Psycho-Criminologie

Psycho-Criminologie

psychologie et criminologie

Jane Toppan, la tueuse "Jolly Jane"

Nombre de victimes :  31 (confessées)
Nom :  Honora Kelley dite Jane Toppan
Surnom :  Jollie Jane
Date de naissance :  1854 ou 1857
Lieu de naissance : Boston
Parents : Peter et Bridget Kelley (irlandais)
Famille : 3 soeurs aînées
Taille : 1m60 
Victimes : Patients et famille
 
Modus operandi Overdose par morphine ou atropine, une avec arsenic
Type de tueur : Ange de la mort/d'opportunité  du type organisé
Profil : Psychotique
Diagnostic : Troubles mentaux avec émotions  et comportements anormaux  en l'absence apparente de déficiences intellectuelles

 

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  Enfance

  Honora Kelley, naît en 1857 dans une famille en prise à la boisson et aux antécédents de maladie mentale. Elle a une sœur plus âgée, Nellie, qui deviendra folle dans sa vingtième année et sera enfermée. Sa mère, Bridget Kelley meurt d'alcoolisme quand elle est encore jeune et son père Peter, ivrogne chronique, pris d'une crise de démence se coudera les paupières chez son employeur, un tailleur. Peut-être peut-on y voir là une concordance entre l'alcool et les produits toxiques employés à l'époque comme l'oxyde de cuivre et le mercure.
  En février 1863, son père, Peter Kelley supplie l'asile des femmes de Boston d'emmener ses deux plus jeunes filles, Honora et Delia Joséphine, 8 ans. Le jury qui examine les deux enfants remarque à quel point leurs vêtements sont minables et combien leur hygiène est mauvaise. Elles ont peut-être même subi des abus.
  L'autorité est de chef retiré au père et les enfants, à l'unanimité, sont "invités" à rester  l'asile.
  L'année suivante, la jeune Honora est adoptée par Anne C. Toppan et prend le nom de Jane Toppan.

  De 1864 à 1873, il semble que Jane ait souffert de honte et d'humiliation de la part de sa mère adoptive. Elle aurait développé une forme de haine et de jalousie envers sa sœur adoptive, Elizabeth Toppan. Elle lui enviait notamment le fait que tout le monde disait qu'Elizabeth n'aurait aucune difficulté à trouver mari contrairement à elle.
  Jane aurait été malgré tout courtisée par un ouvrier irlandais qui lui aurait même offert une bague de fiançailles avant de déménager dans une autre ville et d'épouser la fille de son propriétaire, laissant Jane esseulée.
  Suite à cela, Jane a alors décidé de rejeter ses origines irlandaises n’hésitant pas à faire des déclarations contre les siens et contre les catholiques et à embrasser la religion protestante.

  Alors que certains camarades l'aimaient beaucoup, d'autres au contraire la méprisaient. En cause, ses mensonges envers ses origines, mais aussi ses actes de maltraitance envers d'autres enfants de son âge. En raison de cette perspective à demeurer seule, à ne jamais se marier, Jane Toppan développa une certaine attitude mélancolique.
  En 1874, elle est adulte et libérée de ses obligations envers sa famille d'adoption. Elle reçoit 50 dollars comme l'était stipulé l'accord de son contrat d'adoption, mais reste néanmoins une dizaine d'années encore avec les Toppan et travaille pour sa sœur Elizabeth.
  Elizabeth épouse un jeune diacre de l'église locale, Oramel Brigham et en 1885, Jane déménage. On ne connait pas les circonstances de ce départ, mais il semble que sa sœur lui ait toujours laissé la possibilité de revenir.


  On la retrouve deux années plus tard à l'hôpital de Cambridge à Boston où elle est aide-soignante. Ses camarades stagiaires ne l'apprécient pas beaucoup, la perçoivent comme sournoise, et la surnomment "Jolly Jane". Ils l'accusent e vol et surtout de mensonges. Dans son travail, il semble que lorsqu'elle tombait amoureuse d'un patient, elle faussait le compte-rendu de celui-ci ou lui injectait une dose de tranquillisant afin le retenir plus longtemps à l'hôpital. Elle a commencé à mener ses "expériences scientifiques" sur ses patients pour voir les effets que pouvait avoir telle ou telle dose de morphine ou d'atropine. Finalement il semble que son choix se soit porté sur l'atropine qui avait un rendu plus rapide.
  Jane Toppan durant son séjour à l'hôpital de Cambridge aurait tué plus d'une douzaine de patients. L'une de ses victimes survivantes, Amélia Phinney, racontera plus tard qu'après une opération de chirurgie, Jane lui a administré un médicament au goût amer. Alors qu'elle glissait dans l'inconscience, l'infirmière se serait allongée sur elle et l'aurait embrassé sur tout le visage avant qu'une personne n'arrive dans la chambre et ne la fasse quitter précipitamment la pièce.
Amélia a tout d'abord songé à un rêve et ne repensera à cette histoire que lorsque Jane sera arrêtée en 1901.

 

 

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Les meurtres

En 1888, les médecins, contrairement à ses camarades aides-soignantes, lui portent de l'attention et vont jusqu'à lui conseiller de suivre une formation plus large au General Hospital du Massachusetts. L'année suivante elle est nommée infirmière en chef temporaire, mais quitte le service brusquement sans avoir fait valider son diplôme.
Après un passage en tant qu'infirmière dans le privé, Jane Toppan retourne à l'hôpital de Cambridge.
Au printemps 1891, elle est renvoyée en raison de la rumeur qui l'accuse d'administrer imprudemment des opiacés aux patients, de mensonges, de vols, et de sa tendance à boire un peu trop de bière.
Dès l'été elle travaille comme infirmière privée à temps plein.
En mai 1895, Jane empoisonne son employeur Israël Dunham âgé de 77 ans et emménage avec la femme de celui-ci, nommée Lovey qu'elle empoisonnera deux ans plus tard.
En août 1899, la sœur adoptive de Jane, Elizabeth, la retrouve lors de vacances. L'infirmière l'empoisonne lentement et affirmera ensuite que c'était son premier meurtre véritablement chargé de haine. Elle annonce à Oramel, le veuf de sa sœur, que le dernier souhait de celle-ci était qu'elle garde sa montre et sa chaîne en or. Oramel ne sachant pas si c'est là la vérité, décide de ne pas polémiquer et accepte que Jane garde les deux bijoux.
Il apprendra plus tard, peu avant qu'elle se fasse arrêter, qu'elle les avait mis en gage.

Le 29 décembre 1899, Jane Toppan empoisonne Mary McLear, une femme de 70 ans chez qui elle travaillait en tant que soignante. Il semble que Jane se soit servi dans les affaires de la vieille femme et ait emporté avec elle certains de ses vêtements.
Le 11 février 1900, elle tue Myra Conners avec de la strychnine.
Elle approche ensuite le doyen de l'école où travaillait Myra et informe celui-ci que Myra prévoyait de partir en congé sabbatique et qu'elle la recommande pour prendre sa place à l'école de théologie. Elle affirme que Myra, avant de partir, l'a formée au travail, ce qui se révèlera complètement faux. Pendant l'été, alors que l'école est fermée, elle travaille au mess de l'école de Biologie de Woods Hole.
Elle est finalement renvoyée de l'école de théologie à cause d'irrégularités financières et de plaintes contre elle.

 

 

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En 1901, Jane Toppan vit avec Melvin et Eliza Beedle qu'elle finit par empoisonner.  Elle ne les tue pas, mais les empoisonne suffisamment pour qu'ils ressentent les symptômes d'une maladie gastro-intestinale. Ne s'arrêtant pas là, elle s'en prend à la gouvernante, Mary Sullivan. Celle-ci, sonnée par la dose que lui a donné Jane, semble ivre, ce qui suffit pour faire croire aux propriétaires qu'il vaut mieux s'en séparer. Jane a réussi son coup, elle est embauchée à sa place.
Durant les vacances d'été, la propriétaire du chalet où Jane avait retrouvé sa sœur décide de lui rappeler qu'elle lui doit toujours les 500 dollars de la location. Mary "Mattie" Alden se rend donc à Cambridge pour chercher son argent. Jane Toppan l'accueille avec le sourire et surtout de l'eau minérale dans laquelle elle a plongé une bonne dose de poison.
Le même soir, elle administre à Mary de la morphine.
La femme tombe malade et meurt le 5 juillet, une semaine plus tard, sans que le médecin (qui avait pourtant arrêté une autre tueuse en série qui utilisait de l'arsenic) ne se rende compte de la chose.
Jane qui s'était installée chez les Alden pour prendre "soin" de Mary met le feu à la maison dans l'intention de brûler les papiers de la dette. Malheureusement pour elle, les pompiers parviennent à éteindre l'incendie. Elle réitère la chose un après-midi où elle prend garde de sortir pour une promenade. Une nouvelle fois sa tentative échoue. Des amis de la famille voient de la fumée et se précipitent aussitôt. L'incendie est circonscrit. Jamais deux sans trois, Jane remet cela la semaine suivante et là aussi, pas de chance pour elle, les secours arrivent à temps.

Changeant de tactique et revenant à ses premières amours meurtrières, Jane Toppan jette son dévolu sur la plus jeune des enfants de Davis, Geneviève Gordon venue prendre soin de son père après le décès de Mary. Elle empoisonne la jeune femme et tente de faire passer le meurtre pour un suicide. Puis elle prend pour cible Davis lui-même et deux semaines plus tard le fait passer de mort à trépas avant de s'en prendre à la dernière représentante de la famille, l'aîné des filles, Minnie Gibbs, arrivé avec son fils.
Fils que Jane va faire dormir dans son lit avec elle. On ignore si elle en a profité pour abuser sexuellement de celui-ci.
Le 26 août, Jane Toppan retourne dans sa ville natale de Lowell avec l'espoir fou d'épouser son beau-frère, Oramel, veuf d'Elizabeth. La sœur d'Oramel, Edna Bannister, 77 ans se met en travers de son chemin.
Qu'importe, Jane lui règle son compte et la tue.
Le 31 août, le beau-père de Minnie Gibbs convoque le toxicologue Leonard Wood. Il veut exhumer le corps de sa belle-fille et le faire examiner. Il ne croit pas une seconde à la thèse du suicide et alerte la police qui met le détective John S. Patterson sur la piste de "Jolly Jane".
De son côté, Jane frustrée qu'Oramel ne cède pas (elle l'a empoisonné puis lui a sauvé la vie avec dans l'idée de lui montrer à quel point elle prenait soin de lui) s'injecte de la morphine. Son beau-frère ne se laisse pas prendre au piège et dès qu'elle est remise sur pied, il la met dehors.
Jane Toppan part alors pour le New Hampshire où elle va retrouver une vieille amie à elle, Sarah Nichols.

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Le procès

Le 29 octobre 1901, les résultats de l'autopsie ont démontré que Minnie Gibbs a bien été empoisonnée. Jane est alors arrêtée et emprisonnée jusqu'à son procès à la prison de Barnstable. Là, elle sympathise rapidement avec la femme du geôlier qui croit ses bonnes paroles et la pense innocente.
Le procès devant le grand jury se tient du 31 octobre au 11 décembre où elle plaide non-coupable. L'état l'accuse d'avoir utilisé de l'arsenic pour tuer ses victimes. Seulement son avocat arrive à démontrer que le liquide d'embaumement qui est utilisé par les pompes funèbres contient lui aussi de l'arsenic. C'est alors que le beau-père de Minnie Gibbs fait remarquer que pour sa belle-fille c'est de la morphine et de l’atropine qui fut utilisées. Sur son témoignage, les autres corps de la famille de Davis sont alors exhumés avec pour résultat la découverte des deux substances décrites par le beau-père.
L'état décide alors de la poursuivre pour quatre chefs d'inculpation : ceux des meurtres de la famille de Davis.

 

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  Le 31 mars 1902, le contenu de son expertise psychiatrique est rendue. Le groupe d'experts a déterminé qu'elle était folle. Jane a reconnu qu'elle avait une pulsion sexuelle irrésistible à tuer et avoue onze meurtres. 
Au moins de juin, le procès a lieu en à peine huit heures et le jury ne mettra que vingt minutes à délibérer. Jane Toppan est déclarée non coupable pour cause de démence. Elle est condamnée cependant à demeurer à l'asile Taunton pour le restant de sa vie. A l'annonce du verdict, elle semble montrer de la joie, car elle imagine pouvoir démontrer par la suite aux médecins qu'elle est saine d'esprit et ainsi sortir.
  Ce qui bien sûr n'aura pas lieu.
  On découvrira plus tard que Jane a avoué à son avocat et ami, James Stuart Murphy qu'elle avait commis plus de 31 meurtres.
  Dans le journal de William Randolph Hearst, Le New York Morning Journal, Jane Toppan admet qu'elle voulait avoir affaire au collège d'expert psychiatres afin de les convaincre de sa folie. En les convainquant, elle a eu un sentiment de puissance et révèle dans le quotidien que tuer lui donnait du plaisir. Elle s'est émerveillée de l'absence de remords et de sentiments en elle, mais a expliqué que "Si j'avais été mariée, je n'aurais probablement pas tué tous ces gens. J'aurai eu un mari, mes enfants, une maison..."

  Fin de vie

  Pendant les trente-cinq années qui ont suivi, l'état mental de Jane Toppan s'est lentement détérioré. Elle a fini par refuser de manger parce qu'elle pensait que la nourriture était empoisonnée. Elle n'a plus causé de problèmes par la suite et est morte de vieillesse à l'hôpital psychiatrique de Taunton, le 17 août 1938, à l'âge de 80 ans.

 

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