du coin avant de devenir mineur.
En 1952, la famille déménage à Galesburg (Illinois), puis seulement quelques semaines après décide finalement d'aller s'établir à Belleville dans l'état de l'Illinois.
Dale Anderson est un enfant plutôt calme. Il n'a commencé à parler qu'à partir de l'âge de trois ans. C'est lorsque sa grand-mère l'a menacé d'un "Si tu n'arrêtes pas ça, je te donnerai une fessée" qu'il lui aurait répondu tout de go par "Je te donnerais une fessée tout de suite".
De 1965 à 1969, il étudie au lycée de Belleville et en ressort diplômé. Dale est plutôt un garçon solitaire qui se mêle très peu aux autres. Ceux qui l'ont connu diront de lui qu'il était un étudiant "invisible" et les autres ne se souviendront même pas de son passage dans leur classe.
De 1969 à 1974, il part étudier à l'université de L'Illinois et en ressort diplômé en histoire avec une mineure en sociologie. Il souhaite devenir professeur et fait régulièrement partie de la Dean List qui reconnait les meilleurs boursiers du pays.
En 1972, durant un soir d'été, Vera Anderson voit son fils revenir de la mine dans laquelle il travaille pendant les vacances et lui asséner d'un air menaçant : "Je parie que tu as dépensé tout mon argent". Sa mère répond par la négative. Dale Anderson l'attrape alors par le cou et lui serre la gorge. Le téléphone se met à sonner et il l'a relâche alors. Vera, la gorge rouge, en profite alors pour fuir chez le voisin. Cet épisode n'est que le prémisse de nombreux autres de la sorte.
Le reste des vacances, Dale travaille côte à côte avec son père à la mine de charbon de Peabody comme si de rien n'était. Ses parents lui font économiser son salaire pour payer l'université et s'installer seul.
Les prémisses des meurtres
L'année suivante, il se marie et revient à Belleville, la ville de naissance de sa femme, mais aussi celle où il vécu.
Quatre ans plus tard, en 1977, naît son premier enfant, une petite fille. Il postule à un emploi chez les policiers du département d’État de l’Illinois, mais il ne sera pas retenu. Ce sera pour lui une grande déception parce qu'il avait souvent parlé de son désir de devenir policier. A la place, il trouve un emploi dans une agence d'assurance, chez Allstate en tant qu'expert en sinistre. Quelques temps plus tard, son employeur le renvoie pour avoir falsifié des documents. C'est à la même époque qu'il commence à se renfermer de plus en plus sur lui, selon les dires de sa famille, mais aussi de ses amis.
Il embauche quelques mois plus tard, en 1978 dans une autre compagnie d'assurance. Mais là encore, il est renvoyé. Cette fois, il a tenté de demander à des clientes et à des collègues de travail de sortir avec lui. Confronté à ces allégations, il s'emporte contre son superviseur et la police devra intervenir pour le calmer et le faire sortir de l'agence.
Pour faire bonne figure auprès des gens qu'il côtoie, il dit qu'il est un policier sous couverture.
Une affaire va faire grand bruit dans la communauté de la ville de Belleville. Un jour alors que la famille Anderson assiste à la messe de l'église Méthodiste, Dale Anderson a les mains baladeuses. Les messes suivantes, les hommes de la ville prennent alors soin de s'assoir entre lui et les femmes pour éviter qu'il ne les tripote.
Finalement, Dale finit par obtenir ce qu'il veut : travailler pour la police. Il obtient un poste et devient adjoint du shérif à la prison du comté de Clair, de Belleville. Les gardiens ne portent pas d'armes, mais cela n'empêche pas Dale de s'en acheter plusieurs. Ce poste ne dure qu'un an, le temps de son contrat fédéral.
Il est licencié.
Il devient alors en 1980, à l'âge de 29 ans, un travailleur social pour le Département d'Aide Publique de l'Illinois. A ses amis et à sa famille il affirme qu'il est enquêteur pour le bureau du shérif. Ce mensonge perdure jusqu'en 1987, où il est promu au sein de son département et s'occupe de déterminer qui doit recevoir les aides publiques. A peine un mois s'est passé que les premières contestations apparaissent. Des clients se plaignent que leur dossier est classé, que leurs appels ne sont pas pris. Son superviseur lui donne une mauvaise appréciation et lui retire sa prime. En conséquence de quoi, Dale Anderson prend un jour de congé, achète du poison et empoisonne le chien de son superviseur en guise de représailles.
Les mois suivants, Dale pousse les bénéficiaires à falsifier leur dossier afin de toucher plus d'aides qu'ils ne doivent. La chose est éventée et les clients doivent rembourser le trop-perçu. Puis Dale est aperçu en train de fouiller dans le bureau de l'un de ses superviseurs. Ceux-ci commencent à le prendre en grippe d'autant que Dale emmène des dossiers chez lui ce qui est contraire à la politique interne. Après un nouveau problème, son superviseur direct demande à le voir. Dale oppose une fin de non-recevoir. Il se rend à la police et affirme que ses superviseurs l'ont volé de 800 dollars et porte plainte contre eux. Comme si cela ne suffit pas, il appelle anonymement un journaliste du News Democrat de Belleville et charge ses superviseurs en se faisant passer pour un employé du bureau du département d'aide. Deux semaines plus tard, Dale appelle la police en clamant que son superviseur l'a poussé et a tenté de le tuer. Il part s'entrainer au tir à feu au sud de la ville et à un ami qui lui demande pourquoi il s'entraîne, Dale Anderson lui répond qu'il s'agit pour lui de se défendre contre ses superviseurs qui cherchent à lui faire la peau.
Le 10 juin 1988, il est renvoyé du bureau des aides publiques.
Les meurtres
Le 11 juin 1988, Audrey Cardenas, jeune stagiaire de 24 ans tout juste diplômée de la Texas A&M rejoint l'équipe du journal News-Democrat. Elle est portée disparue le 20 du même mois.
Dale Anderson a acheté deux mallettes qui seront plus tard retrouvées dans sa chambre. L'inspecteur Bush qui enquêtera sur Anderson qualifiera ces mallettes de "kit à assassin". Deux jours après la disparition d'Audrey Cardenas, Dale Anderson déguise sa voix et appelle la police pour les informer que ses superviseurs ont kidnappé la jeune fille. Il leur donne l'adresse de leur domicile.
Le 26 juin 1988, le corps d'Audrey est retrouvé près d'un ruisseau sur le campus de Belleville. La police arrête un californien qui déambulait sur le terrain d'athlétisme de l'université à 150 mètres du corps de la victime. Le 28, Dale Anderson assiste au mémorial qui est organisé au St Elizabeth Hospital en l'honneur de la stagiaire. En fait, il se tient non loin de la chapelle gardée par les policiers qui enquêtent sur le meurtre.
En juillet, Dale se rend au domicile d'une femme de 36 ans à qui il présente un badge. il lui dit enquêter sur le meurtre d'Audrey. La femme ne le croit pas. Elle prend peur et appelle la police.
Le 13 juillet, il est accusé d'avoir usurpé l'identité d'un policier. Au cours de l'audience, il s'évanouit. Lors de son arrestation, il tenait une mallette dans laquelle se trouvaient une arme à feu, un couteau, une lampe de poche et plusieurs documents sur Audrey. Quelques jours plus tard, il est de nouveau arrêté pour avoir prétendu auprès du père de Cardenas qu'il était enquêteur. Au tribunal, il dit que s'il avait été armé, il se serait servi de son arme contre le policier.
Après chaque arrestation, Dale Anderson est relaxé. Pour un temps bref, il est considéré comme un suspect dans le meurtre de Cardenas. Il refuse de passer le détecteur de mensonges et des problèmes dans la procédure obligent la police à le relâcher.
Le 29 juillet, Dale Anderson demande à la fille d'un de ses amis de certifier qu'elle a vu Cardenas chez Dale et que celui-ci était effrayé par le fait que ses superviseurs le suivaient et que la jeune femme enquêtait sur eux pour corruption. C'est donc pour cela qu'ils l'ont tuée.
Durant tout ce temps, la femme de Dale pense qu'il travaille toujours au bureau d'aide publique. Ce n'est qu'en août qu'elle apprend que son mari en a été renvoyé.
Au cours de l'année suivante, Dale Anderson rédige un faux rapport de police indiquant que ses trois superviseurs ont assassiné Audrey Cardenas. Il écrit également un mémo prétendument rédigé par l'un des superviseurs qui dit craindre pour sa vie.
Dale Anderson et son avocat vont voir le 29 avril 1989 le procureur de l’État, John Baricevic et lui fournisse les deux documents.
Celui-ci sentant peut-être le coup fumeux, n'en tiens pas compte.
Le 24 août 1989, Rodney Woidtke, le jeune garçon qui a été arrêté sur la piste d'athlétisme passe devant le juge. Il est reconnu coupable du meurtre d'Audrey le 28 septembre.
Le 20 septembre, Dale Anderson se fait passer pour un acheteur de Springfield et entre dans la maison d'une femme de Belleville. Il porte une casquette de baseball et un sac en bandoulière. Il lui demande de voir le vide sanitaire qui se situe sous la maison. Au moment où la femme le lui montre, Anderson se positionne derrière elle prêt à la pousser. Heureusement, un ami arrive ce qui fait fuir Dale qui prend peur.
Une semaine plus tard, il pénètre dans une autre maison qui est aussi à vendre, mais cette fois la femme le repousse dehors.
Quelques heures après cette tentative, Dale se rend chez Jolaine Lanman qui habite une villa sur Madero, à l'est de Belleville. Les procureurs pensent qu'il s'est là aussi présenté comme agent immobilier puisque la maison était à vendre. Jolaine Lanman laisse entrer Anderson. Il la frappe alors à la tête, puis la force à écrire une note qui met en cause ses trois superviseurs dans le meurtre d'Audrey Cardenas. La note comporte également les plaques d'immatriculation des trois hommes.
Le mari de Jolaine la trouve peu après avec son fils sous le lit de la chambre, étranglé tous les deux. Une corde enserre le cou de Jolaine et une paire de ciseaux est plantée dans son cou.
Les 28 et 29 septembre, la police enquête plus sérieusement sur Dale Anderson. Les superviseurs eux, commencent à craindre sérieusement pour leur vie et celle de leur famille. Un agent essaye de joindre Dale chez lui. Sans succès.
La police se rend alors sur les lieux et font sortir les deux enfants Anderson. Dale refuse dans un premier temps de les suivre puis finit par se glisser à l'extérieur de la maison en se tenant derrière sa femme. Dans la maison, la police met la main sur un arsenal d'armes à feu ainsi que sur des centaines d'articles de journaux, de notes et de documents sur le meurtre d'Audrey Cadenas. Il dira plus tard qu'il cherchait à résoudre cette affaire ce qui explique le nombre de documents.
Condamnation
Le 17 avril 1990, Dale Anderson est reconnu coupable du meurtre au premier degré des Lanman. Sa peine de mort est commuée en condamnation à la perpétuité sans possibilité de liberté conditionnelle.
Il est emprisonné depuis au centre correctionnel Menard, près de Chester en Illinois.
Les soupçons
Dale Anderson est soupçonné d'avoir également assassiné :
- Elizabeth K. West, 14 ans, une étudiante de première année retrouvée étranglée près d'un ruisseau entre Belleville et Milstadt alors qu'elle revenait du lycée, le 5 mai 1978.
- Ruth Ann Jany, 21 ans dont le corps fut retrouvé en juillet 1979 à cinq milles de celui d'Elizabeth K. West.
- Une femme non identifiée dont l'âge se situe entre 18 et 23 ans et dont le corps fut découvert en septembre 1986 dans un champ de maïs.
- Kristina Polvolish, 19 ans, découverte en juillet 1987 dans un fossé au sud-ouest de Belleville.
- Audrey Cardenas
Les meurtres d'Elizabeth K. West et de Ruth Ann Jany ont été attribués à Gregory R. Bowman, qui a passé 20 ans de prison pour ces meurtres.
Rodney Woidtke fut lui, condamné à 45 ans d'emprisonnement pour le meurtre d'Audrey Cardenas.
Plusieurs officiers de police ainsi que l'expert, Robert K. Ressler pense que ces meurtres doivent être attribués à Dale Anderson, car le mode opératoire est le même. Les femmes sont mortes étranglées ou égorgées et surtout leurs meurtres furent planifiés ce que ne faisait pas Bowman qui tuait impulsivement.
L'adjoint du shérif, Sgt Robert Miller a révélé qu'il avait pu influencer les aveux de Bowman, lui disant qu'il le laisserait partir s'il avouait.
Bowman et Woidtke sont immédiatement revenus sur leurs aveux. Aucune preuve ne fut trouvée qui puisse les relier aux victimes.
Profil :
Le profil de Dale Anderson laisse penser à une personnalité psychotique, paranoïaque (impression d'être persécuté par ses superviseurs à qui il veut faire endosser le meurtre d'Audrey Cardenas), une personnalité passive-agressive, manipulateur ayant un comportement obsessionnel-compulsif.
©Toute reproduction du texte interdite
__________________________________________________________
Tags : Dale R. Anderson, Dale Anderson serial killer, Dale R Anderson serial killer, Dale Anderson serial murders, Dale Anderson jolaine lanman, Dale Anderson serial killer belleville, Dale Anderson belleville, Dale Anderson audrey Cardenas, audrey Cardenas, Rodney Woidtke, Elizabeth K. West, Ruth Ann Jany, audrey cardenas case, tueurs en série américain, tueur en serie americain, tueurs en serie, tueur en série années 80, faits divers
Commenter cet article