Psycho-Criminologie

Psycho-Criminologie

psychologie et criminologie

Publié le par I. Girard
Publié dans : #Affaires, #News, #Affaire Seznec
L'affaire Seznec, tout comprendre

Ce week-end, à Morlaix, des recherches effectuées par une association privée dirigée par le brocanteur Bertrand Vilain ont eu lieu dans l'ancienne maison familiale des Seznec. Les recherches ont permis de retrouver deux fragment d'os de fémur dissimulés sous l'ancien cellier : un haut et une tête de fémur ainsi qu'une pipe.
Des analyses ADN devraient donc dans les semaines à venir permettre de savoir si ces deux morceaux appartiennent bien au conseiller municipal, Pierre Quémeneur, disparu dans la nuit du 25 au 26 mai 1923.
Ce seront les descendants du conseiller du Finistère (il n'a pas eu d'enfant) qui pourront apporter cette réponse.

Mais en attendant, revenons sur l'affaire.
L'affaire Seznec, c'est quoi au juste ?
Un homme envoyé au bagne pour le meurtre d'un conseiller municipal et une affaire qui divise la France depuis plus de 70 ans.

Le premier protagoniste et le prétendu assassin de cette affaire se nomme Guillaume Seznec...

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Marie Anne Colin, mère de Guillaume Seznec

 

Guillaume Seznec

Il est le fils d'Yves Seznec et de Marie-Anne Colin, propriétaires dans le hameau de Kernéol (ou kerniol), d'une grande ferme dans laquelle travaillent deux servantes et sept garçons de ferme. Ses parents ont trois autres enfants, Marie, Marie-Anne, et Hervé-Joseph.
Guillaume est né un 1er mai 1878, à Plomodiern, dans le pays Glazik, (Finistère).
Guillaume est son troisième prénom.
En cause, le secrétaire de la mairie qui l'affubla des prénoms de Joseph Marie Guillaume au lieu de ceux de Guillaume Marie Joseph.
Le jeune garçon perd son père lorsqu'il a six ans et là aussi subi les erreurs de transcription du préposé à la mairie qui le déclare mort alors qu'il s'agit de son plus jeune frère, Hervé (décédé à 23 mois).

Guillaume (puisque sa famille l'appelle ainsi) va à l'école, mais n'est pas très assidu ni très bon, et il quitte le collège dès ses seize ans sonnés. 

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Guillaume et Marie-Jeanne Marc


Le 18 juillet 1906, il a 28 ans et épouse Marie-Jeanne Marc, la fille de commerçants de la ville. Passionné de mécanique, Guillaume achète avec sa femme un commerce de vélo, en face de l'église.
Le 1er novembre 1908, sa femme donne naissance à une petite fille qu'ils nomment, Marie. Guillaume, se trouve à ce moment-là en train d'effectuer son service militaire à Châteaulin. Un télégramme lui annonce la bonne nouvelle. Il rentre chez lui. A peine arrivé, la grange qui  jouxte son commerce est la proie des flammes. Il se précipite dans son magasin par deux fois, sauve sa femme et son enfant (qui a un jour) et sort ce qu'il peut de la marchandise, mais un bidon d'essence explose et le brûle alors grièvement au visage et sur les mains, le marquant à tout jamais de cicatrices. 
Deux ans plus tard, le 13 mars, naît un second enfant, cette fois-ci un garçon prénommé Guillaume comme lui.

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Guillaume Seznec


Grâce à l'assurance versée après l'incendie (30 000 francs), le couple rachète un nouveau commerce en juillet 1912. Cette fois-ci ce sera une blanchisserie située près de Brest, à Saint-Pierre Quilbignon. 
La Première Guerre mondiale éclate. Guillaume est réformé en raison de ses blessures, mais il contribue quand même à l'effort de guerre en acceptant de nettoyer le linge de la garnison de Brest. La même année, le 31 octobre, vient au monde le cadet de la famille, Albert Seznec
En 1917, les soldats américains arrivés par le Havre confient eux aussi une partie de leur affaires à la blanchisserie. L'avantage est qu'ils payent cash, ce qui donne du baume au cœur des affaires des Seznec.
Marie-Jeanne, la femme de Guillaume, range précieusement les pièces récoltées dans une petite boite en carton. Elle se réserve le droit de les utiliser à bon escient quand elle le jugera nécessaire (C'est en effet Marie-Jeanne qui dirige la blanchisserie).
En 1918, le régiment de Brest est transféré à Morlaix. Les Seznec, bons commerçants, suivent. Ils achètent une vieille scierie désaffectée à Traon-ar-Velin, avec l'aide de Marie-Anne Colin (la mère de Guillaume) et la transforme à son tour blanchisserie. Elle deviendra également leur maison durant une longue période.

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Marie-Jeanne Seznec et ses quatre enfants



La guerre se termine. Guillaume découvre alors qu'il est possible de faire du commerce en achetant et en revendant les stocks des surplus américains. Il achète alors un camion et des lots qu'il entrepose dans un grand hangar près de la route.
De son côté, le frère de Marie-Jeanne souhaite racheter la blanchisserie de Brest. Il propose à son beau-frère un accord qui stipule que l'achat sera échelonné.
En 1922, la blanchisserie de Brest brûle. Il se trouve que le couple Seznec est toujours propriétaire puisque le montant n'a pas été entièrement réglé à la date de l'incendie. Il touche l'indemnité de l'assurance et la rumeur veut que ce soit Guillaume qui ait mis le feu. En effet, c'est le deuxième incendie qui se produit dans l'un de leurs magasins (après celui du magasin du vélo).
Cette année-là, Guillaume fait la connaissance de son futur associé : Pierre Quémeneur (ou Quemener) et décide de s'associer avec lui dans le cadre de la vente du stock de couvertures américaines.

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la maison de la famille seznec-morlaix


L'année suivante, en 1923, Guillaume Seznec veut changer l'activité de la blanchisserie et revenir à sa fonction première, celle de scierie.
Il transforme l'endroit et emploie douze ouvriers.
Guillaume est un bourgeois qui réussit, et qui n'a en tête qu'une chose : la prospérité de sa famille.   

 

Pierre Quémeneur (Quemener)

Entrepreneur et homme politique, Pierre Quémeneur est né le 19 août 1877, à Commana dans le Finistère. Il est le fils de Jean Quemener et de Marie le Saint, propriétaires d'une petite ferme.

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Pierre Quemeneur

En 1903, Pierre est obligé de quitter la demeure familiale qui est vendue. Il rachète alors avec son frère et deux de ses sœurs, une petite maison située à Saint-Sauveur (Sizun, Finistère) où se trouve également en rez-de-chaussée, un bar. 
Il s'improvise alors bistrotier.
Onze ans plus tard, l'homme est désireux de sortir de sa condition. Il se présente aux élections et est élu conseiller municipal en 1914. Même s'il est marchand (tour à tour il vend du vin, du cidre, du bétail...), sa santé financière est loin d'être vraiment florissante. C'est vers le bois qu'il se tourne et fournis les mines en poteaux. La guerre éclate et il en profite. L'armée, en effet, a grand besoin de matériel pour les tranchées. Pierre Quemeneur lui livre de grandes quantités de poteaux ce qui lui permet de s'enrichir.
A la fin de la guerre, son commerce a pris une tout autre envergure. Il vend à l'international : Angleterre, Belgique, et même aux États-Unis. Des bateaux remplis de ses poteaux partent sur les mers.
Il a réussi.
Sa fortune est estimée alors à deux millions francs or.
Pierre Quemeneur achète une demeure bourgeoise au-dessus de Landerneau, qu'il nomme "Ker-Abri". La maison possède des tourelles qui la font passer pour un petit château. En plus de 'Ker-Abri", il acquiert également le domaine de Traou-Nez près de Paimpol, à Plourivo qui s'étend sur quatre-vingt-dix hectares de sapins. Il en confie son exploitation et la gestion à son frère, Louis Quemeneur et l'intendance de Ker-Abri, à sa sœur, Jenny.
Quant à sa seconde sœur, celle-ci s'est mariée avec un jeune notaire, Jean Pouliquen à qui Pierre Quemeneur a prêté 160 000 francs pour acheter son étude.
En 1919, il continue sa carrière politique et brigue le siège de Conseiller général du Finistère pour lequel il est élu.
Si on ne possède pas beaucoup de photos le montrant, ses contemporains diront de lui que c'est un petit homme rond d'1m57, plutôt d'allure avenante, charmeur et bon vivant. Il fait partie d'un cercle d'art où se retrouvent les notables de la ville et il fréquente les bonnes tables de la région.

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Pierre Quemeneur


En 1922, la route de Pierre Quéméneur croise celle de Guillaume Seznec. Le premier vend des surplus de l'armée américaine, et le second cherche à faire fructifier un peu plus ses affaires. Une amitié naît entre les deux hommes. Même s'ils n'ont pas grandi de la même façon, les deux hommes se reconnaissent dans leurs origines paysannes. Seznec apprécie Quemeneur pour sa faconde et le second apprécie le premier pour son sérieux. D'ailleurs, il semble qu'il n'hésite pas à dire oui quand Guillaume Seznec lui propose d'acheter la propriété de Traou-Nez via une promesse de vente (qui sera retrouvée un mois après la disparition du conseilleur régional par un employé de la gare du Havre).
Le prix souhaité de la transaction ? 35 000 francs.
Certains diront plus tard qu'il s'agit d'un faux tapé par Guillaume Seznec (le prix normal de la demeure étant estimé à 100 000 francs).

L'idée de Pierre Quémeneur pour agrandir son business est de vendre des voitures d'occasion américaines. Il souhaite en effet racheter à l'armée ses stocks de camions et de limousines marque Cadillac afin de les revendre aux Russes. Pour finaliser l'affaire, Pierre Quemeneur propose à Guillaume Seznec de l'accompagner à Paris afin de conclure l'accord avec leur contact américain, un certain Sherdy (ou Chardy) qui doit les retrouver boulevard Malesherbes...

 

La disparition

Le 24 mai 1923, à dix heures et demie Guillaume Seznec quitte Morlaix à bord d'une Cadillac et file vers Rennes où il doit récupérer Pierre Quemeneur, à l'hôtel Parisien en plein cœur de la ville bretonne. Retardé par des ennuis mécaniques, Seznec n'arrive que sur les coups de 19h30. En l'attendant, Pierre Quemeneur en a profité pour télégraphier à son beau-frère, Jean Pouliquen, et lui demander de lui rembourser l'argent versé pour son étude. Celui-ci lui fait envoyer un chèque de 6000 francs en poste restante à récupérer à Paris, boulevard Malesherbes. Quemeneur en profite également pour faire savoir qu'il sera de retour le 28 mai. D'ailleurs il n'a laissé à sa sœur qu'une petite somme pour couvrir les dépenses courantes le temps de son absence

Les deux hommes reprennent la route le lendemain, 25 mai à cinq heures du matin, en direction de Dreux. Le voyage est chaotique, car la voiture plus toute jeune a de nombreux ennuis mécaniques et subit surtout plusieurs crevaisons. Pressé, Pierre Quemeneur prend à Dreux un train pour rejoindre au plus vite la capitale... et disparaît.
Guillaume Seznec, lui, rentre à Morlaix trois jours plus tard après avoir attendu en vain le retour de Quemeneur. 
Le 4 juin, Jeannie, la sœur de Pierre Quemeneur se rend chez Seznec pour lui demander des explications sur l'absence de son frère. Guillaume lui répond que Pierre "devait gagner beaucoup d'argent et que, peut-être, il avait dû aller jusqu'en Amérique".
Le 10 juin, Louis Quemeneur, Jean Pouliquen et Guillaume Seznec signalent la disparition du conseiller régional. Leur déclaration est reçue par l'officier de police, Léopold Frabréga qui ouvre une enquête.
Coup  de théâtre quelques jours plus tard, le 13 juin, un télégramme envoyé du Havre (port principal vers l'Amérique) arrive chez les Quemeneur : "Ne rentrerai Landerneau que dans quelques jours tout va pour le mieux".
Si dans un premier temps, les proches de Pierre Quemeneur acceptent la teneur du télégramme, dans un second temps, ils décident qu'il s'agit d'un faux et souhaitent que l'enquête se poursuive.
Le 20 juin, Joseph Hélonis, employé de la gare du Havre découvre la valise de Quemeneur. A l'intérieur, la promesse de vente de la propriété de Traou-Nez au nom de Seznec.
Une instruction pour disparition suspecte est ouverte à Brest et la valise est saisie.

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Manoir du Traou-Nez

La découverte d'un corps

L'inspecteur Pierre Bony fouille le 6 juillet, une dépendance de la scierie et retrouve une machine à écrire de type Royal-10, la même qui semble avoir été utilisé pour dactylographier la promesse de vente. Circonstance plus que troublante, Guillaume Seznec aurait été aperçu le 13 juin au Havre par cinq témoins en train d'acheter ladite machine. Lors de son séjour au Havre, Seznec aurait utilisé le nom d’emprunt de Ferbour. L'employé des postes qui dit l'avoir vu également dicter le télégramme rapporte la description d'un homme aux mains velues.
(Il est à noter que Seznec dans l'incendie qui a brulé son garage lui a détruit le bout des doigts, rendant presque impossible pour l'homme de taper à la machine tout comme a rendu le haut de ses mains totalement glabre).

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La machine à écrire

 

Le mois suivant, en août 1923, le corps décapité d'un homme est découvert en état de décomposition avancée dans un village de Loire-Atlantique. (La tête sera retrouvée vingt ans plus tard dans une rivière des environs. Les dents en or rappellent celles que portait le conseiller Régional).
Étant le dernier à avoir vu Pierre Quemeneur, Guillaume Seznec est arrêté et l'enquête est confiée à la sûreté de Paris. 

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guillaume-seznec emprisonné

 

L'enquête

Seznec est arrêté le 30 juin avec pour chefs d'accusation : assassinat et faux en écriture. 

Des témoins affirment avoir vu Seznec et Quemeneur ensemble à Houdan, près de Paris (60 km) alors que Seznec a fait savoir qu'il avait déposé le conseiller à Dreux. Pour preuve, il avance qu'il y avait un café dans la cour de la gare et que la voiture a percuté un poteau. Des témoins diront qu'il s'agissait d'une barrière, mais se souviendront de l'incident. Par contre, le train qu'aurait dû prendre Quemeneur partait à 21h58. Or, les deux hommes se trouvaient au même moment au restaurant où quatre témoins les auraient vus se renseigner sur la route à prendre pour se rendre à Paris.
L'alibi de Seznec s'effondre.
De plus, un autre témoin dira avoir vu Seznec seul au volant de sa voiture, à la Queue-lez-Yvelines, à 15km d'Houdan en direction de Paris. L'homme l'aurait aidé à réparer la voiture, en panne. Guillaume reconnaitra ce fait.
Deux autres personnes, Auguste Deknuydt et Jean Lesbats affirment eux, avoir vu Seznec, une valise à la main, en gare du Havre le jour même où aurait été retrouvé la valise de Quemeneur. 
Quatre autres personnes, soutiendront avoir vu le conseiller régional à Paris où à Rennes, entre le 26 et le 29 mai, soit deux jours après sa disparition supposée. Mais au procès, seul l'un d'entre eux, François Le Her, réitèrera son témoignage. Il aurait croisé le conseiller sur la ligne 12 du tramway. Mais son témoignage sera dénigré lors du procès.  L'avocat général dira qu'il a confondu Seznec avec un sosie.
François Le Her épousera plus tard, Jeanne Seznec.

 

De son côté, Marie-Jeanne Seznec dira que son mari a quitté leur domicile le 12 juin et qu'il était le 14 juin, non pas au Havre, mais à Plouaret. Ce que confirmeront une veuve et son fils qui l'auront vu prendre son camion. 
Le même jour, la police situe Guillaume à la gare de Paris-Montparnasse à 21 heures muni d'un colis volumineux et pesant. Il aurait pris un billet pour rentrer à Plouaret.
Seznec nie cette affirmation.
Dans la valise retrouvée en gare du Havre, en plus de la promesse de vente, un carnet d'adresses mentionnait des billets pour le train de Dreux-Paris et Paris-Le Havre. La police découvrira que les prix mentionnés (11,40 francs et 31,70 francs) sont faux et que les dernières pages du carnet ont été falsifiées de façon à corroborer le départ de Quemeneur depuis Dreux.
Les journaux eux, soupçonnent le breton d'avoir utilisé le cric de la Cadillac pour tuer le conseiller régional et d'avoir ramené le corps à Morlaix. Seznec aurait ensuite porté le corps dans la chaudière de la scierie de Traon-ar-Velin pour le brûler avant de vider les cendres dans la rivière.
Le 6 juillet 1923, la police met la main sur la machine à écrire dans un bâtiment proche de la scierie. Elle est envoyée aussitôt à Paris pour expertise. Les experts conclut que la machine a bien servi à rédiger la promesse de vente. Concernant la note manuscrite reportée sur la promesse, ils affirment que c'est Seznec qui en est l'auteur.

 

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Le procès

 

Le procès

148 témoins.
Une influence record.
8 jours.
C'est la durée du procès qui commence le 24 octobre 1924, et s'achève le 4 novembre à Quimper.
Seznec, défendu par maitre Marcel Kahn, a une attitude qui déconcerte. Il se montre tantôt ironique, tantôt arrogant vis-à-vis des témoins.
Le 4 novembre Guillaume Seznec est reconnu coupable de meurtre sans préméditation.
Il est condamné par la Cour d’Assises du Finistère aux travaux forcés à perpétuité et part pour la Guyane, d'abord au camp de la Transportation de St-Laurent du Maroni, puis au bagne de l'île royale, quatre ans plus tard après avoir tenté de s'évader avec le docteur Bougrat (accusé de meurtre pour un vol de sacoche). 
A la fermeture du bagne, Seznec bénéficie d'une réduction de peine de dix ans et est libéré le 14 mai 1947. Il retourne chez lui dans sa famille et profite des siens jusqu'au 13 février 1954 où il meurt renversé par une camionnette, à Paris.

 

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guillaume seznec et ses petits enfants

Les demandes de révision du procès

Guillaume Seznec tout comme sa famille n'a jamais cessé de clamer son innocence. Sa femme, et ensuite sa fille Jeanne et son petit-fils, Denis Le Her-Seznec sollicitent régulièrement la justice pour rouvrir le dossier et obtenir la réhabilitation.

Neuf demandes de révision seront faites, toutes rejetées. 
La première sera le fait de Marie-Jeanne, en 1926, qui dépose une requête en révision avançant que le commerçant de pièces détachées des voitures américaines existait bel et bien. Cependant l'intéressé nie avoir fait des affaires avec Guillaume Seznec. Le pourvoi est donc rejeté.
Le 9 avril 1935, c'est un nouveau rejet qu'essuie la famille Seznec qui s'appuyait sur le non-dépôt des actes de vente de la propriété de Plourivo, au greffe.
Le 22 juin 1948, Seznec revenu du bagne dépose à son tour par l'intermédiaire de son avocat une nouvelle requête, rejetée l'année suivante.
Deux autres requêtes seront déposées en 1951 puis 1956, puis en 1977 par Jeanne à la suite de nouvelles expertises en écriture.
En 2001, la ministre de la Justice, Marilyse Lebranchu demande la révision du procès et le 11 avril 2005, le dossier de la condamnation est rouvert. Lors de l'audition, le bénéfice du doute est demandé au profit de Guillaume Seznec et la possibilité d'une machination policière menée par l'inspecteur Bonny est mise en avant. Mais cela est rejeté par le conseiller rapporteur qui démontre que Bonny ne s'est occupé que de 5 actes sur les 500 établis. De plus, les expertises sollicitées par la Cour de cassation avaient établi que Guillaume Seznec était bien l'auteur de la promesse de vente.
En 2006, la révision est une nouvelle fois rejetée.

Parmi les thèses nouvellement proposées, Pierre Quemeneur serait mort le 27 mai 1923 au domicile des Seznec. Le conseiller régional aurait fait des avances à Marie-Jeanne qui les aurait repoussés, provoquant la chute accidentelle de Quemeneur. Guillaume, de retour, aurait dissimulé ensuite le corps sous le cellier et créé les faux.
Petit Guillaume, 68 ans en 1978, l'un des fils des époux Seznec confiait à l'un de ses neveux que le jour du drame alors qu'il était âgé de 11 ans, il aurait entendu effectivement Pierre Quemeneur faire des avances à sa mère qui aurait alors crié « Ah non, Pierre, pas vous, non ! Laissez-moi tranquille ! Ah ! Non. Laissez-moi tranquille ou j'appelle ! ». C'est en se hissant sur le bord de la fenêtre de la salle à manger que l'enfant aurait vu Quemeneur au sol après avoir été frappé au front par, peut-être, un chandelier.

Ce sont sur ces révélations que Denis Langlois a décidé, le 24 février 2018, de mener des fouilles sous le cellier avec l'accord du propriétaire actuel, de l'ancienne demeure des Seznec. Fouilles qui ont permis de retrouver deux os appartenant à un fémur humain.
L'affaire risque donc de rebondir dans les jours et les mois qui suivent...

 

 

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Guillaume Seznec

sources : Les grandes énigmes de la justice, d'Emmanuel Pierrat / france-justice.org / Wikipedia / Geneanet
 

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A
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S
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