Nombre de victimes : 5 en 13 ans, mais probablement plus
Nom : Gary Charles Edward
Date de naissance : 7 octobre 1954 à Troy, New York
Décès : 14 août 1998
Père : Roy Evans
Mère : Flora Mae Lee
Famille : Célibataire
Première arrestation : A l'âge de 15 ans (90 jours de prison)
Délits : Cambriolage
Premier meurtre : Michael Falco
Victimes : Falco, Damien Cuomo, Gregory Jouben, Douglas Berry, Tim Rysedorph
Modus operandi : Frappe sa victime, l'abat d'un calibre 22 puis enterre le corps ou les restes du corps.
Type de tueur : d'opportunité et vengeance à tendance mixte organisé/désorganisé
Profil : sociopathe pervers narcissique - Trouble de la personnalité anti-sociale
HISTOIRE :
Originaire de Troy, le jeune Gary Evans a passé son enfance sous les coups de ses deux parents. Son père le viole lorsque le garçon atteint ses huit ans et il ne peut compter sur l'aide d'une mère, mentalement malade et suicidaire. A huit ans, il commet son premier larcin en volant des bijoux et des bandes dessinées pour un montant de plus de 1000$. Quelques années plus tard, il part vivre quelque temps chez sa sœur qui vient de se marier. Mais son mari étant violent, elle divorce presque aussitôt. Sa mère, se séparera elle aussi la même année du père de Gary et part rejoindre avec son nouveau mari, Gary et sa sœur à Cohoes, dans l'état de New York. A 15 ans, Gary écope de sa première condamnation : 90 jours de prison pour avoir cambriolé un voisin. L'année suivante, sa mère déménage à nouveau et se remarie à deux hommes dont elle finira par divorcer, car tous les deux se sont révélés également violents. Elle décide alors de se tourner vers l'amour au féminin.
De son côté, Evans se lie d'amitié avec Tim Rysedorph et Michael Falco et emménage avec eux. Jusqu'ici le jeune homme vivait dans un hangar ou dans les bois. Il rencontre une femme, Deirdre Fuller avec qui il entretiendra une relation épisodique qui s'étalera sur 13 ans. Un jour, il s'énervera contre elle pour le simple fait que son nouveau petit copain est du type afro. Gary supporte mal d'être remplacé par un noir, et exigera de la jeune femme qu'elle lui rende tous les cadeaux offerts. Plus tard, il révèlera avoir eu envie de les tuer, mais ne passera jamais à l'acte.
A l'âge de 22 ans, il est arrêté pour avoir cambriolé une maison de Lake Placid, à New York et se retrouve condamné à 4 ans de prison. Il fera sa peine au pénitencier de Clinton, à Dannemora, puis à Great Meadow. Cette année-là, il apprend la mort de son père décédé d'un cancer. Après deux ans d'incarcération Gary est libéré et repart habiter avec Tim et Michael où il se remet aussitôt avec leur complicité, à cambrioler. De nouveau arrêté pour un butin de quelques dollars, il repart en prison dont il s'échappe avant d'être rattrapé cinq heures plus tard. Il est placé alors en cellule d'isolement et repart au pénitencier de Clinton.
Gary Evans
Nous sommes en 1980.
En 1982, il est transféré à Attica avant d'en sortir en fin d'année. Comme précédemment, il reprend aussitôt ses vices et se remet aux cambriolages avec ses complices de la première heure, Tim et Michael. L'année suivante, sa mère meurt. Elle avait 51 ans. A Pâques, il est de nouveau arrêté et enfermé au pénitencier de Sarratoga, puis à Montgomery. En 1984, il est libéré sous contrôle judiciaire, ce qui ne l'empêche pas de reprendre ses activités délictueuses. Avec Michael Falco, il cambriole une bijouterie et s'empare de 15 000$. Le policier qui les apercevra au-dehors les contrôlera, mais les laissera repartir sans fouiller leur véhicule. Il volera encore 12000$ par la suite et se fera arrêter à nouveau. Là encore, il écope d'une peine de 4 ans commuée en deux et repart en prison à Renssaler. Remis en liberté en juillet 1985, Gary Evans se débarrasse de Michael Falco dans l'appartement qu'il partageait avec lui et Tim. Il lui tire une balle dans la tête et aurait avec l'aide de Tim, envelopper le corps dans une bâche avant d'aller l'enterrer à Lake Worth, près de chez la sœur de Gary.
En août, il est de nouveau arrêté et écrit ses premières lettres à l'inspecteur Horton. A sa sœur, il confie vouloir reprendre une relation avec une ex-amie qu'il n'a pas vu depuis 15 ans et confesse vouloir tuer tout homme qui empêcherait leur histoire de se faire. Cette femme s'appelle Johanne Donovan. A Horton, Gary se plaint qu'on ne le relâche pas. Il a fait plus que sa peine et doit sortir, mais à chaque fois, sa sortie est repoussée. Elle le sera effectivement jusqu'en mars 1988 (au lieu de décembre 1987). En prison, Gary s'est lié avec un tueur en série mondialement connu, le "Fils de Sam", Berkowitz. Il ose même se moquer de lui en l'appelant "David Berserk-o-witz" et se fâchera avec lui quand Berkowitz osera lui offrir un magazine de remise en forme avec en couverture un Afro-américain.
Sorti, Gary s'acoquine avec Damien Cuomo, le boyfriend de Johanne Donovan...
Les deux hommes, dans la continuité des précédents délits, cambriolent un établissement, vêtus de masques de ski, armés de deux armes paralysantes, de talkie-walkie, d'un pied de biche, de ruban adhésif, tournevis, menottes, d'un scanner de police, etc. Pour déjouer les plans des forces de l'ordre, Evans et Cuomo ont passé des chaussures avec trois tailles au-dessus de la leur. Le 26 décembre 1989, Evans tue Damien Cuomo en le frappant à plusieurs reprises et en l'abattant d'un coup de calibre 22, puis l'enterre. Il part ensuite en Californie avec l'intention de revoir une ancienne petite-amie, Stacy qui le rejette. La jeune femme est heureuse en ménage et n'a aucune intention d'avoir à nouveau affaire avec lui. Evans, penaud, retourne à New York.
L'année suivante, il tue un propriétaire de bijouterie, Gregory Jouben de trois coups de revolver derrière la tête et vole pour plus de 60 000$.
Deux ans plus tard, il cambriole une autre bijouterie, sans faire de dommage humain cette fois-ci, mais repart tout de même avec un joli pactole de 20 000$.
Incarcéré pour le vol d'un banc en marbre à Albany, il est relâché un mois plus tard. Pour fêter cela, il se rend dans une bibliothèque publique du Vermont, à Woodstock où il se fait enfermer et vole le livre de James Audubon, "Les oiseaux de l'Amérique" (Birds of America). Attrapé, il écope d'une peine de 25 mois de détention. Il sortira en 6 juin 1996 et rentre à nouveau en contact avec son ami d'enfance, Tim Rysedorph...
Tim Rysedorph
Saratoga Springs, dans l'état de New York, 4 octobre 1997.
Deena Rysedorph est inquiète. Son mari, Tim n'est pas rentré la nuit dernière. Cette absence est inhabituelle d'autant que ce n'est pas le genre de Tim de découcher sans prévenir sa femme. Deena, en panique, finit par appeler sa belle-sœur qui lui demande quand, pour la dernière fois elle a parlé à son mari. C'était à une heure du matin la veille. Tim lui avait fait savoir qu'il venait de rencontrer un vieil ami qui avait besoin de son aide, mais qu'il ne tarderait pas à rentrer.
24 heures après, Deena finit par se rendre au poste de police et y remplit un rapport de personne disparue. La police pense de prime abord à une affaire de dispute conjugale, mais l'épouse leur rappelle que le lendemain devait avoir lieu le mariage de sa belle-sœur, et que de toute façon, Tim ne laisserait jamais tomber son fils, quelles qu'en fussent les circonstances.
Tim Rysedorph, 7ème enfant d'une famille de 9 a grandi dans la petite ville de Troy dans l'État de New York. A 35 ans, il épouse Deenah et s'installe avec elle et leur fils à Saratoga Springs. Le jour, il travaille dans un centre de tri et le soir, joue de la batterie dans un groupe de rock. Toujours de bonne humeur, prêt à aider les autres, quelques jours avant sa disparition, sa femme fait part de son changement d'humeur à la police. Tim semblait très préoccupé, inquiet et refusait de répondre aux questions de sa femme à ce sujet. Celle-ci rajoute en se confiant à la police qu'un ami perdu de vue depuis longtemps était réapparu dans la vie de son mari. Ne se rappelant pas du nom de celui-ci, la police cherche dans les relevés téléphoniques la trace de ce mystérieux ami d'enfance. Sans succès. Tout au plus parviennent-ils à corroborer l'appel de Tim à sa femme à une heure du matin comme celle-ci le leur a dit. Un détail intrigue cependant l'officier en charge de l'affaire. Il remarque la beauté des meubles chez les Rysedorph et se demande comment Tim, avec son petit salaire parvenait à payer ce genre de mobilier. Et si les activités avec ce vieil ami ne s’avéraient pas tant légales que ça ?
Deena réfute la chose. Pour elle son mari était quelqu'un d'exemplaire qui ne sortait que pour aller jouer au foot avec son fils ou pour jouer dans son groupe de musique. D'ailleurs, les revenus du groupe pourraient très bien expliquer l'achat des meubles. Il faisait beaucoup de spectacles. Mais les enquêteurs rompus à leur métier ont l'intuition que quelque chose d'illégal se trame là-dessous. Ils fouillent l'entrepôt que louait Tim et découvrent que celui-ci y est venu la nuit de sa disparition. Par chance, les caméras de surveillance ont tout filmé. Les inspecteurs visionnent alors les bandes sur lesquelles l'on peut voir Tim et un autre homme descendre d'un pick-up. Le policier Jim Horton reconnait alors Gary Evans, criminel notoire qu'il a arrêté pour cambriolage en 1985, et à qui il avait trouvé un emploi dans l'aménagement paysagé à sa sortie de prison. Pour éviter d'être identifié, Gary Evans a l'habitude de se grimer, de porter tantôt la barbe, tantôt une perruque, de se raser les cheveux, pour échapper à la police.
Gary Evans
L'inspecteur Jim Horton ne s'étonne guère de retrouver Evans dans une nouvelle magouille. Quelques jours plus tard, la police met la main sur la voiture de Tim Rysedorph et découvre dans le coffre de celle-ci, un sac d'outils dont un pied de biche et divers autres outils servant à commettre un cambriolage. Plus de doute possible. Les deux hommes étaient liés autrement que par une amitié de jeunesse. Remontant la piste, la police obtient le dossier fédéral d'Evans et tombe sur le nom de son ex-petite amie, Johanne Donovan. Leur étonnement est grand quand il découvre que le père de l'enfant de celle-ci a lui aussi disparu mystérieusement huit ans auparavant après avoir pris part aux manigances d'Evans.
Leur plan dès lors est simple. Se rapprocher de Donovan afin qu'elle attire Evans dans l'état de New York pour l'interroger et l'arrêter. Mais la tache s'avéra plus difficile que prévu. La jeune femme était la plupart du temps droguée ou ivre et il fallut à l'inspecteur des semaines et des semaines pour que la jeune femme commence à lui faire confiance, à le faire entrer chez elle. L'inspecteur lui donne de temps en temps de l'argent, lui rapporte des affaires, tente d'établir une relation amicale pour attirer par la suite Gary Evans dans ses filets. Johanne finit par accepter de collaborer. Cela tombe bien, car Evans semble essayer de la joindre. Mais l'homme, méfiant, n'appelle pas directement la jeune femme chez elle, craignant que son téléphone ne soit sur écoute. Il passe par un intermédiaire, un barman chargé de transmettre le message d'un rendez-vous téléphonique au bar pour le lendemain. Le téléphone de l'établissement est immédiatement placé sur écoute, mais le jour J, la conversation est brève. Johanne sort du bar et se rend dans trois autres établissements de la ville sous les injonctions d'Evans plus méfiant que jamais, malgré qu'il soit sans le sou et désespéré. Il sait qu'il est recherché pour plusieurs vols. Aux abois, l'homme demande à Johanne de lui prêter sa voiture et de lui donner des renseignements sur des antiquaires du coin pour les dévaliser. Il lui donne rendez-vous le lendemain dans un restaurant de la ville de Saint-Johnsbury, près de Montpelier, dans le Vermont à cinq heures de route de Saratoga.
Les autorités du Vermont et plus particulièrement les détectives Lang et Sinclair sont alors mis au courant par Horton. Les trois hommes élaborent ensemble un plan pour mettre en place une équipe de surveillance et appréhender Evans sans incident. L'enjeu pour la police de Saratoga est énorme. Ils écartent Johanne Donovan de l'opération afin d'être certains qu'il n'y aura pas de problème. Evans ayant dit à la jeune femme qu'il serait armé. L'homme, en effet, sait qu'il passera sa vie derrière les barreaux, voire plus, s'il se fait prendre. Il préférera être tué que de se rendre, quitte à faire un carnage autour de lui.
Sur les lieux du rendez-vous, une dizaine de policiers en civil patientent, prêts à passer à l'action. L'atmosphère est tendue.
Nous sommes le 28 mai 1998.
La ville de l'arrestation
Evans attend Johanne dans un parc de l'autre côté de la rue où se trouve le restaurant de la supposée rencontre. Remarquant le manège de cet homme qui se dissimule derrière un arbre, les agents sortent en même temps et se dirigent tous vers lui. Gary Evans sent qu'il est encerclé et saute par-dessus une balustrade. il s'enfuit en courant vers la route, mais d'autres policiers arrivent, chien en laisse. Evans comprend qu'il n'a aucune chance et se jette au sol pour se rendre. Menotté, il est conduit au poste et fouillé. A son poignet, sous son bracelet de montre, les policiers retrouvent une clé de menotte prête à servir pour se libérer et s'enfuir.
Plutôt que de l'interroger, l'inspecteur Horton décide de laisser Evans mijoter une semaine dans sa cellule et venir vers lui. Il sait que l'homme ne parlera pas s'il est bousculé. Cela fonctionne. Le détenu entre en contact avec Horton et demande à le voir. Les deux hommes se retrouvent dans une salle d'interrogatoire. La discussion est plutôt amicale au premier abord. L'inspecteur ne cherche pas à braquer Evans, bien au contraire. Il ne lui parle pas de la mort de Tim Rysedorph, pas plus que de la disparition de l'ex petit-ami de Johann, Couomo. Ce n'est qu'après sept heures d'échanges que le détective Horton entre dans le vif du sujet en utilisant l'image du fils de Rysedorph attendant son père jour après jour sans avoir de nouvelles de lui. Que lui est-il arrivé ? Quand reviendra-t-il ? Pourquoi m'avoir abandonné ?
Le genre de chose qu'un gamin peut demander quand son père disparait subitement. Horton cherche à faire jouer l'empathie, l'émotion. Et cela fonctionne. Peu à peu Evans s'ouvre et parle. Il avoue avoir abattu Tim Rysedorph dans son entrepôt, par peur de voir celui-ci parler des cambriolages qu'ils avaient commis ensemble. Il a profité d'un moment d'inattention de Tim pour lui tirer dessus. Ensuite ? Il l'a démembré à l'aide d'une tronçonneuse puis a jeté les morceaux dans des sacs et nettoyé le sol avec de l'eau de javel et des essuie-tout.
Quelques jours plus tard, il conduit les enquêteurs sur le lieu où il a jeté les restes de Tim, son ami d'enfance ; un terrain à l'extérieur de la ville de Troy.
Au cours des cinq journées d'interrogatoire suivantes, Evans avoue cinq autres crimes : 2 antiquaires cambriolés dans l'état de New York, en 1989 et 1991 puis Michael Falco et Damien Cuomo, en décembre 1989.
Pour ce dernier, Evans a mis en scène une séparation. Il a en effet fait en sorte que Johanne pense que son petit-ami l'avait laissé tomber en lui expédiant une lettre signée de Cuomo et en vidant l'appartement des affaires de celui-ci. Johanne, bouleversée d'être abandonnée de la sorte s'est alors jeté dans les bras d'Evans, consolateur bienvenu.
En prison, l'état physique et mental d'Evans se détériore. L'homme perd peu à peu les pédales. Son regard est éteint, il ne se lave plus. Il continue cependant d'écrire à l'agent Horton à qui il fait part de ses pensées, prenant celui-ci pour son ami et cherchant certainement à le manipuler.
Détenu à la prison d'Albany, New York, Gary Evans attend de passer devant le tribunal. Il en est à sa troisième condamnation et dans cet état, une troisième condamnation vaut la prison à perpétuité. Il le sait et cette idée lui est insupportable. Alors qu'il est ramené dans un fourgon pénitentiaire après avoir assisté à une audience préliminaire, Evans, déterminé comme jamais à s'enfuir, parvient à se défaire de ses menottes sur le trajet du retour et brise la fenêtre arrière. Il s'échappe, saute du pont de l'autoroute d'une hauteur de vingt mètres, et se tue sur le coup.
Sur la dernière lettre reçue quelques jours plus tard par l'inspecteur Horton, Gary Evans avait écrit ceci : "J'ai gagné".
Il savait qu'il ne finirait pas ses jours en prison...
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Livre :
Scumbag : The True Story of Gary Charles Evans
de Alexis Malone
Langage : Anglais
Année d'édition : 2016
Prix : 7.50€ (Broché) - 2.99€ (epub, mobi)
Gary Evans, le BFF killer - "www.psycho-criminologie.com"
Documentaires :
- La vie d'Evans est dramatisée dans la saison 1, épisode 8 de "I Killed My BFF" intitulé "My Best Friend the Serial Killer".
- La série canadienne "Serial killer du monde" - Gary Evans
Série tv
- Dans l'épisode 2 de la saison 4 de My Haunted House, avec le personnage du Dreamcatcher
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