San Bruno.
Mardi 3 avril 2018, une jeune femme fait feu sur le campus de la société YouTube, près de San Francisco, en plein cœur de la Silicon Valley où travaille plus d'un millier de personnes. Trois blessés par balle sont à dénombrer ainsi que la mort de l'agresseuse qui s'est suicidée sur les lieux. L'un des blessés est dans un état critique, une autre dans un état sérieux. Il s'agirait de deux femmes de 32 ans et 26 ans et d'un homme de 36 ans. Une quatrième personne a été blessée à la cheville en fuyant les locaux de YouTube.
La tueuse aurait fait irruption dans une cour intérieure au moment du déjeuner et aurait ciblé une personne en particulier, selon certains témoins, même s'il semble à l'heure actuelle qu'il ne s'agirait pas d'un différend tourné vers une personne en particulier.
Une employée de YouTube, en vidéo-conférence au moment de l'assaut a vu "des gens courir et se mettre à crier" pour fuir au plus vite le bâtiment. "Il y a plein de sorties, donc nombre de personnes ont pu s'enfuir". "Nous avons entendu des gens courir, car le sol tremblait. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'un tremblement de terre." "Nous nous sommes dirigés vers la sortie et nous avons vu encore plus de personnes courir et quelqu'un a dit qu'il y avait une personne avec une arme à feu." " J'ai regardé par terre et j'ai vu des gouttes de sang sur le sol et dans les escaliers.", rapportent différents témoins.
A 12h46 heure locale (19h46 heure française), la police reçoit les premiers appels sur le numéro d'urgence, le 911.
En milieu d'après-midi, vers 15h, de petits groupes de salariés quittaient le site en cars spéciaux.
D'autres images des télévisions américaines montraient des employés, les mains sur la tête être fouillés par les policiers. De nombreuses voitures de polices et de pompiers circulaient sur le campus.
La tueuse, Nasim Najafi Aghdam, née un 4 avril, 38 ans, d'origine iranienne était une femme vivant chez sa grand-mère à San Diego au sud de la Californie. Vegan, YouTubeuse prolifique, elle possédait plusieurs chaînes YouTube en plusieurs langues (une en anglais et trois autres en farsi et en turc). Elle aurait été furieuse contre YouTube qu'elle accusait de censurer ses vidéos, dont certaines montraient des animaux maltraités.
"Je suis discriminée et filtrée sur Youtube, et je ne suis pas la seule", déclare-t-elle dans une vidéo republiée par NBC. "Mes anciennes vidéos qui recevaient beaucoup de vues ont cessé d'être vues, parce que je suis filtrée", affirmait-elle.
Le père de cette femme a confirmé que sa fille détestait YouTube. Son frère, Shadran Aghdam interrogé à son tour par The Mercury News confirmait lui aussi "elle se plaignait toujours que YouTube ruinait sa vie".
Plusieurs jours avant la fusillade, sa famille avait signalé sa disparition à la police qui avait fini par la retrouver mardi matin, endormie dans sa voiture.
Si les tueurs de masses sont souvent des hommes, il est beaucoup plus rare de voir des femmes agir de la sorte. Sur 160 évènements perpétrés entre 2000 et 2013, 6 cas seulement seraient dus à une femme, soit une proportion de 3.8%, selon le FBI.
Cet assaut fait suite à de nombreux autres qui ont vu ces dernières semaines de nombreuses manifestations dans le pays avec la "March for our lives" demandant un plus grand contrôle des armes à feu.
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